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EAN : 9782070458196
96 pages
Gallimard (10/04/2014)
  Existe en édition audio
3.86/5   4153 notes
Résumé :
Guy de Maupassant

Boule de Suif


Boule de Suif, première nouvelle de cet ouvrage, c'est l'effondrement de toutes les valeurs prônées, avant que le souci de conservation personnelle devienne le seul qui compte : manger les provisions de la prostituée et la jeter dans les bras de l'officier allemand.
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Critiques, Analyses et Avis (157) Voir plus Ajouter une critique
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sur 4153 notes
Ce récit De Maupassant est celui qui m'a le plus bouleversée. Incontestablement, c'est un chef-d'oeuvre !

Tel un justicier masqué, l'auteur pourfend, avec toute la finesse et l'efficacité propres à son style, la vanité, l'hypocrisie et la fatuité de l'homme. Sa plume, plus acérée qu'un fleuret, égratigne habilement les "bonnes et honnêtes gens" qui, fuyant l'invasion prussienne, quittent Rouen dans la panique et s'entendent "en toute bienséance" à livrer l'agneau au loup...

Boule-de-Suif est une jeune femme qui exerce le plus vieux métier du monde. Ainsi surnommée en raison de son embonpoint, cette brave fille, simple, sans manières ni malice est déjà une victime de la société avant même d'être claquemurée dans une diligence avec une dizaine d'autres voyageurs. Tout la désigne pour le rôle de l'agneau.

Le Loup, c'est l'officier prussien, l'envahisseur, auquel Boule-de-Suif sera immolée par ses compagnons de voyage, de beaux loups eux-aussi : deux commerçants, deux bourgeois, deux nobles, deux religieuses et un démocrate.

Ce que ces onze protagonistes vont vivre le temps d'une escale à l'Auberge du Cygne est un tableau cynique criant de réalisme du comportement d'une société confrontée au péril et à l'insécurité, à la panique et à la défaite... Comme la nature réelle des individus se révèle crûment en de telles périodes !

L'homme est donc bien un loup pour l'homme...

Plus qu'une nouvelle, ce récit poignant aurait aussi bien pu être écrit par La Fontaine sous la forme d'une fable. Critique moralisatrice et réaliste de la nature humaine, il dénonce les apparences et oppose la "morale bourgeoise, religieuse et politique" hypocrite et individualiste à l'abnégation sans calcul de Boule-de-Suif, cette "fille perdue".

La bonté, la charité et le don de soi ne sont pas là où on les attend.
L'égoïsme, la cupidité et l'ingratitude ne sont pas là où ils devraient être.
Le Bien vient de l'être déshonoré et déshonorant ; le Mal vient des parangons d'exemplarité.

