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Franck Maubert, entre ses multiples activités dans le domaine de l'art et des médias n'en n'est pas à son premier portrait. Mais avec cet ouvrage, il va au-delà de la biographie, même romancée et nous offre le portrait d'une époque, d'un milieu, d'une évolution sociétale.

Soyons honnêtes : C'est un ouvrage que sans Babelio et les éditions Fayard, je n'aurais pas spontanément acheté ni abordé. Qu'ils soient remerciés de cette opération « Masse critique ». D'autant que j'ai reçu un bien bel objet, bien relié, avec une belle mise en page. (Malgré quelques rares mais regrettables fautes d'accord…)

Peut-on résumer une biographie, surtout aussi riche que celle-ci ? Cela n'a pas de sens, sinon de nous conduire à débiter des généralités passe-partout.
Cependant, quelle vie que celle de Robert Malaval et donc de Mao-Mao, le narrateur. Que de rencontres extraordinaires Ce livre est un vrai catalogue des intervenants qui ont influencé ces années 60/70.
Là, l'auteur utilise une astuce intéressante : Pour nous conter l'histoire de Robert Malaval, artiste aux multiples compétences, visionnaire et créateur, précurseur et acteur de la mouvance « art moderne », il invente ( ?) un narrateur qui rencontre le "héros", et tout en vivant une amitié teintée d'une forte admiration, va nous expliquer de façon plus ou moins romancée la vie de ce personnage hors du commun.
Au début, on a un peu de mal à mettre en place les personnages, la situation, puis on se rend compte que l'histoire racontée est aussi celle d'une époque, d'un mouvement artistique, musical, littéraire… d'un vrai changement de société.

On navigue, avec ce livre entre la biographie, la rencontre, l'autobiographie, la description, l'histoire contemporaine. D'un style à l'autre l'auteur arrive à nous faire vivre une période, des démarches artistiques que nous avions frôlées, mais pas toujours approfondies.
Ce récit à la force du vécu.

En tout cas, ce texte est bien écrit, très agréable. Ces morceaux de vie sont plein de poésie
Je vous assure que la passion et l'intérêt montent tout au long de la lecture. Au début on a peur de s'ennuyer, et plus on insiste, moins on peut poser facilement ce bouquin.

On pourrait souhaiter que dans une autre édition, on puisse trouver quelques illustrations aussi bien des personnages que des styles cités . Cependant, comme toute oeuvre un peu riche, ce livre mérite que nous fassions nous-même un effort, un travail de recherche et je vous conseille de retrouver Robert Malaval sur internet et en particulier une interview disponible sur le site de l'I.N.A.

