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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me souviens qu'à la fin de Thérèse Desqueyroux, j'avais très envie de savoir ce qu'était devenu le personnage éponyme après que son mari Bernard l'avait laissée sur ce trottoir de Paris, seule face à sa nouvelle vie, loin des Landes. Je ne savais pas que j'allais la retrouver, quinze ans plus tard, « vieille femme » (ce sont les mots de Mauriac) de 45 ans, toujours seule, malade, au bord de la folie, s'enfonçant inexorablement dans la « nuit ». Je ne savais pas, à ce moment-là, que cette « suite » existait, j'ai donc été agréablement surprise de la découvrir il y a quelques mois.

En lisant La Fin de la nuit, je me suis souvenue du personnage de Thérèse, cette femme qualifiée de « monstre » en raison de son crime froid, sans passion, indifférent. Elle donnait l'impression d'être spectatrice de sa propre vie, au moins pendant la première partie de Thérèse Desqueyroux. Dans La Fin de la nuit, Thérèse est plus actrice que spectatrice, même si elle observe froidement les conséquences de ses actes. Elle reste ce personnage sec, indifférent et si difficile à cerner. C'est une femme cynique, qui ne se fait plus aucune illusion (s'en est-elle jamais fait ?) et se considère elle-même comme une « bête puante » (chapitre 9) parce qu'elle ne peut s'empêcher d'empoisonner (au sens figuré cette fois) ceux qui évoluent autour d'elle.

J'ai moins apprécié cette Thérèse que la première, même si j'ai été touchée par ce « portrait d'une femme à son déclin ». En fait, c'est surtout l'écriture de François Mauriac que j'ai trouvée sublime, ainsi que la justesse des mots utilisés pour parler de Thérèse et de sa « nuit ». Et comme pour Thérèse Desqueyroux, la préface de la Fin de la nuit, courte mais efficace, écrite par Mauriac lui-même, met parfaitement en lumière le travail et le dessein de l'auteur. Une belle oeuvre à lire.
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Dans ce roman, Mauriac nous livre une plongée dans les eaux très profondes du psychisme complexe de l'héroïne Therèse et c'est un tour de force. On navigue entre passion, désir, amour, liberté et folie. On découvre des personnages fragiles, mus par des élans contradictoires. Tombé par hasard sur ce livre, je craignais de lire un texte vieillot et poussiéreux. J'en suis sorti agréablement surpris.
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La Fin de la Nuit est un roman étonnant, qui semble porter une volonté bien particulière de François Mauriac, donner une "mort chrétienne" à Thérèse Desqueyroux, comme il le dit lui-même dans la préface du texte.
On retrouve Thérèse dans un appartement parisien, loin des landes gasconnes où elle a commis l'irréparable. Elle porte péniblement le fardeau de sa culpabilité, ou plutôt celui de l'image qu'elle a acquise. Tel un fantôme de son passé, à la santé fragile, elle trouve sa petite vie rangée chamboulée par l'arrivée de sa fille, plein d'un amour fougueux comme on en a à dix sept ans (et comme disait Rimbaud... mais je m'égare).
Mauriac réussit à nous rendre Thérèse attachante, à espérer une fin douce pour celle qui se voit comme un monstre et ce malgré sa morale, loin des standards de l'époque.
C'est encore une fois une très belle peinture de la vie de la petite bourgeoisie au début du siècle dernier, écrit d'une plume frôlant la perfection.
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Francois Mauriac est définitivement un de mes auteurs préférés.Chaque livre est un petit bijou,regal de justesse,de cruauté aussi parfois et ses personnages me semblent toujours credibles.Ici nous avons la fin de vie de Therese Desqueyroux et donc la suite du roman eponyme.Les mots et lescphrases de Mauriac m'ont emmene de bout en bout de ce roman presque sans m'en rendre compte,comme berce par sa prose.Un tres beau livre.
