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4,04

sur 682 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai déjà lu quelques romans qui évoquent « La guerre d'Algérie », tel que l'excellent « L'art de perdre » d'Alice Zeniter, mais sans véritablement m'intéresser à ce sujet plus étroitement lié à l'histoire de la France qu'à celle de la Belgique. Mais bon, les critiques étant dithyrambiques et le père de Laurent Mauvignier étant lui-même un ancien d'Algérie s'étant suicidé, je me suis finalement attaqué à ce roman qui raconte certes cette guerre, mais à hauteur d'hommes.

D'ailleurs, Laurent Mauvinier n'en parle pas vraiment de cette page sombre de l'histoire de la France car personne ne veut en parler…même pas ses personnages. Pourtant, Bernard et d'autres jeunes ont été appelés durant la guerre d'Algérie, y ont participé en tant que bourreaux, tueurs, violeurs, victimes, voire juste témoins impuissants face à l'imbécilité des hommes. Mais bon, ils sont vieux maintenant et même si l'Algérie hante encore leurs cauchemars, nourrit encore leurs regrets, s'invite parfois même au coeur de non-dits que l'on passe au plus vite sous silence, ils ressassent leurs pensées… Jusqu'au jour où…

Bernard a d'ailleurs quitté sa femme et ses enfants, tourné le dos à sa famille, ruminant son passé dans la solitude et noyant ses regrets dans l'alcool. Pourtant, lors de l'anniversaire de sa soeur Solange, la seule qui le comprend encore un peu, un incident met subitement le feu aux poudres. Les vieilles rancoeurs familiales font irruption et le passé ressurgit…

Au fil des pages, Laurent Mauvignier délivre les pensées de ces hommes abimés par les ravages de la guerre d'Algérie. D'un style hachuré, il partage des phrases inachevés, sans ponctuation distinctive, des mots qui se bousculent et tentent de refaire surface, un silence qui ponctue les non-dits d'une honte révélatrice. le lecteur, lui, colle son oreille aux pages du livre, filtre les pensées et les mots qui remontent à la surface, se fait progressivement une idée du drame vécu, mais gardé sous silence, entrevoit progressivement tous les traumas enfouis au fond des mémoires. Au-delà du silence, les voix étouffées au fond de gorges nouées deviennent subitement assourdissantes, la porte de la guerre d'Algérie vient de s'entrouvrir…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Nouveau tour de magie pour Mauvignier, qui fait entendre la voix de la « grande muette ». Elle ne peut parler (malgré ses récents écarts) mais n'en pense pas moins. Or les corps et les esprits trouvent toujours le moyen d'exprimer ce qu'ils ont vu, fait, vécu ou ressenti par les cauchemars, l'agressivité latente, la tristesse, les pensées ressassées… Et si un auteur est capable de nous faire lire dans ces pensées, c'est bien Mauvignier. Il nous livre ici celles Des hommes revenus en miettes de ces grandes vacances qu'on leur a imposées au « club bled ».


C'est lors de l'anniversaire de Solange qu'une toute petite étincelle met le feu aux poudres : au moment où son frère Bernard lui offre son cadeau, les critiques fusent, Bernard s'énerve et dépasse les bornes, devient agressif, commet l'impardonnable envers la seule victime que de vieilles haines et des réflexes passés désignent du fond de ses tripes devenues incontrôlables : l'Arabe. le passé ressurgit : aux vieilles querelles de famille s'ajoutent les réminiscences de la grande Histoire, d'une guerre intriquée dans l'histoire personnelle et intime de chacun.