Un portrait cruel de notre société qui résonne hélas encore aujourd'hui comme un écho désespérément immuable et ô combien d'actualité !
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J'hésite à apporter une énième contribution pour cet ouvrage ; ouvrage d'art s'il en est.
Du Maupassant première époque, donc à mon sens, un peu plus romancier que nouvelliste, ce qui lui permet de développer un peu plus qu'à l'accoutumée ses si belles métaphores et effets stylistiques, qui n'ont l'air de rien à la lecture, mais qui sont justement la marque que le travail a tellement été bien fait qu'on ne se rend même plus compte qu'il y a eu un travail d'écriture, que ça coule, que c'est limpide, que c'est lumineux.
Boule-de-suif, pour ceux qui ne le sauraient pas, est l'histoire d'une prostituée au sortir de la guerre franco-prussienne de 1870, ou plus précisément l'histoire d'un événement impliquant une prostituée.
Mais en fait non, ce n'est pas l'histoire d'une prostituée, c'est l'histoire des autres, les bien-pensants, les propres sur eux, les honorables... et vous savez bien que Maupassant ne serait pas Maupassant si les "honnêtes gens" étaient vraiment honnêtes et s'ils brillaient particulièrement par leur morale...
Alors il ne vous reste plus qu'à monter dans la diligence avec les autres pour les regarder être des honnêtes gens.
L'une des premières nouvelles de Guy de Maupassant, assurément l'une des plus peaufinées et qui justifie pleinement la notoriété qu'elle assura à l'auteur, du moins c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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La France a perdu la guerre contre la Prusse. Partout, c'est la débâcle et le Second Empire ne se relèvera pas. En Normandie comme ailleurs, les officiers allemands se sont installés dans les foyers français. « Il y avait […] quelque chose dans l'air, quelque chose de subtil et d'inconnu, une atmosphère étrangère intolérable, comme une odeur répandue, l'odeur de l'invasion. » (p. 19) C'est l'hiver à Rouen et une poignée d'habitants ont obtenu de l'officier allemand en charge de partir à Dieppe en diligence. C'est par une nuit froide que plusieurs bourgeois, deux religieuses et une prostituée partent en voyage. le trajet est long et froid. La faim se fait sentir, mais seule Boule de suif, la prostituée, a prévu des provisions. de bon coeur, elle partage avec les autres voyageurs qui font peu de manières quand il s'agit de se remplir le ventre à bon compte. « On ne pouvait manger les provisions de cette fille sans lui parler. Donc on causa, avec réserve d'abord, puis, comme elle se tenait fort bien, on s'abandonna davantage. » (p. 32)

Le voyage aurait pu être tout à fait charmant si la diligence n'avait pas fait une étape dans une auberge isolée. Il y réside un officier prussien qui refuse que le convoi reparte tant que Boule de suif ne se sera pas donnée à lui. Mais si la jeune femme mène une vie de débauche, elle n'en est pas moins patriote et abhorre de tout son être les ennemis qui ont renversé l'empereur. Impossible pour elle de céder au caprice de l'Allemand. Hélas, ses compagnons de voyage se moquent bien de sa pudeur de catin. « Puisque c'est son métier, à cette gueuse, de faire ça avec tous les hommes, je trouve qu'elle n'a pas le droit de refuser l'un plutôt que l'autre. » (p. 51) La belle Boule de suif doit faire fi de ses principes au nom de l'intérêt collectif, mais quand tout est consommé, les voyageurs de la diligence ne font montre d'aucune reconnaissance à l'égard de la prostituée.

