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3,69

sur 3125 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Longue nouvelle ou court roman ? Qu'elle qu'en soit la forme pour moi, soit dit en passant, à soixante-cinq ans, c'est mon premier Maupassant.
Et c'est de la BAL… Comprenez que je l'ai trouvé dans une Boite A Livres.
C'est « de la balle », ça ne se dit plus depuis 2000. Et Maupassant se lit-il encore en 2021 ?
Si vous aimez les histoires toujours contemporaines avec des mots d'autrefois, pourquoi pas !
Je me suis remémoré avec nostalgie les demandes de ma grand-mère à serrer le pain dans la huche alors qu'aujourd'hui on se contente de le remettre dans le sachet…Ce pain a-t-il le même gout du coup ?
Et que dire de ces idées misogynes étalées à longueur de pages, dépassées comme une trottinette électrique dépasserait une charrette asthmatique, ont-elles raison d'être aujourd'hui ?
Et pourtant, les non-dits et les faux-semblants, c'est ce que fait exploser Maupassant avec des mots galants et pour cela il fera s'affronter Pierre et Jean. Par contre, les faits sont bien d'actualité, on ne peut le nier. Pourquoi un seul héritier ?
Je suis tout de même resté scotché par la fluidité des phrases et la facilité déconcertante à énoncer des pensées complexes et les faire paraitre aussi claires et pétillantes que des bulles de champagne.
Pardonnez-moi, mais pour conclure, je pense que les idées reçues ont la peau dure.
Lorsque j'étais adolescent, Maupassant c'était pour les filles à la vanille comme Jules Verne l'était pour les garçons.
Je les ai presque tous englouti, ce qui m'a ravi mais foin de « Bel-ami ».
Moralité, il n'y a que le vécu qui élargit les idées et la vieillesse qui rend la peau molle.

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Sous la plume De Maupassant, l'histoire la plus banale devient un chef d'oeuvre.
Un héritage, un adultère et de la jalousie, les ingrédients sont là et on ne peut pas dire que ce soit très original.
Des personnages écorchés, fouillés et très recherché font de ce court récit un livre riche et captivant. Les deux frères, Pierre et Jean, sont unis par des liens distendus, une relation alimentée par la jalousie s'est éveillée entre eux au fil des années.
Bien sûr, Maupassant, c'est pour la plupart d'entre nous une vieille connaissance et cependant chaque rencontre est un plaisir toujours aussi vif, comme un ami qui fait partie de nous et nous accompagne fidèlement.
Il se laisse oublier pour pouvoir revenir avec plus de force.

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Si Maupassant est plus connu pour ses nouvelles que pour ses romans, il n'en demeure pas moins vrai que ces derniers sont tout aussi délectables que ces premières.

Ainsi en est-il de "Pierre et Jean", le roman de la confrontation et de la compétition fraternelles, du contraste entre la faveur et la malchance, d'où découle une étude très fine des limites entre amour et haine, entre fierté et jalousie.

J'ai retrouvé dans "Pierre et Jean" une forme adoucie du naturalisme de Zola et d'ailleurs, ce roman vaut déjà la peine d'être lu pour l'avant-propos dans lequel Maupassant disserte avec brio sur l'art d'écrire un roman et sur la nature du genre roman, un régal.

Naturaliste, rude mais juste, "Pierre et Jean" est aussi une ode à la vie et à la tolérance, au respect des chemins et des choix individuels. Pas de jugements moraux bien que le récit s'y prête mais un souci du réalisme qui ramène chaque être à ses propres faiblesses.

Du bel ouvrage.


Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge XIXème siècle 2019
challenge NOTRE-DAME de Paris
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"Heureux les simples d'esprit" : il a raison, Pierre de penser cela en voyant son père rentrer tranquillement sur son bateau de pêche, au Havre....
Pierre, 30 ans, le tourmenté,
Pierre jaloux de son "petit" frère Jean ;
Pierre, plein de ressentiments ;
Pierre plein de rancune ;
Pierre plein de remords...
Pierre, qui a découvert que sa mère a fauté, il y a 25 ans.
Avec son caractère sombre, face à Jean
qui s'fait jamais d'mousse :
Ma pomme,
c'est moi...
J'suis plus heureux qu'un roi
Je n'me fais jamais d'mousse.
Sans s'cousse,
Je m'pousse.
.
Que va t-il se passer ?
Les jaloux sont dangereux.
On a peur pour Jean, le frère ;
on a peur pour Louise, une mère comme on n'en fait plus de nos jours,
une petite dame discrète qui fait de la tapisserie ;
on a même peur pour Pierre.
.
J'adore le style simple, très fluide de Guy de Maupassant, un voisin, puisque je suis moi-même né à Sainte Adresse, sur la falaise qui domine Le Havre où se déroule ce drame (?) familial. Mon grand père, d'la boulange, m'a souvent emmené ( "Vous voulez pas un p'tit commis ?" )dans la belle rue de Paris, où déambule Pierre, une des seules rues anciennes qui reste après les bombardements US en 44-45 , le boulevard François premier où marche la famille Roland, reconstruit depuis la guerre par Auguste Perret ( beurk-son style, pour moi ! ), la rue d'ingouville où Pierre va voir son ami pharmacien, rue près de l'hôpital Flaubert où j'ai fait un stage... et enfin, le boulevard Albert Premier, sorte de promenade des Anglais, bordé de guinguettes où l'on peut manger d'excellentes moules-frites ! ... Boulevard qui monte d'ailleurs vers la côte de Sainte Adresse où habitaient mes parents, la dite côte abritant la petite maison de la jolie jeune veuve, Madame Rosémilly.
Sans parler de la digue nord, où va réfléchir Pierre, et où j'allais repirer les embruns.
.
Bref, un bon Maupassant, où je me suis retrouvé en terrain connu, un livre très fluide, sans aucune comparaison avec le Turenne de Jean Béranger ; mais ce n'est pas le même sujet non plus, LOL !
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Petite tragédie familiale amorçée par un héritage suspect. Ceci est précédé d'une préface où il expose sa conception des romans en général, et j'aime beaucoup ce qu'il y dit.

Avec quelle aisance manie-t-il la langue ! Sa plume dégage une impression de netteté, de précision, de pertinence absolue. Son analyse des sentiments et des cogitations de ses personnages force l'admiration. De plus, je prise particulièrement ses descriptions de lieux et d'ambiances.

Cristi ! Il est doué ce Maupassant !
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Maupassant traite un sujet important dans ce livre : comment un secret ( un adultère entre autre) qui vient à s'apprendre par l'un des membres peut déchirer une famille. Il s'agit vraiment d'un roman réaliste qui dépeint la cupidité de cette famille Roland qui ne cherche pas plus que ça la raison de cette héritage donné par Léon Maréchal a Jean. Des le début les deux frère sont présentés comme très opposés avec quelques points communs : ils courtisent la même jeune femme. La rivalité et la jalousie eprouvé par Jean qui lui gâche la vie va le poussera découvrir la vérité : son petit frère n'est pas le fils légitime de M. Roland mais il est naît d'un adultère avec Maréchal. Pierre ne se sent plus bien du tout en sachant ça sur sa mère et quand il va essayer d'avertir son entourage se sera peine perdu il renoncera finalement à le dire à son père parce que ça risquerait créer de gros problèmes dans la famille ...en gros ce qu'il ignore ne peut pas le tuer. Pierre sombre peu àeu dans la déprime dans un sentiment de jalousie et de trahison déchirante que Maupassant décrit très bien c'est pour ça qu'il va lui même s'exclure de la famille à la très grande surprise du lecteur en s'engageant comme médecin dans un bateau. La fin est à la fois ironique et triste. J'ai plutôt eu l'habitude de lire des nouvelles fantastique De Maupassant mais quand j'ai lu celui la je n'ai pas été déçu..ce n'est pas le peuple ou la société que l'auteur cherche à dénoncer mais les secret de famille, les trahisons ainsi que la rivalité entre frère. Maupassant utilisé toujours la Normandie comme décor pour ses nouvelles ou ses roama s ce qui est en quelque sorte sa marque de fabrique moi j'aime cette ambiance qu'il installe, la description des lieux est magnifiquement bien faite. Bref un bon livre De Maupassant qui se lit très facilement, ça m'a vraiment donner envie de lire Bel-Ami et Une Vie.
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Ce court roman est psychologiquement très intéressant et par ailleurs traite d'un thème qui apparaît souvent chez l'auteur, celui de l'enfant illégitime. Il se retrouve, par exemple,dans des nouvelles comme" le papa de Simon" ou " le testament".

Ici, ce n'est ni dans le monde paysan ou celui de la noblesse que l'histoire s'inscrit, mais dans un univers petit bourgeois, celui de Monsieur et Madame Roland, qui ont deux fils,Pierre et Jean, jeunes hommes maintenant, et si différents...

