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Henri Mitterand (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253131335
1758 pages
Le Livre de Poche (05/11/2008)
  Existe en édition audio
4/5   11 notes
Résumé :
C'est le besoin d'argent qui, très tôt, pousse le jeune Maupassant, alors employé de ministère, à donner des articles de critique littéraire. Mais il rechigne un peu à se lier à un journal comme à se livrer à une écriture trop hâtive : « Jamais mon nom au bas d'une chronique écrite en moins de deux heures. » Et cependant, après la publication de "Boule de suif" au printemps de 1880 — il a trente ans tout juste —, sa réputation de conteur change la donne : c'est une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je vais m'intéresser ici à une chronique en particulier : "Adieu Mystères".

"Adieu Mystères" fait partie des quelques deux cent cinquante chroniques qu'a pu écrire Maupassant à une époque où, jeune, il avait besoin d'argent. Et si l'on connaît bien le romancier et le conteur, on connaît moins le chroniqueur et son ton acerbe.

Ce texte est paru dans le journal "Le Gaulois", le 08 novembre 1881. Il revenait alors d'une visite au Palais de l'industrie... qui ne le laissa pas de marbre. Il faut se remettre dans le contexte de l'époque. L'industrialisation du pays faisait peur à certains. On assistait à une profonde mutation : le paysage urbain tout d'abord, la société de l'autre. Les vastes campagnes devinrent des endroits privilégiés pour installer les usines. Les grandes villes virent arriver une foule de gens venus chercher du travail. On peut comprendre que tout ceci ne se fit pas sans problème, d'autant plus que les arrivées massives furent le début d'une paupérisation. En effet, très souvent, les gens arrivaient sans le sou, venant chercher leur Eldorado. Mais comment payer un loyer ? Ils se réfugiaient alors en périphérie, dans des logements de fortune, avec tout ce que cela pouvait impliquer (maladies etc.).

On peut constater que le ton est virulent. Maupassant profite de son statut de chroniqueur hebdomadaire et du succès qu'il remporte pour toucher un vaste public et lui offrir sa vision, positive, comme tout naturaliste qui se respecte, de la science. On n'est plus dans le conte ou dans les nouvelles. Il invective, choque, râle, dénonce, insulte presque.

"Le Gaulois" est LE journal de la haute bourgeoisie parisienne. Maupassant sait donc à qui il s'adresse en écrivant ce texte.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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N°1830 – Février 2024.

Chroniques – Guy de Maupassant – 10/18.

Cette édition nous rappelle que Maupassant (1850-1893), avant d'être connu comme nouvelliste et romancier travailla comme chroniqueur pour des journaux, « Le Gaulois » et « Gil Blas », « L'écho de Paris », « Le Figaro ». Pourtant il prisait peu cette activité, liée à ses yeux à la fois à l'appartenance à un quotidien et à la nécessité d'une écriture trop hâtive, c'est sans doute le besoin argent qui l'y poussa. Il avait à peu près 30 ans et son séjour dans les différents ministères, dont certains bénévoles, lui firent sentir cette obligation de gagner sa vie. Finit-il par s'ennuyer à faire des écritures administratives bien éloignées de son talent naturel, admit-il que ce mode d'expression journalistique n'était pas incompatible avec son travail d'écrivain, se laissa-il convaincre par le directeur du « Gaulois » qui vit dans le succès de « Boule de Suif » (1880) la révélation d'un auteur plein d'avenir, il leur livra, de 1876 à 1891 plus de deux cent cinquante articles, parfois signés sous un pseudonyme, articulés en différents thèmes ; Société et politique, moeurs, flâneries et voyages, lettres et arts. Cela n'est pas sans rappeler son oeuvre littéraire et certaines chroniques, par le style et le sujet traité, ressemblent beaucoup à ses fameuses nouvelles qui elles-même s'inspirent du quotidien, ce qui fait de lui un témoin privilégié de son temps en même temps qu'un fin observateur de l'espèce humaine.
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BONOUR, MONSIEUR DE MAUPASSANT (UN RENDEZ VOUS QUOTIDIEN)

Maupassant romancier, écrivain voyageur, chroniqueur de 1880 à 1887...Cent quatre vingt dix neuf d'entre elles dans cette anthologie, classées par thème (société, arts, politique, voyages...), toutes précédées d'une introduction resituant le contexte.

On y retrouve le goût d l'écrivain pour tout ce qui enivre les sens ; son dégoût des foules ; ses choix artistiques...Il y aussi dans cet exercice obligé, pris dans des contraintes spécifiques du calibrage du texte et du sujet à traiter.

Comme, pour Vialatte, cela se lit lentement, quotidiennement, avec délectation...Une sorte de rendez vous quotidien à la terrasse d'un café autour d'un alcool anisé, un vin de Loire voire une liqueur forte...
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En fait, j'ai juste l'agenda de la Pochothèque, offert par Hachette, qui comprend à chaque semaine, un extrait de ces "Chroniques"
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Honte aux attardés, aux gens qui ne sont pas de leur siècle !

L’humanité est toujours divisée en deux classes, celle qui tire en avant et celle qui tire en arrière. Les uns quelquefois vont trop vite ; mais les autres n’aspirent qu'à reculer, et ils arrêtent les premiers, ils retardent la pensée, entravent la science, ralentissent la marche sacrée des connaissances humaines.

