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« Babylone, Babylone,
Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone,
Bientôt, t'écraseras plus personne »
Celles et ceux qui n'ont plus vingt ans depuis (très) longtemps se souviennent probablement de cette chanson de Bill Deraime. Elle résume bien l'ambiance qui règne dans « Car je suis légion » où, c'est le moins que l'on puisse dire, la cité légendaire de Babylone, la cité du Roi des rois Nabuchodonosor se met à déconner à plein tube (une expression de centenaire, ou je me trompe ???)
Esprits cartésiens et logiques, fuyez ce livre ! Tout n'y est que confusion, irrationalité et mysticisme. A Babylone, les dieux sont partout. Omniprésents, omnipotents, ils règnent sur la vie des hommes et des choses. A Babylone, même le vol d'une mouette peut être sujet à interprétation divine… Et quels Dieux ! Pas des miséricordieux, des magnanimes, des bienveillants. Des vrais monstres, plutôt ! Des pervers, des méchants, des vindicatifs, des déments, des égorgeurs… Je n'aimerais pas les rencontrer au coin de ma rue, ceux-là…
Les plus puissants parmi eux se nomment Inanna et ses légions de prostituées, Tiana et sa horde de fous-furieux, et Marduck, producteur de toute verdure, créateur de céréales, garant de la fertilité des ventres et du sol.
Fatigué, ce dernier, pour une raison qui m'a échappé, décide de se reposer. N'en demandant pas tant, Tiana et ses enragés en profitent pour semer le chaos dans Babylone… Devenus complètement fous, ayant perdus leurs repères, les babyloniens s'étripent et s'égorgent durant des jours et des nuits.
Mais Sarban est là qui veille, petit homme qui ose se mesurer aux Dieux fous. Aidé malgré tout par Innana, la seule personne à peu près sensée au milieu de tous ces extravagants, il parvient in extremis à sauver Babylone du désastre.
Ce livre m'a déçu. Malgré quelques moments de pure poésie, j'ai trouvé le style impersonnel, sans âme. Un style engourdissant tandis que des femmes et des hommes en train de s'étriper se noient dans un bain de sang. C'est vraiment étrange.
Je l'ai lu en compagnie de mes amies Srafina et Fifrildi. Je vous invite à lire leurs critiques, à coup sûr plus constructives et objectives que la mienne. J'ai en effet la sensation de ne pas avoir tout compris…
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Suite à ma lecture en début d'année, de Gilgagmesh, Roi d'Ourouk de Robert Silverberg en compagnie de BazaR, l'envie de mieux découvrir l'époque mésopotamienne s'est imposée. Avec Fifrildi et Eric76 c'est chose faite.
Ici, l'auteur situe l'action à la fin de la période de l'Empire Néo-Babylonien (- 626 à - 539 av JC) du temps de Nabuchodonosor II, en – 565 av JC.
Sarban, homme comblé dans son travail, juge il fait partie de la caste des accusateurs de la ville de Babylone. Il est marié à Matali et ont un petit garçon. Il va devoir affronter le chaos organisé par Tiamiat, déesse des eaux primordiales et maîtresse des forces du chaos et antagoniste du grand dieu Marbuk, dieu protecteur de la ville de Babylone avec Innania, déesse de la fertilité, ses enfants..
Après Gilgamesh, petit à petit je me familiarise avec le panthéon mésopotamien, et il est fourni, il y a de quoi s'y perdre. ;-)
Sarban dans sa mission sera aidé de Casdim, juge aux dons oniriques et du jeune Tâmin, novice accusateur qui se retrouvera en plein coeur de l'action.
« Car je suis légion », nous plonge dans la bataille des dieux, plus que des hommes, puisque la religion a un rôle primordial dans la société babylonienne. L'auteur qui est diplômé en philosophie et en sciences des religions, nous livre ici un panel de personnages représentant les strates de la société, les accusateurs sorte de juges/guerriers, enlevés depuis leur plus tendre enfance à leur famille et élevés en Académie dédiée à Marduk. Les prêtresses d'Innana/Ishtar que Matali femme de Sarban, a quitté pour l'épouser. Des mercenaires, des guerriers, des ennemis de Babylone.
Je ne peux pas dire que j'ai été très emballée au début, l'intérêt s'est fait sentir dans la deuxième partie du livre, lorsque l'enquête de Sarban démarre. Et avec elle, plus d'action, plus de vie. La première partie est très descriptive des liens des hommes avec les dieux et ça en devient un peu indigeste. Surtout pour quelqu'un qui ne sait trop se situer dans ce panthéon.
Plus les mots originaux que je ne cherchais plus à me mettre en tête, car cela brouillait la perception de ma lecture. Heureusement que la deuxième partie raccroche le lecteur : elle nous mène dans les jardins suspendus de Babylone, la tour de Babel et la résolution un peu hermétique de l'histoire. On a l'impression d'un mélange des genres, histoire, fantastique sans trop voir où est la frontière du réel et du mysticisme.
Néanmoins je n'ai pas trop aimé le style de l'auteur. Les chapitres se suivent abruptement, sans vraiment de liaison. Je n'ai pas ressenti de vrais émotions aux aventures des héros.
Donc vous l'aurez deviné, une lecture en demi-teinte. Heureusement que nous étions tout trois Fifrildi, Eric et moi pour nous entraîner. Merci à eux pour cette lecture commune qui malheureusement de nous a pas emballée.
L'époque me plaît bien, et par petits peu je vais me lancer dans la lecture de « Mésopotamie, de Gilgamesh à Artaban » de Bertrand Lafont : plus de 3000 ans d'histoire c'est pas rien.
.
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J'avais envie de lire ce roman depuis longtemps. Aussi, quand Srafina m'a proposé cette LC en compagnie d'Eric76, je n'ai pas hésité. Merci à eux pour les échanges même si au final, je ressors déçue de cette lecture.

