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Grâce à une opération Masse Critique privilégiée organisée par Babelio, j'ai eu le plaisir de recevoir le superbe album de Friedrich Matz intitulé – Ceux du Chambon -.
Un grand merci à Babelio et aux Éditions Steinkis pour cette très riche, très jolie, très touchante et passionnante BD.
Quelle est, s'il y en a une, la singularité de cet album?
Celle d'offrir au lecteur un témoignage, un récit historique, une biographie ; la vie d'une famille française de confession juive prise dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, et celle de l'Occupation, dont on sait... à l'exception de quelques-uns qui ont hélas le vent en poupe par les temps qui courent... qu'elle mettait en péril la vie des Juifs... y compris celle des Juifs français.
L'album a pris naissance grâce aux souvenirs d'Étienne Weil et des notes prises par son père Maurice.
Étienne était dubitatif quant à "l'appropriation " par un genre dessiné... par la BD d'une histoire comme la sienne.
Le talent de Friedrich Matz a tôt fait de le convaincre du bienfondé de confier son histoire à un dessinateur de cette qualité et aux auteurs qui l'ont accompagné dans cette aventure.
Je ne vous raconterai pas l'histoire... ce serait, à mon avis, vous priver de ce qui vous revient de droit.
Je me contenterai de vous dire que le récit est séquencé ainsi :
-Le prologue ouvre le récit. C'est Étienne qui nous présente sa famille, en vacances au Lac des Settons durant l'été 1939 et que nous suivons jusqu'à Paris au printemps 1940.
-Le chapitre 1 donne la parole à Maurice, le père, de Lille à Paris entre 1941 et 1942.
-Le chapitre 2 nous est conté par Denise, la mère, restée avec ses deux fils à Paris.
-Étienne reprend le fil de l'histoire au chapitre 3 durant l'année 1942 entre Paris et saint-Étienne.
-Durant cette même année et cette même ville ( Saint-Étienne ), Maurice poursuit le récit au chapitre 4.
-Au chapitre 5 , toujours en 1942, Denise nous fait faire connaissance avec le Chambon-sur-Lignon... un village pas comme les autres, et des villageois loin d'être des hommes et des femmes ordinaires...
-Au chapitre 6 Étienne reprend la parole pour commencer à nous parler de ce village très particulier où son frère et lui séjournèrent de 1942 à 1944... pour échapper aux dénonciations et aux rafles dont étaient victimes les Juifs.
-Le chapitre 7 est consacré au village...
-Idem pour le chapitre 8...
-Le chapitre 9 nous ramène à Saint-Étienne et à ses heures sombres racontées par Denise.
-Le chapitre 10 se situe entre la grande ville et le petit bourg pas comme les autres,
Le chapitre 11 conclut le récit par un épilogue retour vingt ans après la fin de la guerre dans ce village qui, vous l'aurez compris est le personnage central de cette BD,
À la toute fin de l'album nous sont présentés tous les personnages qui ont compté dans cette histoire,
Histoire qui est donc la chronique d'une famille française juive en butte aux menaces et aux persécutions initiées après la défaite de l'armée française et l'Occupation nazie, Occupation à laquelle Pétain et ses sbires ont apporté une participation complice ayant eu pour conséquences la Résistance, les exactions, les massacres, les déportations.
À vous de découvrir, si vous les ignorez, les dates, les faits marquants et quelques-uns des personnages qui ont fait l'histoire de notre pays et celle du monde.
Vous comprendrez que je ne fasse pas de cette présentation une leçon d'histoire... l'album le fait très bien.
Du travail de Friedrich Matz, j'ai apprécié l'approche tout(s) public(s), la qualité des planches, du graphisme, le réalisme, la beauté des encres, la minutie, l'expressivité.. et je le répète son côté fort, touchant, parlant et indubitablement pédagogique.
Du récit, je retiens les affres vécues par les Weil et tous ceux qui comme eux ont eu à affronter l'occupant et ses affidés.
Mais surtout, je retiens ce village héroïque de le Chambon-sur-Lignon ( un nom à connaître, à respecter, à honorer et à se remémorer ); Village fait Juste parmi les nations, et quelques-unes de ses figures marquantes et qui vous marqueront après avoir lu et admiré les super dessins de cette BD et les dialogues sobres et éloquents qui les accompagnent.
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Été 1939, dernières vacances insouciantes pour la famille Weil dans le Morvan près du lac de Setton.
Maurice, Denise les parents, Philippe l'aîné et Étienne le petit de 3 ans se retrouvent pris dans la tourmente comme beaucoup de Juifs de l'époque. La guerre est déclarée le 3 septembre. Maurice blessé de la guerre 14/18 n'est pas appelé sous les drapeaux. Il est directeur d'une succursale de l'entreprise Téprina à Lille. Mais bien vite son statut de juif va faire qu'il sera licencié.
La famille se retrouvera séparée régulièrement, le père devant trouver du travail. Les aléas de la guerre, les feront résider un peu partout, soit en zone occupée ou en zone libre puis à partir de 1942 sous la férule nazie dans tout le pays.
Une bande-dessinée qui retrace donc le destin de cette famille. C'est le petit Étienne qui raconte à travers ses yeux d'enfants le ressenti qu'il a eu. Il s'est confié à son ami l'auteur Watz. Celui ci à travers le journal du père et des entretiens qu'il a eu avec Étienne a écrit ce bel album en compagnie de Kanellos Cob (dessins) et Kathrine Avraam (illustrations).
Les différents chapitres s'échelonnent au fil du temps mais à travers tous les protagonistes : les parents et les enfants. On voit les conditions de vie se dégrader au fil de ces cinq années.
En 1943 les enfants sont confiés à une institution à Chambon-sur-Lignon dirigée par le pasteur Trocmé qui aidé de différents habitants de la région récupère les enfants juifs en danger d'être raflés. Tout est mis en oeuvre pour les mettre à l'abri et leur rendre la vie plus heureuse qu'elle ne le serait autrement.

