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La Trilogie écossaise tome 1 sur 4

Jean-René Dastugue (Traducteur)
EAN : 9782812600616
374 pages
Editions du Rouergue (03/10/2009)
4.25/5   2696 notes
Résumé :

Marqué par la perte récente de son fils unique, l'inspecteur Fin Macleod, déjà chargé d'une enquête sur un assassinat commis à Edimburg, est envoyé sur Lewis, son île natale, où il n'est pas revenu depuis dix-huit ans.
Un cadavre exécuté selon le même modus operandi vient d'y être découvert. Cependant, dès l'autopsie effectuée par le médecin légiste, Fin ne croit plus à un lien entre les deux affaires.
Sur cette île tempétueuse du nord de l'Éco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (421) Voir plus Ajouter une critique
4,25

sur 2696 notes
Remarquable! A étiqueter « valeur sûre ». Un écrivain de cet acabit n'a rien à envier à la littérature blanche : le noir est souvent la couleur du talent.
Les paysages de l'Ecosse septentrionale sont d'une beauté lugubre, magnifiée par les descriptions sublimes de Peter May. Ils sont en harmonie avec l'humeur de Fin MacLeod, endeuillé par la perte récente de son fils unique âgé de huit ans .
Un meurtre a été commis, éliminant une ordure, un connard veule et bas de plafond, que personne ne pleurera. La mis en scène du crime est spectaculaire, et rappelle un autre meurtre récent à Edimbourg? Y a-il un lien entre les deux affaires? C'est ce que devra établir Fin, qui avait planché sur la première affaire. Pourquoi accepte -t-il cette mission que lui confie son supérieur, qui le contraint à venir sur les lieux de son enfance? Régler des comptes, avec lui-même ou avec les acteurs des drames de son enfance? Car l'on découvre peu à peu l'ampleur du désastre : rien n'aura été épargné à cet enfant rapidement orphelin. Les amis, les amours, les emmerdes….

Au coeur du récit, une formidable évocation d'une tradition très réglementée aujourd'hui, celle de la chasse aux gugas, les bébés fous de Bassan, recherchés pour leur chair unique « avec une saveur qui se situait plutôt entre le steak et le hareng fumé ». C'est aussi un rite de passage et un sanctuaire de secrets , de ceux qui soudent une communauté. Et l'on pressent que tout est parti de là, lorsque Fin s'y rendit, contre son gré, pour la première fois.

L'histoire se construit à petites touches, au gré des confidences et des révélations que suscitent le retour de l'enfant du pays après 18 ans. C'est un puzzle maudit dont les pièces ont été éparpillées par les non-dits et l'amnésie. La reconstitution de l'histoire ravive les plaies, et en crée de nouvelles, mais Fin le sait, l'apaisement est à ce prix. Malgré tout, les erreurs commises, par négligence, bêtise ou ignorance laissent des cicatrices indélébiles et des destins gâchés. Fin est un loser de l'amour, un aveugle des sentiments, un infirme du bonheur.


L'intrigue policière n'est pas l'essentiel du récit, et l'auteur n'insiste pas sur l'hémoglobine. La violence est latente, dans les mots, et prête à surgir au bout des poings pour peu que l'alcool ait imprégné et échauffé les esprits. Elle a aussi fait d'énormes dégâts bien avant, lorsque la cruauté est la norme pour se construire dans les cours de récré, ou sous le toit familial.

Très belle découverte. Et immense plaisir de savoir que ce tome est le premier d'une trilogie : le rendez-vous avec Fin MacLeod et cette superbe contrée écossaise laisse entrevoir de nombreuses heures de bonheur de lecture.


