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sur 7411 notes
Voilà, c'est fait ! Il fallait bien que ça arrive un jour, le plus tard possible, mais non c'est tombé aujourd'hui. Je le gardais sous le coude pour les jours de grand froid, mais j'ai craqué avant, en plein été... « le Horla » était le dernier recueil de nouvelles De Maupassant qu'il me restait à découvrir. Je l'avais gardé exprès celui-là, jalousement, au chaud, dans le double fond de ma table de nuit. J'avais tout dévoré les autres, goulûment, à pleines bouchées, en m'en mettant plein la figure, sans en garder suffisamment dans le creux de mes poches. Et bien voilà, bien fait pour moi, je suis à sec maintenant, quelle tristesse. Il faut vite que je devienne amnésique pour remettre tout ça en route…
« le Horla » est une nouvelle très finement écrite, tout spécialement retravaillée pour la mise en recueil, avec le soupçon de lyrisme qui est propre au style de Guy de Maupassant et qui atteint un degré, parmi les plus élevés ici. Un homme, grand bourgeois ou châtelain normand, se construit une angoisse tenace qui finit par dévorer l'essentiel de son existence. Des éléments de surnaturel, qu'on ne sait dus aux événements mêmes ou aux défaillances de perception du narrateur, ponctuent les pages de son journal intime. Cette nouvelle est réellement parfaite dans son genre et dans sa catégorie de « contes de peur ou d'angoisse ». Mais il s'avère que, personnellement, ce n'est pas ce Maupassant-là que j'affectionne le plus. le régionaliste normand qu'il est me séduit souvent bien davantage et me procure de bien plus vifs plaisirs de lecture. Donc, si vous aimez la facette thriller de l'auteur, vous trouverez que c'est du grand art, pour ma part, j'aime bien mais sans plus.
La nouvelle suivante intitulée « amour », par exemple, bien que beaucoup plus modeste dans son développement et dans ses ambitions, étant typiquement dans la veine régionaliste normande, dans la droite ligne des « contes de la bécasse », m'a littéralement bouleversée. L'auteur y décrit dans son style sobre et efficace, en peu de mots, une scène de chasse et l'émouvant attachement d'un mâle sarcelle d'hiver pour sa femelle fraîchement abattue par les chasseurs. C'est du Maupassant pur jus, ou l'art de jouer juste, sur la corde de notre sensibilité.
« le trou » est l'une des fameuses comparutions devant le tribunal régional, dont il a le secret et où se traitent des différends aussi mesquins que tragiques, tels que l'attribution d'un emplacement de pêche à la ligne, avec les termes fleuris du patois local.
« Sauvée » nous raconte comment une femme s'y est prise pour obtenir son divorce, grâce aux bons soins d'une soubrette tout spécialement engagée pour créer l'adultère.
« Clochette » est encore le récit d'un de ces touchants destins de femmes, à l'instar de « La rempailleuse » dans les contes de la bécasse, qui ont sacrifié leur vie et leurs rêves à l'amour d'un seul homme.
« le marquis de Fumerol » nous présente les derniers instants d'un noble ayant rompu avec la religion et, ce faisant, ayant mené une vie libertine pas tout à fait du goût de sa famille.
Dans « le signe », Maupassant nous relate le piment qu'une femme "comme il faut" peut chercher à mettre dans son existence en "essayant", "juste une fois", de jouer à la dévergondée. Attention aux dommages collatéraux…
La nouvelle que je vous recommande tout particulièrement dans ce recueil est « le diable ». L'auteur nous remet le couvert de ces fins de vie des vieillards à la campagne, qui ne viennent jamais assez tôt et coûtent toujours un peu trop cher. C'est mon coup de coeur du recueil.
« Les rois » est une énième évocation de la guerre franco-prussienne de 1870, mais cette fois-ci sous un angle original. L'organisation d'un gueuleton à l'occasion de l'épiphanie. Vous imaginez bien qu'il faut que surgisse un petit malheur sinon Maupassant y perdrait sa réputation.
Les nouvelles « Au bois », « Une famille » et « Joseph » sont l'occasion pour l'auteur de retourner sur ses thèmes favoris, à savoir, respectivement les bonnes moeurs des honnêtes gens, la misère et le carcan de la vie familiale et un bon vieil adultère comme Maupassant les aime.
« L'auberge » est une étonnante scène de survenue de la démence dans un refuge alpin isolé.
Et enfin « le vagabond » est la dernière de mes favorites pour ce recueil, avec une dénonciation sociale forte et bien menée sur un charpentier, contraint de quitter son village natal faute de travail, qui se démène sur les routes pour trouver de l'ouvrage mais que les braves gens laissent crever de faim, et qui finalement, termine par se rendre coupable de tous les maux dont on l'accusait tandis qu'il était encore innocent et qui pour une journée de délits par moisir vingt ans en prison. Bel exemple de ce que la société peut produire comme délinquance quand elle est incapable de donner du travail et de la dignité à chacun.
Pour conclure, un bon recueil, solide, homogène, plaisant, mais pas mon préféré d'où mes quatre étoiles sur cinq, mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire pas grand-chose.
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♫N'allez pas croire à ces histoires, d'esprits qui tapent dans les placards
Il n'existe rien de la sorte, ni corbeau cloué sur les portes
Ni sorcières aux cris de hiboux, ni vampires qui vous tiennent par le cou, n'y croyez pas non
N'y croyez pas non♫
le Fantôme-Le Soldat Rose2-Francis Cabrel- 2013-

