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EAN : 9782377221394
260 pages
Jigal (25/09/2021)
3.85/5   20 notes
Résumé :
Juin 2020. En plein centre d’Athènes, le corps d’un homme d’affaires chinois est retrouvé écrasé au pied d’un hôtel en construction. Le commissaire Stavros Nikopolidis est chargé d’enquêter sur le meurtre de ce monsieur Lee, un des principaux investisseurs chinois en Grèce. Ses pérégrinations, très loin d’une simple enquête de routine, vont le conduire rapidement vers la séduisante Yi Ho, vice présidente de la société de monsieur Lee, qui semble se mouvoir avec beau... >Voir plus
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Le commissaire Stavros Nikopolidis boit tranquillement un coup dans le bar où il a ses habitudes, tenu par Matoula, situé face au commissariat pendant le premier « sons et lumières » post confinement COVID-19. Et c'est pendant ce moment qu'un corps va dégringoler du haut d'un immeuble en construction. Un corps c'est une chose, mais le corps d'un homme d'affaire chinois en est une autre…

Livanos le chef de la police veut que son équipe enquête en toute discrétion et surtout sans froisser la Chine avec qui elle entretient des relations diplomatiques d'importance, la Chine étant un investisseur très important en Grèce et notamment au Pirée, le port d'Athènes.
Mais peu importe la manière, Stavros commissaire en chef accompagnée de Dora son quasi bras droit et le reste de leur équipe ne veulent qu'une chose : boucler l'affaire quitte à froisser cette fois-ci le chef Livanos.

Sophia Mavroudis nous relate une petite partie de l'histoire géopolitique actuelle qui se déroule en Grèce. La crise grecque perdure et profite à certaines puissances dont la Chine qui investit en masse, notamment dans l'immobilier et autres secteurs stratégiques pour faire de son ambitieux projet de « nouvelle route de la soie » une réussite. Maitrisant très bien son sujet, elle-même ancienne haute fonctionnaire, elle dépeind dans son roman une triste réalité pour le peuple grec.

Côté enquête c'est complexe, nous sommes dans la criminalité des cols blancs où petites magouilles et compagnies sont légion. Pas évident de tout comprendre pour un néophyte malgré les efforts de vulgarisation.

Côté écriture, l'auteure nous régale avec des personnages attachants et des dialogues très grinçants. Pour moi ses personnages sauvent le roman d'une enquête trop complexe.
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Stavros sur la route de la soie
de Sophia Mavroudis

Chronique de Bruno Delaroque

Ce troisième roman de Sophia Mavroudis commence dans une Athènes libérée après quatre mois de confinement. le commissaire Stavros, son héros fétiche, est attablé à la terrasse de l'hôtel Hérodion en train de savourer cette liberté retrouvée. Il profite de la vue imprenable sur la ville et l'Acropole en savourant verres de blanc et pistaches.

En trois chapitres l'auteur nous offre la chaleur tardive d'une Grèce, une fois de plus martyrisée ; cette fois ci non pas par la finance européenne, mais par un virus sournois. Athènes fantomatique et calme pendant quatre mois revit enfin, retrouve sa ferveur, son sens de la fête et de la famille...et un cadavre, tombé du haut d'un immeuble en construction face à la terrasse où se trouvait Stavros en train de s'enivrer.

La situation se complique lorsqu'il s'avère que le mort est un promoteur immobilier chinois, vil et sans état d'âme, rachetant à tour de bras terrains et vieux immeubles, pour y construire plus ou moins légalement des bâtiments défigurant la cité.

En une bonne soixante de page, Sophia Mavroudis nous brosse un portrait de son pays après les crises et le confinement. Regard posé et juste, à travers les réflexions d'un Stavros ou des membres de son équipe. Il y a du fond dans cette histoire et on devine que cette fois-ci, notre romancière va nous livrer quelque chose d'assez époustouflant.