Le prologue était très prometteur avec l'histoire de ce petit garçon, Sarban, choisi pour suivre l'enseignement de l'ordre des accusateurs dans la célèbre ville de Babylone au 6e siècle avant JC. C'est à mon sens, la partie la mieux écrite du livre. Ensuite, j'ai un peu décroché avec le style de l'auteur que j'ai trouvé fort différent.

Le roman proprement dit commence bien des années plus tard. Sarban a terminé sa formation, est marié et père d'un petit garçon. Des éléments de l'entre-deux sont dévoilés au fur et à mesure de l'histoire, ce qui a satisfait ma curiosité. Sarban est un personnage intéressant et attachant tout comme Matali, son épouse. Elle a beau être une femme d'une grande beauté et borgne, elle a du répondant et n'est pas du genre à se laisser intimider.

Rapidement les « prêtres annoncent la suspension du temps et des lois. Babylone sombre dans la folie et dans le sang sans que les juges aient le droit d'intervenir. » J'ai eu l'impression de me retrouver de but en blanc dans un film de Tarantino avec les scènes d'une extrême violence qui ont suivi. Je ne leur ai trouvé aucun sens.

En parallèle de ces événements, Sarban enquête sur un meurtre qui repose sur le principe qu'il n'a pas été commis dans le cadre de la « suspension du temps et des lois ». Cela ne m'a pas semblé plus plausible mais je dois reconnaître que cette enquête a éveillé ma curiosité pour un temps.

Finalement,

Pour terminer sur quelque chose de positif, je dois dire que j'ai quand même apprécié quelques scènes dont celle du procès à la fin que j'ai trouvé fort réussie. Ce qui m'a surtout plu c'est tout ce qui se passe en dehors de la période de suspension. Pour le reste, je n'ai pas compris grand-chose.




Challenge SFFF 2021
Challenge livre historique 2021
Challenge mauvais genres 2021
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Vous cherchez un roman de fantasy consacré à la période antique mais s'écartant pour une fois des traditionnelles civilisations grecque et romaine ? Alors laissez vous tenter par « Car je suis légion » et son décor inspiré de l'envoûtante Babylone du VIe siècle avant J.-C. Xavier Mauméjean nous invite à y suivre le parcours de Sarban, accusateur appelé dès son plus jeune âge à servir en tant que magistrat, et dont la cité ne va pas tarder à plonger dans le chaos suite au mécontentement des dieux. L'univers est à la fois familier puisqu'il s'inspire en grande partie d'un lieu et d'une période historique bien réels, mais aussi plein de surprises grâce aux quelques éléments de fantasy disséminés ici et là dans le récit. C'est notamment le cas pour tout ce qui touche au domaine juridique : importance de la Loi à laquelle est dédiée une académie de magistrats, duels juridiques opposant les dits magistrats aux citoyens… (certains lecteurs ne manqueront d'ailleurs pas de faire le rapprochement avec un autre ouvrage de fantasy dans lequel on retrouvait un peu le même principe : « La trilogie Loredan »).