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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J'ai passé un très bon moment de lecture sur cette île des chasseurs d'oiseaux.
Ce roman policier est de ceux dont l'enquête passe presque au second plan tant elle s'efface devant un contexte riche et intense et ici le mot "nostalgie" va être magnifié comme rarement.
L'inspecteur Fin Macleod revient sur l'île de Lewis après 18 ans d'absence, il n'est pas tout à fait remis d'un drame personnel et va devoir remuer une foule de souvenirs et rencontrer de nombreux fantômes du passé dont certains qu'il aurait préféré oublier...
Dans l'exercice difficile des récits multiples à base de flash back, l'auteur fait preuve d'une maestria qui force le respect, le particularisme du tempérament des îliens et les états d'âme de toute une génération sont évoqués avec une précision quasi documentaire, Peter May nous instruisant souvent d'anecdotes historiques tout au long de ce roman.
En passant il est à noter que la chasse aux gugas décrite dans ce roman est authentique et se pratique encore aujourd'hui !
Les personnages sont d'une belle densité et parfaitement dessinés, le personnage principal se révélant être l'île de Lewis, mystérieuse et sauvage.
Et puis il y a aussi une enquête doublée d'une intrigue qui tient parfaitement la route, je comprends pour le coup le plébiscite et la note en rapport des lecteurs, pour ma part je prends rendez-vous pour la suite de la trilogie.
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Bienvenue sur l'île de Lewis, l'île la plus au nord de l'archipel écossais des Hébrides extérieures. Prenez une carte, posez votre doigt dessus et fermez les yeux…sentez tout d'abord l'odeur si caractéristique de la tourbe brûlée, celle des moutons qui broutent jusque sur les routes, sentez la force du vent qui dessèche la bruyère et couche les herbes hautes le long des fossés. Voyez ces maisons le long des routes principales « semblables à des perles carrées sur un fil ». Une île d'arc-en-ciel sur laquelle le temps change sans arrêt, l'ombre et la lumière jouant à saute-mouton, la pluie, le ciel bleu, les orages, le soleil ne cessant de se chevaucher.
Et voyez les églises, si nombreuses, signes de l'importance de la religion sur l'île.

« Les églises protestantes fondamentalistes avaient dominé la vie sur l'île pendant des siècles. On racontait qu'un patron de pub ou de restaurant qui osait défier l'Église se retrouvait rapidement en faillite. Suspension des prêts à la banque, retrait des licences. Vu de l'extérieur, l'emprise de l'Église avait un parfum moyenâgeux. Ce n'était, de toute façon, pas très éloigné de la vérité. Sur l'île, certaines sectes condamnaient toute forme d'amusement comme un péché et considéraient la moindre tentative visant à contester leur autorité comme l'oeuvre du diable ».

C'est beau n'est-ce pas ? Certes une beauté quelque peu sombre et lugubre mais que ces jeux de lumière et ces horizons sans fin sont vivifiants et chargés d'une ambiance singulière ! Est-ce cette île rocher qui apparait sur la couverture du livre ? Non, là il s'agit de l'An Sgeir, à une centaine de kilomètres de Lewis, faisant à peine un kilomètre et demi de long, sans terre, sans herbe, sans plage, sans endroit plat. Un rocher surgissant de la mer…et couvert de fiente d'oiseaux. Une île aux oiseaux, où cohabitent fous de Bassan guillemots, mouettes, fulmars boréaux et cormorans, tout en caquetage, en cris. Une île dont l'odeur acide vous assaille tant le guéno recouvre littéralement ce rocher, blanc de plumes et de fiente. Un lieu complètement inhospitalier qui est l'endroit d'une tradition annuelle ancestrale pour les hommes de Lewis, un rituel de passage à l'âge adulte, un rite barbare : Aller tuer deux mille oisillons, des gugas, les petits des fous du Bassan, un met apprécié sur l'île de Lewis. Une chasse aventurière de quinze jours, quelque peu pathétique, mais à laquelle les habitants sont fermement attachés.

« - Ce n'est pas la tradition. Ça peut être une des raisons, en effet. Mais, mon garçon, je vais te dire pourquoi moi je le fais. Parce que personne d'autre ne le fait, nulle part dans le monde. Nous sommes les seuls. - Ce qui, je suppose, « nous » rendait, d'une certaine manière, spéciaux. Uniques. Je regardai le tas d'oiseaux morts sur le rocher et me demandai s'il n'y avait pas une meilleure manière d'être spécial ».

