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Critique de pleasantf


Cet essai d'André Maurois publié en 1946 reprend les conférences données à l'université de Princeton vers 1930 et consacrées au sentiment amoureux dans la littérature française au travers d'exemples tirés d'oeuvres de sept grands écrivains. Ces cours suscitèrent à l'époque l'enthousiasme des étudiants américains et de la communauté universitaire de Princeton.

La vocation d'origine de ces conférences destinées à un public de non-spécialistes, éloignés de la culture française, fait de cet essai un livre agréable à lire pour parfaire sa culture générale et se replonger dans quelques monuments incontournables de notre histoire littéraire. Les qualités de biographe d'André Maurois s'y expriment pleinement.

L'écrivain entame son livre par le XVIIème siècle et la Princesse de Clèves de Madame de la Fayette. Ce roman est pour Maurois le chef d'oeuvre de l'idéal héroïque, appliqué aux passions de l'amour, à défaut de pouvoir s'exprimer dans des actions de guerre.

Le XVIIIème siècle est représenté par la Nouvelle Héloïse de Rousseau et par les Liaisons dangereuses De Laclos, deux romans écrits en réaction au libertinage typique de l'époque. Rousseau loue la vertu d'un monde idéal et met la sensibilité à la portée de tous et non plus des seuls grandes âmes héroïques. Laclos dépeint les moeurs libertines et cruelles de la société aristocratique.

Maurois consacre ensuite un chapitre aux héroïnes de Stendhal, homme passionné, qui attache beaucoup d'importance aux femmes et à l'amour au point de le théoriser dans son livre de l'amour. Par l'étude principalement du Rouge et le Noir et de la Chartreuse de Parme, Maurois identifie deux types d'héroïne chez Stendhal : celles que l'écrivain aurait voulu aimer et celles qu'il aurait été s'il avait été une femme. Dans le cas De Balzac qui fait l'objet du chapitre suivant, Maurois s'attache à décrire les influences des femmes fréquentées par l'écrivain sur son oeuvre. Pour l'auteur, Balzac a réussi à créer des héroïnes plus féminines que ne l'ont fait les autres écrivains parce qu'il s'est laissé conseiller et influencer par elles, en particulier par Madame de Berny. Flaubert et Madame Bovary est la troisième étape située au XIX ème siècle. Maurois nous présente ce roman comme l'exemple de la fuite d'un personnage moyen dans le rêve et le romantisme, quête inaccessible vouée à l'échec.

Maurois finit son parcours par Marcel Proust avec en particulier une analyse assez fouillée des deux romans : Un amour de Swann et A l'ombre des jeunes filles en fleurs.
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