Les idées de l'auteur sont originales et n'ont guère de mal à convaincre le lecteur qui suit avec enthousiasme l'enquête menée au sein de cette majestueuse ville antique en proie au désordre le plus total. Car quand les dieux sont en colère, ils ne font pas dans la dentelle ! Les scènes de folie ou de carnage qui ponctuent le récit participent à créer une ambiance très particulière, sombre, voire dérangeante, ce qui ne plaira certainement pas à tout le monde mais qui a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent. On ne pourra pas non plus faire de reproches à l'auteur en ce qui concerne ses personnages puisque Matali (l'épouse de Sarban) aussi bien que Casdim ainsi que les membres de l'équipe de choc dont l'accusateur choisi de s'entourer sont tous suffisamment travaillés pour remporter sans mal l’adhésion du lecteur, à commencer évidemment par le protagoniste lui-même. La dernière partie du roman est, à mon sens, la plus réussie car plus rythmée : l'action s'y enchaîne sans temps mort tandis que les personnages et l'intrigue gagnent en profondeur et en complexité.

Encore une belle réussite pour Xavier Mauméjean qui signe avec ce « Car je suis légion » un roman dépaysant à même de séduire tout amateur d'une fantasy sortant un peu des sentiers battus. Voilà un auteur dont je ne peux que vous encourager à découvrir les autres ouvrages (« Ganesha » et « Bloodsilver » en tête).
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Professeur de philosophie diplômé en science des religions, l'auteur français Xavier Mauméjean s'est solidement imposé dans le milieu de l'imaginaire français avec des romans de fiction historique tels que Ganesha ou La Vénus Anatomique.
Depuis, l'écrivain s'est illustré en littérature blanche chez Alma sans pourtant jamais renié son affection particulière pour les mauvais genres, bien au contraire.
Considéré comme l'un de ses romans les plus marquants, Car je suis légion oublie le XVIIIème siècle pour remonter le temps et s'intéresser à la période Néo-Babylonienne soit le VIème siècle avant J.C.
Comme d'habitude avec Mauméjean, nous voici ballotter entre surnaturel et fictionnel, entre historique et romanesque.
Bienvenue dans la Babylone du Roi des Rois, Nabuchodonosor II.

L'Histoire comme terrain de jeu
À la façon d'un Guy Gavriel Kay, Xavier Mauméjean raffole des toiles historiques pour construire ses fantaisies.
Cette fois, c'est à Babylone que le français situe son action et pas à n'importe quelle période, celle de l'apogée de sa gloire sous le fameux roi Nabuchodonosor II.
Il nous présente l'Ordre des Accusateurs, sorte de magistrats-guerriers qui font respecter la loi dictée par le Code de Hammurabi. Alors que Babylone semble toute puissante dans la région, une catastrophe se prépare en coulisses : le dieu Madruk, divinité tutélaire de la ville, n'est plus en mesure de protéger la population…il lui faut du repos ! Alors que les prêtres « suspendent » le temps et que le Roi s'enfuit, la mégalopole sombre dans la folie convoquée par Tiamat, déesse du chaos.
Seul Sarban, accusateur respecté de tous, s'entête à vouloir enquêter sur un meurtre au milieu des charniers et de ce qui a tout l'air d'une fin du monde.
Épaulé par Casdim, un autre juge particulièrement perspicace, Sarban va découvrir qu'il est l'un des derniers remparts contre la chute définitive de Babylone la grande.
Dès le départ, Car je suis légion est un prétexte. Xavier Mauméjean profite de la présentation du jeune Sarban pour décrire Babylone et son époque. Il convoque mythes et dieux, prophéties et coutumes. L'écrivain passe en revue le système juridique et les traditions ancestrales pour montrer l'intrication des deux avant de nous emmener au coeur de la grande cité pour nous en décrire la majesté, une majesté qui n'aura de cesse d'émerveiller le lecteur grâce à la prose riche et particulièrement évocatrice d'un Xavier Mauméjean passionnant.
Puis, rapidement, le prétexte d'une intrigue babylonienne s'éloigne. Si le français s'amuse visiblement dans la description d'une période historique plutôt méconnue, il n'en oublie pas qu'il a une histoire à mener. Dès lors, Sarban n'est plus un simple novice prêt à se jeter dans un parcours initiatique lambda mais l'acteur d'une intrigue plus vaste et complexe à mi-chemin entre l'Apocalypse mythologique et l'enquête policière.