N'importe Nawak qu'est ce que c'est que ce mic-mac !?
Kezako ! même pas encore dans le dico !
Le Horla tu n'existes pas
Moi j'ai même pas peur de toi !

Comme il est profond ce mister invisible
paroxysme mort, face cachée et l'envers du décor
le double est déchirement, l'âme engourdit notre corps
Je ne me vois plus dans la glace, un double a pris ma place
mon image n'était pas dedans et j'étais en face
que vouliez vous que je fasse, en cas de danger.... briser la glace
Dépossession de soi, avoir été et être un autre à la fois.....
Matérialiser la folie par la ponctuation, tous les points se bousculent laissent place aux points virgules
suspension, exclamation et interrogation remplacent l'ultime identification
Cette Edition utilise le calque pour matérialiser cet être opaque voire transparent....
C'est comme pour le vent,
jamais tu ne le vois
mais pourtant tu l'entends.....🌬










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Angoisse…Hallucinations…Folie…

Un bourgeois, riverain de la Seine, raconte comment il a été saisi d'une angoisse grandissante à la découverte d'une présence invisible malfaisante qu'il a nommé le Horla.

« Attendez. L'Être ! Comment le nommerai-je ? L'Invisible. Non cela ne suffit pas. Je l'ai baptisé le Horla. Pourquoi ? Je ne sais point. Donc le Horla ne me quittait plus guère. J'avais jour et nuit la sensation, la certitude de la présence de cet insaisissable voisin, et la certitude aussi qu'il prenait ma vie, heure par heure, minute par minute. » Il le perçoit, il le sent, mais il ne le voit pas. D'où vient le Horla ? De son âme tourmentée ou de son corps consumé ? De son corps consumé qui tourmente son âme ?

Quelle force, quelle suggestion, merveilleux Maupassant qui exprime mieux que personne la déraison dans ce conte effrayant dont il a écrit, peu temps avant que la maladie le conduise à l'enfermement, trois versions pour parvenir à ce chef d'œuvre de la littérature fantastique.
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Dites-moi ce qu'il fait là
Ce Hors'la-loi
Débarrassez-m'en
C'est mon Tourment
Tel un Amant
Il me suit je le fuis
Il me fuit je le suis
Débarrassez-m'en
Tel un Aimant
Il m'aspire je m'extirpe
Il m'extirpe je l'inspire
Le Horla
C'est Lui
C'est Moi
Affronter le trépas
Sera-ce notre Ultime Combat ?
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Maupassant est incontestablement le maître de la Nouvelle. Jonglant avec brio du texte réaliste ("Aux champs" ; "Le Papa de Simon") au texte fantastique ("Le Horla"), il surprend le lecteur par sa finesse et sa façon de mettre en relief ce qu'il veut dénoncer. Il est vrai que je l'apprécie tout particulièrement dans cet exercice.