Un bel hommage à tous ces Justes qui pendant cinq ans ont tout fait pour sauver, aider, protéger tous ces hommes, femmes et enfants de la barbarie nazie.
Que ce soit à travers une bande-dessinée ou un roman ou un témoignage, il est toujours bon même 76 ans après de se rappeler !!!!

Réponse du Pasteur Trocmé que l'on vient interroger sur la présence des enfants : « Nous ignorons ce qu'est un Juif. Ici il n'y a que des hommes ».
Très bel hommage à l'abnégation de ces hommes et femmes que l'on a nommé les Justes.

Un très grand merci à Babelio et les Éditions Steinkis de m'avoir fait participer à cette masse critique privilégiée.
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Été 1939, La France et l'Angleterre viennent de déclarer la guerre à l'Allemagne, en vacances en famille dans le Morvan, Etienne 3 ans, ne s'imagine pas ce que cela signifie.

De Lille au Chambon sur Lignon, en passant par Lille et Saint-Étienne, un récit à trois voix. À partir des souvenirs d'Etienne Weil, les deux auteurs rendent hommage à toutes les personnes qui ont sauvé des centaines d'enfants juifs sur le haut plateau de la Haute-Loire. Préfet, maire, pasteurs, instituteurs, agriculteurs, tous ont considéré qu'il était de leur devoir de leur venir en aide.