La fin du monde
Car je suis légion, comme les autres romans de Mauméjean, est une collision des genres. le lecteur assiste à la suspension du temps par les juges sur un motif purement religieux (et donc fantastique) et l'histoire de Sarban bascule dès lors dans un tout autre registre qui ressemble à s'y méprendre à une fin du monde. Babylone devient folle et ses habitants se jettent les uns sur les autres telles des bêtes. Xavier Mauméjean imagine que l'Apocalypse survient à la suite d'un élément aussi simple et révélateur que la suspension des lois humaines, comme si l'absence de règles faisait totalement régresser l'homme. Plus qu'une catastrophe mythologique (arguée par les prêtres de Marduk), le torrent de violences qui s'abat sur Babylone trouve ses racines dans la nature humaine, ni bonne ni mauvaise, comme le dit si bien Mauméjean dans un instant de philosophie, mais modelable à souhait dès lors que les contraintes sociales sont levées. Ainsi, sans loi, sans cadre, l'humanité s'effondre.
En réalité, Car je suis légion est une Apocalypse juridique. Ce qui ne manque pas d'originalité. À côté des visions d'horreur qui parsèment le roman, Xavier Mauméjean immisce une intrigue purement policière avec l'enquête de Sarban qui prend de plus en plus de place dans le récit avant de rejoindre la grande Histoire pour conclure en beauté la réflexion amorcée par l'auteur :
l'homme, en l'absence de la Loi, peut-il être juste ?

Question d'identité
L'autre grande préoccupation de Mauméjean dans Car je suis Légion, c'est l'identité. L'auteur réfléchit tout du long sur les multiples visages de ses personnages. Si Matali est une épouse, elle est aussi une élue d'Inanna et une mère. Sarban, quant à lui, assume sa charge d'accusateur, mais reste un homme, un citoyen, un époux et un père.
Comment gérer ces multiples identités et faire en sorte que l'une n'empiète pas sur l'autre ? Un accusateur représente sensément la Loi, au sens noble du terme, mais il semble pourtant bien difficile de superposer cette fonction théorique aux sentiments humains et, même, citoyens.
Le jugement d'un homme peut-il être le même qu'un juge ? Certainement pas.
Dès lors, où s'arrête l'homme-fonction et où commence l'homme-émotion…et comment concilier les deux ?
Dans Car je suis Légion, Xavier Mauméjean s'interroge sur l'unidimensionnalité de ses personnages et conclut que la nature d'un individu et son identité peuvent changer avec le contexte dans lequel il évolue.
Quand le Mal rôde et que l'Apocalypse menace, il faut parfois savoir utiliser autre chose que des tables de Lois pour survivre.
À ce titre, la seule vraie déception vient du méchant de service, Haraïm, qui illustre certes l'inadéquation entre moralité de juge et orgueil humain mais qui apparaît tellement manichéen qu'il en devient un cliché ambulant du méchant bêtement méchant. Même Sarban connaît la haine et l'envie du sang quand Haraïm ne cessera jamais d'être fermé et belliqueux. Dommage.
Reste pourtant que la fusion quasi-parfaite du genre policier et fantastique porte ses fruits et que le lecteur ne s'ennuie jamais, gentiment trimbalé entre horreur(s) et philosophie sans jamais se rendre compte que l'enseignant derrière l'écrivain instruit en catimini.

À la fois palpitant et ludique, Car je suis Légion impose le génie d'un Xavier Mauméjean à la fois conteur, historien, professeur et philosophe. Jamais rébarbatif et souvent surprenant, cette enquête au coeur d'une Babylone apocalyptique navigue entre les genres avec une aisance rare…et on en redemande !
Lien : https://justaword.fr/car-je-..
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Xavier Mauméjean choisit les terres de Gilgamesh pour nous régaler avec ce récit enlevé, ainsi, est-ce en compagnie de Sarban que nous déambulons dans une Babylone parfumée, vivante et colorée. L'auteur nous fait découvrir aussi bien les temples, Esagil, que les Académie, et cours de justice qui tienne parfois à un fil ( ;-) ), la Tour de Babel en n'oubliant pas le joyau de son texte, les fameux Jardins Suspendus.

Cependant, ne pensez-pas à une excursion touristique, vous invitant à déouvrir de beaux et grandioses monuments. le lecteur déambulera également dans les petites rues, les arrières cours, les estaminets, y rencontrera même parfois des Asusunamirs (travestis pour faire court).


