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Dona St Columb, jeune femme à la fois profonde et capricieuse, décide de fuir Londres, son agitation et les assauts de Rockingham un ami de son mari qui l'importune, pour se retirer et trouver le repos à Narvon, la demeure familiale non loin de Douvres. Elle s'y ennuie profondément jusqu'au moment où elle apprend qu'un pirate français utiliserait la crique appartenant au domaine, comme place de repli après avoir écumé les riches propriétés des bords de Manche. Dona va bientôt faire la connaissance de Jean-Benoît Aubery, le fameux pirate dont les bonnes manières et le charme vont bientôt la faire chavirer...

Roman d'aventure, roman historique et pourtant j'ai eu plutôt eu l'impression de lire une petite fantaisie, une histoire de pirate idéalisée qui commence avec une romance à l'eau de rose, un peu naïve avec - ce qui la sauve - un peu d'humour et la mise en avant d'un esprit chevaleresque français face à l'absence d'éducation des anglais. Le tout m'a paru un peu caricatural et les personnages un peu archétypaux, les anglais un peu fourbes, les français charmeurs, la jeune femme s'affranchissant d'une éducation stricte, des pirates très urbains accueillant avec manière la jeune femme sur leur navire...
Un roman facile à lire, avec tout de même de belles descriptions de la lande ou des tempêtes mais que j'ai trouvé bien moins fort que l'auberge de la Jamaïque.
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Ce court roman de Daphné du Maurier contient tous les ingrédients de l'art du récit de cette auteure : les paysages incomparables de la Cornouailles, la mer, le désir d'évasion, un savant dosage entre récit et suspense.
Ici, Dona, une jeune femme lassée de la vie londonienne et des frasques qui l'accompagnent décide de rejoindre son manoir de Cornouailles.
Elle y trouve un domestique singulier qui y vit seul et qui finit par lui faire croiser le chemin d'un pirate français qui utilise un bras de la rivière proche pour cacher son bateau et profiter des richesses locales.
De découvertes en partages, ces deux êtres que tout semble opposer sauf leur désir de liberté, finissent par se rapprocher jusqu'à ce que les notables locaux donnent la chasse au Français.
Un suspense savamment entretenu de bout en bout rend ce roman aussi esthétique par ses descriptions que passionnant par son contenu.
Il clôt la lecture de la bibliographie de Daphné du Maurier pour ce qui me concerne, avec une forte envie de retourner visiter la maison sur le rivage.
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Roman publié en 1941 , La crique du Français est avant tout un roman d'amour et d'aventures . Une jeune et jolie aristocrate Lady Dona St Columb quitte précipitamment Londres pour Narvon la résidence familiale en bord de Manche . Elle a besoin de se retrouver seule, loin de sa vie mouvementée de Londres, loin de son époux et de ses soupirants en particulier loin de Lord Rockingham. Entourée de ses enfants elle redécouvre la joie de vivre à sa guise et à son rythme par ce bel été. Quand elle croise le regard du Français, pirate de son état, son coeur s'emballe ...
Daphné du Maurier se glisse avec plaisir dans la peau de nos amoureux, oublieux des conventions et obligations. Elle n'oublie pas de glisser ici ou là les arguments ancestraux justifiant le mépris, la colère voir pire du noble anglais vis à vis du pendable français...
Hormis les magnifiques passages naturalistes, j'ai trouvé cette lecture un tantinet démodée, un début fleur bleue , un milieu aventureux et une fin rocambolesque sans Rocambole.
Lecture faite dans le cadre du challenge solidaire et du challenge plumes féminines.
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Quel dommage que l'on ne puisse pas accorder plus de cinq étoiles à un livre que l'on a particulièrement apprécié : j'en aurai bien donné six ou sept à La crique du Français !

J'aime beaucoup l'atmosphère des livres de Daphné du Maurier : Rebecca fait partie de mes livres préférés et j'ai bien apprécié Ma cousine Rachel, admirant entre autres la façon dont l'auteur, une femme d'une trentaine d'années alors, arrive à se glisser dans la peau d'un jeune homme de vingt ans à peine.

Comme dans ces ouvrages, l'intrigue de la crique du Français se déroule en Cornouaille britannique, dont les paysages, tellement semblables à ceux de la Bretagne, ne sont pas pour rien dans mon gros coup de coeur pour ce livre (la Guadeloupe est belle, mais parfois j'échangerais bien un buisson d'alamandas pour un buisson d'ajoncs...).

Et puis, on y parle de mer, d'un navire baptisé "La Mouette" (en français dans le texte), de la version pirate d'un Robin des Bois, Jean-Benoît Aubry, un Breton du Finistère, qui se joue de gentilhommes terriens anglais, pompeux et compassés.

Si à aucun moment Daphné du Maurier ne nous indique à quelle époque précisément se déroule son roman, les perruques poudrées des dits gentilhommes et le catogan du Breton situent nettement l'action au XVIIIè siècle, âge d'or de la piraterie et de la flibuste.

