AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782862748498
292 pages
Le Cherche midi (07/03/2001)
3.58/5   13 notes
Résumé :
De la haine à la vie est le témoignage exceptionnel de Philippe Maurice, un homme qui a passé 23 ans de sa vie derrière les barreaux. Son parcours est à la fois dramatiquement banal et exceptionnel. Vers la fin de l'adolescence, Philippe Maurice verse avec son frère dans la petite délinquance. Vols de voiture, vols de chéquier, port d'armes, les deux frères ont tout d'abord l'impression de vivre "comme dans les films... >Voir plus
Que lire après De la haine à la vieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai commencé ce livre sans avoir réellement envie de le lire. Avec l'impression de me faire avoir : complaisance pour les méchants garçons qui en sont là parce qu'ils n'ont pas pu faire autrement et que la société, etc.

Et pourtant au fil des pages j'ai apprécié : le regard justement sans complaisance de Philippe Maurice, ses explications sur le pourquoi j'en suis arrivé là, comment, mais surtout comment j'ai souffert, ce que j'ai vécu au cours de ses années de prison, de haine envers les autres mais aussi de haine de la part des autres.
La vie de prison, la vie pas très simple de chaque jour où il faut se méfier de tous pour continuer à vivre une forme de « normalité »
Mais aussi, et surtout d'ailleurs, la modification des comportements, comment un individu peut, dans cet univers aussi hostile, se trouver, évoluer, passer de la haine à la compréhension des autres, changer, vouloir se réinsérer, comprendre soi mais aussi les autres.
Passer non pas de la haine à la violence, mais de la haine au pardon, à l'amour, à la vie en fait.
C'est un beau message pour chacun : ne pas se laisser aveugler par ses impressions sans chercher à comprendre, un individu est complexe et capable d'évoluer, en bien ou en mal, tout dépend aussi de certaines circonstances, événements d'une vie. Surtout ne pas se laisser influencer par une première impression, mais apprendre à connaître, prendre le temps de comprendre, c'est une beau message d'humanité valable dans de si nombreuses circonstances !.
Commenter  J’apprécie          60
Je pense que je ne l'ai pas lu à fond ni entièrement.
Mais en le cherchant ce soir, je ne le trouve pas. C'est amusant comme parfois mes livres semblent disparaître de mes rayons. Je ne sais comment ni pourquoi, je n'approfondirai pas le sujet, j'espère juste qu'ils ne sont pas perdus pour tout le monde et que cela profite à d'autres. Car avoir un livre, l'objet, sans le lire ni le pouvoir, est une vraie misère. Un enseignement correct qui ne dégoûte pas de lire permet sans doute de se débrouiller seul ensuite (mais comme on le dit dans "how to live on 24 hours a day", il y a d'autres passions possibles dans la vie)
Ceci dit, grâce à ce livre, j'ai appris que si Mitterrand n'était pas passé, il y aurait eu un mort de plus sur la conscience de l'Etat Français. Rien que pour cela, cela valait le coup qu'il soit passé. Il faut bien représenter toutes les idées, puisqu'elles ont toutes un peu de vérité, mais de là à faire un crime supplémentaire! Parfois il faut s'avoir s'arrêter, dès qu'on le peut.
A-t-il le droit de vivre "normalement" maintenant? Ou doit-il s'adapter avec les conséquences que ce passé porte sur sa vie actuelle? Car si certains apprennent de leurs erreurs, d'autres semblent n'apprendre jamais.
Or la vengeance est comme une boule de neige sur une pente à ne pas suivre, vu où cela mène... Pour le paraître, tout le monde il est gentil, pour l'être on ne sait pas. Or comme on sait, être ou ne pas être, là est la question. Certainement on le reconnaîtra aux fruits, comme il est dit, mais quand? lorsqu'il sera trop tard? sauvé in extrémis : tout le monde se réjouit... ou fait semblant, ce qui est sans doute pire que de franchement critiquer... à moins que ce ne soit le début d'un effort de compréhension. du coup même ladite "hypocrisie" n'est pas à juger, puisqu'on ne peut juger de l'intention qu'elle contient. Tout est dans l'intention réelle.
Il est logique que la souffrance engendrée par la perte d'un être cher se transforme parfois en haine. Mais si la personne évolue, pourquoi rester soi-même cramponné à cette haine? L'épreuve devrait nous enseigner le pardon, autrement il est possible que l'on devienne pire que celui qui nous a appris le malheur... C'est l'occasion d'un dialogue, du genre de ceux que Desmond Tutu a mis en place entre les victimes et les bourreaux en Afrique du Sud. Comment peut-il y avoir de solutions autrement? Certainement pas dans le silence si il couve rancoeur et cie, comme une maladie qui en serait au stade de la période d'incubation.
Comment un homme normal en est-il arrivé à un tel drame (pour lui-même et d'autres)?
