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Critique de Krout


Krout
22 février 2018
Cross-over et hybrides sont des tendances actuelles. Ce n'est pas nécessairement mieux, ni d'office moins bien. Esthétiquement questionnable, techniquement forcément complexe. Au sortir de l'exigeante lecture de de morte entre polar et métaphysique, je me voyais tout heureux de me plonger dans la facilité d'un thriller qui m'aiderait à faire le vide plus efficacement encore que la doctrine de Bouddha. Aussi je me trouvai fort aise de n'avoir qu'à tendre la main pour attraper le cadeau de mon frère ainé : le dernier Maxime Chattam. D'autant qu'hormis les nombreux résumés élogieux sur bien de ses livres croisés à maintes reprises sur le site je n'avais aucune idée de comment il pouvait écrire. Aucune.

Des thrillers j'en lis (très) peu. Leurs adaptations au cinéma passent souvent à la télé et j'y trouve mon compte pour un moment palpitant à souhait. Je dois être aussi sensibles aux effets sonores et à la bande son, peut-être davantage qu'aux images. Mais ici c'est un livre. Un hybride.

Je passerai sur la première partie qui ouvre le bouquin, encore un psychopathe tueur en série : un grand classique qui à mon avis ravira les adeptes du genre, ça déroule, découpage et construction impeccable. Pas de violence gratuite, je veux dire par là sans intérêt pour l'histoire, car qui dit tueur en série... Allez même que ... aïe ... pas de spoiler. Suspense.

Mais il y a une deuxième partie où toute l'équipe va butter (sur) une troupe de djihadistes, voilà le deuxième moteur de l'intrigue. Hélas pour passer de l'une à l'autre Aïe, Aïe, Aïe. Un des extrémistes a dû mal rouler son tapis et Chattam se prendre les pieds dedans. Oui, oui c'est surement le psychopathe qui ne fonctionne absolument pas comme un autre car il vient de se faire laver le cerveau par un salafiste et d'accepter un rôle de sous-fifre : exécuteur pour un Iman. Allah est grand, je sais ! Mais quand même. J'y crois pas. du tout.

Sinon c'est pourtant la deuxième partie que j'ai trouvée la plus intéressante. Où j'ai appris la très ingénieuse pratique de l'hawala permettant des transactions commerciales lointaines en évitant d'y accoler directement un flux financier. p.336-337  Celle qui donne le plus à réfléchir. "Nos terroristes se voient comme ces rebelles (dans Star Wars) : l'Empire c'est la civilisation occidentale qui perverti l'homme et cherche à le soumettre, avec son système basé sur l'exploitation des vices [...]  de leur point de vue, ce sont eux les gentils, ils sont illuminés par la vérité, et nous sommes les oppresseurs. Ils sont les résistants face à l'impérialisme de nos valeurs qu'ils ne partagent pas ou plus." p.366-367
Ce constat : "Cette ressemblance dans l'excès me fait flipper, dans les deux cas la frustration et la peur prennent le pas sur la raison [...] ce monde est en train de perdre tous ses repères. Il se casse la gueule parce qu'il a peur." p.405
Au fond, pas si mal.

Dommage je n'ai pas trop adhéré à la fin qui, malgré la délicatesse d'un sujet très sensible, aurait pu être à la fois plus simple et plus intrigante.  Pas mal. En attendant le film ...
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