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Plaza Dorrego, Buenos Aires, 1998. Tandis que Mario et Santiago traversent la Plaza Dorrego, ils croisent, comme toutes les semaines, des grands-mères manifestant. En effet, de 1976 à 1983, sous la dictature militaire, 500 enfants ont été volés à leurs mères, des opposantes au régime, et confiés à des familles proches du régime, des militaires ou des familles "sûres". Ces grands-mères sont là pour réclamer le retour de leurs petits-enfants et qu'une fois retrouvés, ils soient rendus à leur famille biologique. Mario va à l'encontre de l'une d'elles car il doute aujourd'hui. En effet, il ne ressemble pas du tout à ses parents qui, au demeurant, ne possèdent aucune photo de grossesse de sa mère. Prêt à faire les démarches nécessaires, il sait néanmoins que cela risque de blesser ses parents mais aussi que ce qu'il pourrait découvrir l'anéantirait. Santiago, lui, l'accompagne dans sa démarche. Jusqu'au moment où, pour revoir l'infirmière qui s'est occupée du prélèvement d'ADN, il fait le test également. Les deux amis sont loin de se douter des conséquences de leurs actes...

De 1976 à 1983, nombre d'opposants à la dictature militaire disparurent. Près de 30000 personnes qui furent, pour la plupart, assassinées. Parmi elles, des femmes enceintes dont les bébés naquirent en captivité. Plus de 500 enfants furent ainsi donnés à des familles militaires, proches du régime ou encore des policiers. Aujourd'hui, grâce notamment aux grands-mères qui se mobilisèrent pour que ces enfants soient rendus à leur famille, plus de 120 enfants ont pu rejoindre les leurs. Santiago et Mario, deux jeunes hommes, font partie de ceux qui s'interrogent sur leur origine et leur famille. Effectuant tous les deux les tests ADN, ils ne savent pas que leur vie va basculer. C'est au coeur de ce contexte méconnu que nous plonge Matz avec cet album. Un album enrichissant, instructif et émouvant sur le comportement du régime militaire au cours de ces années. Il met en avant ce pan de l'histoire mais aussi la complexité des rapports humains, la difficulté de se construire et d'être sans connaître ses vraies racines ainsi que les répercussions sociales et psychologiques. Ce récit réaliste, empreint de sensibilité, est habité par deux personnages très attachants aux caractères opposés. Graphiquement, Mayalen Goust, de par son trait délicat et ses couleurs au ton pastel, nous offre de très belles planches douces et légères.
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Deux amis argentins. L'un est intrigué de ne pas ressembler physiquement à ses parents et se demande s'il ne fait pas parti de ses 500 bébés volés que des grands-mères recherchent. Son ami l'accompagne au test ADN et le fait aussi, mais pour draguer l'infirmière. Quand les résultats vont tomber, leurs vies va prendre une autre tournure. Des faits historiques qu'il est bien de se rappeler, un scénario bien tourné qui montre que pour certains le passé empêche le présent et le futur. Dommage que l'illustratrice ne soit pas indiquée sur Babelio parce que ses traits de dessins sont magnifiques. Une histoire toute en émotion et instructive !
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Des vies volées ont été nombreuses en Argentine de 1976 à 1983, des bébés d'opposants politiques arrachés à la naissance et confiés pour l'adoption à des familles en attente d'enfants.

Sur la place de mai de Buenos Aires, des grands mères manifestent pour parler de ce scandale et rechercher faire en sorte que ces petits enfants retrouvent leur parents biologiques.
Mario qui s'interroge sur ses origines, se confie à son ami Santiago et tous deux vont alors faire la démarche de recherche d'ADN.
Cette démarche va bouleverser leur vie, comme on s'en doute.
Cet album ne doit pas être lu pour l'intrigue car il y a peu de surprises mais plus pour L Histoire et ne pas oublier ce qui peut se passer dans les dictatures.
Le graphisme aux couleurs pastels contrastent avec la violence des faits . J'aime beaucoup les dessins "doux" ,et les attitudes très naturelles.
Un bel album agréable.

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Argentine, Buenos Aires.

De 1976 à 1983, le pays est sous le coup de la dictature militaire. Les opposants au régime dont font partis la majorité des étudiants et des jeunes couples, font l'objet d'arrestations. Tortures, meurtres, vols d'enfants et de bébés sont monnaies courantes. 500 bébés sont arrachés à leurs mères dès leurs naissances et confiés à des partisans du régime.