L'Algérie a ajouté aux non-dits familiaux les récits interdits et impossibles des « événements ». Des horreurs indicibles : napalm, gégène, raids dans les villages, missions ratées, compagnons décimés… Nous avons tous entendu les rescapés se désoler d'avoir dû faire « là-bas » ce que l'on reproche tant aux Allemands d'avoir fait chez nous en 45. Entendu les cauchemars, vu les ombres et les pleurs dans les yeux de ces générations maudites, qui ont subi deux guerres dont l'une en victime, et l'autre en bourreau, au point de ressentir comme personne le mal qu'ils ont été contraints d'infliger. Les regrets pèsent, les actes demeurent, les souvenirs les dévorent mais rien ne doit filtrer, rien n'est raconté. Jusqu'au jour où…


Dans ce roman, l'auteur « délivre » littéralement les pensées de l'un Des hommes revenus abimés de la guerre d'Algérie, témoignage d'un inévitable dérapage programmé. Une fois de plus, l'écriture de Mauvignier m'a happée. Sa capacité à dépecer le moment présent, le décrypter à l'aune des pensées de son narrateur ; Ses phrases tantôt longues, tantôt déstructurées comme des dialogues interrompus par d'autres pensées, d'autres moments. Les mots qui se bousculent puis ne sortent plus, ceux attendus mais jamais dits, ceux trop lourds que l'on étouffe et qui nous le rendent, ayant toute la place pour grossir dans ce silence assourdissant, jusqu'à ne plus pouvoir être contenus et devoir s'exprimer, par tout moyen.


Un bémol : J'aurais aimé connaître les tenants et aboutissants de tous les sujets ouverts par l'altercation. Pour certains d'entre eux, il me restera des silences et des non-dits. Juste retour des choses. Toute l'histoire tient en la justesse de ce que Mauvignier dépeint, la manière dont les personnages apparaissent sous le dessin des mots, des phrases parfois à peine esquissées puis empêchées ou abandonnées. Ce qui n'arrivera pas à cette lecture, très prenante. Merci à Paroles pour la découverte !

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Une écriture hâtive, pressée, qui hésite, très orale, qui empêche toute mise à distance.
Même si on retrouve l'universalité du propos sur la guerre, quelle qu'elle soit, de ceux que l'on y envoie se faire massacrer et massacrer les autres, l'impossibilité de raconter alors que les souvenirs des atrocités vécues, commises ou subies hantent toute l'existence . On retrouve cela dans toute la littérature de guerre ( la meilleure analyse du refus d'écoute de l'entourage se trouvant, pour moi, dans le fabuleux Voyage au bout de la nuit de Céline), et on sent que Mauvignier a dû être très marqué par le vécu de son père. Et son suicide..

Une petite particularité pour cette guerre d'Algérie, dont on a longtemps très peu parlé , je me suis souvent demandé pourquoi, (à part bien sûr le fait que la France met toujours des siècles à affronter son passé), ceci:
"On avait renoncé à croire que l'Algérie, c'était la guerre, parce que la guerre se fait avec des gars en face alors que nous, et puis parce la guerre c'est fait pour être gagné alors que là, et puis parce que la guerre c'est toujours des salauds qui la font à des types bien et que les types bien là il n'y en avait pas, c'étaient des hommes, c'est tout..."
Et des hommes auxquels ils peuvent s'identifier, ils sont -encore- français et défendent leurs terres, que feraient-ils si l'on leur faisait la même chose?

"La même incompréhension du pourquoi , au début. Après, on venge les copains et voilà tout."

Mais ce qui m'a le plus intéressée dans ce roman , ce n'est pas tant la guerre d'Algérie que l'histoire familiale. Avec laquelle commence et se termine ce roman très bien construit. Et que l'on retrouve même dans l'épisode principal de la vie des deux cousins. Qui domine le tout finalement . C'est encore une querelle de famille qui a sauvé la vie des deux cousins en Algérie. Et a sans doute provoqué la mort des autres . Toujours la même d'ailleurs, la fameuse scène de la mort de la soeur.

C'est un livre que j'ai lu rapidement, portée par le rythme et le style et qui laisse beaucoup de questions en suspens, sur lesquelles il faut revenir pour comprendre, tout est dit, mais c'est très dense.
Ce n'est finalement que la violence de Bernard qui fait remonter les souvenirs . Et chercher à comprendre qui il est vraiment.
Mais..