Dona St Columb, jeune Anglaise de même pas trente ans, mère de deux jeunes enfants, décide de quitter Londres - en y laissant son mari - lassée de la futilité et de l'ennui de la vie qu'elle mène. Elle part se réfugier dans son manoir en Cornouaille, en bord de mer, afin d'y trouver un changement de vie salutaire et radical.

Elle découvre fortuitement, peu après son arrivée, que le domestique qui s'occupe du manoir - où elle ne s'est pas rendue depuis plusieurs années - est en fait l'acolyte d'un pirate aussi notoire qu'insaisissable, baptisé par les gens de la région "le Français", dont elle ne tarde pas à faire la connaissance avant de tomber tout aussi rapidement sous son charme. Mais rien de mièvre ni de sirupeux dans la façon dont Daphné du Maurier nous décrit leur romance.

Je vous invite d'ailleurs à la découvrir vous-même, en vous plongeant dans ce - trop ! - court roman (238 pages dans la version originale, pour près du double pour Rebecca). Montez à bord de "La Mouette" et accompagnez Dona et son pirate entre petites criques et pleine mer : la marée est descendante, il faut profiter du jusant !
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Dona St. Columb s'est réfugiée dans son manoir sur les bords de la Manche pour fuir la futilité et l'effervescence de Londres au sein de laquelle elle n'est qu'une marionnette frivole et superficielle. Loin de son époux, le trop placide Harry, et de l'odieux Rockingham, un flirt sans intérêt, Dona goûte la joie d'être libérée des regards londoniens et du scandale de son ancienne conduite. Alors que rien ne semble pouvoir troubler sa retraite, elle apprend qu'un pirate français pille les demeures de la côte anglaise. Cette menace, loin de l'effrayer comme ses compatriotes, la ravit et lui ouvre les portes d'un monde d'aventures et de frissons.

Sous le regard bienveillant d'un domestique complice, Dona et le Français vivent de belles heures, dans « la délicieuse folie de cette lointaine mi-été qui, pour la première fois, fit de la crique un refuge et un symbole d'évasion. » (p. 13) le pirate est un homme libre, un aventurier qui incarne tout ce que les Anglais ne seront jamais. Arpentant les terres et les mers sans perruque, il séduit Dona avec ses airs de Robin des bois et cette atmosphère sulfureuse qui l'entoure. Entre eux, le ton est badin et nourrit une séduction sans cesse renouvelée. Mais les amants ne s'illusionnent pas : la parenthèse offerte par cette romance échevelée sera aussi puissante qu'elle sera brève. « Mais ne suis-je pas châtelaine du lieu, mariée, respectable, mère de famille ? Tandis que votre maître est un Français sans aveu, un pirate ? » (p. 70)

Ici s'oppose l'aristocratie anglaise engoncée dans ses traditions à l'aristocratie telle qu'elle s'incarne étymologiquement : le pirate est un aristocrate au sens premier puisqu'il fait partie des meilleurs par sa valeur propre, et non au nom d'un héritage. Au-delà de cette opposition, le roman présente la rivalité quasi millénaire entre Anglais et Français : les premiers se prétendent raffinés et taxent les seconds de tous les défauts possibles. Mais le récit se charge de rendre à chacun ses mérites et ses torts.

Londres, ville malodorante et viciée, ne peut soutenir la comparaison avec la côte anglaise battue par les vagues. La nature y est simple et purificatrice et elle rend Dona à elle-même, loin du faste et des frivolités mesquines. La jeune femme ne se doit plus qu'à elle-même, à son plaisir et à sa folle passion pour le Français.

Ce roman est un petit plaisir d'été fort apprécié. Tout est mené tambour battant, la romance triomphe, les amants sont beaux et l'aventure est dépaysante à souhait !
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Un pirate français, courtois et de noblesse. Une anglaise blasée et qui aspire à l'indépendance. Une grande maison isolée près d'une côte déserte de Cornouailles. Un estuaire sauvage, une crique inconnue et quelques habitants aussi nobles, bourgeois qu'obtus.

Vous mélangez le tout, vous parsemez de paysages magnifiques, piquez dedans de l'aventure, une histoire d'amour sans issue et vous avez votre lecture romanesque de l'été ! Ou de plusieurs étés dans mon cas !

C'est bien écrit, donc bien traduit, et remplit de bons sentiments, tout est propre et léché, pas d'odeur, pas de crasse mais heureusement quelques morts pour relever la saveur !

Histoire courte et plaisante à lire mais qui n'a pas fait battre mon coeur ! Sans le Challenge Solidaire je n'aurais pas relu Daphné du Maurier que j'appréciais quand j'avais 10 ou 12 ans.

