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sur 291 notes
Apprendre à finir est une longue plainte d'une femme blessée, par un mari auquel, elle à tout donné, pourtant celui-ci est parti voir ailleurs comme si le temps inexorablement distendait l'amour. Et puis, un jour, un accident le ramène au bercail après un longue hospitalisation. Cette femme qui dans un monologue intérieur au bord de la folie, reprend espoir, vois dans ce signe du destin la chance peut-être de récupérer l'homme aimé, malgré ces trahisons, ces mensonges, son indifférence.
Mauvignier signe un magnifique roman sur la souffrance d'une femme bafouée, mais qui est prête coute que coute à saisir cette ultime opportunité de retrouver cet homme qui ne la mérite pas. Une plongée dans les sentiments contradictoires, ou Mauvignier avec un talent narratif remarquable, joue avec les mots mais aussi les silences, les ruptures de ton, avec des phrases d'une grandes justesse, l'émotion est là palpable , qui vous oppresse, vous touche, vous remue. Un cri intérieur déchirant, avec l'espoir de retrouver peut-être un semblant de bonheur.
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Parler pour ne rien dire aurait été de loin un meilleur titre que le « Apprendre à finir » de Laurent Mauvignier , mais bien entendu l'auteur a voulu nous montrer la subtilité de son écriture, son intelligence, ainsi que le côté éducatif de son petit livre prétentieux.

Qui se résume, si l'on cherche à travers les mots, les mots qui n'en finissent pas de ne rien dire, à l'amour d'une femme pour un homme qui ne l'aime plus.
Il faudrait bien qu'elle apprenne, qu'elle en finisse, voulez vous bien finir d'aimer, chère madame?, parce que, pendant ce temps, vous nous saoulez avec votre monologue.
Et qu'on en finisse ave cette logorrhée inutile.
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Dans un long monologue, une femme raconte : son mari s'apprêtait à la quitter lorsqu'un accident de voiture l'envoie à l'hôpital, paralysé.
Après les multiples scènes qui avaient entaché leur couple, elle se reprend à espérer.
Elle dévide son histoire dans de longues phrases (Il aime ça Laurent Mauvignier)
Et le fil se déroule, de phrase en phrase, de page en page.
Une longue mélopée.
La foi en un nouveau départ alterne avec l'abattement, le désespoir.
On retrouve le style si particulier de l'auteur.
L'émotion se dégage des paroles de la femme.
Se sortira-t-elle du piège dans lequel elle est enfermée ?
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Suite à un accident presque mortel, une femme accueille son mari momentanément invalide et muet. S'en suit un long monologue intérieur qui relate la vie de couple amère que les deux ont menée. Il ne l'aime plus, en aime une autre, elle, toujours amoureuse ou obsédée par sa soumission, le sait et imagine toutes sortes de choses: des causes, des raisons à telle situation, des possibilités, des conséquences à tel événement, essaie de le garder, imagine un second départ, tente de changer le destin, mais elle se fait une idée. Cela n'arrivera pas. Remis sur pied, son mari partira. Elle le sait. Son plus jeune fils lui a dit...

Voici un roman qui procure un bonheur d'interprétation immense. Un exercice de style si bien réussi qu'il en rend vert de jalousie un lecteur-écrivain envieux. Des phrases léthargiques, longues, interminables, celles du dernier souffle, soutenues par des expressions béquilles (qui est l'invalide ?) qui font avancer le discours sans qu'il puisse aller trop loin. Il piétine, va et revient, les mots se répètent dans une syntaxe qui montre ses dessous.