C'est à une enquête trouble et difficile que Stavros et son équipe, Dora, Zervenis, Glyka et Eugène, vont avoir droit. Interroger la société chinoise de Monsieur Lee (notre macchabée), au profil bien opaque, va se révéler être un affrontement de culture et de civilisation. Et qui est donc cette beauté fatale répondant au nom de Yi Ho que l'on retrouve pratiquement partout ?

La Grèce a perdu de sa splendeur et a été vendue aux financiers chinois qui voient là une énorme porte d'entrée pour pénétrer en Europe. Entre logique économique de survie pour la Grèce et vendre son âme au diable, le choix s'est fait insidieusement. Après l'étouffement légal par la puissance financière bruxelloise vient l'étranglement sombre et progressif amené par l'argent chinois ; séduction dolosive et invasive de la pire espèce. Malheureusement le constat est sans appel et la Grèce est toujours le dindon de la farce.

Bruxelles + Covid + Chine = équation turbulente et meurtrière pour nos amis grecs ! En posant les pieds en Crète au mois de juin, j'ai pu vérifier par moi-même les dégâts occasionnés par les deux premiers. Des hôtels flambant neufs sur le front de mer de Chersonissos (construit peut-être grâce à des capitaux chinois), qui ne verront jamais le moindre client et sont fermés avant d'avoir ouverts.

Lorsque vous lisez un roman de Sophia Mavroudis, vous savez que vous embarquez pour un pays culturellement et historiquement riche. Si les touristes y vont pour le soleil et l'hospitalité des Grecs qui n'est pas un vain mot, vous verrez que l'auteur nous propose une radiographie de son pays, entre hédonisme et réalité crue, un pays sclérosé par la dette et rongé de mille maux.

Athènes, le Pirée, son port et ses quartiers, phare d'une civilisation naguère brillante sont la cible d'enjeux monstrueux. Bascule et gangrène, horreur et destruction, l'envahisseur chinois est peut-être le pire que la Grèce n'ait jamais eu à affronter. La Covid et les invasions anciennes font pâle figure à coté !

Dans la plus pure tradition de la Guerre Froide, la Chine a remplacé la Russie et elle est d'autant plus dangereuse qu'elle est larvée et pernicieuse, discrète et invisible en surface car elle englobe tous les secteurs et toutes les activités.

La Grèce est à vendre à la découpe où aux enchères et elle se fait piller ! Beaucoup sont prêts à tout pour avoir leur part du gâteau et la pieuvre chinoise, tapie dans l'ombre oeuvre depuis longtemps en manipulant, corrompant, mettant en place ses pièces maîtresse là où il le faut. Elle excelle comme à la plus belle époque soviétique.

D'une simple enquête pour meurtre, on passe à une vision globale effarante d'une Grèce aux abois dont on ne parle pas du tout ici en France ou ailleurs. C'est assez sidérant et Sophia Mavroudis nous éclaire avec ce roman coup de poing.

Son style s'est musclé en allant à l'essentiel, cela donne un propos beaucoup plus incisif et percutant. Les personnages sont parfaitement en place maintenant, mélanges de traditions et de résistance, de bonté et de finesse.

Ce troisième opus des aventures de Stavros est remarquable et je lui décerne un gros coup de coeur whoozonien. J'ai déjà envie de retourner en Grèce avec le prochain ouvrage de Sophia Mavroudis, de déguster un ouzo, du poulpe grillé, et de faire une pause à l'ombre d'une terrasse en dégustant un café….grec bien sûr.