Depuis cette date, des grands-mères se battent pour retrouver les enfants. Ce sont les grands-mères de la place de mai.

En 1998, on rencontre Mario et Santiago, deux amis, qui s'interrogent. Mario a des doutes sur son origine. Il trouve qu'il ne ressemble pas à ses parents. de plus, à la maison, il ne trouve aucune photos de lui bébé ou de sa mère enceinte. Il veut passer un test ADN. Santiago l'accompagne mais pour une toute autre raison : revoir la jolie infirmière qui y travaille. Alors, lui aussi finalement passe le test.

Si Mario attend avec impatience les résultats, Santiago n'en a que faire. Pourtant les résultats vont changer leur vie à tous les deux.

J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée qui retrace un fait historique marquant du passé argentin. J'ai apprécié la manière d'évoquer ce drame du point de vue des enfants arrachés à leurs familles de nombreuses années plus tard. Je trouve fascinant le dévouement de ses grands-mères qui ne lâchent rien depuis tout ce temps et qui, chaque année, manifeste pour que l'on entende leur histoire.

Il y a peu de texte mais les images et le graphisme parlent d'eux-mêmes. Tout est dit. On comprend le malaise subsistant encore de nos jours et les conséquences ressentis sur les vies de ces enfants devenus des adultes aujourd'hui.
Lien : https://labibliothequedemarj..
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Quelle magnifique BD !
J'ai d'abord adoré les illustrations. je découvre Mayalen Goust. Elle a su, avec talent, accompagner le texte de Matz, sans violence, ce qui rend à mon avis cette histoire tragique encore plus forte. La douceur des couleurs et la finesse du trait en font une BD très élégante.
Certaines planches, notamment celles avec les arbres, m'ont fait penser aux traits de van Gogh et les personnages longilignes à Modigliani ?
Le texte de Matz nous plonge dans cette partie de l'Histoire terrible de l'Argentine et de sa dictature militaire. Avec ces vies volées, nous découvrons ou nous rappelons le destin de ces enfants arrachés à leurs parents. Et tout ce qu'il en résulte de tristesse, d'incompréhension, de quête d'identité et de leur recherche par leurs familles respectives.
Dans le texte aussi c'est sans violence que l'auteur nous livre ces pages d'Histoire révoltante.
La recherche de ces grands-mères de la place de Mai se poursuivent...
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C'est le résumé et le style graphiques qui m'ont attiré. Cependant, ne cherchez pas ici une histoire douce et légère. Basée sur des faits réels, l'histoire nous amène en Argentine à la rencontre des Grands mères de la place de mai, qui recherchent leurs petits enfants, enlevés pendant la dictature pour être élevés par des membres du Parti.

C'est un récit glaçant, que nous découvrons à travers les yeux de deux amis.

J'ignorais tout de cette histoire. Quel drame ! Et dire que des choses similaires ont encore lieu. J'ai pensé aux USA et à la polémique autour des enfants des migrants.

Si vous aimez les romans graphiques et historique, celui-ci est à découvrir.
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Je me suis laissée emporter par la lecture de ce roman graphique aux accents de vérité. C'est superbement illustré, les dialogues très réalistes, souvent teintés d'humour en dépit du sujet dramatique, et l'histoire tout ce qu'il y a de plus crédible. J'ai failli ne pas emprunter le livre de peur d'avoir à affronter les exactions commises par la dictature militaire sévissant en Argentine au tournant des années 70-80. le livre traite plutôt de l'après, de comment la génération suivante se remet du traumatisme et plus particulièrement de la réunification des familles où il manque une génération: celle des victimes de la junte militaire. Je connaissais les faits: le vol des enfants des opposants, rendus orphelins (après la torture et l'assassinat de leurs parents) qu'on confiait en adoption à des familles proches du régime; et le travail de recherche des grands-parents après le retour à la démocratie. Ce livre m'a fait toucher du doigt la douleur d'ignorer sa propre histoire, de découvrir que ses origines biologiques ne coincident pas avec l'idée qu'on en avait et la douleur encore plus vive de ne pas les retrouver.
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Voilà une oeuvre issue d'un binôme d'auteurs que je n'attendais pas.
Deux artistes que j'apprécie et admire beaucoup: L'excellent scénariste Matz (le tueur, balles perdues, corps et âme, Julio Popper, tango etc...) et la talentueuse Mayalen Goust dont j'adore le style graphique.
Cette histoire inspirée par des faits réels est profondément humaine et belle malgré l'aspect dramatique.