"Le Horla" reste ma Nouvelle préférée (que je viens de relire pour la … fois… je ne compte plus). Cette façon de mettre en scène ce narrateur hanté par un être invisible qui l'obsède à tel point qu'il dépérit est sublime. Et ce qui est fascinant, je trouve, c'est de ne pas savoir si le narrateur est l'auteur. Certains pourront y voir une simple Nouvelle fantastique, d'autres y trouveront des indices autobiographiques donnant une autre dimension à cette histoire. Lorsqu'on sait que Maupassant commençait à être atteint de folie, cela peut donner à réfléchir.
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Pourquoi Maupassant reste-t-il indémodable et tellement présent dans nos lettres françaises?
Parce que Maupassant écrivait juste, clair et bref. Maupassant a inventé la nouvelle moderne.
Maupassant a mis, dans ses lignes, sa souffrance avec ce Horla qui le dévorait.
Maupassant a dit sa tristesse, sa révolte, son indignation et son impuissance, aussi, face à son époque et ses préjugés, ses hypocrisies souvent mortelles, sa morale trop de fois biaisée.
Cela n'aurait pas suffi à rendre Maupassant immortel, si l'écriture n'avait pas eu cette complexité dans la simplicité, ce travail au plus juste de la formule.
Maupassant est toujours là, proche de nous.
le lire et le relire sans relâche est un nécessaire bienfait.
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Formidable premier contact avec Guy de Maupassant.

Je ne suis pas un grand fan des récits ayant pour thème la folie. Je crois que cela est lié à mon esprit profondément rationnel qui déteste manque de prises sur laquelle la raison puisse s'appuyer. C'est aussi probablement un écho d'une peur profonde d'un univers qui serait incontrôlable, non-analysable, chaotique. La raison et sa fille la science donnent une impression de maîtrise très rassurante de son environnement ; dans un univers que l'on peut comprendre et même prédire, on se sent plus en sécurité. Mais la folie ?

Eh bien sans le vouloir, je viens dans le paragraphe précédent de plagier le Maupassant du Horla (avec beaucoup moins de talent).
Nous avons un homme qui est le produit de sa civilisation issue des Lumières, qui aime que son cosmos fasse sens, et qui d'un coup se retrouve face à des phénomènes inexplicables dans sa maison et dans son propre corps, dans sa propre âme. La terreur l'envahit – la même que celle qui me prend à l'idée d'un univers qui rirait de la raison – et pourtant il l'approche avec une impeccable rationalité. Il cherche l'explication dans l'hypnose et le « magnétisme » tel que présentés par Mesmer. Il effectue des expériences avec ses bouteilles d'eau bues dans la nuit. Il pose des hypothèses et en déduit une stratégie de défense.
Le journal qu'il écrit montre un style remarquable (celui de Maupassant) qui n'évoque certainement pas la folie furieuse. Pourtant, ses phrases analytiques évoquent la terreur, la folie, la perte du sommeil, et l'existence d'être venus d'ailleurs dans l'univers pour lesquels nous ne serions que des scarabées. Lovecraft a-t-il lu Maupassant ?
Cet homme est-il fou ? Peut-être, mais d'une folie qui permet l'accès à la raison tout en l'emprisonnant dans un monde qui n'existe peut-être que dans son esprit. Ça me rappelle Shutter Island.
Le style littéraire de cette nouvelle est délicieux. C'est donc cela, lire Maupassant ? En dehors du thème principal, on se régale à lire ses regards en biais sur son époque et son amour de la nature proche de celui des Impressionnistes. J'ai appris que Guy de Maupassant avait écrit le Horla à une époque où lui-même était sous la coupe de stupéfiants. Il a visiblement réussi à faire émerger de son état une remarquable créativité.

Le recueil que j'ai lu contient quatre autres nouvelles fantastiques plus anciennes qui mettent chacune en avant un aspect de ce qui sera beaucoup plus élaboré dans le Horla. « Un Fou ? » décrit un homme doué de talents de magnétisme, « Lettre d'un Fou » l'effroi de savoir qu'une force indicible est présente dans sa maison. « Une Folle » et « La peur » s'éloignent un peu du sujet. Quoique de style agréable, aucune de ces nouvelles ne vaut devant le Horla.

