AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Michelle Lévi-Provençal (Traducteur)
EAN : 9782752904980
236 pages
Phébus (06/01/2011)
3.3/5   27 notes
Résumé :

Un grand fleuve traverse un pays sans nom sur lequel règne un roi que nul n'a jamais vu. C'est là que vit un enfant de dix ans fascinant de laideur. Fils d'un petit féodal inculte et brutal, cerné par la décadence, la misère et les bûchers, le gamin part, comme ses frères avant lui, chez un puissant baron, s'initier à la guerre. Sensualité, violence, magie, l'indicible l'entoure dans un monde de crasse et ... >Voir plus
Que lire après La Tour de guetVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,3

sur 27 notes
5
0 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Dans une contrée imaginaire au milieu de steppes où galopent des chevaux sauvages et que l'on peut supposer se situer dans un Moyen ge encore paganiste, l'enfance et l'adolescence d'un petit noble. Son père, qui l'oublie le plus souvent, est de plus en plus sénile et impotent et entouré de chevaliers plus près du reître que du défenseur de la veuve et de l'orphelin. Sa mère ne s'adresse guère à lui que pour le battre, ses frères aînés le méprisent et le détestent.
Cet enfant est doté d'une famille aussi rustre et peu aimante que possible qui le rend lui-même farouche, cruel, et dépourvu de langage si bien que lorsque son père ordonne à sa suite que l'un deux lui attrape l'un des chevaux, cet enfant ne trouve à lui donner comme nom que Krim-le-cheval du nom du chevalier Krim-le-guerrier qui lui apporte par le geste sans aucune paroles les rudiments du combat à l'épée. En conséquence de quoi le début semble être une étude de l'absence d'éducation et d'amour sur le développement humain.
Lorsqu'enfin il est envoyé chez le baron Mohl, il commence à s'humaniser .
Ce récit à la première personne comprend de nombreuses incises correspondant aux méandres de sa réflexion. Laquelle réflexion paraît non pas confuse mais coupée parfois du réel. Il vit dans un monde fantastique peuplé d'ogres et d'ogresses, et par ailleurs malgré sa robustesse et son courage tremble parfois devant ce qui semble plus être des visions que la vérité, jusqu'à perdre connaissance. Sans doute un psychiatre y verrait-il les symptômes d'une maladie mentale.
C'est un livre finalement assez étrange.
Commenter  J’apprécie          170
Vous est-il déjà arrivé de lire un livre qui, lorsque vous n'étiez pas en train de lire, semblait raconter une histoire peu transcendante mais qui, en pleine lecture, devenait une addiction impossible à cesser ?
Et bien c'est ce qu'a produit ce livre sur moi, un sentiment assez déroutant finalement.
Si je dois vous le recommander, il me sera difficile de le faire en n'évoquant que l'histoire. Pourtant, comment vous en donner le goût autrement ?
Je me lance… L'histoire est celle d'un garçon, puis d'un homme, fils d'un petit seigneur sans aucune noblesse, gras et rustre, à l'époque féodale, qui partira servir le baron Mohl au service de qui sont ses frères aînés, et qui lui enseignera l'art de la guerre. Elle conte sa vie, de sa naissance jusqu'à son adoubement en chevalier, véritable combat d'un être d'une extrême laideur physique faisant face à la laideur environnante, des sentiments, des comportements, des coutumes.
Et toute cette laideur tranche magnifiquement avec l'écriture de Ana Maria Matute, un vrai trésor d'enchantement qui vous condamnera à ne plus pouvoir laisser tomber ce livre jusqu'au dernier mot. Et qui fait de ce livre, un très beau conte.
Je termine cela dit sur un bémol, tout du moins je nuance un peu mon enthousiasme, car il me faut être honnête aussi : la première partie est très engageante et on avale les pages en souhaitant connaître la suite de la vie du jeune homme ; la seconde partie est plus la proie d'une écriture qui semble mettre en forme les errances du jeune homme qui, visiblement, sombre dans une lucidité ou une hallucination, et perd parfois tout à fait pied, comme le lecteur. Il faut donc vous attendre à une part d'onirisme frôlant avec une poésie hermétique mais qui peut également être considérée comme la mise en forme des pensées du jeune homme, doublant le sens du fond par la forme. On peut également simplement se laisser bercer par la musique que l'écriture crée alors, véritable musique très agréable à lire pour ceux qui apprécie les belles tournures.
Commenter  J’apprécie          150
Où sommes-nous, qui sont ces gens ? Rien n'est dit à ce sujet, ces événements sont intemporels : la guerre, la violence, la survie, l'amour... Quel environnement énigmatique, séduisant et repoussant à la fois ! Un monde onirique où l'on croise dragons, cavaliers blancs et noirs, vent, lumière et ombre. Un monde réel ou un monde de pensées ?
Je ne sais que penser de cette lecture. Mille fois j'ai voulu l'abandonner, mille fois je suis revenue à sa source, l'écriture est si belle, prenante, envoûtante, addictive même.

