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Critique de Lali


Elle a 20 ans, lui 60, au moment de leur rencontre en 1958. Celle qui fut le dernier modèle de Giacometti et qui ne s'appelait pas Caroline à la naissance se retrouve le temps d'un récit une héroïne alors qu'elle ne le fut pas du temps du vivant de celui qu'elle appelait et appelle toujours, avec beaucoup d'émotion, « ma grisaille ».

Où est le vrai, où est le faux, dans cette histoire qu'elle déploie à l'auteur, intrigué par un tableau qu'il a vu au Musée d'art moderne de Paris? Est-il besoin de le savoir alors que celle qui fut une muse est devenue une vieille dame un peu excentrique retirée à Nice? Tant pis si elle invente un peu, si elle gomme certains détails parce qu'ils sont moins beaux, si elle en enjolive d'autres pour se donner de l'importance.

Caroline n'était pas une sainte, loin de là. Giacometti non plus. Il aimait les filles de joie, elle en était une. L'histoire aurait pu durer un soir, une semaine, voire un mois. Elle dura des années. Mais c'est une histoire dont on ne connaîtra jamais les détails, l'héroïne n'ayant jamais dévoilé à Franck Maubert ce qui ne regarde personne d'autre qu'elle. On ne saura que ce qu'elle a voulu montrer et dire dans le désordre : ses canaris, les cigarettes au menthol qu'elle fume en buvant du Campari, sa rencontre avec Francis Bacon, sa visite du Louvre.

Cela donne un récit impressionniste assez décousu — mais non dénué d'intérêt — duquel le narrateur semble se détacher, ou auquel il semble de moins en moins s'intéresser à mesure qu'il partage avec nous ce qui se dégage de Caroline, ce qui enlève beaucoup au Dernier modèle, lequel a pourtant reçu le prix Renaudot Essai 2012. Je demeure donc un peu mitigée, insatisfaite du contenu, mais ravie par la forme.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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