L'héroïne, la narratrice, a appris à finir et Laurent Mauvignier apprend à finir ses phrases. Ce livre est sublime.
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En un seul souffle, une seule respiration, avec un rythme saccadé comme si la narration nous était juste soufflé à l'oreille, Apprendre à finir est une magnifique plainte de femme, un cri retenu longtemps au fond de ses entrailles qui, après un accident où le mari a perdu l'usage de sa mobilité, le cri de la femme remonte peu ç peu à la surface...
Un court roman mais dense en émotion....
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Le désamour n'en finit pas de finir car il est aveugle, se niant lui même dans les non-dits, les sait-on-jamais, les pourquoi-pas.
Voilà un peu ce que la narratrice vit et exprime dans une longue analyse de sa relation avec son mari,au jour le jour, alors qu'accidenté, il est dépendant d'elle.
Les rôles s'inversent. le soignant materne et espère rattrapper l'irrattrapable. le soigné attrappe la main tendue. Une main, qu'est-ce qu'une main, si le reste est détruit? le regard des enfants lourd de reproches est là pour rappeler à l'ordre le désordre inopérant.
Un texte poignant et émouvant, exutoire en quelque sorte d'une femme de ménage qui n'a pas su nettoyer lorsqu'il en était temps. Des portraits cruels et misérables.Une analyse psychologique fine.Des émotions en-veux-tu en voilà qui filent, dérapent, s'accrochent,ressassent,subissent,s'enlisent,se noient et....nous bouleversent.
Laurent Mauvignier: prix du livre inter 2001 pour Apprendre à finir a également reçu le prix du roman Fnac 2006 pour Dans la foule et le prix des Libraires 2010 pour Des hommes.
Tout est dit!!!
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Petit, mais costaud… Telle est la réflexion qui vient d'emblée avant même d'en avoir fini la lecture.
Lecture coup de poing, plutôt que lecture coup de coeur…
Laurent Mauvignier, réussi à merveille à se metre dans la peau d'une femme et en restituer un long monologue d'une épouse récupérant à domicile son mari alité.
Quel brio pour traduire avec autant de justesse les sentiments les plus divers et contradictoires d'une femme qui entre les lignes se découvre, et nous en apprend sur ce qu'a été sa vie de couple.
La syntaxe est lourde, pesante ; les phrases étouffent souvent tant elles sont longues, et alambiquées. Toute la psychologie féminine se retrouve dans cette manière d'écrire, qui ne laisse pas indifférent.
Lecture coup de poing, plutôt que coup de coeur, car peut-on être habitée par cette histoire ? En tout cas, en ce qui me concerne, c'est l'intensité, et le style qui m'auront marquée.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Décidément j'ai trop de mal avec cette écriture hachée, écorchée et saccadée qu'affectionne Laurent Mauvignier. Je suppose qu'il faudrait la lire lentement, comme à voix haute pour l'apprécier à sa juste valeur, mais cette succession ininterrompue de sensations, de variations sur un thème qui est toujours le même m'exaspère un peu, avec en permanence l'impression de se perdre dans des phrases qu'il faudrait écouter plutôt que lire. La technique est efficace mais je trouve l'effet répétitif usant. A chacun ses goûts, les critiques élogieuses montrent que certains aiment, mais ce style sur tout un roman n'est pas fait pour moi.
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Attention, chef d'oeuvre. le monologue d'une femme blessée qui tente de comprendre ce qui l'a amenée à vivre sa douleur d'aujourd'hui. Pourtant, tout avait bien commencé : un mari (au début aimant) et deux fils auguraient d'un équilibre familial bien assis. Puis les années passant, le mari se fit volage, la femme jalouse, haineuse, les enfants témoins de leurs violentes disputes. le mari est sur le départ, prêt à tout quitter pour "elle", celle qui s'est immiscée dans la distance creusée entre ce mari et cette femme. Après, on comprend que c'est l'accident, l'hôpital, le handicap, le retour à la maison, la convalescence et l'espoir retrouvé de celle qui se voyait déjà femme quittée. Dans un magnifique cri d'amour, poignant, bouleversant, elle assiste à l'érosion de tout ce qu'elle a construit, de tout ce qu'elle avait cru solide et certain. Elle va "apprendre à finir" cette histoire, pour regagner sa force autonome - même si celle-ci se gagne au prix de la haine et de la rancoeur. Une confession violente, sans concessions, portée par une langue émouvante, où se fracassent les différentes voix - le style magnifique de Laurent Mauvignier. Une découverte à mettre entre toutes les mains (un tant soit peu littéraires).
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Une femme prend soin de son conjoint qui a été gravement blessé lors d'un accident de la route. Cette convalescence est un répit dans les déchirements de leur couple : infidélité, disputes et violences. Ce retour au foyer peut être un nouveau départ, il s'agit alors d'effacer les épisodes de la tourmente, de combler le vide d'une absence et de se dire que non, rien ne changera. Mais si l'attention est monopolisée par les progrès quotidiens contre l'invalidité, le passé est toujours là qui continue à ronger mais surtout, qu'adviendra t'il une fois qu'il aura recouvré sa mobilité ? S'éloignera t'il à nouveau ?

Ce roman a pour particularité d'être entièrement constitué par le monologue intérieur d'une femme. Il en épouse le rythme, parfois accéléré par la fièvre de l'angoisse, parfois assagi lors des moments de confiance et d'espoir. Il en prend aussi les méandres. Les doutes, les sentiments contradictoires, les souvenirs et les interprétations se succèdent sans être toujours liés entre eux. le monologue s'impose face au silence de son mari, les non-dits, la paralysie, les explications et les excuses qui ne viennent pas. La narration débute et se termine avec la convalescence du conjoint. Il y a un parallèle entre la guérison du mari et la maturation introspective de la narratrice, qui est aussi une forme de guérison. Elle comprend que rien ne changera, qu'il est impossible de revenir en arrière. Elle fait le deuil de leur relation, prend conscience de son aveuglement, des mensonges et des souffrances dans lesquels elle étouffe.
« Au contraire je me disais, il faut en finir et plonger pour en finir, vite, pour aller au bout une fois et ne plus se lasser d'attendre des autres que ça change. Rien ne change. Tout est déjà là. Rien, il n'y a qu'à attendre ce jour qui vous délivrera. » Elle est enfin libérée de ce passé, de cette relation, de son angoisse de la maison vide.

Laurent Mauvignier parvient à retranscrire avec beaucoup de justesse le travail douloureux qui s'accomplit en chacun de nous lors d'une séparation : les souffrances, la jalousie, l'incompréhension, les mensonges et puis un jour l'acceptation, l'apaisement et la compréhension. Autant d'étapes par lesquelles il faut passer pour « apprendre à finir » une relation.
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