Voyez comme l'arrivée en bateau sur l'île est magnifique, la plume de Peter May est incontestablement brillante pour décrire ces paysages :

«- le voilà ! - cria quelqu'un. Je tentai de percer la brume du regard pour enfin voir cet endroit de légende. Et il était là. Des falaises de cent mètres à pic, zébrées de blanc, qui surgissaient tout droit de l'océan, face à nous. Presque au même instant, alors que la brume se levait, des rayons de soleil passèrent à travers les nuages et le rocher devint une image faite de lumière et d'ombre, aux contrastes saisissants. Au sommet, je vis tournoyer quelque chose qui ressemblait à de la neige, avant de me rendre compte que ce que je croyais être des flocons était en fait des oiseaux. de magnifiques oiseaux blancs, avec des ailes aux extrémités bleu-nuit, des têtes jaunes, et une envergure de près de deux mètres. Des fous de Bassan. Des milliers, emplissant le ciel, virant dans la lumière, glissant sur les turbulences des courants d'air. Il s'agissait de l'une des plus importantes colonies de fous de Bassan existant encore dans le monde. Ces oiseaux extraordinaires revenaient chaque année, de plus en plus nombreux, pour pondre leurs oeufs et élever leurs petits sur cet endroit inhospitalier. Et ce malgré la moisson annuelle des hommes de Crobost et les deux mille poussins que nous nous apprêtions à enlever de leurs nids cette année encore ».

Alors l'histoire dans tout ça ? Beaucoup a été écrit sur cet excellent livre, Il s'agit du premier tome d'une trilogie, un polar, dans laquelle le meurtre d'un homme tente d'être élucidé. Pas du tout ma tasse de thé, enfin mon verre de whisky, habituellement. Mais grâce à Eric (@cassusbelli), j'ai osé m'aventurer sur ces terres, comprenant que ce n'était pas qu'un simple polar. Oui, des polars comme celui-ci ne me donnent pas l'impression de sortir de ma zone de confort. Certes, recherche d'un meurtrier il y a, intrigue très bien menée d'ailleurs, mais cette recherche est presque reléguée au second plan et est distillée avec parcimonie, par bribes subtiles, tant la vie sur l'île écossaise de Lewis est mise en valeur, son atmosphère, ses lumières, ses odeurs, son climat, ses us et coutumes. L'intrigue policière est entrelacée au contexte géographique de l'île et à l'histoire personnelle de celui qui veut comprendre, en l'occurrence Fin, afin de donner corps et âme au récit. Nostalgie et souvenirs viennent hanter la quête, des souvenirs d'enfance sur cette île à la fois magnifique et rude.

Un meurtre a en effet été commis, tuant un homme détesté par tous, une sorte de voyou, une ordure. Ce meurtre est assez spectaculaire (je vous passe les détails) et rappelle le mode opératoire d'un autre meurtre commis à Edimbourd. Les deux affaires ont-elles un lien entre elles ? Fin, policier ayant travaillé sur la première affaire, vient sur l'île de Lewis pour voir si un lien peut être dressé. Accepter de venir n'est pas pour Fin une décision anodine car il a grandi sur cette île. Il revient donc après dix-huit d'absence. Et nous découvrons peu à peu, au-delà des fantômes du passé qui refont surface, les drames qu'y a vécu Fin…

J'ai adoré cette lecture qui m'a tenu en haleine et ai aimé cette façon d'avancer dans l'intrigue de façon subtile, en décentrant le sujet. Nous captons des bribes de l'histoire petit à petit, entre confidences et souvenirs, le puzzle se met en place implacablement. Je suis ravie de retrouver bientôt le touchant Fin Macleod dans la suite de la trilogie. Une citation telle une métaphore pour conclure cet avis :

« le vieux fauteuil de M. Macinnes était poussé dans un coin, le tissu des accoudoirs rendu luisant par le frottement de ses coudes. Quelquefois, la trace des gens sur cette terre reste longtemps après leur disparition ».
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Un meurtre sordide a été commis sur l'île de Lewis, plus précisément à Crobost. Un homme a été retrouvé pendu et éventré dans un hangar à bateaux. Mode opératoire identique que celui d'Édimbourg. Parce qu'originaire du même patelin, Fin Macleod est envoyé là-bas. Il accepte l'enquête bien que la mort de son petit garçon, datant d'un mois, le hante encore et qu'il n'ait pas remis les pieds sur l'île depuis dix-huit ans. Arrivé sur place, il devra non seulement retrouver l'assassin d'Angus Macritchie, un homme que visiblement personne ne regrette, mais surtout renouer avec un passé qu'il a fui et avec les acteurs de son enfance...