Nous partageons le destin d'un jeune homme, né de parents âgés et issus d'une petite noblesse sans richesse ni de coeur, ni d'argent. Un milieu de bassesse, de violence, de saoulerie et de provocations. Seul et abandonné de ses parents, rejeté par ses frères, au milieu d'un monde bestial, il survit comme il peut jusqu'au jour de ses treize ans où son père l'envoie auprès du baron Molh faire son apprentissage de chevalier. Là, il découvrira un certain raffinement. Il apprendra à lire, à se servir d'une épée. Il connaîtra l'amour. Mais il observera aussi le côté sombre des hommes, la sournoiserie, la luxure, la malveillance, la violence. Son esprit est tourmenté par ce qu'il vit et ce qu'il ressent. Seul son compagnon de la tour de guet le guidera dans ses pensées et l'aidera à trouver son chemin.

Un roman d'apprentissage, très richement illustré, mais qui me laisse une foule de questions sans réponses. Cette fois-ci, j'ai eu beaucoup de mal à pénétrer ce milieu fantasmagorique et pourtant j'ai adoré l'écriture...
Commenter  J’apprécie          152
Nous sommes dans un pays indéterminé, à un moment indéterminé du Moyen-Age. le héros est le plus jeune fils d'un petit seigneur miteux et vieillissant. Il survit tant bien que mal, se forme un peu, et part rejoindre ses frères au château du comte Mohl, le seigneur à qui son père a juré allégeance. Il y est distingué, par le seigneur et sa dame, un étrange et malsain couple, qui fascine notre jeune personnage. Il suit une formation pour pouvoir devenir chevalier un jour.

On retrouve dans ce livre la très belle écriture d'Ana Maria Matute, mais c'est à mon avis le seul intérêt du livre, qui m'a paru brumeux, confus, sans doute plein d'allégories, de symboles, de sens cachés, mais à un point que je n'ai pas l'impression d'y avoir compris grand chose. Cela manque de solidité, d'une trame, d'un peu de réalisme, les personnages sont terriblement évanescents et irréels, ils ne sont pas de vraies personnes mais sans doute des symboles et des métaphores (mais de quoi ?). Je me sentais de plus en plus perdue et insatisfaite tout au long de ma lecture. Je préfère infiniment Ana Maria Matute quand elle parle du monde qu'elle connaît et dans lequel elle a vécu, que dans ce monde de nul part.
Commenter  J’apprécie          160
Un roman inclassable, halluciné!
Dans des temps anciens, dans une contrée obscure, naît un jeune garçon, dernier rejeton d'un non moins obscur seigneur. Traité cruellement par sa famille, il mène une vie semblable à celle des gueux dans la douleur, la faim, le froid. Ses seuls amis Krimm-le-guerrier qui fait son éducation et Krimm-le-cheval. Puis un jour, comme ses frères, il est envoyé à la cour de Mohl. Un autre monde de raffinement et de cruauté. le jeune héros a des visions terribles et fugitives, visions que la sentinelle de la tour de guet, sorte d'alchimiste involontaire va étayer. Une terrible légende va naître dans les steppes.....
Commenter  J’apprécie          140

