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Critique de marguerite18


Encore une oeuvre bien oubliée de Mauriac.
La structure surprend un peu puisque le récit est en grande partie à la première personne, exposé par le narrateur Louis Pian, dont la belle-mère Brigitte est "la pharisienne", mais glisse parfois à la troisième personne, ce qui donne l'impression d'une certaine incohérence. de plus, pour obvier à la critique de Sartre qui lui reprochait d'avoir recours à des narrateurs omniscients, sachant tout de l'action et des personnages de ses livres, Mauriac a introduit des lettres ou des fragments de journaux sensés révéler comment Louis Pian a appris certains éléments, ce qui alourdit à mon sens l'ouvrage.
Le roman me semble aussi pécher quant à la vraisemblance. On a de la peine à croire que M. Puybaraud, préfet des études du collège fréquenté par Louis et son camarade Jean Mirbel, soit mis au ban de la société et privé de toute possibilité de gagne-pain - même en province et avant la première guerre mondiale - du simple fait que, vaguement destiné au séminaire, il choisisse d'épouser l'institutrice Octavie Tronche pour assouvir son désir de paternité. le couple tombe ainsi à la merci de la charité féroce de Brigitte qui avait désapprouvé le mariage et la malheureuse Octavie succombera après une fausse couche.
Au début du roman, Mauriac reprend le thème de la jalousie - déjà présent dans "Les chemins de la mer" - de Louis, mis à l'écart du duo formé par son camarade Jean et sa soeur Michèle, tombés amoureux l'un de l'autre dès leur plus tendre jeunesse. Louis s'efface ensuite pour narrer le sort de l'abbé Calou, à qui Jean avait été confié et qui s'était pris pour lui d'une affection paternelle et l'évolution du caractère de Brigitte qui s'humanise et connaîtra même une idylle amoureuse et platonique avec un sexagénaire.
Ce qui m'a frappé dans cette oeuvre, c'est l'horreur de Brigitte et d'autres protagonistes pour la sexualité, dont on ne peut se défendre de penser qu'elle pouvait être partagée par l'auteur. Cet effroi trouve son comble à l'égard de l'homosexuelle Hortense Voyod, incarnation du mal. Mauriac écrit à son propos que "contre cet Etre inconnu (Dieu) en qui elle ne croyait pas, elle dressait le reproche d'une race pour laquelle il ne se trouve ici-bas aucune route, hors l'immolation".
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