Cruelle histoire que celle de Boule de suif. Alors qu'elle avait généreusement offert ses vivres, sa charité n'est pas reconnue et les bourgeois bien-pensants estiment qu'ils peuvent tout lui demander puisqu'elle leur est inférieure. Comme quoi, le rang social n'est pour rien dans la dignité et la vertu. Boule de suif fait partie d'un recueil, mais je revendique mon droit à ne lire que ce que je veux et je m'en suis tenue à cette nouvelle que j'ai vraiment appréciée.
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Ce livre pose la question complexe de la limite de la coopération avec l'ennemi.
Boule de Suif est une prostituée surnommée ainsi parce qu'un peu grasse.
Publiée en 1880, cette nouvelle se passe en Normandie, en 1870, alors que les Prussiens et Allemands envahissent la France…. Des Rouennais de la « bonne société », un républicain, deux bonnes soeurs, et Boule de Suif, autorisés par le général allemand à quitter Rouen, prennent une diligence pour rallier Le Havre qui résiste encore, en passant par Dieppe. Mais à l'étape de Tôtes, ils sont fraîchement accueillis par un officier prussien qui bloque leur voyage, car il veut une passe avec Boule de Suif qui refuse de « coopérer » avec l'ennemi !
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D'abord, ce livre est intéressant, car je n'ai jamais entendu de récit sur cette première guerre franco-allemande. En fait, ça ressemble plus au blitz-krieg d'Hitler qu'à la guerre de 14. Après la défaite de Sedan, les Allemands envahissent tout le nord de la France, et jusqu'à Rouen et Orléans ! Comme en 40, la France n'était pas préparée à cette attaque de Bismarck, attaque qui, je pense, a soudé les liens entre Prussiens et Princes allemands.
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Par ailleurs, Maupassant fait là une superbe critique de cette bonne société, ces bien-pensants de l'époque, nobles et riches bourgeois, qui utilisent le peuple, représenté par Boule de Suif, pour préserver leurs intérêts.
L'analyse de la psychologie de groupe est menée de main de maître ; au début, ces messieurs-dames trouvent révoltant qu'un Allemand demande les services d'une prostituée française, et approuvent le refus de Boule de Suif de céder au chantage.
Mais ils pensent à leur avenir s'ils sont bloqués à Tôtes jusqu'à l'évacuation de l'armée d'occupation, et, comme le dit Mme Loiseau, l'une des bourgeoises : « C'est son métier ! »
Alors, petit-à-petit, par des exemples historiques et par des petites phrases lancées sur les conséquences d'être bloqués à Tôtes, il font réfléchir Boule de Suif.
Va-t-elle céder ?
La grande Arletty disait, en 1945 : « Je suis française, mais mon cul est international ! »
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Cette nouvelle est, comme l'écrit Maupassant, « une aventure polissonne », menée par des « gredins honnêtes ». La fin du récit le montre bien. Au-delà du drame humain que représente l'hypocrisie dénoncée qui sonne juste, je me suis bien amusé à lire cette belle nouvelle : bravo Guy, et merci à Nastasia de m'avoir conseillé ce livre !
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Quelle magnifique nouvelle ! Une femme, le désir et le pouvoir d'un homme, les autres, spectateurs d'abord puis acteurs préoccupés par leur petit confort, leur petite personne. Avec un final d'un glaçant....

