AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 71 notes
5
9 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
1 avis
Non, Adri ne veut pas grandir. Son univers peuplé d'ombres, de licornes, de tapis volant, d'armoires hautes comme des montagnes à escalader est un lieu où elle se sent en sécurité. Petite fille seule dans un monde de Géants, mal aimée par sa mère car venue trop tard, ignorée par ses grands frères et soeur, son seul protecteur est son père mais il est très souvent absent. Alors, Adri vit cachée et quasi invisible, elle surprend les conversations des Géants et ce qu'elle apprend du monde des adultes ne la réjouit pas. le seul lieu de chaleur de la maison est la cuisine où Isabel et Tata Maria l'entourent de soins et de paroles affectueuses. Mais Adri s'ennuie et aimerait avoir un ami. Et alors qu'elle est alitée car très malade, elle entend le jappement d'un chien accompagné d'une voix inconnue. La promesse d'une rencontre est proche...

J'ai adoré ce roman dans lequel j'ai plongé à la recherche de l'enfance, peuplé de mondes construits uniquement par l'imagination, dans lequel les mots et les gestes des Géants peuvent être troublants, dévastateurs parfois car incompris. le pays de l'enfance où l'amour et l'amitié se donnent sans arrière pensée, totalement et tracent le chemin de l'adulte en devenir.

Une écriture sensible, poétique qui a profondément touché l'enfant qui est toujours en moi.
Commenter  J’apprécie          390
Touchante histoire d'une enfance solitaire dans un riche appartement de Madrid des années 20. Les parents se séparent et n'ont pas de temps à lui consacrer. La petite se réfugie dans le quartier des domestiques ou dans son monde imaginaire jusqu'à ce qu'elle rencontre un ami.

C'est avec beaucoup de justesse que l'auteure donne la parole à l'enfant pour parler de son désespoir.
Dire la misère de la rebelle qui n'a pas compris les règles…
Raconter le calvaire d'être la plus petite de la classe et une victime toute désignée…
Évoquer la méchanceté du monde des adultes, les Géants qui l'entourent.

J'ai refermé le livre en ressentant toute la tristesse de l'enfance. Pour chasser la mélancolie, je suis sortie marcher au soleil. J'ai alors vu une petite voisine qui sautille sur un muret, avec ses jolies baskets roses toutes brillantes. J'ai souri et je me suis rappelé que le roman contient aussi la joie de l'enfance, celle des jolies chenilles poilues, de la fois où son père l'a amenée au cinéma, d'un simple coin de ciel, de la chaleur de l'amitié ou du passage d'une licorne…

L'enfance c'est aussi la résilience, c'est profiter du moment présent, une qualité que je nous souhaite tous d'avoir conservée…
Commenter  J’apprécie          350
Dernière née d'une famille de la bourgeoisie madrilène, Adri n'entre pas dans le moule. Aux convenances et aux hypocrisies des adultes, ces "Géants" qui ne la comprennent pas, elle préfère un monde onirique où les licornes sortent des tableaux pour galoper dans la neige, où les hautes armoires sont autant de villes à explorer.
Rêveuse et décalée, la petite fille fuit le silence et les non-dits de ses parents pour trouver refuge dans la cuisine, coeur de l'appartement, où officient les douces Maria et Isabel. Là, elle sait se rendre invisible pour partager les secrets qui régissent le monde des Géants.
Quand elle fait la connaissance du "fils de la ballerine", sa vie va changer. Gavrila, jeune, beau et russe, va enchanter la vie solitaire d'Adri. Jeux et lectures, confidences et rêves, joies et peines, ils vont tout partager et s'aimer passionnément jusqu'au drame qui va les séparer...