Bon, à présent que j'y ai goûté, je reviendrai vers Maupassant. Cela au moins n'est pas une folie.
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Le Horla est une nouvelle bien connue des amateurs de fantastique mais également des adeptes de son auteur, Guy de Maupassant. Son oeuvre peut être qualifiée de réaliste mais de nombreux éléments fantastiques la parsèment (La Chevelure, La Tombe...) s'axant sur le registre de la folie et de la paranoïa. Guy de Maupassant était, en effet, un écrivain profondément pessimiste, qui fit plusieurs tentatives de suicide et qui mourut, interné, un mois avant son quarante troisième anniversaire. Lorsqu'il écrit le Horla, en 1887, sa santé mentale est déjà extrêmement précaire.

L'histoire est celle d'un homme de quarante deux ans qui coule des jours paisibles dans sa propriété en bord de Seine, près de Rouen. Un jour il voit passer un trois mats brésilien devant ses fenêtres et à compter de ce moment il devient la victime d'étranges phénomènes qui lui donnent rapidement l'impression qu'il n'est pas seul. Un être apparemment surnaturel, invisible, qu'il baptise le Horla, semble prendre un malin plaisir à le tourmenter. le héros en vient à se rendre au Mont St Michel ou un moine lui raconte de vieilles légendes, évoquant la présence d'autres êtres que les hommes sur terre. de retour chez lui, les phénomènes étranges ne font que s'accentuer et il devra (ou croira devoir) prendre une mesure radicale pour y remédier, à savoir l'incendie de sa maison, sans garantie de succès. A tel point qu'il se posera sérieusement la question de son propre suicide.

Cette nouvelle a connu deux versions. Je parle ici de la seconde, la plus célèbre, dans laquelle Maupassant a recours à la forme du journal intime, créant de fait une proximité avec le lecteur, à qui il souhaite s'adresser comme à un proche, ce qui renforce le sentiment d'angoisse et sonne comme un avertissement. Car c'est bien de lui qu'il nous parle, en nous narrant cette lente descente dans les tréfonds de la folie, mais il semble également vouloir nous dire que chacun est susceptible d'y succomber. En effet, même si l'ensemble de l'histoire joue de l'ambiguïté entre un irréel toujours possible et la réalité angoissante, mais plus banale, d'un homme qui sombre dans la paranoïa, il ne fait aucun doute (en tous cas pour moi) que Maupassant s'est attaché à nous décrire cette dernière et se sert de l'aspect fantastique comme d'une parade à ses propres défaillances mentales. Consciemment ou pas, il ne croit pas à la présence d'êtres surnaturels, dont la possibilité est évoquée par un moine, et quand on sait l'opinion qu'il se faisait de la religion, il y a peu de chance qu'il fasse grand cas des paroles d'un de ses représentants. Mais peu importe car, d'un point de vue stylistique, c'est sur cette ambiguïté que repose toute la tension dramatique qui permet à Maupassant de nous livrer une nouvelle de grande qualité, qui marque celui qui la lit (fan de fantastique ou pas) et qui est, depuis, devenue un classique.

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Le Horla est une nouvelle qui chamboule et qui marque un lecteur au fer rouge. Maupassant débute la seconde partie de son oeuvre en écrivant une nouvelle fantastique. Sous forme de journal inachevé, ce livre présente le Horla, forme malfaisante qui rôde. Ainsi, l'auteur décrit l'obsession terrifiante d'un homme qui se croit épié, suivi d'assez près par ce "Horla" qui lui dévore chaque nuit ses provisions. Les descriptions sont brillantes et fines, nous avons la forte impression de vivre l'histoire avec le héros. le style De Maupassant est fluide, précis et efficace. Cette très courte nouvelle montre l'impuissance dans laquelle le personnage est ligoté, la folie l'amène à être irrationnel et paranoïaque, on sent un vécu tragique derrière les mots. Lorsque nous refermons ce livre, nous pouvons facilement remettre en doute la folie du personnage et se demander si ce n'est pas plutôt du domaine du paranormal. Tout cela pour dire que c'est surprenant, très bien écrit et à lire une fois dans sa vie.
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Qu'est-ce dont cela ? Hou-là ! le Horla. Que fait-il là, caché dans ma bibliothèque ? Curieux, j'ai pourtant arrêté la lecture des "classiques" pour oublier cette époque maudite. Celle-là même des lectures imposées ! Que dire des peurs engendrées aux élèves en souffrance, réelles ou fantasmées (mais y en a-t-il d'autres ?). Cette peur qui vous paralyse et vous empêche de répondre. Et cette rage qui vous envahi et vous submerge, à perdre la raison. Et pourtant en votre très fort intérieur vous le savez : la lecture devrait n'être que source de liberté et plaisir de découverte. Pas un carcan, pas une camisole ! Pas une dictée ! le contraire de la pensée unique. Conneries que ces analyses formatées, ces interprétations à apprendre servilement par coeur.

