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EAN : 9782253002871
287 pages
Le Livre de Poche (01/01/1973)
3.97/5   1547 notes
Résumé :
Vieil avare qui veut se venger des siens en les déshéritant, Louis se justifie dans une sorte de confession qu’il destine à sa femme : elle le précède dans la mort. Dépossédé de sa haine et détaché de ses biens, cet anticlérical sera touché par la lumière in articulo mortis.
Chronique d’une famille bordelaise entre l’affaire Dreyfus et le krach de Wall Street, Le Nœud de vipères offre les coups de théâtre, les surprises d’un vrai roman. La satire et la poésie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (108) Voir plus Ajouter une critique
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Louis , avocat bordelais est devenu un vieil homme affaibli par des crises d'angine de poitrine qui le destinent à une mort prochaine. Il s'adresse à sa femme dans une longue lettre où il s'apprête à déshériter ses proches au profit de son fils illégitime, Robert.
Louis est un homme déçu par la vie, par son mariage, par ses enfants.
Venu d'un milieu modeste, il a marié Isa qui en aimait un autre et s'est mariée avec lui par intérêt.
Il est devenu amer quand il s'en est rendu compte.
Louis a eu peu de relations avec ses enfants et a perdu Marie, sa fille, suite à une maladie à l'âge de dix ans.
Son neveu Louis à qui il était attaché est mort à la guerre.
Il s'imagine que tous ses proches complotent pour posséder ses biens et c'est dans son esprit, que s'installe ce fameux "noeud de vipères".
Un évènement inattendu et dramatique va le transformer et il va comprendre que ses impressions reposaient sur des malentendus.
J'ai lu le roman pour les cours à dix-huit ans. Je l'avais fort apprécié et en ai lu d'autres de l'auteur ensuite.
Celui-ci, en relecture, me fait entrevoir d'autres aspects de l'auteur.
François Mauriac rentre à fond et très habilement dans cette âme tourmentée, rongée par la haine pour finalement nous en faire voir l'humanité qui subsiste à l'intérieur de ce vieux monsieur désillusionné.
Le rapport à l'argent, à Dieu, à la bourgeoisie constituent les axes du roman et reflètent l'esprit étriqué de l'époque où le roman a été écrit, en 1932.
J'ai trouvé la lecture très intense et l'analyse du personnage exceptionnelle.
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Le vieux Louis aime l'argent,en veut à la terre entière,déteste sa femme et ses enfants et surtout il ne veut pas se voir dépouiller de sa fortune par cette famille qu'il exècre.Malade du coeur,sentant la mort arriver,il va noircir les pages d'un cahier d'une étonnante confession.Il va inventer tout les stratagèmes pour déshériter ses proches afin de leur rendre la monnaie de leur pièce...

Sublime! Ce roman psychologique est un pur bijou.Le caractère de l'avare et son mode de fonctionnement montent crescendo à tel point qu'il a fini par me faire sourire.En plus d'être radin,le vieux Louis est un expert en la matière pour se monter la tête et déjouer les complots,tout est bon à prendre pour manipuler et tenir en laisse cette famille "qui attend qu'il soit dans la tombe pour toucher l'héritage".Manque de bol pour lui,ses plans vont se retrouver contrariés en deuxième partie de livre ,quand un évènement majeur viendra troubler la machine bien huilée de ses calculs...