Ce livre plein de tendresse et de poésie est un hymne au monde de l'enfance. On ne peut qu'être touché par une Adri sensible mais volontaire et un Gavrila triste ou joyeux, véritable concentré de l'âme russe. La beauté des mots, l'univers magique m'ont bercée tout au long de ma lecture et j'ai refermé le livre avec un sentiment de perte. Il était si tentant de rester avec Adri dans un monde imaginaire où les soucis et les malheurs de la vie quotidienne passent, au loin, à pas feutrés.
Une belle découverte et un coup de coeur pour moi.
Commenter  J’apprécie          260
« Un jour, quand tu seras grande, tu comprendras... »

Manifestement très douée, la petite Adriana vit dans une famille madrilène bourgeoise déchirée, où l'on ne se touche ni ne se parle. Petite dernière, « arrivée si tard », comme le dit sa mère, Adri déboussole ses parents, qui l'aiment, certes, mais ne parviennent pas à la comprendre, s'interrogeant tant et plus sur cette enfant si différente, qui ne parle pas mais qui s'est recréé tout un univers imaginaire, ce « paradis inhabité » dans lequel les contes prennent vie, les licornes sortent des tableaux la nuit et les cagibis noirs deviennent le lieu d'une évasion propice au rêve…

Adri observe le monde des « Géants » avec le recul d'un enfant qui sait qu'il n'y a pas sa place, pas plus que dans le monde des enfants que lui propose l'école, qu'elle abhorre tout autant pour la bêtise de ses camarades que pour l'incongruité d'une discipline un peu ridicule qui se donne en spectacle.

Alors, en éternel décalage, elle se réfugie auprès des domestiques, les tendres et facondes Tata María et Isabel, qui lui ouvrent leur monde et lui offrent toute la hauteur de vue à laquelle elle aspire sur ce monde qui, sans l'être tout à fait, est pourtant le sien.

Alors que, malade et alitée, elle fait la rencontre de Gavrila, jeune garçon russe qui vit quelques étages au-dessus du sien, elle vit une véritable révélation : ce monde n'est plus seulement le sien, il existe des êtres qui peuvent partager ce paradis, pour tenter d'y habiter. Avec celui qu'elle ne tarde pas à nommer son « siamois », ce seront des rires, des échanges complices, des lectures partagées et une profondeur des sentiments qui, pourtant, ne pourront empêcher Adri de grandir et de se confronter au monde…

La poésie très aboutie de ce livre m'a énormément touchée. le monde imaginaire que se crée Adri est un véritable univers, qui tranche avec la dureté de la vie familiale et le contexte de la guerre civile espagnole, qu'Adri ne perçoit que comme un lointain écho. Il y est beaucoup question d'obscurité, d'enfermement et de déchirement (les thèmes de la maladie, du noir ou de la clé reviennent de façon récurrente) mais ces pages sont pourtant d'une grande luminosité. Les personnages y sont très finement décrits, mais jamais aucun mot n'est de trop. La langue est superbe, et l'on perçoit nettement, au fil des pages, la dimension autobiographique qu'y a instillée Ana María Matute, grande dame des lettres espagnoles qui a aujourd'hui plus de 90 ans. La tendresse de son regard sur le délaissement que vit Adri et la façon dont elle le sublime en créant son propre monde de poésie, dans lequel il ne manquerait plus que des personnages réels pour l'habiter, est bouleversante, nous renvoyant à la façon dont on imagine que la petite fille qu'elle a été s'est elle-même dirigée vers la littérature.

Un vrai coup de coeur pour ce très beau roman sur l'enfance et la création, qui ne manquera pas de rappeler à chacun des bribes de son enfance, loin du monde mystérieux des « Géants ».

Lu dans le cadre du programme "Masse critique" de Babelio: merci pour cette belle découverte !


Lien : http://delivresetdeaufraiche..
Commenter  J’apprécie          100
Le récit d'une enfance. Encore un serait-t-on tenté de dire dans un premier mouvement. Mais il suffit que l'auteur ait un talent suffisant, pour émouvoir et surprendre, même si le sujet au départ ne paraît guère orignal.

Adri est la petite dernière d'une famille espagnole aisée (le père est avocat), et son enfance se passe avant la guerre civile espagnole. Enfance à la fois douloureuse et merveilleuse. Douloureuse, car Adri est une enfant pas vraiment désirée, elle se sent rejetée et brimée par ceux qu'elle appelle Les Géants, dont le monde n'est clairement pas le sien, qui lui se déroule dans une minuscule chambre près des quartiers des domestiques, et dans la cuisine pour l'essentiel. Merveilleuse car Adri a le don d'imaginer, de rêver, de peupler le monde de magie, d'intégrer les contes qu'elle lit au quotidien qu'elle vit. Rejeté par ses camarades à l'école, elle se lie d'une amitié passionnelle avec un voisin, le fils d'une ballerine russe, avec qui elle partage le domaine magique de l'imagination.

