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Critique de si-bemol


Le narrateur - un historien d'art d'une cinquantaine d'années - est revenu vivre à “Chêne-Bleu”, la maison de son enfance, une maison construite en pleine nature, au bord de la rivière. Maison d'enfance, lieu de contemplation, de silence et d'écriture où il s'absorbe dans le spectacle de "l'eau qui passe", de la lumière qui change, des heures qui s'étirent, de la nature qui fourmille à bas bruit de vies multiples et discrètes.

Contemplation, silence, mémoire… Lui reviennent les souvenirs d'une enfance vécue loin de ses parents (un père mystérieusement “disparu”, une mère froide et non aimante qui ne le “récupère” qu'à l'adolescence), enfant de personne à qui personne ne s'intéresse, élevé tour à tour en famille d'accueil puis chez des grands-parents totalement indifférents, avant de retrouver sa mère - une parfaite étrangère et qui le restera. Des souvenirs que le narrateur nous confie peu à peu, par un dévoilement progressif, dans ce qui ressemble à une tentative de consolation offerte à son enfance abandonnée - “Qui se souviendra du petit garçon que j'étais ? Fermer les yeux et caresser son front, une caresse comme une larme qui descend le long d'une joue.”

Avec son écriture subtile, à fleur d'émotion et de rêve, Franck Maubert nous invite avec "L'eau qui passe" à un beau moment de partage où il raconte avec une tristesse d'une grande douceur l'intime d'une vie d'enfant construite dans la solitude - une solitude tempérée par la découverte de la culture, de la peinture et des livres -, dans le silence et dans une perpétuelle attente, à jamais déçue - “attendre comme j'attendrai longtemps un père qui n'est jamais venu. Attendre comme j'attendais la visite de ma mère.”

Un beau livre, mélancolique et tendre, d'un auteur que je ne connaissais pas et qui me donne envie de découvrir ses précédents romans.
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