Venin noir

Parfois, je dois lire des livres pour le boulot. La plupart ne sont pas du tout dans mes genres de prédilection, et je n'en parle donc pas ici, mais de temps en temps, j'ai de belles surprises ! C'est ainsi que j'ai découvert Venin Noir, premier roman de l'auteur. J'adore la couverture, aquarelle numérique dont s'échappe déjà le poison noir, et j'ai beaucoup aimé le récit, aussi noir que son titre.

Nous y suivons Lilian , jeune homme atteint de la maladie de Charcot, et son entourage (famille et voisins). Alors que ses proches se rassemblent pour fêter son anniversaire, les tensions familiales grimpent, les insultes et la violence arrivent… Dans toute la ville, les sirènes retentissent et d'étranges accidents se produisent.

On est ici dans un roman du type de Phénomènes ou Birdbox, dans lequel une vague de violence indétectable pousse les gens au pire. Elle déferle sur la ville, frappant au hasard et semble inarrêtable. le mystère sur cette étrange épidémie règne, l'atmosphère est angoissante et tendue, et on découvre au fil de la nuit ses effets néfastes.

Le venin noir, c'est donc ce poison qui se propage insidieusement en nous, lorsque la colère, l'impuissance ou le ressentiment face à des situations cruelles, mais impossibles à changer, nous emporte. C'est cette part de noirceur qui s'insinue en chacun de nous, et évolue en folie passagère. Quand s'arrêtera-t-elle et laissera-t-elle des survivants dans son sillage ?

Entre hallucinations et réalité, la frontière est mince et l'horreur palpable. le livre s'ouvre d'ailleurs sur une citation de Stephen King, maître en la matière. Âmes sensibles s'abstenir, des scènes très visuelles et sanglantes peuvent choquer les plus impressionnables.

J'ai beaucoup aimé le rythme de l'histoire, passant de la maison de Lilian à ses voisins ou ses connaissances, de moments calmes aux drames inimaginables. Incompréhension, tristesse, peur, une foule d'émotions nous traverse pendant la lecture. J'ai par contre du mal à dire si j'ai aimé ou pas la fin : d'un côté, je la trouve très juste par rapport au reste du récit, et de l'autre, j'ai quand même un goût de trop peu.

Un premier roman réussi pour l'auteur : une histoire intrigante et bien rythmée, une frontière vacillante entre la réalité et le cauchemar, une ville plongée dans la noirceur de ses habitants. Âmes sensibles s'abstenir, certaines scènes peuvent choquer !
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