Sophia Mavroudis sur WHOOZONE.COM
(Chroniques de Bruno Delaroque)

Stavros

Stavros contre Goliath

Stavros sur la route de la soie


Lien : https://www.whoozone.com
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Troisième tome des enquêtes de Stavros Nikopolidis après Stavros et Stavros contre Goliath. Si j'ai pu émettre des réserves sur le premier, je trouvais que le flic mettait un peu de temps à s'installer, il est devenu dans les deux romans suivants l'un des flics récurrents les plus intéressants et l'un de ceux que j'ai hâte de retrouver. D'abord parce que Sophia Mavroudis a bâti autour de lui une équipe soudée et originale: un hacker reconverti (Eugene), un piréote taiseux (Servedis) qui fume clope sur clope, un facho (Glykas) -qui se calme un peu- et une flique surentraînée qui veille jalousement sur son chef (Dora) sans oublier un grand chef (Livanos) frileux dès qu'on touche aux puissants mais qui sait suivre et soutenir ses enquêteurs.

Ensuite, parce que ses romans et celui-ci sans doute plus que les autres, sont ancrés dans la dure réalité de la Grèce qui, ruinée, a dû céder aux injonctions des Européens : "Nous sommes devenus le pays de la dette, défini par la dette, comme du bétail marqué au fer rouge ! Nous avons vendu nos entreprises en faillite et nos maisons pour une bouchée de pain aux rapaces qui les ont revendues dix fois le prix ou en font des Airbnb.Nous fuyons le centre-ville où les loyers sont inabordables. Les Chinois profitent de notre vulnérabilité. Nous ne sommes rien pour eux, qu'un pion dans leur stratégie, la tête de pont de leurs profits. [...] La Grèce est au coeur du projet chinois d'une nouvelle route de la soie qui relie l'Asie à l'Europe par voies terrestres, ferroviaires et maritimes. Nous sommes le premier pays européen en Méditerranée après le canal de Suez et la porte d'entrée de Pékin en Europe." (p.53/54/55)

C'est passionnant, davantage qu'un essai géopolitique sur la question des relations entre la Grèce et la Chine, parce qu'incarné par des héros qu'on connaît et forcément romancé puisque toute ressemblance est fortuite. La charge est violente parfois, la diatribe désabusée et les Grecs seuls face à leurs difficultés et face à ceux qui cherchent le profit sans se soucier du malheur qu'ils ne font qu'augmenter.

Cette enquête n'est pas banale, Stavros va devoir beaucoup en demander à Eugene le geek, car tout se passera par écrans interposés, sans que le rythme du livre n'en pâtisse, au contraire. Elle réserve rebondissements, fausses pistes et surprises jusqu'au bout et se love formidablement dans le contexte social et géopolitique. du grand noir, de ceux que j'aime particulièrement, qui, à l'instar d'un Henning Mankell -pour ne citer que lui parce que c'est l'un de mes préférés-, parlent de la société et de ses évolutions pas toujours souhaitables, de ses dérives.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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C'est un roman policier qui se déroule à Athènes en Juin 2020, juste au moment du déconfinement. Quelle meilleure manière de retrouver la liberté que de boire un verre au coucher du soleil sur l'Acropole?

Les polars explorent les ressorts cachés d'une ville, spéculation immobilière, corruption, magouilles politiques ou autres....ils nous conduisent dans les coulisses inaccessibles aux touristes.

Stavros ne suivra pas les caravanes en Asie Centrale. La Route de la Soie passe par le Pirée dont le port est le hub du commerce maritime entre l'Asie et l'Europe. Occasion de développer au cours du roman toute une analyse géopolitique et économique fort intéressante. Trop heureux de se sortir de la Crise économique qui les asphyxiait, les Grecs ont accueilli les Chinois sans mesurer l'emprise de la Chine sur la marine grecque mais aussi sur l'immobilier et la construction, aussi sur les conditions de travail sur le port, la négation des droits syndicaux. 

Un homme d'affaires chinois est assassiné sous les yeux de Stavros. Ce dernier découvrira aussi le meurtre d'un journaliste trop curieux. L'essentiel de l'enquête sera effectuée par Eugenes, le hackeur de service, capable de cracker n'importe quel mot de passe et de s'introduire dans les comptes de n'importe quelle banque... Stavros et ses collègues passent un non moment au bar de Matoula, histoire de donner un parfum grec à cette affaire : occasion de rappeler toutes les variantes de cafés qu'on peut commander à Athènes, un peu de folklore ne nuit pas! 

