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Comme il est fréquent dans les recueils de nouvelles De Maupassant, on trouve ici des textes assez différents, quelque peu inégaux, qui n'ont pour ainsi dire pour seul point commun que d'être issus de la même main et d'avoir été composés autour d'une même période.
Ceci étant dit, j'affirme sans honte que Toine est l'un des recueils qui m'a le plus plu, pour ne pas dire CELUI qui m'a le plus plu.
Certaines nouvelles sont d'authentiques chef-d'oeuvres à mon goût, les sublimes perles dont on a tous un peu entendu parlé.
Il est vrai que d'autres sont beaucoup plus ordinaires mais demeurent très agréables.
La nouvelle titre Toine est une petite merveille, comme si souvent chez Maupassant. Un gros homme pansu tient un minuscule bistrot dans un minuscule village normand rural non loin de la mer. La gouaille sans pareille de l'homme, son fameux penchant pour le cognac, l'ambiance du troquet et de ses habitués ainsi que la femme acariâtre du père Toine sont dépeints avec un talent rare. Mais voilà, notre bon vivant, à force de trop bien vivre, va subir une attaque et se retrouver paralytique...
Le Père Mongilet, excellente également, est une nouvelle mouture des Dimanches D'Un Bourgeois de Paris avec un petit truc en plus qui la rend hilarante et tellement bien sentie. Un employé parisien, amoureux de sa ville dans son jus de bitume raconte ses expériences passées à la campagne, avec l'un de ses collègues, affublé d'une femme tout aussi radine et acariâtre que celle de Toine, mais avec une gouaille plus parisienne. Bref, un chef d'oeuvre.
Nos Anglais, qui est une autre nouvelle pleine d'ironie et de caustique sur les Anglais en villégiature dans une ville du sud française frise également des sommets. Maupassant nous y dresse un autre portrait collectif aux petits oignons, pas spécialement flatteur pour nos amis d'outre-Manche.
Je vous conseille également, dans la lignée adultérine qu'affectionne tant Guy de Maupassant les nouvelles suivantes : La Dot, le Lit 29, Bombard et La Confession.
Le recueil, comporte dix-huit nouvelles en tout et est, selon moi, je le répète, l'un de ses tout meilleurs. Il pourrait bien s'avérer idéal pour ceux qui souhaitent découvrir Maupassant sans jamais s'y être abandonnés, mais c'est là une considération qui m'est toute personnelle et fort subjective et qui, donc, ne signifie pas grand-chose, bien moins qu'un petit verre de fine dans l'estomac dilaté de Toine.
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Dans ce petit recueil "Étonnants classiques" publié chez Flammarion avec une couverture très alléchante, Anne Princen, professeur de lettres nous présente un dossier complet de l'écrivain Maupassant, de son époque, de sa région et côté enchanteur, elle nous présente des reproductions en couleurs de peintres qui illustrent à merveille des scènes ou des personnages rencontrés dans les différentes histoires qui pouvaient être lues dans les quotidiens. Cette habitude de faire paraître des contes, des chapitres de romans était très fréquente à l'époque et bien plus tard encore.
Parmi les contes choisis et parus dans les années 1880 , deux ont particulièrement retenu mon attention : "Histoire d'une fille de ferme" qui croit un valet qui promet de l'épouser. Elle tombe enceinte et cache l'enfant dans une ferme d'un village voisin. Elle est rongée par son secret mais bien inutilement quand on connaît la suite.
On ne peut passer à côte de "Toine" ce cabaretier producteur de Fine, aimant boire, rire avec ses amis.
Il est énorme et finit par avoir une attaque qui le paralyse.
Son horrible femme lui réserve un sort ridicule, pénible et surréaliste alors qu'il est cloué dans son lit le pauvre homme. du jamais vu ce qu'elle lui inflige.
Les autres histoires ne sont pas à négliger non plus comme "Le saut du berger", "Histoire vraie", " Miss Harriet" et "Le Père Amable".
Guy de Maupassant est mon auteur favori du 19ème siècle. Je ne suis jamais déçue quand je le lis.