Je me suis vengé. Sauvagement ! Il faut dire que j'étais un peu fou alors. J'ai bravé la peur. Il faut voir le Balzac, ce tireur de pages à longueur de cafés, comme je l'ai descendu son "chef d'oeuvre inconnu". Eh bien, qu'il le reste ! Or ne voilà-t-il pas qu'il nous fut donné des nouvelles à analyser, je tirai (et non l'inverse, de la tenue SVP. ) "Les contes de la bécasse". Il se fait que j'appréciais ce passant au style concis et vivace qui contait allégrement d'innombrables faits divers, le plus souvent glanés au cours de longues promenades dans les bocages normands. Il n'était pas question de le démolir, celui que je prenais alors pour Mon passant, mais bien de ridiculiser la méthode obligée. Ce fut une démonstration mémorable : l'explication détaillée de ces contes sur base de leur seul titre partant du découpage 3, 6, 2, 2, 7 jusqu'au nombre et position des S. Pour enfin conclure qu'il ne fallait donc pas s'étonner d'en trouver sans ailes ! Murmures et chuchotements pendant tout l'exposé. "Il va se faire péter" disaient les uns "Il est complètement fou" disaient les autres. J'ai ramassé un 18 pour le reste, je m'interroge encore. "Sont-ils étranges, ces anciens souvenirs qui vous hantent sans qu'on puisse se défaire d'eux !"

Ceci pour bien vous faire comprendre que ce livre n'a rien à faire dans ma bibliothèque. Car je ne veux plus revivre ces tourments honnis. Et plus troublant encore, des pages sont cornées. Ce que je ne fais jamais, et ne me rappelle avoir jamais fait. Mais les marques sont pourtant bien visibles. Comme l'est aussi ce soulignement inopportun de Invisible que je trouve complètement inutile au vu de la majuscule suffisamment explicite. Je n'ai jamais marqué mes livres. Alors, d'où vient cette accolade et ce triangle contenant un ! que j'utilisais dans mes cours ? Et justement en face de ce passage qui m'interpelle aujourd'hui : "Ceux qui le dirigent (le peuple, troupeau imbécile) sont aussi sots; mais au lieu d'obéir à des hommes, ils obéissent à des principes lesquels ne peuvent être que niais, stériles et faux, par cela même qu'ils sont des principes, c'est-à-dire des idées réputées certaines et immuables, en ce monde où l'on est sûr de rien, puisque la lumière est une illusion, puisque le bruit est une illusion." Alors, qui ? Inquiétant, d'autant que le livre se trouve dans une armoire fermée. Tout près de ma chambre... et le plancher craque. Alors, comment ?

Les mains moites et tremblantes, les sursauts incontrôlables, les poils qui se hérissent, les ai-je connu. Et cette envie de se cogner aux murs... Bref ce qui fait vraiment peur dans cette courte nouvelle qui décrit si bien l'approche de la folie ce n'est pas tant son contenu, c'est, c'est ... eh bien, hélas c'est... de se retrouver en terrain connu.

"9 août - Rien, mais j'ai peur.
10 août - Rien ; mais qu'arrivera-t-il demain ?"

Je le connaissais fine gâchette et chaud lapin, une combinaison avouons le dangereuse pour l'esprit. Je ne le savais pas souffrant à ce point, c'est donc bien De Maupassant ;) Sur ce, je vais maintenant cacher cette clé et étaler de la farine sur le sol... Rira bien, qui rira le dernier.

Sinon parmi les autres nouvelles du recueil : mentions spéciales pour le signe (léger et primesautier) et le trou (Normand pour sûr, délectable).
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