Le dessin :

Le style de Mayalen Goust est toujours aussi original et réaliste.
Son trait est fin, léger, longiligne et vraiment très élégant.
Il permet des détails somptueux tout en passant inaperçus (exemple les ombres des arbres ou bien une bibliothèque pleine de livre en arrière-plan...)
Les planches sont juste visuellement merveilleuses.
Les personnages sont attachants avec des attitudes différentes bien diversifiées et surtouts bien suggérées par le dessin.
Les couleurs sont chaudes et agréables, et choisies avec délicatesse afin de bien mettre en avant les protagonistes et personnages principaux dans chaque vignette.
Les couleurs des backgrounds ou environnement secondaire sont légèrement plus sombres ou ternes afin de ne pas faire focaliser le lecteur dessus.
C'est admirablement bien pensé.
Les techniques graphiques sont aussi variées passant d'un mode type hachuré (pour les arbres et leurs ombres) à l'usage de formes géométriques colorées (scène de bal).
C'est vraiment un travail épatant et magnifique.

Le scénario :

Matz, comme souvent, s'est inspiré de fait réel pour nous édifier une belle petite histoire d'amitié.
L'idée est remarquable, bien amenée tout en délicatesse.
On est loin des scénarios thriller/policier/aventure, parfois violents, que je dirai "habituels" de Matz. Mais il m'avait déjà bien blousé avec "Julio Popper" et "le travailleur de la nuit".
Là j'avoue qu'avec cette nouvelle petite histoire, j'ai pris ma claque et je suis conquis !
Pas de brutalité si ce n'est le fait historique de la "guerre sale". La sensibilité est omniprésente, et tout est dans le jeu de dialogue et la suggestion.
Le découpage est classique mais varié avec des cases rectangulaires de toute taille.
Matz explore dans ce scénario l'aspect psychologique de la quête d'identité que chaque individu né sous x ou séparé très tôt de ses parents peut se poser.

Cette histoire est vraiment touchante, et rend un bel hommage à ses familles détruites et représentées par les Grands-mères de la place de Mai.
Voilà une oeuvre qui mérite amplement d'être lue.


Lien : http://www.7bd.fr/2018/04/vi..
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Buenos Aires, à la fin de XXe siècle. Mario et Santiago veulent faire des tests ADN pour savoir s'ils sont un des bébés arrachés à leurs mères pendant la dictature et placés dans des familles proches du régime militaire.
Très bon roman graphique qui traite du combat des grands-mères à la recherche des bébés volés. L'histoire de Matz est prenante, joliment illustrée par Mayalen Goust, au trait naïf et délicat.
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J'ai adoré cet album... profond, intelligent, émouvant...
Qui n'a pas entendu parler des grands-mères et mères de la place de mai à Buenos Aires ? 40 ans de combats toujours d'actualité, un pan d'Histoire des dictatures vraiment terrible que l'auteur a choisi de raconter d'un point de vue inversé, ce ne sont pas ces femmes que l'ont va suivre, mais des enfants disparus.

Mario et Santiago sont deux amis colocataires, deux tempéraments totalement différents, l'un sombre et réservé, l'autre solaire et désinvolte. L'actualité de la place de mai travaille l'un d'eux, lui donne des soupçons sur sa filiation, et c'est en recherchant sa vérité que tout leur petit monde va voler en éclat.
Il est question du douloureux cheminement personnel, des hésitations, de la violence des révélations, de culpabilité, de paroles libérées, de désespoir mais aussi de reconstruction et d'espoir. C'est un album qui s'ancre dans une réalité dramatique parfois d'une grande cruauté mais qui ménage aussi de jolis moments d'amour et d'amitié.

Le dessin est superbe et il sert à merveille le propos. Avec très peu de décors, l'illustrateur a mis en avant les personnages très expressifs, leurs émotions... il y a des planches magnifiques.

Un bel album pour mesurer l'impact que ces histoires lointaines outre atlantique ont eu non seulement sur ces femmes éplorées et combatives mais aussi sur ces centaines d'enfants dont les vies ont été volées.

A lire absolument !

Lien : https://chezbookinette.blogs..
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