Une bande dessinée sobre, intimiste et poignante qui retrace la Seconde Guerre mondiale à travers les yeux d'un petit garçon et qui met en lumière des héros anonymes.
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Avant tout chose, je remercie Babelio et les éditions Steinkis pour cet envoi.
Cette bande dessinée est un hommage à tout un village, dont les habitants se sont organisés pour mettre des enfants juifs à l'abri durant la seconde guerre mondiale, souvent au péril de leurs propres vies.
L'histoire nous est racontée par la bouche d'un enfant, le petit Etienne, qui n'avait que 3 ans au début de la guerre et qui ne comprenait donc pas vraiment ce qu'il se passait.
Tout débute alors qu'ils sont en vacances en famille, lui, son grand frère, ses parents, sa tante et sa cousine. La guerre est déclarée et comme ils sont juifs, le père décide de rentrer seul chez eux, dans le nord, et laisse sa famille sur leur lieu de vacances, pensant qu'ils y seront plus en sureté car leur sort est incertain.
Certains chapitres sont racontés du point de vue du père ou de la mère, et cela apporte un éclairage plus adulte à l'intrigue.
Les dessins et les couleurs sont très classiques, un peu vieillots, et cela colle parfaitement à l'époque, mais je n'ai pas vraiment accroché, question de goût.
Mettre à l'honneur ce village où tous les habitants se sont mobilisés pour sauver des enfants juifs est bien sûr remarquable, mais j'ai trouvé l'ensemble un peu froid, et dénué d'émotion.

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J remercie chaleureusement Steinkis Editions et Babelio pour l'envoi, dans le cadre d'une masse critique privilégiée de la bande dessinée : Ceux du Chambon : 1939-1944.
Été 1939, la famille Weil passe des vacances joyeuses dans le Morvan, au lac des Settons.
Mais les vacances se terminent mal le 3 septembre quand la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne.
Maurice, le père de famille retourne travailler à Lille, tandis que Denise emmène les garçons, Étienne et Philippe au Chambon sur Lignon, où, paraît-il les enfants seront en sécurité..
Ceux du Chambon : 1939-1944 est une bande dessinée magnifique aussi bien aux niveau des textes que des illustrations. Ces dernières sont très belles, la colorisation est parfaite. J'ai été sous le charme de la première à la dernière page.
Nous suivons la famille Weil. Ils sont juifs, la seconde guerre éclate et leur vie est bouleversée, comme celle de millions d'autres.
Il y a plusieurs points de vue, nous suivons leur histoire grâce à Etienne, le plus jeune fils Weil, mais aussi grâce à Maurice et Denise, les parents.
La tension est palpable, et il est intéressant de constater que pour le jeune Etienne, tout ça ressemble à de grandes vacances. Certes, sans ses parents quand il se retrouve avec son frère à Chambon-sur-Lignon. Mais il prend bien les choses, ne se rend pas réellement compte que c'est la guerre et qu'en tant que juif il est en danger. Son frère Philippe, plus âgé, est lui moins serein.
Cette bande dessinée est un vrai coup de coeur.
J'ai aimé découvrir leur histoire, le changement de point de vue. C'est évidemment touchant.
Il est intéressant de découvrir en plus de l'histoire de cette famille celle d'un village qui a oeuvré pour des centaines d'enfant juif, les cachant au mépris des dangers.
Ceux du Chambon : 1939-1944 est un excellent ouvrage, un objet magnifique qui a sa place dans les bibliothèques. Je vais le garder précieusement et ne pas hésiter à le relire.
Je ne peux évidemment que le noter cinq étoiles.

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Le Chambon-sur-Lignon, le village des Justes, a hébergé entre mille et trois mille juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Ceux du Chambon raconte cette histoire sous le prisme particulier d'une famille qui a confié ses enfants à des Chambonnais pour les sauver de la mort.

Matz a proposé à Étienne Weil de raconter son histoire en bandes dessinées. Bien que dérouté, se voyant déjà sous les traits de Tintin ou de Spirou, le vieux monsieur a accepté, pour le bonheur des lecteurs.

Le scénariste relate l'histoire de chaque membre de la famille. Maurice et Denise, comprenant les risques encourus par les juifs pendant l'occupation allemande, se séparent de leurs fils, Maurice et Étienne, qui sont envoyés au Chambon-sur-Lignon où ils sont accueillis par le pasteur Trocmé.