Challenge 19ème siècle
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"Alors, eul' Pé Confais, comment ça va-t-y ?" disait mon grand père à son camarde.
Eh bien, eul' Pé Toine, c'est ça :

"Le pé Toine buvait tant qu'on lui en offrait, et de tout, avec une joie dans son oeil malin, une joie qui venait de son double plaisir, plaisir de se régaler d'abord, et d'amasser des gros sous ensuite, pour sa régalade."
.
Je retrouve, encore une fois, avec Guy de Maupassant, avec le patois et les coutumes normandes, mes racines ! Dommage que les langues régionales se perdent au profit de l'uniformisation imposée par les puissants ! Je me suis vengé en apprenant le créole réunionnais.
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Que dire de "Toine", cette courte nouvelle ?
Toine est un gros homme qui tient un cabaret, un café normand, et qui aime boire et blaguer, pendant que sa bourgeoise, grande et sèche, s'active, obsédée par ses poules, et elle a l'impression que son homme fainéante, elle est toujours sur son dos. Lui et ses amis prennent cela à la rigolade.
La fin est surprenante !
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C'est plaisant, les personnages sont bien croqués, l'histoire est sympa, même si elle est trop courte.
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Toine
Pour des surprises, Maupassant nous en réserve une avec Toine, une surprise agréable, on se marre un peu avec cette petite nouvelle. C'est une histoire bien drôle de monsieur Toine, qui devenu paralysé, donc cloué au lit où il n'a plus que pour besogne recevoir des amis et faire quelques partie de jeu, bien sûr sous des insultes profuses de sa femme le traitant de fainéant qui profite de sa situation pour évidemment ne rien faire. Voici que, sous le conseil d'un ami, elle trouve quelque chose que pourrait faire son mari tout en restant couché sur son lit notamment aider la poule à couver ses oeufs avec la température de son corps...hi hi hi hi hi...
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Rien que pour la nouvelle titre, ce recueil mérite d'être lu! Maupassant excelle dans la farce paysanne peuplée de normands rugueux à la langue colorée. Toine en est un fameux spécimen : gras comme un cochon, aussi rieur et bon vivant que sa mégère est méchante et colérique, il fait la joie des habitués de son bistrot, avec lesquels il se fait un honneur de trinquer chaque fois qu'il leur sert une de ses fines, et c'est souvent! Madame bout, mais une vilaine attaque cardiaque va lui redonner le pouvoir sur son homme,auquel elle réserve alors un sort bien particulier...
Les autres nouvelles sont marquées de ce cynisme souvent cruel qui est la marque De Maupassant, entre épouses adultères et peinture des moeurs mesquins des petits bourgeois.
On ne s'en lasse jamais!
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Un recueil de contes De Maupassant pour les élèves, un de plus, mais il mélange les différents styles de nouvelles, entre contes fantastiques, réalistes et même un peu politiques. C'est tout l'univers De Maupassant qui est convoqué ici, entre Normandie et vie parisienne. Il y a aussi un bon dossier final, notamment un groupement de textes sur la chevelure qui permettra de comparer les différents textes de l'époque sur cette partie si envoutante du corps féminin.
A découvrir.
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Un nouvel auteur classique aujourd'hui, avec un recueil de dix nouvelles de Guy de Maupassant. ce recueil n'a pas été composé par Maupassant lui même, comme Contes de la Bécasse ou Contes du jour et de la nuit, mais en rassemble dix.

J'ai longtemps eu une appréhension De Maupassant, à cause d'une lecture du Horla qui m'avait fortement déplu au collège. J'ai redécouvert Maupassant avec Une vie, et depuis, chaque lecture De Maupassant est un vrai plaisir.

Dans ces dix nouvelles, le schéma narratif est le même (hormis pour La parure) : un récit débute, rapidement suivi par un flash back qui expose l'intrigue principale.

Tous les genres sont abordés dans ces dix nouvelles : l'histoire de vengeance liée à la guerre de 1870 (trop souvent occultée dans les programme scolaire, alors qu'elle est à la base de l'unification de l'Allemagne ou de la fondation de la IIIeme République en France, événements majeurs) dans le Père Milon ou La Mère Sauvage, le fantastique dans La chevelure, l'humour dans Toine, le racisme et les préjugés y afférents dans Boitelle (déjà !), des destinés en perdition dans le Gueux, La Parure, Mon oncle Jules, pour des raisons différentes.

La suite ici : http://livres-et-cin.over-blog.com/article-18759538.html
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Maupassant est mon auteur classique préféré, et ce n'est pas (uniquement) parce que l'on est de la même région ! Il fait d'ailleurs une description peu avenante des Normands... Paysans mal dégrossis s'exprimant dans un dialecte quelque peu abrupt, ils ont un sacré caractère (la mère Toine), et se montrent souvent injurieux !.. Coriace et buté, cupide et profondément patriote, le paysan normand se révèle bien souvent intolérant (Boitelle), voire cruel, assouvissant son désir de vengeance sans aucun regret, allant même jusqu'à revendiquer son geste avec fierté (le père Milon, la mère Sauvage) !