Ana Maria Matute a vraiment réussi à merveille à traduire le monde d'Adri d'une façon incomparable, avec subtilité et légèreté, toute sa poésie douloureuse. Grâce sans doute à une écriture fluide, élégante, lyrique, très personnelle. le livre est vraiment très beau et émouvant, et laisse une trace profonde chez le lecteur. Une très belle découverte pour moi, cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas touché d'une façon si directe. Et me donne une envie furieuse de lire d'autres livres de son auteur, ce qui risque de n'être pas si facile que ça.
Commenter  J’apprécie          80
Cet auteur espagnol a obtenu en 2010 le prix Cervantes pour l'ensemble de son oeuvre.
J'ai tout de suite été sous le charme de cette enfant, Adriana, très différente des autres membres de sa famille et celui de l'écriture de l'auteur.
Le monde des adultes vu au travers du regard d'une enfant rêveuse et solitaire.
Commenter  J’apprécie          70
C'est une magnifique histoire, très bien écrite et qui se lit très facilement. On s'attache dès les premières pages à l'héroïne, Adriana, petite fille rêveuse de 6 ans et demi, "quasi invisible" pour les autres membres de sa famille. Elle vit "seule" au milieu d'une famille nombreuse et des domestiques. Jusqu'au jour où elle découvre un jeune garçon, Gavrila, qui joue dans le patio avec son chien. Il est le fils d'une danseuse russe qui n'est jamais là, le laissant lui aussi vivre seul avec pour seule compagnie Téo, un homme fragile et très touchant. Et c'est là le début d'une magnifique histoire d'amitié et d'amour entre ces deux enfants qui feront tout pour être ensemble. Bref, un magnifique roman, très émouvant dont je conseille vivement la lecture
Commenter  J’apprécie          50
Ce très joli et très délicat roman espagnol nous plonge dans l'univers aussi féérique qu'inquiétant de l'enfance d'Adri, une petite fille esseulée au sein d'une famille bourgeoise dans le Madrid des années juste avant la guerre civile. La fillette se sent différente des autres enfants, elle refuse de renier qui elle est pour se conformer au modèle étriqué de l'enfance bourgeoise madrilène. J'ai d'abord été subjugué par ce roman, tant par le fond que par la forme. L'écriture rend à merveille le monde chimérique d'Adri, et j'ai suivi avec délice les méandres de l'imagination de la petite fille. le lecteur ne dispose que du point de vue de l'enfant ; notre perception de la situation familiale dépend donc entièrement de ce qu'elle en comprend elle-même, et s'affine au fur et à mesure qu'elle grandit. Mais j'ai eu le sentiment au bout d'un moment de tourner un peu en rond. Certes, les relations familiales évoluent, et Adri en grandissant comprend mieux sa soeur ainée notamment. Mais les moultes petites péripéties du quotidien d'Adri n'ont pas suffit, à mon goût, à masquer les redites et le sentiment de tourner un peu en rond. Un joli roman, d'une grande dame de la littérature espagnole, dont je lirai probablement d'autres titres.
Commenter  J’apprécie          40
Excellement bien écrit, un conte austère, un huis clos, tout se passe à l'interieur, la première histoire d'amour, tout ceci décrit par une petite fille de 8 à 15 ans. Par contre je l'ai trouvé un peu long.
Commenter  J’apprécie          40
Histoire d'Adriana, une enfant élevée dans un milieu bourgeois espagnol des années 20. Peinant à trouver sa place au sein de ce milieu d'adultes-les géants- elle s'invente un monde parallèle fait de rêves, de lectures, une vie rêvée qu'elle partage avec son ami d'enfance Gravila.

Très beau récit sur l'enfance, d'une auteure qui a reçu le prix Cervantès en 2010 pour l'ensemble de son oeuvre.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (178) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature espagnole au cinéma

Qui est le fameux Capitan Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte, dans un film d'Agustín Díaz Yanes sorti en 2006?

Vincent Perez
Olivier Martinez
Viggo Mortensen

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , espagne , littérature espagnoleCréer un quiz sur ce livre

{* *}