La famille est installée , après de nombreuses années à Paris, en Normandie.L'intrigue commence par une partie de pêche ( on sait l'attrait De Maupassant pour l'eau), au cours de laquelle les deux garçons sont en compétition pour les beaux yeux d'une jeune veuve, Madame Rosémilly.Mais, et c'est tout l'art de l'auteur, on devine que cette rivalité amoureuse exacerbe en fait un sentiment de jalousie latente, existant depuis longtemps.

Un élément déclencheur va bouleverser l'équilibre apparent de cette famille: Jean touche un héritage d'un ami du couple Roland.

Le mari, bien niais, ne comprend pas ce que cela signifie, Jean fait preuve aussi d'une grande naïveté, mais Pierre, nerveux, d'une sensibilité exacerbée, a des doutes, puis une conviction.Et fait subir à sa mère un jeu cruel.

Les réactions de chacun, les pensées tourmentées de Pierre, les sentiments contradictoires qu'il éprouve envers sa mère et son frère sont très bien rendus.De même que sa perception machiste de la " faute" maternelle.La mère vue comme une " sainte", qui n'a plus rien d'une femme, c'est tout à fait le cliché de l'époque.Et il ne peut supporter que cette image obligée soit salie.

La fin est bien pessimiste et injuste pour Pierre.Lui qui " s'en allait, fuyait , disparaissait, effacé comme une tache imperceptible."Un fils devenu presque inexistant, invisible.Le triomphe de l'adultère sur la légitimité, ce qui n'est pas si courant, en littérature...


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Dans ce livre il y a deux ouvrages : le court roman Pierre et Jean, précédé d'une assez longue préface sans lien direct avec ce roman. Les deux textes peuvent tout à fait se lire séparément. Dans la préface Maupassant prend la défense des auteurs de roman face aux critiques qui voudraient leur imposer une vision figée de ce qu'est un roman. Par ailleurs il explique ce que peut être le réalisme dans un roman : une reconstruction de la réalité par des mots, des personnages et un récit, du vraisemblable donnant une illusion de véracité.
Pour ce qui est de « Pierre et Jean » je n'avais jamais entendu parler de ce roman jusqu'à l'an dernier. L'histoire est assez banale, elle commence par une partie de pêche qui nous permet de faire connaissance avec les personnages, une famille apparemment ordinaire de la petite bourgeoisie. Il s'agit d'un couple de parisiens qui se sont installés au Havre à la retraite. Leurs deux fils, l'un docteur et l'autre avocat, sont très différents, que ce soit dans leur apparence, dans leur tempérament ou dans leurs goûts. Un héritage vient bouleverser leur quotidien et exacerbe la rivalité des deux frères, éveillant la jalousie de Pierre puis ses soupçons. L'intrigue n'a rien de particulièrement original mais la psychologie des personnages est particulièrement fouillée, et c'est ce qui fait tout le charme de ce récit. J'ai juste regretté de ne pas pouvoir m'attacher à aucun des acteurs de ce drame, tous plus ou moins exaspérants (à part le très secondaire pharmacien polonais).
La préface est un texte à connaître, le roman est intéressant, mais loin d'être le meilleur De Maupassant.
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Des trois romans De Maupassant que j'ai lus à ce jour, Pierre et Jean est celui que j'ai le moins aimé. J'avais beaucoup aimé Une vie, que j'avais pourtant trouvé très mélancolique, et adoré Bel-Ami. Pourquoi ces préférences ? Je pense que c'est encore une histoire de personnages. j'ai ressenti beaucoup de sympathie pour Jeanne, l'héroïne d'Une vie, et n'ai pas pu m'empêcher d'en avoir pour Bel-Ami, qui est pourtant parfois imbuvable, mais aucun des personnages de Pierre et Jean ne m'a inspiré quoi que ce soit. Mais qu'importe, ce roman est tout de même très riche et intéressant.