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Une neige fine se mit à tomber. Le baron leva le visage vers le ciel et une scintillante pluie de flocons lui couvrit le front et glissa sur ses joues. Le jeune homme gisait à terre, secoué par un long râle chaudement animal. Mohl tendit alors le bras, brandit sa lance savamment et la précipita sur le corps étendu. L’arme s’enfonça au centre de cette belle et fragile créature : elle la transperça et la cloua au sol. Le baron fait un signe au laquais et celui-ci lâcha les chiens.
Lorsqu’ils le dépecèrent avec des grognements de sauvage plaisir, le baron éperonna son cheval : autour de l’informe gâchis de sang et de chair déchirée qui palpitait encore entre les crocs des chiens, il effectua et répéta encore son fameux galop circulaire, antique et funèbre. A plusieurs reprises, je ne puis savoir combien, il serra et ceignit en son cercle l’informe haillon, hier encore source d’une douceur si profonde, éperdue et infiniment triste.
Au sommet de la tour de guet, l’aube illumina les restes de celui qui fit risquer à un aussi noble chevalier, aussi pondéré, orgueilleux que le baron de Mohl de montrer à des yeux indiscrets la solitude de son cœur.
Commenter  J’apprécie          40
Quand la suite prit le départ et que l’air s’emplit de l’aboiement des chiens, des voix des rabatteurs et des ululements du cor qui ouvrait la journée de chasse, je ressentis un très violent désir de monter au sommet de la tour de guet ; il en était parti, une fois, un cri d’alarme me saisissant au point de ne pouvoir le reléguer au royaume de l’immatériel ou de l’humain. Le soleil se levait à présent derrière les créneaux et me parut plus brillant que jamais. Je me souvins alors que l’époque de la vendange était maintenant très proche, que j’accomplirais vite ma quinzième année et que, d’après tous les indices, je serais armé chevalier.
Commenter  J’apprécie          50
Je n’avais pas encore neuf ans que je dus passer, sans transition majeure, de l’alcôve de ma mère au poste le plus bas de la servitude. Et comme le donjon de mon père s’écroulait de place en place et que la paresse et l’incurie se promenaient à leur fantaisie dans les chambres, je n’eus, de ce jour-là, ni lit fixe ni quelque aliment sûr pour me nourrir convenablement. Comme j’étais de nature aussi vorace que mon père et mes frères, j’y trouvai bien de la souffrance, même en dépit de ce que ma mère ne m’eut jamais distingué par des cajoleries d’aucune sorte.
Commenter  J’apprécie          50
Apparut alors, au sommet d’une colline, la baronne, ma dame, sur son blanc coursier. Elle avait disposé ses tresses autour de sa tête comme un diadème d’or et ses yeux affichaient leur singulier dédain étonné. Elle portait un faucon au poing et se couvrait d’un manteau qui, dans la lumière du matin, semblait d’argent. Elle était accompagnée de la plus jeune de ses nièces, celle pour qui j’avais éprouvé un amour modeste et vain ; et je vérifiai à l’instant même que ce sentiment, s’il avait existé, s’était complètement évanoui. Auprès du visage froid, fin et si blanc de ma dame, la robuste et juvénile figure de la jeune fille ressemblait à un pâté.
Commenter  J’apprécie          40
Il me semblait que, de même les pétales flottant et se groupant dans l'eau, je tournai sans poids dans le doux et fallacieux tourbillon d'un monde nourri de reflets, d'échos de voix, d'ombres de corps, fragiles empreintes sur le sable mouvant de l'oubli.
Commenter  J’apprécie          90

autres livres classés : littérature espagnoleVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (54) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature espagnole au cinéma

Qui est le fameux Capitan Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte, dans un film d'Agustín Díaz Yanes sorti en 2006?

Vincent Perez
Olivier Martinez
Viggo Mortensen

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , espagne , littérature espagnoleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..