Ils se retrouveront après la guerre.

L'histoire correspond à celle que je connais avec ses personnages emblématiques et des scènes réelles. Les répliques prennent vie grâce aux images.

J'ai été touchée par la réaction des deux frères lorsqu'ils sont retournés au village des années après, Philippe, sans doute plus conscient de ce qui se passait et de ce qu'ils risquaient, a presque tout effacé de sa mémoire, Étienne, plus jeune, conserve le souvenir d'un temps heureux.


Lien : https://dequoilire.com/ceux-..
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Etienne Weil n'a que 3 ans, « trop petit pour comprendre ce qui se passe vraiment », lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Son père, dont la famille est installée dans le 11e arrondissement de Paris depuis le XVe siècle, et qui a combattu dans l'armée française, doit se résoudre à déménager pour protéger sa famille. Après bien des péripéties, avec son frère aîné et bien d'autres enfants comme eux, « des enfants en danger », il sera accueilli au Chambon-sur-Lignon.
À partir de son récit, tranches de vie au coeur de l'histoire, le scénariste Matz a imaginé cette bande dessinée, répartissant tour à tour la narration entre les points de vue de chacun des membres de cette famille ordinaire, qui fuit une menace imprécise mais non moins redoutable. Les changements d'identités étaient alors, avec quelques complicités, encore possibles. le préfet de la Haute-Loire, Robert Bach, ordonna même la fermeture de la gendarmerie du Chambon-sur-Lignon au prétexte qu'il ne s'y trouvait plus de Juifs, tandis que cinq mille enfants étaient accueillis dans le secteur. Puisse cette exemplarité inspirer ses successeurs et les encourager à protéger de la loi ceux que celle-ci menace et ne pas les renvoyer vers ce qu'ils ont fuit, par exemple. le charisme du pasteur Trocmé, homme de paroles s'il en est, apparaît notamment à l'occasion de quelques échanges. En chaire, il explique : « Nous résisterons lorsque nos adversaires voudrons exiger de nous des soumissions contraires aux ordres de l'Évangile. Nous le ferons sans crainte mais aussi sans orgueil et sans haine… » Et à des gendarmes venus l'interroger sur la présence de Juifs, il rétorqua : « Nous ignorons ce qu'est un juif. Ici, il n'y a que des hommes. » L'instituteur Darcissac et le docteur Leforestier, sont également évoqués, tandis que nombre d'anonymes le demeurent. L'entraide contre l'injustice apparait cependant à chaque coin de page, depuis les employés des chemins de fer qui n'hésitent pas à cacher des passagers pour leur faire franchir les frontières jusqu'à l'institutrice stéphanoise qui avertit la mère d'Etienne de l'existence de ces foyers de bienveillance. Les trahisons et les dénonciations aussi sont communes.

Sobre, sans épanchement, cette bande dessinée historique respecte le témoignage dont elle s'inspire, sans l'entrainer vers un héroïsme malvenu. La réalité du quotidien de l'époque est plutôt bien restituée. Comme il se doit, elle éveillera certainement des échos chez certains lecteurs. Car l'histoire ne doit-elle pas nous enseigner comment éviter qu'elle ne se répète ?

Article à retrouver sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Une lecture très touchante d'autant qu'elle est inspirée des souvenirs d'Etienne, le cadet de la famille Weil, et de "sa" deuxième guerre mondiale. Matz a adapté ses illustrations à l'époque, avec ce petit côté authentique d'une période (façon images d'Epinal) et des ouvrages illustrés de l'époque, ce qui donne encore plus d'authenticité au récit.

Plusieurs voix se mêlent offrant différents points de vue : celle de Maurice, le père, Denise, la mère et donc celle d'Etienne sans omettre de faire un chapitre sur le personnage central, la ville de le Chambon-sur-Lignon, majoritairement protestante.