"Peut-être que cela n'a aucune importance , tout ça, cette histoire, qu'on ne sait pas ce que c'est qu'une histoire tant qu'on a pas soulevé celles qui sont dessous et qui sont les seules à compter, comme les fantômes, nos fantômes qui s'accumulent et forment les pierres d'une drôle de maison, dans laquelle on s'enferme tout seul, chacun sa maison, et quelles fenêtres, combien de fenêtres? Et moi, à ce moment là, j'ai pensé qu'il faudrait bouger le moins possible tout le temps de sa vie pour ne pas se fabriquer du passé, comme on fait, tous les jours; et ce passé qui fabrique des pierres, et les pierres, des murs. Et nous on est là maintenant à se regarder vieillir et ne pas comprendre pourquoi Bernard il est là-bas dans cette baraque, avec ses chiens si vieux, et sa mémoire si vieille et sa haine si vieille aussi que tous les mots qu'on pourrait dire ne peuvent pas grand-chose."

C'est très noir, et très beau. Pas tout à fait désespéré, puisqu'il y a une lueur de lucidité , ou du moins de réflexion, dans cette famille.
Trop tard, bien sûr, mais c'est toujours trop tard. C'est d'ailleurs la dernière phrase du livre.
"Je voudrais savoir si l'on peut commencer à vivre quand on sait que c'est trop tard. "

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Lu à sa sortie en 2009, j'ai eu envie de relire ce roman après avoir vu le film de Lucas Belvaux.
Je ne suis pas une inconditionnelle de Laurent Mauvignier et pourtant j'ai apprécié cette histoire.

L'auteur a su lever avec sensibilité le voile qu'on a déposé sur la guerre d'Algérie. Son héros, c'est Bernard, dit Feu-de-Bois, soixante ans et l'amertume, la rancoeur comme refrain de sa vie. Il boit pour oublier, il se néglige, est asocial. Seule Solange sa soeur semble le comprendre. Pourtant, lorsqu'elle invite famille et amis à la fête qui célèbre son départ à la retraite, Bernard va « déconner » une fois de plus et bousiller la fête ;
Pourtant, Bernard a eu une vie normale avec un travail, une épouse et deux enfants. A présent, il rumine son passé dans la solitude.
Peu à peu va s'entrouvrir cette porte qui nous mène à l'Algérie de 1960, et cette guerre sale qu'on ne veut pas nommer et oublier. Les traumatismes de Bernard, les morts laissés là-bas le hantent au point qu'il exhume des photos d'enfants algériens plutôt que ses propres gosses. Que s'est-il donc passé en 1960 ?
L'auteur sait à merveille explorer les traumatismes du passé, faire resurgir ces souvenirs qu'on voudrait laisser enfouis au fond de sa mémoire. Il ne juge pas, non, simplement il raconte et dénonce la barbarie d'une guerre sans nom, les non-dits et l'oubli collectif d'une société qui refuse la vérité.
Beaucoup de retenue et d'émotion dans ce roman le style est exigeant pour un sujet qui ne l'est pas moins.
Un roman bouleversant.

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Appelés durant la guerre d'Algérie, deux cousins d'une petite ville de l'Est de la France, reviendront brisés.
Quarante années plus tard, au cours d'une fête d'anniversaire, Bernard, le paria va raconter ce qu'il n'a jamais pu dire.