Et ils sont nombreux, ces ankylosés, ces pétrifiés, ces empêcheurs de sonder les mystères du monde : vieux messieurs et vieilles dames bardés de morale enfantine, de religion aveugle et niaise, de principes grotesques, gens d’ordre de la race des tortues, procréateurs de tous ces jeunes élégants à cervelle d’oiseau, sifflant les mêmes airs de père en fils, pour qui toute l’imagination consiste à distinguer ce qui est chic de ce qui ne l’est pas. Un assassin, un soldat traître, tout criminel, quelque monstrueux qu’il soit me semble moins odieux, est moins mon ennemi naturel, instinctif, que ces retardataires à courte vue, qui jettent entre les jambes des coureurs en avant leurs préjugés antiques, les doctrines surannées de nos aïeux, la litanie des sottises légendaires, des sottises indéracinables, qu’ils répètent comme une prière.

Marchons en avant, toujours en avant, démolissons les croyances fausses, abattons les traditions encombrantes, renversons les doctrines séculaires sans nous occuper des ruines.
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Dès lors que je sens un plaidoyer dans une œuvre, je me mets en garde ; dès lors qu’un écrivain cesse d’être un artiste, rien qu’un artiste, pour devenir un polémiste, je cesse de le suivre, m’estimant assez grand pour penser tout seul, et ne voulant de lui que l’œuvre d’art.
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En une seconde nous sommes partis. On ne sent rien ; on flotte, on monte, on vole, on plane. Nos amis crient et applaudissent, nous ne les entendons presque plus ; nous ne les voyons qu'à peine. Nous sommes déjà si loin ! si haut ! Quoi ! nous venons de quitter ces gens là-bas ? Est-ce possible ? Sous nous maintenant, Paris s'étale, une plaque sombre bleuâtre, hachée par les rues, et d'où s'élancent de place en place, des dômes, des tours, des flèches ; puis, tout autour, la plaine, la terre que découpent les routes longues, minces et blanches au milieu des champs verts, d'un vert tendre ou foncé, et des bois presque noirs.
La Seine semble un gros serpent roulé, couché immobile, dont on n'aperçoit ni la tête ni la queue ; elle vient de là-bas, elle s'en va là-bas, en traversant Paris, et la terre entière a l'air d'une immense cuvette de prés et de forêts qu'enferme à l'horizon une montagne basse, lointaine et circulaire.
Le soleil qu'on n'apercevait plus d'en bas reparaît pour nous, comme s'il se levait de nouveau, et notre ballon lui-même s'allume dans cette clarté ; il doit paraître un astre à ceux qui nous regardent. M. Mallet, de seconde en seconde, jette dans le vide une feuille de papier à cigarettes et dit tranquillement : "Nous montons, nous montons toujours", tandis que le capitaine Jovis, rayonnant de joie, se frotte les mains en répétant : "Hein ? ce vernis, hein ! ce vernis,"
On ne peut, en effet, apprécier les montées et les descentes qu'en jetant de temps en temps une feuille de papier à cigarettes. Si ce papier, qui demeure, en réalité, suspendu dans l'air, semble tomber comme une pierre, c'est que le ballon monte ; s'il semble au contraire s'envoler au ciel, c'est que le ballon descend.
Les deux baromètres indiquent cinq cents mètres environ, et nous regardons, avec une admiration enthousiaste, cette terre que nous quittons, à laquelle nous ne tenons plus par rien et qui a l'air d'une carte de géographie peinte, d'un plan démesuré de province. Toutes ses rumeurs cependant nous arrivent distinctes, étrangement reconnaissables. On entend surtout le bruit des roues sur les routes, le claquement des fouets, le "hue" des charretiers, le roulement et le sifflement des trains, et les rires des gamins qui courent et jouent sur les places. Chaque fois que nous passons sur un village, ce sont des clameurs enfantines qui dominent tout et montent dans le ciel avec le plus d'acuité.
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Puis-je commettre une indiscrétion? L'éminent géographe M. Liénard prépare avec M. Jovis une des attractions futures et certaines de l'Exposition universelle. De la nacelle d'un ballon, élevée seulement de 12 mètres au-dessus du sol, on pourra voir sous ses pieds Paris, avec tous ses monuments, ses rues, ses environs, et le coeur même de la France jusqu'à la mer, jusqu'au Havre, car l'effet d'optique de cet étonnant panorama en relief, d'une exactitude absolue, sera obtenu d'une hauteur fictive de 2500 mètre.
En terminant, lisons seulement un article des statuts de cette Société qui a pour président M. Delpeut, et qui compte parmi ses membres décédés (je ne veux parler que des morts) Gambetta, VIctor Hugo, Dupuy de Lôme, Henry Giffard, le général Farre, le vice-amiral Gougeard et Paul Bert. Lisons, dis-je, l'article 3 de ses statuts: "L'Union aéronautique de France, avec son matériel et son personnel, se tient constamment, à toute réquisition, à la disposition de l'Etat et en particulier du ministère de la Guerre, pour toutes les missions ou études qui paraîtront nécessaires.""

Samedi 9 juillet 1887
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Mais, de toutes les professions, celle qui produit le plus de ravages dans l'organisme cérébral, celle qui trouble le plus les fonctions normales de l'esprit, c'est assurément la profession des lettres.
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