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Henri Robillot (Traducteur)
EAN : 9782264032379
198 pages
10-18 (21/11/2002)
3.63/5   19 notes
Résumé :
Bunny Morison a huit ans. Fragile, hypersensible, doué d'une imagination toujours en éveil, il voue à sa mère, Élisabeth, une passion sans limites. II ne respire, ne vit que par elle. D'ailleurs Élisabeth fait régner à la maison un climat aussi proche que possible du bonheur, même si les rapports entre Bunny et son frère aîné, Robert, sont parfois difficiles. Nous sommes en novembre 1918, à la veille de l'Armistice, l'épidémie de grippe espagnole venue d'Europe sévi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Logan, Illinois.

Dans la famille Morison, issue de la classe moyenne, en ces premiers jours de Novembre 1918, la vie s'écrit entre douleur et espoir, entre les difficultés dues au conflit, les inquiétudes et l'attente d'une future naissance.

Deux narrateurs construisent ce récit.

Tous d'abord, Bunny le plus jeune des deux garçons, huit ans, un rêveur, un enfant qui vit submergé par son imagination. En tout moment, en toute situation, difficile de toujours bien saisir où la réalité laisse place à l'onirisme, où l'imagination se fait première, où ce sont les yeux qui voient ou les pensées qui s'éparpillent.
C'est un enfant doux, candide, fragile qui n'a de réelle affection que de sa mère, laquelle l'aide à trouver sa place face à un père sévère et rigide et un frère jaloux et exigeant.

Ensuite, il y a Robert l'aîné, enfant amputé à la suite d'un accident, féroce, égoïste, violent, impatient qui accapare l'attention. de caractère difficile, comment accepter un tel handicap ?, il mène la vie dure à son frère et à ses parents, imposant, décidant...

Le père semble absent, loin de ses enfants, loin de cette maison où il manquerait si peu pour y vivre pleinement. La mère est l'ancrage, celle qui arrime toute la petite famille, celle qui est aimée de tous, celle qui ne dit rien laisse passer les orages et se crier les exigences.

La grippe espagnole balaye le continent semant panique et mort. Un à un, tous les membres de la famille devront s'y mesurer... C'est la tempête qui va faire chanceler ce foyer.


C'est bien davantage le style de la narration plus que le récit lui-même qui agrippe le lecteur dans ce roman. Tout y est exprimé sans emphase, simplement, sans fioritures. Un texte épuré comme le décor presque unitaire du récit. Pas de grandes envolées des sentiments, pas de réactions à l'armistice qui est signé. Un certain détachement des faits, un éloignement des situations. Dans l'écriture, une pudeur de chaque mot ce qui n'empêche pas, cependant, le lecteur de vibrer à la solitude de Bunny ou de réagir à l'impétuosité exigeante De Robert, de trembler des ravages de la maladie.
Si Bunny exprime peut-être un peu plus ses craintes et ses peines, la violence verbale De Robert se heurte à l'immobilité des adultes.

Un équilibre si précaire que lorsque le pire arrive, tout est irrémédiablement détruit ne laissant que désespoir et incompréhension.


J'ai découvert William Maxwell en lisant Maeve Brennan - il préfaçait un de ses livres. Ce roman, aux notes autobiographiques, très épuré dans son style n'en demeure pas moins un texte ciselé, d'une grande délicatesse, touchant encore davantage par la simplicité de ses mots. Difficile de ne pas avancer dans le récit en éprouvant les sentiments des personnages, même tus, même devinés davantage qu'exprimés, difficile de ne pas être touché par tant d'humanité.
Un écrivain laissé à trop de discrétion.
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Novembre 1918. La guerre en Europe touche à sa fin mais les réjouissances sont de courtes durées : une épidémie de grippe se propage à grande vitesse en Amérique. Chez les Morison, Elizabeth veille sur les siens comme une louve. Alors quand son cadet, Bunny, jeune garçon sensible et rêveur, tombe malade, l'inquiétude s'empare du foyer...

En pleine période de confinement, ce roman autobiographique sur l'épidémie de grippe espagnole qui fit des milliers de victimes au début du siècle dernier, fait évidemment écho.
J'ai cependant trouvé le traitement assez intéressant puisqu'il s'agit de raconter l'intrusion violente de la maladie au coeur du paisible cercle familial du point de vue des deux enfants de la maison. (Une courte partie est laissé à la voix du père, en toute fin d'ouvrage, mais l'essentiel est vu par les yeux de Bunny, 8 ans et de son frère Robert, 13 ans.)
Ici le drame se joue à très petite échelle, dans l'atmosphère feutrée du huis clos domestique et pourtant il s'en dégage une forme d'universalité. La tragédie qui s'y joue nous rappelle qu'au delà des chiffres il y a des personnes, des familles endeuillées, des chagrins à surmonter.