De l'été 1939 jusqu'à la libération par les américains, les différents membres de la famille ont vécu la guerre et les persécutions antisémites de manière différente. Difficulté à trouver un travail entraînant de nombreux déménagements ou séparations, recherche d'un abri sûr pour les enfants et décision de les confier à un "home" d'accueil dans cette commune de la Haute-Loire où Etienne lui vit sa guerre avec son frère dans des familles accueillantes, profitant de la nature et des arbres dans lesquels il aime se réfugier.

Comme beaucoup à l'époque la famille ne veut pas croire que l'ombre avance et qu'ils sont en danger mais peu à peu l'étau se resserre, les marques d'exclusion s'affichent. Il y a l'angoisse des parents loin de leurs enfants mais devant également penser à leur propre sécurité, les rafles le plus souvent sur dénonciation mais également Etienne, 3 ans au début de la guerre, qui, même s'il souffre de l'éloignement de ses parents, profite de ces années presque de "liberté" avec parfois des signes que la guerre est là et se rapproche.

J'ai trouvé particulièrement réussie l'harmonie entre les illustrations et le contexte narré, avec les détails des décors, d'une époque, l'évolution des conditions de vie au fil des mois, l'option prise de faire une narration à différents niveaux, des textes clairs, une mise en couleur particulièrement réussie et surtout découvert comment (presque) toute une commune s'est unie pour sauver l'humain sans discrimination, usant parfois de ruses.

Un joli album a mettre dans toutes les mains, petites et grandes pour mettre dans la lumière des actes courageux, désintéressés et le plus souvent discrets d'une communauté qui ne pensait qu'à sauver des vies.

J'ai aimé l'album photos personnel fourni par Etienne en fin d'ouvrage qui permet de visualiser les lieux, les personnes faisant de l'ensemble un témoignage fort sur la période troublée de notre histoire.

J'ai beaucoup aimé.
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Etienne et son frère Philippe passent leurs vacances avec leurs parents dans le Morvan durant l'été 1939. Quand la guerre éclate, leur père doit rentrer pour son travail tandis que la famille reste quelque temps à l'hôtel pour se mettre à l'abri mais rapidement, ils doivent partir pour Paris. Comprenant que les Allemands s'en prennent aux Juifs, ils changent de nom puis partent pour Saint Etienne. Comme l'antisémitisme se durcit encore, Etienne et Philippe sont envoyés dans un petit village de Haute Loire, le Chambon sur Lignon, en 1942, qui accueille beaucoup de réfugiés comme eux. Ils y sont relativement protégés et à l'abri des restrictions de la guerre. A la fin de la guerre, se retrouveront-ils tous ensemble ?

Je remercie Babelio et les Editions Steinkis de m'avoir permis de découvrir cette BD sur le village du Chambon sur Lignon qui a accueilli beaucoup d'enfants Juifs pendant la guerre et les a sauvés de la déportation. Je connais ce village pas très loin de chez moi et qui a maintenant un mémorial consacré à l'action de ses habitants durant ces années noires.
J'ai trouvé cette BD intéressante, instructive, facile d'accès (elle peut être lue même par des enfants à partir d'une dizaine d'années). Les dessins sont simples mais parlants et pour ceux qui habitent la région, les paysages sont bien reconnaissables.
Cette BD rend un bel hommage aux habitants du Chambon sur Lignon et pour les lecteurs qui ne connaissent pas cette histoire, c'est intéressant de la découvrir en BD.
J'ai bien apprécié l'album photos à la fin de l'ouvrage qui authentifie encore l'histoire vraie rapportée ici, ces photos sont une très bonne idée.
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J'étais heureuse de recevoir dans le cadre d'une masse critique privilégiée "Ceux du Chambon" et je tiens donc à remercier pour cet envoi Babelio et Steinkis éditions en guise de préambule.
Férue d'Histoire et ligérienne d'origine, j'avais déjà entendu parler à maintes reprises du Chambon-sur-Lignon, ce beau village de Haute-Loire dont les habitants cachèrent et protégèrent au péril de leur vie des réfractaires au STO ainsi que des enfants juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. Je crois que nous avons encore à la maison la vieille cassette vidéo où mon père avait enregistré "La Colline aux mille enfants" lors de sa diffusion en 1994. J'avais six ans à l'époque, aussi n'ai-je pas entrepris d'user la cassette tout de suite... Par contre, elle avait dû faire l'objet d'un exposé au collège et de pas mal de visionnages depuis et jusqu'à l'avènement du lecteur dvd. L'histoire du Chambon, c'est une histoire dans L Histoire qui m'est chère car elle jette un peu de lumière dans l'obscurité, elle donne un peu de foi en l'être humain (qui est quand même, il faut bien le dire, une sacrée ordure!) avec ses héros, tellement simples, tellement ordinaires... mais de vrais héros malgré tout.
Il y a le gout pour L Histoire donc et celui pour la bande-dessinée. Autant dire que je me suis réjouie à l'idée de découvrir "Ceux du Chambon".