Commenter  J’apprécie          10
Philippe Maurice raconte les épreuves qu'il a passées dans l'univers carcéral dès lors que, jeune homme de 20 ans, il se retrouve en Centrale pour avoir aidé son frère à s'évader et avoir tué un policier pour se défendre. On assiste à l'évolution de l'univers des prisons de 1977 à 2000, année de sa libération conditionnelle. D'abord condamné à mort sous Giscard – dont le gouvernement veut faire un exemple avant les élections ; ce qui le perdra – et gracié sous Mitterrand, Philippe Maurice doit aussi compter avec les brimades des matons, vexés de le voir encore vivant et pouvant étudier jusqu'au doctorat en histoire. Tenté à chaque instant par le suicide, il endort sa haine et trouve un sens à sa vie grâce aux aides venues de l'extérieur, il peut se reconstruire.
A travers son expérience, se pose le problème de la prison, univers clos dans lequel les matons franchissent au quotidien la ligne de l'illégalité, bien souvent couverts par leurs supérieurs, eux-mêmes couverts par le pouvoir en place qui se doit de donner une image répressive aux yeux de l'opinion, surtout en période électorale.
Philippe Maurice pense que la prison entretient cette haine du pouvoir – surtout pour les plus jeunes – et propose que chaque cas soit étudié avec une peine adaptée.
Avec des relents d'anarchisme – ce qui me le rend d'emblée sympathique – cet ouvrage est une critique ouverte de la peine de mort, de la répression vue de l'intérieur (sans jeu de mots), un témoignage fort bien construit et extrêmement bien documenté, évidemment. Il se lit presque comme un roman.
Commenter  J’apprécie          20
Que dire de ce document ? Terrible, brillant réquisitoire contre l'enfermement, l'isolement, les QHS, la peine de mort et la « machine à déshumaniser » qu'est la prison. L'auteur nous démontre, à la fin d'un récit inégal et lourd – de par l'emploi du passé simple qui le rend souvent emphatique – à quel point l'humanité peut se perdre dans les murs de la prison, dans les méandres de l'administration pénitentiaire et de l'appareil judiciaire. La haine est le fil rouge de ce livre, même si les dernières pages, et la fin que l'on sait « heureuse », laissent filtrer un peu de vie et un peu d'espoir.
On achève péniblement la lecture, tellement la réalité qui nous y est dépeinte de l'univers carcéral est supportable, inconcevable, tellement elle dépasse l'entendement. Sans doute cette lecture difficile n'est que le reflet du difficile chemin de « vie », pour ne pas dire chemin de croix, d'un détenu qui ne sait ni quand ni si il sortira, et de la dureté de ces longues peines d'emprisonnement faites d'humiliations, de brimades, de tortures que rien ne vient éclairer.
Et ce livre pose aussi une question essentielle, celle de la peine de mort et de la responsabilité individuelle et collective face à cette question.
Commenter  J’apprécie          21
J'ai ce livre depuis 2001. Je me souviens avoir vu Philippe Maurice à la télévision lors d'un interview. Je m'étais dit alors qu'il fallait que j'achète son livre mais je ne l'ai lu que maintenant. Je crois que je n'étais pas attiré en fin de compte par cette histoire. Il y a quelques jours, j'ai commencé ce livre et j'ai plongé dans l'univers de Philippe Maurice. Ce gamin de 20 ans condamné à mort puis gracié en 1981. Il raconte sa descente avec son frère et son copain Serge. Il raconte surtout la prison, les matons, les émeutes, la haine et puis sa force pour s'en sortir en suivant des études qui le conduisent au doctorat et à la liberté en 2000. Un livre fort, souvent émouvant.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le 10 mai 1981, j'ai 24 ans, je suis au quartier des CAM à Fresnes. J'ai su ce que cela signifiait quelques jours après mon arrivée, le soir du verdict, en lisant ce sigle sur la tranche du registre des matons. J'ai demandé à un gardien. Il m'a répondu: condamné à mort.
Commenter  J’apprécie          120

Rejetant espoir et désespoir, je découvris que l’on ne souffrait plus beaucoup en n’espérant rien de la vie, rien des autres et rien de l’avenir. En effet, l’espoir est fatalement déçu et il conduit au désespoir. Je cessai donc d’espérer et me contentai de me fixer des objectifs et des buts à atteindre.
Commenter  J’apprécie          41
Lorsque vous éprouvez une souffrance personnelle, vous la supportez, car elle vous concerne, mais quand la douleur vient du mal que subit quelqu’un que vous aimez, c’est intenable.
Commenter  J’apprécie          51

>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Politiciens, économistes, juristes, enseignants (844)
autres livres classés : prisonsVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (45) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1686 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..