Un long ruban de goudron sec

Dans son roman Gabrielle Maudet nous livre avec sincérité ses souvenirs de jeunesse . Tout débute par une enfance assez miséreuse dans la campagne bretonne . A l' âge de 14 ans ses parents l'abandonnent . Elle quitte l'école et se retrouve placée en foyer , commence alors une adolescence calamiteuse . A 17 ans elle est émancipée ( la majorité était alors encore à 21 ans ) et se retrouve propulsée dans la vie sans armes ni bagages . Ce ne sont pas ses séjours dans l'univers carcéral des foyers qui l'auront préparée à faire face à cette indépendance toute neuve . Suivent alors des années d'errance , de vacance .Le récit se gâte dés ce moment là . Gabrielle n'a pas de but dans la vie si ce n'est que d'être aimée . Pour ce faire, elle s'accroche au premier venu et se retrouve propulsée sur la route sans l'avoir vraiment choisi , relayée au rang de petit animal de compagnie bien souvent maltraité . Elle se fait bafouer , humilier et trahir sans trop réagir . Je me suis dit que même si elle adopte un mode de vie proche de celui des hippies , elle n'en est pas une . Elle ne revendique rien , n'a aucune conscience politique , aucune curiosité intellectuelle ni aspiration spirituelle . le grand vide en somme ... Elle a l'air de tout traverser sans éprouver beaucoup d' intéret pour ce qui l'entoure et s'ennuie beaucoup (et moi aussi du coup ). Sa seule quête est de trouver l'amour , ou ce qui y ressemble , quel que soit le prix à payer . SI l'évocation de son enfance et adolescence m'a touchée , le reste du récit m'a déçue car l'auteur reste très souvent dans l'anecdotique , c'est très long , pas du tout palpitant et l'écriture , proche du langage parlé , n'est pas agréable . Je m'attendais à un roman gai et pétillant correspondant à l'image d' Épinal que je me fait de l'époque hippie , je n'ai trouvé qu'une triste réalité et du coup c'est moi qui ai perdu mes illusions . J'ai eu du mal à aller au bout de ces 686 pages mais bizarrement , j'éprouve de la sympathie pour Gabrielle Maudet et j'espère qu'elle n'aura jamais l'occasion de lire ma mauvaise critique .