Vous aurez compris que j'ai beaucoup aimé ce livre, et bien sûr que même si au milieu de la production littéraire 2014 il a été assez peu médiatisé, j'en ai appris beaucoup de choses.
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Quand j'ai commencé à lire Visible la nuit, j'ai failli ne pas dépasser les premières pages. L'auteur a en effet choisi de commencer par le suicide de Malaval, et la description, clinique, de l'acte, m'a bouleversée. J'ai continué à le lire, parce que j'avais vraiment désiré lire ce livre, à chaque fois que je l'avais rencontrée en librairie, et si on me l'a prêté, ce n'est pas pour craquer au bout de dix pages.
Dans ce roman-biographie, il est question d'un artiste, Robert Malaval, de ses créations, de ses excès, de son jusqu'au boutisme aussi. le narrateur, un jeune homme qui découvre ce milieu dont il est un des ouvriers (au sens propre du terme) raconte son parcours avec le regard de l'amitié, mais aussi la lucidité de celui qui voit l'autre se détruire et ne peut rien faire pour l'en empêcher. D'autres ont tenté avant lui.
Pas de jugement moral, pas ou peu de jugements esthétiques - Robert Malaval refuse de s'enfermer dans une forme qui a fait son succès, il désire se renouveler sans cesse, et peu lui importe, ou presque, que d'autres s'inspirent de ses travaux ou exploitent à fond ce qui les a fait connaître. Robert brûle sa vie, brûle sa "carrière artistique" - mais peut-on vraiment parler de carrière, dans l'art ? Après, il peut être blâmé, critiqué, jugé, il n'en reste pas moins que la personne à laquelle il a fait le plus de mal au cours de ses recherches artistiques, c'est lui-même.
Visible la nuit, un roman hommage à découvrir.
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Ce n'est pas un livre que j'aurais choisi "librement" dans une librairie et j'aime profiter de Masse Critique pour découvrir autre chose. Cependant, ayant plus ou moins le même âge que Mao-Mao, je me retrouve dans cette ambiance. J'ai revécu avec ce 'roman' un peu de ma jeunesse. mais...
Le style est intéressant, on lit, on suit avec plus ou moins (trop de moins, hélàs) de plaisir car, ce qui m'énerve c'est quand l'auteur dit avoir croisé le regard de UNTEL mais rien ne suit. Qu'est-ce que ça apporte si ce n'est de se gausser d'avoir côtoyé des fameux ? Une fois ça passe, mais au bout du compte....
Pour le reste, lecture intéressante sur une époque dont je garde une petite nostalgie, merci de me l'avoir fait revivre.
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Je n'avais jamais entendu parler de Robert Malaval avant de lire ce roman, de cet artiste au parcours singulier, aujourd'hui reconnu et exposé mais qui finira tristement sa vie un jour d'août 1980 avec une balle de 22 long rifle dans la bouche.
Dans Visible la nuit, Franck Maubert, écrivain et passionné d'art, retrace le parcours de cette figure de l'art contemporain des années 70 à travers un roman où il est évidemment question de cet artiste à part et incompris, mais aussi et surtout de Paris, de cette période charnière de la société où l'on passe du disco au punk, où le quartier des Halles voit s'ériger le centre Pompidou. Un quartier que connaît bien l'auteur pour y avoir vécu quelques années aux côtés de Malaval et d'autres artistes plus ou moins obscurs.
C'est grâce à des amis communs, dont Jean-Marc Roberts, que Franck Maubert, surnommé à l'époque Mao-Mao, fait la connaissance de Robert Malaval. Originaire de Nice, ce grand gaillard, fan des Stooges, des Stones et de Dylan rejoint la capitale dans les années 60 pour faire connaître et développer son art.
Incompris du public et de la critique, Malaval proposait des créations très "rock'n'roll" et trop provocantes pour l'époque. Son caractère difficile et son alcoolisme notoire n'arrangeant rien, l'artiste sombre peu à peu dans la déprime mais ne se décourage pas malgré les échecs... jusqu'à finir dans un sorte de happening au centre culturel de Créteil où il assure un travail de commande sous le regard médusé de passants tantôt interloqués, tantôt méprisants.
Avec ce très beau roman, Franck Maubert, à l'époque âgé d'une vingtaine d'années et fasciné par le bonhomme, rend un hommage pudique et passionné à cet artiste maudit, à la vie incroyablement dense et mouvementé. On croise au fil des pages, très tard la nuit, au coin d'un bar ou dans une ruelle sombre, des personnages étranges, des oiseaux de nuits de l'époque : Alain Pacadis, Jean-Pierre Léaud, mais aussi Malcolm McLaren et même Aragon qui proposera un soir aux deux hommes de le raccompagner chez lui.
Livre à l'authenticité indéniable, témoignage sincère d'une époque riche, marquée par les les excès en tout genre, Visible la nuit n'est peut être pas le roman le plus en vue de cette rentré littéraire 2014 mais c'est sans doute l'un des plus touchants et sincères que vous pourrez lire.
Lien : https://www.hop-blog.fr/visi..
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Comme le précise la citation du Petit Robert en exergue du livre, c'est du météore qu'il s'agit quand on dit qu'il est "visible la nuit". Robert Malaval était ce météore, artiste maudit, à l'ascension aussi fulgurante que sa chute qui, reconnu par ses pairs à la fin des années 60, se suicide en 1980 alors que plus personne ne s'intéresse à lui.
Plus personne hormis Mao-Mao, le narrateur et jeune ami de Malaval, parfois confident, assistant, presque nounou, Mao-Mao qui était bien étranger au monde de l'art va, de rencontre en rencontre, devenir quelqu'un alors que son ami disparaît. Un roman d'une double trajectoire, d'une amitié, d'un monde de l'art saturé de questions, de doutes, et surtout d'un Paris des années 70 dont les descriptions - les atmosphères du Châtelet en travaux où tout le monde se connaît, où il est possible le matin de boire un café avec les prostituées de la rue Saint-Denis et le soir se retrouver dans le même restaurant que Louis Aragon et Yves Saint-Laurent, l'émergence du punk - apportent les plus belles pages à ce roman qui n'en fait pas trop tout en sonnant incroyablement juste.
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Ce récit roman de Franck Maubert nous transporte dans les années 70-80, dans le monde artistique parisien.
Robert Malaval est peintre, sculpteur et performeur. Natif de Nice et faisant partie de l'Ecole de Nice », il vit et travaille dans les années 80 à Paris.
Mao Mao est un jeune homme qui va découvrir ce milieu artistique. Il va alors découvrir ce milieu de l'art contemporain et croiser Ben, Orlan.. Ce jeune homme va trouver quelques petits boulots dans des galeries d'art, dans une fonderie d'art.
Franck Maubert nous mêle un récit romanesque mais aussi décrit très bien l'atmosphère de cette époque : excès, rock'n roll, punk, soirées dans les bars ou dans les boîtes de nuit branchés de l'époque.
On fait une balade dans le Paris des années 70-80, dans les galeries, dans le nouveau musée de Paris, Beaubourg, dans les bistrots, dans les boîtes de nuit, comme le mythique Palace..
C'est aussi le portrait de Robert Malaval, que j'ai personnellement découvert grâce à ce livre.
J'ai beaucoup apprécié ce livre qui mêle fiction et réalité. J'ai aimé déambuler dans les rues de Paris, dans les nuits du milieu artistique de l'époque.
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