Si l'aspect économique est passionnant, l'aspect humain manque de chaleur. Les policiers sont à peine esquissés. Les Chinois se ressemblent tous à part la super-espionne, superwoman. Beaucoup de clichés. C'est donc une lecture agréable, fluide que j'ai dévorée en une journée.  Je reprendrai volontiers un autre opus des aventures de Stavros à l'occasion.  Toutefois, n'est pas Markaris qui veut, et Charitos et sa famille n'ont pas à redouter la concurrence. 

 



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C'est toujours un plaisir de retrouver un personnage comme le commissaire Stavros Nikopolidis. Fort en caractère, intègre, juste et amoureux de son pays. L'enquête que devra mener le commissaire et intimement reliée à l'investissement économique chinois en Grèce. Quand on retrouve le corps de monsieur Lee, investisseur immobilier chinois au pied d'un hôtel encore en construction, on sait déjà que l'enquête va nous mener dans les hautes sphères politiques et financières d'un pays qui peine à se relever de la crise. Ce que j'aime dans les romans policiers de Sophia Mavroudis c'est son regard sans concession sur un pays qu'elle connaît bien. On profite ainsi de tout ce qui fait la Grèce et les grecs. le passé antique y tient une place de choix avec de nombreuses références aux poètes et philosophes grecs. Mais aussi on apprend à connaître les « petites gens » comme Matoula la patronne du café où Stavros aime venir quotidiennement où encore comme sa voisine qui a du mal à s'en sortir financièrement. On comprend mieux ce que peut être que de vivre dans un pays où tout est à vendre jamais au bénéfice de la population. L'auteur choisit toujours des thèmes importants qui gangrènent la société grecque, comme le vol du patrimoine archéologique dans « Stavros », l'immigration dans « Stavros contre Goliath » ou les investissements chinois dans ce troisième opus. On retrouve aussi ses collaborateurs sans qui l'enquête n'avancerait pas aussi vite : Dora, l'ancienne des forces spéciales, Eugène le hacker et Nikos le petit Albanais et bien entendu son étrange et détestable supérieur, l'inspecteur Livanos. Un polar aux couleurs helléniques qui nous transporte aux portes de l'Orient mais encore en Europe faisant apparaître la problématique du « péril jaune » plus présente que jamais. Un savoureux moment de lecture.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Comme disent nos amis arméniens, si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes, rappelle Dora.
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Non, la crise n’est pas terminée parce que certains, là-haut, l’ont décrété. Sournoise comme un cancer, elle a gangrené le tissu social et l’économie. Et les Grecs pataugent toujours dans ce quotidien appelé à durer.
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Le Grec est comme le taureau dans une corrida, immanquablement attiré par ce qui doit normalement l'éloigner. Chaque événement permet de satisfaire son insatiable curiosité et sa furieuse envie de débattre des choses de ce monde. Plus prosaïquement, cela s'appelle du commérage.
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Le Grec est comme le taureau dans une corrida, immanquablement attiré par ce qui doit normalement l’éloigner. Chaque événement permet de satisfaire son insatiable curiosité et sa furieuse envie de débattre des choses de ce monde. Plus prosaïquement, cela s’appelle le commérage. Aucun autre peuple au monde ne nous arrive à la cheville, pense Stavros.
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Il s’était réfugié dans les livres comme la vigne contre son tuteur ou le lierre au grillage. Il avait sombré dans les histoires, bu les mots des autres jusqu’à plus soif. Il avait volé leur lumière, leurs aventures, leurs espoirs, leurs couchers de soleil. Les mots avaient pansé le manque.
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JIGAL POLAR LES NOUVEAUTÉS Pierre Pouchairet, Nicolas Zeimet, Cédric Cham, Sophia Mavroudis.
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