Oui, car Pierre et Jean n'est pas qu'une simple histoire d'héritage et de jalousie entre deux frères. C'est d'abord une analyse psychologique très fine de deux personnages : Pierre, l'aîné, et sa mère Louise. Et c'est là que l'on retrouve tout le talent De Maupassant : pendant une grande partie du livre, nous suivons le personnage de Pierre qui se livre d'une part à une réflexion quasi obsessionnelle sur l'origine de l'héritage laissé à son frère et d'autre part à une introspection très douloureuse. le cheminement de sa pensée est assez fascinant car il est torturé, blessé par tout ce qu'il découvre. Les autres personnages ne sont qu'esquissés mais c'est normal : le roman est court et leur portrait détaillé n'apporterait pas grand-chose au récit. En effet, le père Roland est décrit comme un homme peu intelligent, lourd et pour qui « poésie » rime avec « sottise ». Quant à Jean, le cadet, c'est un jeune homme plutôt faible et mou, qui aime « la vie douce et tranquille » et a du mal à gérer les conflits.

Pierre et Jean, c'est également une histoire en apparence très simple mais qui va s'avérer bien complexe pour certains personnages qui seront rendus malheureux par ce qui aurait dû faire le bonheur de tous : un héritage. Et puis, c'est un très beau tableau du Havre – que je ne connais pas – et de ses environs. Les descriptions des paysages maritimes sont parfaites.

Enfin, Pierre et Jean c'est aussi sa célèbre préface, sobrement intitulée « le Roman » par Maupassant, où l'auteur développe sa conception du roman réaliste. Je ne lis jamais les préfaces mais celle-ci est incontournable et un passage m'a particulièrement interpellée : « le romancier […] qui prétend nous donner une image exacte de la vie doit éviter avec soin tout enchaînement d'événements qui paraîtrait exceptionnel. Son but n'est point de nous raconter une histoire, de nous amuser ou de nous attendrir, mais de nous forcer à penser, à comprendre le sens profond et caché des événements. » C'est chose faite avec Pierre et Jean. Rien d' « exceptionnel » : l'auteur va droit au but, comme ces magnifiques transatlantiques qui filent droit vers l'Amérique en quittant le port du Havre.
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Avec un Zut tonitruant, le père Roland se désole. Pas un frétillement ne vient casser la désespérante immobilité de l'eau. Passé midi, le poisson fait la sieste.
Désormais modeste rentier, M. Roland est installé au Havre et s'adonne à sa passion : voguer sur sa barque et pêcher aux aurores pour que le poisson morde. Il ne fera plus l'erreur d'embarquer sa femme et leur jeune voisine Mme Rosemilly, incapables toutes deux de lever l'ancre à cinq heures du matin !

Le décor est planté et viennent bien sûr compléter la scène nos deux personnages principaux, les deux fils, Pierre et Jean.
Pierre, l'aîné, après avoir virevolté entre différentes études s'est finalement fixé sur la médecine. Ses cheveux noirs contrastent avec la blondeur de son frère. Son caractère emporté, vindicatif, s'oppose à la douceur et la pondération de celui de Jean.
Tous deux désirent s'installer au Havre, l'un en tant que docteur, l'autre comme avocat. S'installe également avec eux cette jalousie latente, tapie dans une rivalité exacerbée par leurs différences. Elle éclatera au grand jour, attisée par un héritage dont l'unique bénéficiaire sera le cadet.

Rein d'éclatant ni de sensationnel dans cette jalousie entre frères, dans cette cruelle déception de l'image maternelle, dans ce naïf aveuglement paternel.
L'attrait de cette lecture se cache dans le charme d'une écriture d'un autre siècle. Une écriture absente de toute vulgarité où l'on retrouve, notamment dans les dialogues, ce langage châtié si agréable à lire.
Il se cache aussi dans le talent de l'auteur à rentrer dans les pensées troublées et torturées de Pierre, rongé par la jalousie qu'il repousse honteusement.
Mais surtout c'est cet admirable entrelacement entre faits, impressions, sensations et descriptions que j'aime par-dessus tout chez Maupassant.
Sur la jetée du Havre où se mêlent les feux des phares et des navires, il sait entremêler les pensées tumultueuses avec le bruit des sirènes et le fracas des vagues. Il fond la brume de la jalousie dans celle maritime qui s'élève à l'horizon. Il fait entendre la douleur morale de Pierre dans les sifflets des vapeurs qui quittent le port.
Et puis, il nous émerveille avec les rumeurs de la plage de Trouville, ses touches bigarrées avec les ombrelles des flâneuses. Il donne une furieuse envie de batifoler dans les flaques de la côte normande à la recherche des crevettes cachées sous le varech !

Sous la brise de Normandie, Maupassant m'a émue dans l'impuissance de cette mère à apaiser les rivalités entre ses deux grands fils pourtant aimés équitablement.

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