CHALLENGE SOLIDAIRE 2020
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Etre femme en cette fin de XVIe, début XVIIe, même noble n'est pas si facile, il y a tant de choses interdites. Et Dona St Columb, mariée à un baronnet fort amoureux mais grossier, buveur et très ennuyeux, ne sait que faire pour échapper au vide de sa vie. Elle décide de quitter Londres avec ses deux enfants en bas âge pour le manoir de son mari sur la côte de Cornouailles. Là elle a enfin l'impression de vivre véritablement chaque instant, et plus encore lorsque dans un bras de rivière à l'abri des regards, tout près des terres du château, elle découvre un bateau, son équipage de pirates et surtout son capitaine, un noble Français ou plutôt Breton. Très vite, ils se comprennent, tous deux ont cherché à échapper à une vie de routine. Leurs rencontres sont facilitées par le domestique de Dona, personnage assez insolite.
Dona découvrira bien des choses qu'elle n'aurait pu vivre en restant toujours lady St Columb. Cependant la liberté des femmes en ces temps de contraception naturelle trouve vite ses limites.

Troisième livre de Daphné du Maurier et troisième satisfaction. Un roman d'aventure tout à fait réussi.
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J'adore les héroïnes de Daphné du Maurier qui n'ont pas les deux pieds dans le même sabot.
Dans "La crique du Français", lady St Columb à soif d'authenticité et décide de séjourner quelques temps au manoir de Navron pour se ressourcer sans son mari, fatiguée des mondanités londoniennes et de l'hypocrisie de ses proches.
Elle se retrouve donc avec ses enfants et sa bonne dans les Cornouailles, accueillie par William un drôle de domestique dont le caractère intrigue la jeune Lady.
Elle va découvrir dans sa propriété une crique d'où se dégage une mystérieuse atmosphère, cachée dans les méandres de la rivière donnant sur la rade. Ce lieux secret est un enchantement et un refuge pour La Mouette, le bateau du pirate français recherché par les aristocrates qu'il a volé.
Contrairement aux rumeurs sur sa cruauté, le capitaine de la Mouette est un homme courtois, juste et artiste puisqu'il dessine des oiseaux. La belle Dona va tomber sous son charme mais doit cacher son amour coupable même si elle a du tempérament, aidée par William au service du pirate amoureux.
Ils vont voler et voguer ensemble dans une aventure époustouflante mais c'est sans compter sur ces messieurs haineux de l'aristocratie qui veulent se venger du pirate, soucieux de le voir pendu au plus vite.
Ce que j'ai adoré c'est la détermination de Dona et sa volonté de trouver le bonheur dans des actes simples : boire, manger, regarder la mer ou les oiseaux avec un homme avec qui elle est en parfaite osmose. Cette recherche du plaisir tranquille fait écho à la nature dont ils veulent profiter tous les deux en la respectant. Jean-Benoit Aubéry, le pirate français, est une sorte de justicier écologiste et Dona découvre que c'est ce qu'elle aime.
Dommage que la fin de cette belle romance soit si triste (ou si réaliste) et dommage que la traduction soit si mauvaise. Pour autant, la plume de Daphné du Maurier nous porte avec le vent qui souffle encore dans les voiles de la Mouette voguant vers la Bretagne.


Challenge Coeur d'artichaut 2021
Challenge XXème siècle 2021
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Sur un coup de tête, Dona décide de s'éloigner de Londres, de son mari et de sa vie monotone. C'est en Cornouailles, dans le manoir Navron, qu'elle se retranche et réapprend à vivre pour elle-même. Au cours d'une promenade, elle fait la rencontre d'un pirate français et de son équipage. Se faisant passer pour son mousse, elle se libère progressivement des contraintes de son sexe et part à l'aventure. Tout ce complique lorsque son mari et ses compagnons décident de mettre fin aux agissements du pirate.
Ce n'est pas mon roman préféré de l'auteur (je voue un culte à Rebecca et admire beaucoup L'auberge de la Jamaïque), néanmoins j'ai apprécié suivre la quête de liberté de cette jeune femme enfermée dans un mariage qui ne la satisfait pas. Son travestissement en homme lui permet d'être elle-même et de ne plus se soucier d'être une bonne épouse ou une bonne mère aux yeux de la société.
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Il y a des écritures que nous aimons sans pouvoir entièrement l'expliquer… Une lecture dont nous ne pouvons sortir, des actions comme si nous y étions, des mots et des maux qui nous parlent. Voici pour moi, l'effet Daphné du Maurier.

La crique du français est l'histoire d'un amour entre un noble français devenu pirate et une lady anglaise qui s'ennuie. J'ai apprécié les traversées en voilier, la prise de risques, le ridicule des lords qui ne pensent qu'à boire et manger.

Ma note est un peu inférieure à celle de Rebecca et de Ma cousine Rachel pour deux raisons. D'une part, je trouve que l'autrice a un réel talent pour donner vie aux demeures et que la résidence de Navron est moins centrale ici par exemple que celle de Manderley. D'autre part, j'apprécie particulièrement les fins qui répondent aux premières pages des romans. Dans Rebecca et Ma cousine Rachel, Daphné du Maurier donne l'impression que la boucle est bouclée et elle le fait avec brio. Dans La crique du français, le dénouement est moins clair et peut donner lieu à plus d'interprétations. Mais, comme vous le voyez, ces deux motifs sont très personnels et ne doivent en rien vous rebuter, d'autant plus si vous aimez les récits maritimes !


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