J'ai relu la monographie "
Rousseau par lui-même". Quel auteur, plus que lui, mérite d'être "passé au scanner" de la critique ? personne. C'était un écorché vif, timide, rempli de contradictions, parfois dépassé par son succès, isolé et, vers la fin de sa vie, en butte à une hostilité presque générale. Il a très longuement regardé son nombril. Ou plutôt, il a écrit divers plaidoyers pro domo, notamment "Les Confessions". Pris de remords, il a rédigé de belles auto-critiques sur ses crimes réels ou supposés - cf. l'affaire du ruban volé -, sans reconnaître un vrai problème moral quand il a laissé placer ses enfants à l'assistance publique ! Mais ses autocritiques cachent un besoin virulent d'auto- justification. Par ailleurs, ses relations avec les femmes (les brunes, les blondes) montrent que - après sa relation fondatrice avec "Maman" - il est resté l'esclave du beau sexe.
Tout ceci est analysé finement - avec bien d'autres choses - dans ce petit volume très précieux pour ceux qui s'intéressent à Jean-Jacques. Ce livre appartient à l'excellente collection "Ecrivains de toujours" (Seuil).