Le Noeud de vipères c'est aussi un nid de surprises,le suspense dans la lutte du pot de fer contre le pot de terre.Qui va remporter la bataille,qui va déclarer forfait?
Ce livre est étonnant,l'analyse psychologique est poussée à l'extrême.C'est le cheminement d'un homme qui comprendra les choses quand il sera trop tard.Ce Noeud de vipères fait tomber les préjugés comme des mouches,l'exemple parfait qui démontre que même le pire des hommes est capable d'enlever ses oeillères pour s'ouvrir au monde.
Pour une première lecture de François Mauriac je ne suis pas déçue,j'ai même été comblée,je vais donc continuer avec d'autres ouvrages de cet auteur.
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Construire toute une vie conjugale et familiale sur un malentendu (se croire aimé alors que la femme adorée en aimait un autre) est une enfer que je ne souhaite à personne. C'est pourtant l'histoire de Louis cet avocat bordelais, qui au fil du temps s'enferme dans sa rancoeur et dans sa haine, une fois la vérité plantée en plein coeur. C'est à la fin de sa vie, que, touché par une grâce qu'aucun chrétien bien-pensant et bien pratiquant (!) de sa famille n'aura su lui donner, Louis pris de remords tentera une ultime réconciliation avec sa femme. Malheureusement celle-ci meurt sans avoir pu lire sa confession. Summum de l'oeuvre de Mauriac ce roman, qui touche à toutes les fibres du coeur humain, est comme un point de non-retour, une impossibilité d'aller plus loin dans l'analyse des relations humaines et de l'incommunicabilité entre les êtres.Comme un sculpteur, Mauriac taille ses personnages au marteau et au burin : c'est peu à peu qu'ils sortent de l'ombre de leur néant et nous apparaissent comme des frères. Au-delà de la solitude humaine qui est le lot de chacun, point de salut sans la grâce, point de libération sans un espérance en un au-delà de notre condition., point de pardon possible qui ne soit transcendé par la certitude d'un amour bien au-delà des nôtres. Une porte s'entr-ouvre, qui n'est pas une certitude (contrairement à ce qui se passe dans les romans de Bernanos) mais une possibilité. Et c'est en cela que le romancier est grand : il n'inflige aucun prêche, aucune métaphysique, aucun mysticisme, mais part de notre réalité visible, bien réelle, bien terre-à-terre pour nous faire entrevoir d'autres possibles. Et c'est le thème de la mort (mort de sa petite fille, mort d'un neveu bien-aimé, mort de sa femme) qui fait office de révélateur, comme celui dans lequel le photographe développe sa photo.
Mais qui peut dire la vérité d'une photo ?
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Comment un être humain peut-il se détester à ce point ? Au point de haïr tous ceux qui lui ressemblent et de passer à côté de sa vie ? Seul un immense écrivain peut arriver à rendre crédible une sombre histoire où le noeud de vipères n'est autre que le coeur de Louis, un vieillard malade.
Louis commence une lettre à sa femme, Isa. Il y explique qu'après sa mort, elle pourra se précipiter vers le coffre et vérifier la présence des titres, et oui, ils y seront. Il continue en exprimant toutes ses rancoeurs envers elle et leurs enfants.
Louis décrit sa femme, ses enfants et d'autres personnages. Ceux qui trouvent grâce à ses yeux ne lui ressemblent en rien.
L'écriture de François Mauriac va droit au but, sans longues phrases interminables, mais chaque phrase est précise, tellement précise que le lecteur croit à l'histoire, comprend le malade (à défaut de l'approuver), ainsi que sa femme et ses enfants (sans toutefois les approuver non plus).
Un chef-d'oeuvre.



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Pour Louis, Soixante-huit ans, avocat, « le vent du soir viens de se lever » comme l'aurait dit Jean d'Ormesson ; la fin est proche. Aussi s'emploie-t-il à rédiger une lettre destinée sa femme Isabelle qui lui survivra. Il n'en doute pas.
Autour de lui, cette famille détestée dans laquelle il ne voit que cupidité : sa fortune accumulée serait leur seule raison de vivre. Une fortune importante que lui, Louis aimerait tant transmettre à Robert, son fils illégitime établi à Paris.
Las ! Isabelle mourra avant lui, et la lettre qui lui était destinée deviendra confession ; la confession d'un homme dévoré par la haine.

Dans ce court roman paru entre les deux guerres (1932) nous décrit cette bourgeoisie Bordelaise comme il l'a fait précédemment dans « le baiser au lépreux » et « Thérèse d'Esqueyroux », entre autres… Une bourgeoisie provinciale « près de ses sous » ; une bourgeoisie provinciale noire, cupide, haineuse.
Et Louis ? « Vous ne pouvez imaginer ce supplice : ne rien avoir eu de la vie et ne rien attendre de la mort. », confesse-t-il. Qui sait, si la vie s'était mieux comportée avec lui, s'il n'aurait pas été capable d'amour… Lui qui vécut auprès d'une femme qui n'a épousé que son argent… Une fille, Marie, décédée à 10 ans…
Même si en tant que vieil avare, Louis n'est pas « défendable », il faut tout le talent de François Mauriac – et il est grand − pour nous faire lui trouver quelques circonstances atténuantes.

