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Critique de Lilmoon


Je n'ai pas réussi à lire ce livre en entier. Au bout d'une cinquantaine de pages, l'aspect "sulfureux" (comprenez malsain) ne parvenant pas à cacher l'aspect redondant et parfaitement ennuyeux de ce journal, je me suis mise à sauter des pages par paquet entier, lisant juste un paragraphe par-ci par-là, des fois que mon intérêt finisse par se réveiller (ce qui n'est pas arrivé). En effet, ce texte n'est qu'une longue suite de baises avec des ados, entrecoupée de repas avec la bonne société ; une litanie sans style et ni fulgurance.

La succession de filles dans son lit est atroce. Elles ont un nom, un niveau de baisabilité, parfois une ville et c'est à peu près tout. Elles n'ont pas d'identité et semblent interchangeables, bien que Matzneff s'en défende. Il faut attendre 30 pages pour que l'une d'elles acquière un trait distinctif, un goût qui lui soit personnel.

L'écrivain part parfois à la rencontre des jeunes filles qui lui écrivent des lettres passionnées, celles qui sont transportées par ces textes. Mais si elles ne couchent pas dès la première rencontre, elles sont considérés comme coincées, inintéressantes et disparaissent des pensées de l'auteur. Il prétend initier ses conquêtes à la sexualité mais son carnet ne parle que de son propre plaisir. Il donne l'impression de prendre sans jamais donner. Les fellations sont présentes, mais jamais les cunnilingus.

Matzneff est dans l'autoglorification et la justification permanente. Ceux qui le critiquent sont forcément des "jaloux" (tiens, comme dans "Je te plumerais la tête" de Claire Mazard, un ouvrage jeunesse traitant des pervers narcissiques). Il sait que son comportement est critiquable et prépare sa défense pour le jour où on viendra lui réclamer des comptes.

Outre une vision de Matzneff par lui-même (voir le prédateur à travers ses propres yeux), je voulais tenter de comprendre l'intérêt qu'avait éveillé ses écrits par le passé. Et je ne comprends pas. A part se pâmer face à l'Artiste avec un grand A, celui qui vit libre et sans contrainte (comprenez qui piétine les gens et les transforme en chair à écrire), il n'y a rien dans ce texte. Juste des références lettrées sans intérêt alternant avec des propos crus ou vulgaires. Moi qui espérais un peut d'esprit et de style, je n'y ai trouvé ni l'un ni l'autre.

Et franchement, la figure romantique de l'artiste maudit, un être supposé différent et supérieur par nature, que l'humanité ne peut comprendre et que son Art rend intouchable, c'est pas mon truc. C'est au mieux idiot, au pire dangereux. Ce livre et son auteur en son malheureusement la preuve.
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