Et quelle description de l'humanité dans tout ce qu'elle peut avoir d'égoïsme, de bassesse, d'hypocrisie, d'ignominie , de monstruosité.... A part Boule de Suif, aucun personnage ne mérite le nom d'humain.
C'est acide, dur mais clairvoyant, tellement vrai.... en 1870 comme aujourd'hui.... Rien n'a vraiment changé....

Et quelle jolie langue ! C'est bien agréable aussi de se replonger dans les classiques pour prendre plaisir à ces belles tournures de phrases !
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Citations et extraits (159) Voir plus Ajouter une citation
Boule de suif resta debout, toute pâle; puis, devenant subitement cramoisie, elle eut un tel étouffement de colère qu'elle ne pouvait plus parler. Enfin elle éclata : "Vous lui direz à cette crapule, à ce saligaud, à cette charogne de Prussien, que jamais je ne voudrai; vous entendez bien, jamais, jamais, jamais!"
Le gros aubergiste sortit. Alors Boule de suif fut entourée, interrogée, sollicitée par tout le monde de dévoiler le mystère de sa visite. Elle résista d'abord; mais l'exaspération l'emporta bientôt: "Ce qu'il veut?... ce qu'il veut?... Il veut coucher avec moi!" cria-t-elle. Personne ne se choqua du mot, tant l'indignation fut vive. Cornudet brisa sa chope en la reposant violemment sur la table. C'était une clameur de réprobation contre ce soudard ignoble, un souffle de colère, une union de tous pour la résistance, comme si l'on eût demandé à chacun une partie du sacrifice exigé d'elle. Le comte déclara avec dégoût que ces gens-là se conduisaient à la façon des anciens barbares. Les femmes surtout témoignèrent à Boule de suif une commisération énergique et caressante. Les bonnes soeurs, qui ne se montraient qu'aux repas, avaient baissé la tête et ne disaient rien.
On dîna néanmoins lorsque la première fureur fut apaisée; mais on parla peu: on songeait.
Les dames se retirèrent de bonne heure, et les hommes, tout en fumant, organisèrent un écarté auquel fut convié M. Follenvie, qu'on avait l'intention d'interroger habilement sur les moyens à employer pour vaincre la résistance de l'officier. Mais il ne songeait qu'à ses cartes, sans rien écouter, sans rien répondre; et il répétait sans cesse: "Au jeu, Messieurs, au jeu." Son attention était si tendue qu'il en oubliait de cracher, ce qui lui mettait parfois des points d'orgue dans la poitrine. Ses poumons sifflants donnaient toute la gamme de l'asthme, depuis les notes graves et profondes jusqu'aux enrouements aigus des jeunes coqs essayant de chanter.
Il refusa même de monter, quand sa femme, qui tombait de sommeil, vint le chercher. Alors elle partit toute seule, car elle était "du matin", toujours levée avec le soleil, tandis que son homme était "du soir", toujours prêt à passer la nuit avec des amis. Il lui cria: "Tu placeras mon lait de poule devant le feu", et se remit à sa partie. Quand on vit bien qu'on n'en pourrait rien tirer, on déclara qu'il était temps de s'en aller, et chacun gagna son lit.
On se leva encore d'assez bonne heure le lendemain avec un espoir indéterminé, un désir plus grand de s'en aller, une terreur du jour à passer dans cette horrible petite auberge. Hélas! les chevaux restaient à l'écurie, le cocher demeurait invisible. On alla, par désoeuvrement, tourner autour de la voiture.
Le déjeuner fut bien triste; et il s'était produit comme un refroidissement vis-à-vis de Boule de suif, car la nuit, qui porte conseil, avait un peu modifié les jugements. On en voulait presque à cette fille, maintenant, de n'avoir pas été trouver secrètement le Prussien, afin de ménager, au réveil, une bonne surprise à ses compagnons. Quoi de plus simple? Qui l'eût su, d'ailleurs? Elle aurait pu sauver les apparences en faisant dire à l'officier qu'elle prenait en pitié leur détresse. Pour elle, ça avait si peu d'importance
Mais personne n'avouait encore ces pensées.
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18 mai. – Je viens d’aller consulter un médecin, car je ne pouvais plus dormir. Il m’a trouvé le pouls rapide, l’œil dilaté, les nerfs vibrants, mais sans aucun symptôme alarmant. Je dois me soumettre aux douches et boire du bromure de potassium.
25 mai. – Aucun changement ! Mon état, vraiment, est bizarre. À mesure qu’approche le soir, une inquiétude incompréhensible m’envahit, comme si la nuit cachait pour moi une menace terrible. Je dîne vite, puis j’essaie de lire ; mais je ne comprends pas les mots ; je distingue à peine les lettres. Je marche alors dans mon salon de long en large, sous l’oppression d’une crainte confuse et irrésistible, la crainte du sommeil et la crainte du lit.