Histoire familiale, histoire de France, loin du roman national qui a longtemps nommé pudiquement “évènement” une guerre terrible, “Des hommes” nous plonge dans la France figée de la deuxième moitié du XXème siècle.
Raconter une guerre et ses blessures à hauteur d'hommes, c'était le pari de Laurent Mauvinier dont le père, un ancien d'Algérie s'est suicidé.
Un livre dont la relecture vient à point nommé après la remise du rapport sur la guerre d'Algérie à Emmanuel Macron par Benjamin Stora.
Il faut rappeler au moment où sort son adaptation pas trés réussie sur grand écran par Lucas Belvaux à quel le livre de Mauvinier est vraiment bon, très littéraire mais aussi très documenté historiquement...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Alors, qu'il a été écrit des km de livres et de films sur les guerres de 14-18 et de 39-45, Il est intéressant de constater que l'omerta collective qui frappait la mémoire d'une guerre déguisée sous le nom d' »évènement », semble enfin se dissiper.
Peut-être parce que l'Algérie, « bon, ben c'est pas Verdun », sans doute parce que l'Ennemi n'y était pas clairement identifié, certainement parce que le terme héroïque était dévolu aux protagonistes de la Grande Guerre ou de la Résistance, les combattants d'Algérie se sont retranché derrière le silence.
Laurent Mauvignier enfreint enfin le tabou pour nous livrer ce livre magnifique et bouleversant, une histoire d'hommes broyés par l'Histoire, des hommes qui ont tué, violé et torturé ou au contraire, ont assisté impuissants à l'horreur. On les voit se débattre, essayer de survivre à l'abjection et au crime et l'auteur pose la question : que reste-t-il de l'homme, de l'humanité dans cette Algérie en guerre ?
Mauvignier pose la question du Mal, comme le fait Jérome Ferrari dans « Où j'ai laissé mon âme » : et il semble que ce n'est pas le Bien qui l'a emporté… Quant au silence qui a tenté d'étouffer les témoignages, il est assourdissant.
« Des Hommes », n'est pas seulement un roman sur la guerre d'Algérie, c'est un livre où parlent tous ceux qui ne trouveront jamais la paix. C'est un livre sur la guerre qui continue après la guerre, un livre sur le traumatisme, semblable à celui dont ont souffert, à en devenir fous, les rescapés du Chemin des Dames ou les vétérans du Vietnam.
Un livre bouleversant et nécessaire servi par une plume âpre et douloureuse !
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Dans un petit bourg de campagne, il y a Bernard, dit Feu-de-bois, alcoolique, qui vit pratiquement comme un clochard.
Il y a Solange, sa soeur.
Il y a Rabut, son cousin avec qui il a fait l'Algérie, mais ils ne se parlent pratiquement plus.
Et puis d''autres encore.
Le jour de l'anniversaire de Solange, Bernard pète un plomb et agresse la famille de Saïd Chefraoui.
Les phrases se bousculent, s'enchaînent, s'entraînent, nous portant dans une lecture fiévreuse difficile à interrompre.
On veut comprendre ce qui se passe entre tous ces gens.
C'est alors que Rabut se remémore tout ce qui s'est passé en Algérie, il y a quarante ans.
« Des hommes », ce sont tous ces hommes jeunes qu'on a envoyé à la guerre, face à d'autres hommes, des hommes jeunes eux aussi.
Et ces hommes, d'un côté comme de l'autre, ils sont devenus vieux, et depuis tout ce temps, ils vivent avec la guerre en eux sans pouvoir en parler à personne.
Enfant, à chaque repas, j'entendais mon grand-père nous parler de la guerre (il parlait, lui), et je trouvais ça pénible, sans comprendre à l'époque le traumatisme qu'ils endurent, ces hommes qu'on envoie à la guerre.
J'ai lu plusieurs livres de Laurent Mauvignier, les ai tous appréciés, mais celui-là sort particulièrement du lot.
Il a parfaitement réussi à saisir le ressenti ‘des hommes » qui sont passés par là.
C'est vraiment un livre fort et poignant.
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« Un passé qui ne passe pas »

Une fête de famille fait ressurgir le passé douloureux de trois hommes appelés en Algérie pour y combattre l'insurgé, Bernard dit Feu-de-bois, Rabut et Février.

Des hommes est conçu sur le modèle d'une tragédie. Laurent Mauvignier s'intéresse à des individus réunis par l'horreur de l'Histoire. Il s'agit, de montrer que le passé est une forme de présent, que la ligne de partage entre ces deux temporalités est loin d'être évidente, que la première parasite incessamment la seconde. L'auteur ausculte les plaies indélébiles laissées par la guerre sur ses personnages, les ravages à l'oeuvre quarante ans après et qui se traduisent par la haine de soi et des autres.