Or, j'ai déchanté assez rapidement.

Tout d'abord, je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout accroché aux graphismes de l'ouvrage que j'ai trouvé vieillots -et sans cette patine ou même cette pâte qui leur aurait conféré un petit côté vintage, old school que j'apprécie souvent- et assez laids. Ils m'ont rappelé ceux de cette série de bande dessinée qu'affectionnaient mes grandes cousines dans les années 90 et à laquelle je n'ai jamais réussi à m'accrocher, "Tendre Banlieue". Il n'est pas question ici de remettre en cause le talent de Kanellos Kob et Kathrine Avraam qui ont sans aucun doute fourni un travail remarquable et qui parle (et parlera) à d'autres lecteurs... Simplement, ce travail-ci, ces graphismes-là ne m'ont ni touchée ni plu et il est très difficile pour moi d'adhérer à un roman graphique quelque soit son contenu quand les illustrations me laissent de marbre, ou pire, me déplaisent aussi franchement.

En ce qui concerne le scénario, j'éprouve un peu de peine à l'écrire... mais j'ai trouvé qu'il ne valait guère mieux que les graphismes.
Certes, l'intrigue de la bande-dessinée est tirée d'une histoire vraie: celle d'Etienne et Philippe Weil, deux frères qui furent cachés par leurs parents et protégés par les Justes du Chambon-sur-Lignon. C'est une histoire poignante, forte... or le parti pris narratif de "Ceux du Chambon" vide complètement l'histoire de sa substance, de sa force... Aucune émotion, aucune vivacité n'en ressortent. C'est plat, attendu... Les faits relatés sont uniquement factuels... Les rares dialogues sont sans aspérités, sans enjeux. L'ouvrage aurait tout aussi bien être un récit documentaire à l'usage des plus jeunes puisqu'ici l'aspect "bande dessinée" n'est ni exploité, ni exploitable. J'entends bien qu'il ne faille pas travestir L Histoire mais rien n'empêche de la rendre vivante, de la scénariser un peu... Parce que là... je me suis ennuyée ferme. Il n'y a que les pages 97 à 100 qui offrent un peu d'ampleur, de souffle... Sur 126, c'est peu. On en s'attache à aucun personnages, on n'éprouve rien... ni empathie, ni crainte, ni affect...

Bien sûr, l'hommage aux Justes du Chambon est émouvant, nécessaire et louable.
Bien sûr, on doit à ceux qui ont vécu ces années noires de ne pas jouer avec le récit de leur vie.
Bien sûr que le sujet est grave et qu'il faut donc le traiter avec délicatesse.
Bien sûr, les auteurs de "Ceux du Chambon" doivent avoir un certain talent... mais le talent, même conjugué à de bonnes intentions et aux blessures de l'Histoire ne suffit pas à faire un bon roman graphique.
En voilà une preuve.


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