Car je suis légion est un roman de fantasy historique très bien documenté, rythmé et violent. L'exotisme de Babylone ne cède le pas que devant une histoire charpentée et captivante.

critique bien plus compléte sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2018/0..
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J'ai beaucoup apprécié le contexte. Je suis fascinée par la mythologie mésopotamienne. le roman allie enquête, mythes et histoire, ce qui est rarement vu. J'ai beaucoup apprécié en apprendre plus sur les accusateurs ainsi que sur le système de justice et d'enquête. Les éléments mythologiques s'imbriquent bien bien dans le roman. J'ai cependant moins accroché au style de l'auteur, mais aussi à l'enchaînement des événements que j'ai trouvé parfois confus. Cela nuit à l'aspect enquête qui où j'ai plusieurs fois été un peu perdue.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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THRILLER BABYLONIEN

Xavier Mauméjean est un écrivain singulier, l'un des plus originaux qu'il m'ait été donné de lire et l'un des plus fascinant. Que ce soit sa relecture Holmesienne du mythe de John Merrick, l'homme éléphant du déchirant film de David Lynch, ou son invention de Darryl Leland, créateur du fantasque Darryl Leland dans son chef d'oeuvre American Gothic, Xavier Mauméjean a fait de la surprise son credo littéraire.

Là encore, il est étourdissant dans ce polar antédiluvien, où une bonne part de l'intrigue se déroule dans la tour de Babel. Cette figure du criminel, profitant du chaos ambiant pour perpétrer un assassinat, qu'il espère noyé dans la masse des forfaits d'une ère sans loi, n'est pas inédite, c'est vrai, mais le cadre... Xavier Mauméjean développe le plus fabuleux des terrains de jeux, une Babylone mythologique et son panthéon multi-déiste qui régit la vie des hommes. Ce polar historique, étrangement classé en fantasy, flirte avec le fantastique, tant le surnaturel est partie prenante de la marche d'un monde s'appuyant sur une cosmologie d'une rare richesse.

Un rythme impeccable, une enquête d'une grande rigueur, un monde d'une richesse folle et une plume qui se hisse à la hauteur. Un grand roman tout bonnement.

Finalement, cette étiquette Fantasyste en vaut bien une autre. Ce livre est tellement inclassable, échappe aux cases qui voudraient le ceindre. Xavier Mauméjean prouve une fois de plus qu'il n'est jamais là où on l'attend. Pourtant quand on commence à le lire, c'est peu dire qu'on l'attend...
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique et je remercie Babelio et les éditions Mnémos pour cette lecture.
Dans "Car je suis légion", nous découvrons la Babylone antique de Nabuchodonosor II mais aussi sa mythologie- car ce roman mêle histoire et fantasy.
Notre protagoniste, Sarban, appartient à l'ordre des Accusateurs chargé de faire respecter la loi et qui sont à la fois juge et jury : leur parole EST Loi. Fils de paysan, nous suivons d'abord son périple pour rallier Babylone lorsqu'il est choisi, enfant, pour être formé, ce qui nous permet de découvrir la ville, ses habitants mais aussi ses dieux et rituels.
Une ellipse narrative plus tard, nous le retrouvons adulte et Accusateur de plein droit. Et si sa charge lui apporte beaucoup de respect et de pouvoir, ce n'est pas sans rique. En effet, tous les Accusateurs peuvent être défiés par n'importe qui sur des points de loi et mettre leur vie en jeu durant ces défis : en effet le perdant est immédiatement pendu ! Il a d'ailleurs déjà fait face à ces situations à plusieurs reprises, certaines ayant été provoqué par un Accusateur rival, membre d'une grande famille.
Mais les choses deviennent vraiment intéressantes lorsqu'est annoncé que les dieux ont besoin de repos et que cela va donner lieu à une période de chaos : la loi est suspendue et tous les crimes sont permis à Babylone. Et un crime va justement être commis sur lequel Sarban va malgré tout décider d'enquêter car il semble y avoir anguille sous roche…
C'est donc à une enquête policière à haut risque et dans un univers très inhabituel que le lecteur est convié, et quelle enquête !
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L'époque à laquelle se déroule l'histoire est plus intéressante que l'histoire en elle-même.
Pour ce qui est des descriptions mythologiques, de la ville de Babylone, ses coutumes, le rapport homme-femme, le lien entre la loi et la religion... C'est très bien maîtrisé. Les traditions sont étonnantes, et les anecdotes sont nombreuses. L'auteur a véritablement fait un gros travail de recherche.
Mais l'histoire est assez... molle. Les personnages sont relativement creux et l'enchainement d'évènements laisse assez indifférent, malgré un pitch de départ qui donne envie.
Je regrette qu'il n'y ait pas plus joutes verbales. Il n'y en a véritablement que deux : et . Après tout, les origines de la jurisprudence remontent à l'ère babylonienne. Dommage de ne pas plus exploiter cet aspect
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