Une plume simple et délicate, pour ce roman terriblement triste, mais teintée d'une belle humanité.
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They Came Like Swallows (titre en anglais) -- Lu en VO +++

William Maxwell est de ces auteurs qui a une élégance naturelle de l'écriture, un style fluide et simple ou chaque mot est à sa place et en appelle un autre tout aussi normalement. Dans ce beau roman d'enfance qui se situe aux environs de 1918, il fait appel à des souvenirs épars, parfois doux et chauds comme des cocons lorsqu'il parle de sa mère ou parfois très douloureux ; on sent poindre une grande tendresse et une certaine douleur de ce passé révolu dont l'auteur conserve encore les cicatrices.

Un roman simple et magnifique, largement autobiographique qui m'a fait découvrir un bel écrivain. Ce livre en appellera certainement d'autres.

Voici l'extrait du poème De W.B Yeats qui était en exergue et dont le début du premier vers forme le titre anglais :

They came like swallows and like swallows went,
And yet a woman's powerful character
Could keep a swallow to its first intent;
And half a dozen in formation there,
That seem to whirl upon a compass-point.
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Je commence cette chronique par avouer que je n'ai pas compris le lien entre le titre et le roman et puis je passe à autre chose parce que c'est bien là mon seul bémol !

Écrit en 1937 par un auteur américain qui semble aujourd'hui un peu oublié, Comme un vol d'hirondelles est un récit largement autobiographique très touchant. Prenant la voix de deux garçons de 8 et 13 ans pour narration, ce portrait d'une famille bourgeoise au sortir de la première guerre mondiale est fait tout en finesse. Il n'y a finalement pas meilleur moyen pour parler des catastrophes universelles que de prendre le prisme d'histoires individuelles et ici cela fonctionne parfaitement.

Les privations puis les souffrances inhérentes aux conséquences dramatiques pour la famille de la grippe espagnole sont évoquées sans aucune surenchère.
L'écriture sensible et délicate de William Maxwell transmet les émotions avec pudeur. Elles nous frôlent sans brutalité et laissent sur leur passage quelques frissons … comme le ferait un vol d'hirondelles.

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Novembre 1918. La grippe espagnole a étendu ses ravages aux U.S.A. Ce drame est décrit dans le microcosme de la famille Morison. La mère succombe, elle qui était le pilier et le coeur de la famille. Les points de vue alternent : celui de Banny, 8 ans, hypersensible, en adoration devant sa mère, celui de James, le père bouleversé par la mort de sa femme. Pas de sensiblerie mais une intense émotion se dégage de cette écriture pudique, allusive, digne.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Quand sa mère lisait, sa voix descendait en planant doucement sur lui. Elle tournoyait avec les flammes. Comme les flammes, elle était remplie d'ombres. Pendant qu'elle lisait, il levait parfois les yeux vers elle et constatait qu'elle avait bâillé, ou bien elle s'arrêtait et contemplait le feu dans la cheminée, l'air absent, si bien qu'il devait lui rappeler de reprendre sa lecture.
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Ils n'étaient d'ailleurs pas toujours d'accord. A propos du papier aux murs de la salle à manger, par exemple, Bunny le trouvait très joli tel qu'il était. En particulier la lisière représentant une série de collines avec le même château tous les cinquante centimètres. Et les mêmes trois chevaliers chevauchant vers les châteaux. Néanmoins, sa mère avait fait retapisser la pièce avec un papier uni qui ne lui offrait aucun champ de réflexion, et selon lui, aurait beaucoup mieux convenu à la cuisine où il ne jouait qu'un rôle négligeable.
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Bunny ne se réveilla pas tout de suite. Un bruit (de quoi, il n'en savait rien) heurta la surface de son sommeil et coula comme une pierre. Son rêve se dissipa, le laissant abandonné, conscient, sur son lit. Il se retourna, désorienté, et se retrouva face au plafond. Un tuyau avait éclaté l'hiver précédent et, maintenant, apparaissaient sous le plâtre les contours d'un lac jaunâtre. Tandis qu'il le contemplait, le lac se transforma en oiseau avec un plumet sur la tête et une queue en éventail.
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