Dans ces "contes" (que l'on qualifierait aujourd'hui de nouvelles), Maupassant nous fait passer du rire (le père Toine couvant ses poussins sous ses gros bras ; le vieux Piquedent victime d'une farce, qui va finalement en tirer profit) à la tristesse (le pauvre Boitelle forcé de renoncer à son amour parce que ses parents, et tout le village derrière eux, rejettent sa fiancée noire ; le pauvre Gueux infirme qu'on laisse mourir de faim...). La plupart sont bercés de désillusion, avec ce sentiment que finalement, rien ne changera jamais, personne ne viendra nous sauver (Mon oncle Jules)... La pauvre Mathilde Loisel (La Parure) qui rêvait de mener la grande vie, tombera bien bas, finissant par devenir physiquement celle que son (médiocre) rang destinait. Elle rappelle en cela l'héroïne d'un autre écrivain normand : Madame Bovary de Flaubert.

Certaines histoires abordent la folie et le fantastique qui font aussi la marque de fabrique de l'auteur (comme dans le Horla) : le fou de l'asile éprouve un désir profondément malsain pour la Chevelure qu'il aime caresser, ressentant en elle l'âme de la morte qui l'arborait... L'ambiance y est étrange, entre fascination et dégoût, et donne une impression de prémonition quand on sait comment Maupassant a fini sa vie (dans une clinique psychiatrique, victime de crises de démence)...
Dans le Tic, il est carrément question de revenant(e) !

Quels qu'ils soient, tous ces récits sont construits sur le même modèle, qui fonctionne aussi bien à chaque fois : une intrigue simple, peu de personnages, et surtout une chute finale surprenante ! Et même si certains récits sont imbriqués, rendant la chronologie du récit plus délicate à appréhender, on est chaque fois saisi par l'art de Maupassant de poser son cadre et tous ces petits détails qui font dire après coup qu'on aurait pu prévoir le dénouement !

Contrairement à la plupart des nouvelles de ce recueil, la dernière propose une fin heureuse - comme quoi Maupassant ne se montrait pas toujours pessimiste !
Lien : http://www.takalirsa.fr/toin..
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[Livre audio lu par divers donneurs de voix]
La nouvelle est un format littéraire qui semble à priori plus facile d'accès et pourtant je le trouve bien plus périlleux que le roman. En effet, la nouvelle ne permet pas de s'installer dans une situation ou de s'attacher à des personnages par la description de tout un contexte. L'effet doit être percutant, immédiat et si justement concentré que le moindre faux-pas peut mener un texte du fade à l'indigeste pratiquement sans transition.
Le recueil de nouvelles, forcément, est encore un exercice plus périlleux. Donner une harmonie à l'ensemble sans faire de répétitions ennuyeuses, pour que chaque nouvelle dont on a si méticuleusement réglé l'intensité, trouve sa place après la précédente et avant la suivante sans diminuer en rien ses voisines, peut se comparer à la difficulté qu'aurait un équilibriste à marcher sur une corde.

Ici, j'ai été mitigée par l'ensemble très inégal des nouvelles. L'auteur allie des nouvelles très drôles et truculentes avec d'autres inquiétantes, proches du genre fantastique. Certaines sont niaises et peu crédibles quand d'autres sont moralisatrices, d'autres encore sont terribles et dramatiques. Enfin, quelques unes d'entre-elles sont si bourrée de stéréotypes pédants et péremptoires, qu'elles semblent indignes du XIXème siècle auquel elles appartiennent.

Pour conclure, le recueil de nouvelles est un format que j'affectionne peu car l'exercice d'équilibriste, qu'il ait une fin heureuse ou non, m'épuise littéralement. Ma nervosité et ma peur de voir l'auteur se planter ne cessent d'attirer mon attention sur ce qui n'est pas parfait et m'empêchent de profiter pleinement de l'ouvrage.
Je ne suis donc probablement pas un très bon juge.
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Une nouvelle De Maupassant qui se passe comme souvent dans le Pays de Caux, ma région d'origine que j'apprécie de voir si souvent célébrée dans la littérature, même si ici, comme souvent chez Maupassant, c'est avec un humour grinçant - qui n'est pas dénué d'une certaine tendresse. Car quoi de plus émouvant qu'un homme alcoolique et fort en gueule qui couve avec émotion des petits poussins ? Oui, cela peut sembler absurde, mais on y croit, avec cette touche de patois cauchois qui donne sa vérité à la scène.
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