Vers dix heures, je monte dans ma chambre. À peine entré, je donne deux tours de clef, et je pousse les verrous ; j’ai peur... de quoi ?... Je ne redoutais rien jusqu’ici... j’ouvre mes armoires, je regarde sous mon lit ; j’écoute... j’écoute... quoi ?... Est-ce étrange qu’un simple malaise, un trouble de la circulation peut-être, l’irritation d’un filet nerveux, un peu de congestion, une toute petite perturbation dans le fonctionnement si imparfait et si délicat de notre machine vivante, puisse faire un mélancolique du plus joyeux des hommes, et un poltron du plus brave ? Puis, je me couche, et j’attends le sommeil comme on attendrait le bourreau. Je l’attends avec l’épouvante de sa venue ; et mon cœur bat, et mes jambes frémissent ; et tout mon corps tressaille dans la chaleur des draps, jusqu’au moment où je tombe tout à coup dans le repos, comme on tomberait pour s’y noyer, dans un gouffre d’eau stagnante. Je ne le sens pas venir, comme autrefois, ce sommeil perfide, caché près de moi, qui me guette, qui va me saisir par la tête, me fermer les yeux, m’anéantir.
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La femme, une de celles appelées galantes, était célèbre par son embonpoint précoce qui lui avait valu le surnom de Boule de suif. Petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis, étranglés aux phalanges, pareils à des chapelets de courtes saucisses, avec une peau luisante et tendue, une gorge énorme qui saillait sous sa robe, elle restait cependant appétissante et courue, tant sa fraîcheur faisait plaisir à voir. Sa figure était une pomme rouge, un bouton de pivoine prêt à fleurir; et là-dedans s'ouvraient, en haut, deux yeux noirs magnifiques, ombragés de grands cils épais qui mettaient une ombre dedans; en bas, une bouche charmante, étroite, humide pour le baiser, meublée de quenottes luisantes et microscopiques.
Elle était de plus, disait-on, pleine de qualités inappréciables.
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L'histoire se déroule lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. L'auteur commence sa narration par une description de l'invasion de la campagne rouennaise par les prussiens, de la résistance des soldats français, puis vient le temps de l'occupation, avec ses peurs et ses angoisses.
"Il y avait cependant quelque chose dans l'air, quelque chose de subtil et d'inconnu, une atmosphère étrangère intolérable, comme une odeur répandue, l'odeur de l'invasion. Elle emplissait les demeures et les places publiques, changeait le goût des aliments, donnait l'impression d'être en voyage, très loin, chez des tribus barbares et dangereuses."
10 rouennais décident de quitter cette ville assiégée. Un matin, très tôt, sous la neige, ils prennent la diligence depuis la cour de l'Hôtel de Normandie pour rejoindre le Havre. On y trouve un couple de marchant, M et Mme LOISEAU, un couple d'industriel, M et Mme CARRE LAMONDON, un couple de nobles, le comte et la comtesse HUBERT de BREVILLE, un rouennais inoffensif, serviable et Résistant (aux prussiens), M CORNUDET, deux bonnes sœurs, l'une vieille, l'autre très chétive, et enfin une prostituée, Mlle Elisabeth ROUSSET, décrite comme suit :
"La femme, une de celles appelées galantes, était célèbre par son embonpoint qui lui avait valu le surnom de Boule de Suif. Petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis, étranglés aux phalanges, pareils à des chapelets de courtes saucisses ; avec une peau luisante et tendue, une gorge énorme qui saillait sous sa robe, elle restait cependant appétissante et courue, tant sa fraîcheur faisait plaisir à voir. Sa figure était une pomme rouge, un bouton de pivoine prêt à fleurir ; et là dedans s'ouvraient, en haut, deux yeux noirs magnifiques, ombragés de grands cils épais qui mettaient une ombre dedans ; en bas, une bouche charmante, étroite, humide pour le baiser, meublée de quenottes luisantes et microscopiques."
Lors d'une halte dans une auberge un officier allemand découvre la profession de Boule de Suif, lui demande de lui accorder ses faveurs, sans quoi la diligence et tous ses occupants ne repartiront pas. A partir de cet instant l'auteur nous fait découvrir le véritable visage des 9 autres voyageurs, la pression psychologique qu’ils infligent à cette demoiselle, la prenant en otage, bien plus que ne le fait le prussien.
Dans cette nouvelle Maupassant saisit « dans leurs côtés cruels les réalités de la vie ».
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L'homme à moustache garde son allure et sa finesse en même temps.
Et que d'aspects variés elles ont, ces moustaches !
Tantôt elles sont retournées, frisées, coquettes. Celles là semblent aimer les femmes avant tout !
Tantôt elles sont pointues, aigües comme des aiguilles, menaçantes. Celles là préfèrent le vin, les chevaux et les batailles.
Tantôt elles sont énormes, tombantes, effroyables. Ces grosses là dissimulent généralement un caractère excellent, une bonté qui touche à la faiblesse et une douceur qui confine à la timidité.
Et puis, ce que j'adore dans la moustache c'est qu'elle est française, bien française. Elle nous vient de nos pères les Gaulois, et elle est demeurée le signe de notre caractère national enfin.
Elle est hâbleuse, galante et brave. Elle se mouille gentiment au vin et sait rire avec élégance, tandis que les larges mâchoires barbues sont lourdes en tout ce qu'elles font.
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