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Où l'on retrouve une Thérèse Desqueyroux qui vingt ans après son crime pour laquelle elle a bénéficié d'un non lieu, reste toujours aussi troublante, dérangeante même, comme une âme noire esseulée qui erre en peine dans le monde des vivants. La fin de sa nuit, qui ne peut s'achever que dans la mort, on en finit par lui souhaiter qu'elle arrive enfin pour la libérer de ses démons, de cette lucidité terrible qui lui interdit le commerce de ses semblables, jusqu'à sa propre fille, pour qu'elle puisse enfin se libérer elle-même de son pouvoir de nuisance.
Dans sa préface, l'auteur, fervent chrétien, indique avoir déchiré la première fin dans laquelle il lui apportait la rédemption par la voix d'un prêtre. Il a bien fait: ç'eut été trop simple.
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L'histoire de Thérèse jusqu'au bout de la nuit. Tourment, paranoïa, affabulation mêlés de passions. Comment les actes de jeunesse vont transformer sa route en un calvaire parsemé, ça et là, de quelques points lumineux. Thérèse reste un personnage qui ne laisse pas un différent. Il eut fallu pouvoir tout recommencer depuis le début, s'affranchir du joug du milieu très tôt pour vivre au grès de son coeur. Finalement prisonnière d'une vie sans histoire dont l'histoire tiendra lieu de vie.
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Une suite (et fin) de Thérèse Desqueyroux. Toujours un peu compliqué.
C'est plutôt réussi. Mauriac reste Mauriac et son texte est quasi parfait. Un peu de folie Dostoïevskienne. Un peu De Balzac. Même si nettement plus postérieur, ce texte semble suranné, ce qui n'est pas grave, mais il faut le reconnaître. Et donc un livre comme celui-ci risque de tomber des mains des lecteurs jeunes, "modernes". Pour autant qu'ils tombent dessus. J'ignorais totalement qu'il existait une suite au "chef-d'oeuvre".
Pas mal fait.
Et rien d'extraordinaire pour moi.
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L'auteur n'est pas forcément "dans le vent" mais on ne peut l'ignorer quand on vit dans le Sud Ouest. Sa maison de Malagar reste tellement vivante ! Et les lieux où se déroulent les intrigues me parlent : je les ai tant parcourus et humés, à pied et surtout à vélo. La littérature par le corps !
A la faveur d'une rediffusion d'une adaptation filmique de "Thérèse Desqueyroux", j'ai eu envie de retrouver les mots de l'auteur pour lire la suite des aventures de cette Thérèse, terriblement d'avant-garde, surtout pour l'époque.
Certes, le style est bien propre, un peu daté, mais quelle modernité dans les idées ! Les considérations psychologiques, tant masculines que féminines, sont assez fouillées . Tout cela résonne vraiment en harmonie avec nos débats actuels.
Je ne pensais pas F. Mauriac aussi féministe !
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Mauriac disait que ce n'était pas la suite de Thérèse Desqueyroux, on y retrouve néanmoins cette Thérèse, passionnée, désabusée, enfermée dans sa solitude et un quotidien banal. Mauriac lui donne une dimension psychologique et littéraire d'envergure ce qui en fait un très bon roman, typiquement mauriacien.
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Suite et fin de Thérèse, l'empoisonneuse, personnage ambigu ô combien, une analyse de son comportement, de ses relations avec les autres, du cheminement de ses pensées d'une subtilité incroyable. Les thèmes abordés (vieillesse, amour, liberté de la femme, mariage) sont toujours d'actualité. Quant à son écriture et son style, ils ne datent pas du tout. Ce roman a été écrit en 1935, soit 10 ans après "Le désert de l'amour" et on relève une nouvelle maturité, une évolution dans l'expression.
Le personnage de Thérèse n'est pas la seule à montrer son ambiguïté. Lors d'un échange avec son futur gendre, elle lui dit qu'il existe bien d'autres moyens que l'empoisonnement pour supprimer les êtres et lui pose la question : "Combien en avez-vous rejeté dans votre vie ?". Nous pouvons tous nous poser cette question.
L'interdépendance entre Thérèse, son mari, sa fille, son gendre, l'ami de son gendre, sa bonne, génère une foison de réflexions et questions sur les sentiments qui régissent l'existence des êtres humains. du grand art.
Le tout dans une ambiance quelque peu oppressante pour mieux faire sentir le poids du destin.
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