De temps à autre, c'est un régal de se replonger dans une prose de la qualité de celle de François Mauriac ; un peu désuète, certes, mais tellement en accord avec le cadre décrit les personnages et les événements décrits…
« le noeud de vipères » un texte, un des chefs-d'oeuvre de la littérature du XX ème siècle.

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Citations et extraits (232) Voir plus Ajouter une citation
Chez cet être tout instinct, ce qui me frappa davantage, à mesure qu'il grandissait, ce fut sa pureté, cette ignorance du mal, cette indifférence. [...]
La pureté, chez lui, ne semblait acquise ni consciente : c'était la limpidité de l'eau dans les cailloux. Elle brillait sur lui, comme la rosée dans l'herbe. Si je m'y arrête, c'est qu'elle eut en moi un retentissement profond. Tes principes étalés, tes allusions, tes airs dégoutés, ta bouche pincée n'auraient pu me donner le sens du mal, qui m'a été rendu, à mon insu, par cet enfant ; je ne m'en suis avisé que longtemps après. Si l'humanité porte au flanc, comme tu l'imagines, une blessure originelle, aucun œil humain ne l'aurait discernée chez Luc : il sortait des mains du potier, intact et d'une parfaite grâce. Mais moi, je sentais auprès de lui ma difformité.
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Comme parfois tu me regardais à la dérobée, le souvenir de ces messes demeure lié à cette merveilleuse découverte que je faisais: être capable d'intéresser, de plaire, d'émouvoir. L'amour que j'éprouvais se confondait avec celui que j'inspirais, que je croyais inspirer. Mes propres sentiments n'avaient rien de réel. Ce qui comptait, c'était ma foi en l'amour que tu avais pour moi. Je me reflétais dans un autre être et mon image ainsi reflétée n'offrait rien de repoussant. Dans une détente délicieuse, je m'épanouissais. Je me rappelle ce dégel de tout mon être sous ton regard, ces émotions jaillissantes, ces sources délivrées. Les gestes les plus ordinaires de tendresse, une main serrée, une fleur gardée dans un livre, tout m'était nouveau, tout m'enchantait.
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Si tous les hommes marchaient aussi démasqués que je l'ai fait pendant un demi-siècle, peut-être s'étonnerait-on qu'entre eux les différences de niveau soient si petites. Au vrai, personne n'avance à visage découvert, personne. La plupart singent la grandeur, la noblesse. À leur insu, ils se conforment à des types littéraires ou autres. Les saints le savent, qui se haïssent et se méprisent parce qu'ils se voient. Je n'eusse pas été si méprisé si je n'avais pas été si livré, si ouvert, si nu.
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Demain, il se peut que je renie ce que je te confie ici, comme j'ai renié, cette nuit, mes dernières volontés d'il y a trente ans. J'ai paru haïr d'une inexplicable haine tout ce que tu professais, et je n'en continue pas moins de haïr ceux qui se réclament du nom chrétien; mais n'est-ce pas que beaucoup rapetissent une espérance, qu'ils défigurent un visage, ce Visage, cette trace? De quel droit les juger, me diras-tu, moi qui suis abominable? Isa, n'y-a-t-il pas dans ma turpitude je ne sais quoi qui ressemble, plus que ne fait leur vertu, au Signe que tu adores? Ce que j'écris est sans doute, à tes yeux, un absurde blasphème. Il faudrait me le prouver. Pourquoi ne me parles-tu pas? Pourquoi ne m'as tu jamais parlé? Peut-être existe-t-il une parole de toi qui me fendrait le cœur? Cette nuit, il me semble que ce ne serait pas trop tard pour recommencer notre vie. Si je n'attendais pas ma mort, pour te livrer ces pages? Si je t'adjurais, au nom de ton Dieu, de les lire jusqu'au bout? Si je guettais le moment où tu aurais achevé la lecture? Si je te voyais rentrer dans ma chambre, le visage baigné de larmes? Si tu m'ouvrais les bras? Si je te demandais pardon? Si nous tombions aux genoux l'un de l'autre?
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Ceux qui ont l'habitude d'être aimés accomplissent, d'instinct, tous les gestes et disent toutes les paroles qui attirent les cœurs. Et moi, je suis tellement accoutumé à être haï et à faire peur, que mes prunelles, mes sourcils, ma voix, mon rire se font docilement les complices de ce don redoutable et préviennent ma volonté.
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