Si le conflit algérien est au coeur Des hommes, il est ici aussi question de regrets, de culpabilité, de rachat, d'amour. S'il fallait réduire cette tragédie en quatre actes (Après-midi, Soir, Nuit, Matin) à un seul terme, ce serait le "silence". Les personnages de Mauvignier, ni bons ni mauvais, sont des taiseux ; on dissimule les vérités, petites ou grandes.

Rarement, ces dernières années, un écrivain français - n'ayant, de surcroît, pas vécu les événements - aura su si bien raconter toutes les angoisses de l'homme en armes, et l'implacable machine à détruire les êtres, bien après le conflit. Laurent Mauvignier réussit à retranscrire des faits, à raconter le passé de ces hommes, tout en restant neutre et juste. La morale de ce roman peut se résumer par cette phrase : "La guerre c'est toujours des salauds qui la font à des types bien ; là il n'y en avait pas, c'était des hommes, c'est tout."

Sur un sujet sensible, Des hommes est un roman profondément tragique, profondément humain, un roman remarquable, pour ce qu'il dit et pour la manière dont il le dit.. D'une plume délicate mais affirmée, l''auteur extériorise aussi son principal questionnement : est-ce cette horreur insurmontable qui a poussé son propre père à se suicider ?
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Il a suffit d'un incident lors d'un anniversaire pour qu'un homme se souvienne. Non pas qu'il ait jamais oublié, plutôt qu'il ait fait "comme si" c'était possible. Mais il a fallut ce grain de sable dans le rouage de l'oubli pour que l'Algérie se rappelle à lui...Sur un rythme saccadé,oppressant,Laurent Mauvignier fait naître chez le lecteur un mal être de plus en plus envahissant. Si je ne me suis pas forcemment identifiée aux personnages, je me suis imprégnée de leur souffrance.J'ai souvent eu besoin de revenir à la page précédente "qu'est-ce qui m'a échappé?" "qu'est-ce que je n'ai pas compris?"; puis finalement le constat qu'il n'y a pas grand chose à comprendre, qu'on ne peut pas comprendre...La confusion est distillée avec préméditation! Une façon de faire partager au lecteur le cheminement de ces hommes, Bernard, son cousin et tous les autres appellés en Algérie en 1960. Il y a laquestion du sens de la présence des français là bas, puis plus subtilement la remise en question de ce qui serait juste de combattre, puis l'abandon de la réflexion pour ne plus être habité que de la violence, de la peur....Pour ajouter à ce mal-être L.Mauvignier mèle l'histoire familiale de Bernard à celle de l'Algérie: d'où lui vient cette violence? en est-il l'acteur ou la victime? l'Algérie en est-elle la cause ou la conséquence? Des Hommes est un roman qui ne peut pas laissé indifférent et dont l'écriture est parfaitement maitrisée pour construire la géne et le malaise chez le lecteur...Un livre qui fait réfléchir mais qui plombe le moral!
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Ce livre de Laurent Mauvignier vous happe , vous bringuebale, vous déchire et vous laisse abasourdi un long moment.
son écriture à le débit d'un fleuve en période de crue.
il y a donc de tout , de l'écriture mais aussi beaucoup d'écriture orale, des mots ou des bouts de phrases répétés à l'envie.
Cette écriture pour nous dire l'indicible sur la guerre , sur les choses vues , sur les actes non dits ,sur la grandeur et la faiblesse des hommes.
La guerre est celle d'Algérie mais pourrait être toute autre guerre.
C'est le récit quarante ans après d'une jeunesse et d'une vie d'homme à jamais chamboulé
C'est le récit d'un combat collectif et comme le dit Jérome Garcin en 4ème de couverture c'est un long lamento funèbre et sombre.
Il n' y a ni gagnants ni perdants , il n'y a que des hommes et des femmes qui ont été maltraité par la folie des hommes.
Peut on commencer à vivre quand on sait que c'est trop tard.
l'épitaphe de Laurent Mauvignier signe majestueusement son livre.
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