Dans un décor époustouflant, l'on suit pas à pas Fin Macleod sur les terres de son enfance. Des terres qu'il a choisies de fuir mais des terres que l'enquête l'amènera à refouler. Ce ne sont pas seulement ces dernières qu'il retrouve après tant d'années d'absence mais aussi ceux qui ne les ont jamais quittées. Face à un passé qui refait surface, devant tant de secrets enfouis et de non-dits, l'inspecteur devra faire face à ses propres démons. Peter May plante son intrigue sur cette île si croyante, sur laquelle l'on se chauffe encore à la tourbe et l'on perpétue des traditions perdues. Une île parfaitement décrite par l'auteur et qui prend réellement vie sous sa plume. Alternant passé et présent, Peter May nous dresse une galerie de personnages écorchés, complexes, parfois cruels et le lien qui les unit depuis leur tendre enfance. Bien plus qu'une enquête policière, un roman profondément noir, d'une intensité et d'une force incroyables servi par une écriture maîtrisée et pénétrante.
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J'aime pas la chasse.
Qu'il soit bon ou mauvais, le chasseur d'oiseaux m'intéresse peu, en fait.
Par contre, son île m'est apparue comme un véritable trésor !
Étonnant, non ?

Brian May, m'ouaiiis, Theresa May, m'mmmm, Gemey Maybelline et son tatoo liner au crayon gel effet tatouage, OUAIIIIIS, des May, j'en connais un paquet.
Mais point de Peter dans ma besace.
C'est désormais chose faite.

L'inspecteur Fin Macleod, qui n'est point du clan des Macleod et ne prétend finalement pas à brandir l'épée de l'ultime immortel, a la tête au fond du seau. Profond, le seau.
Faut dire que la perte d'un enfant occasionne rarement des lendemains qui chantent.
Convoqué par son boss bien décidé à le tirer de sa torpeur morbide, c'est un retour aux sources sur l'île de Lewis qui l'attend désormais. Un meurtre à élucider et des fantômes à exorciser, beaucoup pour un seul homme au potentiel de contentement cosmique proche du zéro absolu.

Dépaysante, intrigante, instructive, cette île possède de sérieux atours pour peu que son guide privilégié sache les mettre en valeur.
Tenant la dragée haute à tous ces auteurs nordiques ayant le vind en poupe depuis quelques temps, cette délocalisation écossaise fait mieux que séduire, elle subjugue.

Les deux pieds dans la tourbe et le visage ruisselant défiant les embruns célestes, le lecteur n'aura de cesse de virevolter entre passé et présent, calquant son pas hésitant sur celui de Fin alors adolescent puis celui, bien plus volontaire, d'un inspecteur qui pourrait bien retrouver son modjo en ces terres originelles.

May ne décrit pas, il invite littéralement au voyage.
Il imprègne chaque pore de votre être et vous transporte en une contrée hostile rebattue par les vents et bercée de traditions ancestrales toujours usitées.
Le pèlerinage annuel des hommes de Ness allant abattre 2000 gugas sur l'île de Sula Sgeir m'a passionné au plus haut point tout en s'intégrant idéalement à un canevas policier des plus habilement tissé.

Peter May m'aura permis de voyager pour pas cher, de me faire un nouveau poto et de créer une nouvelle dépendance en matière d'auteur, non pas à suivre, mais à coller aux basques tel le guga sanguinolent à son rocher funeste. Au temps pour moi...
Heu-reux !
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Citations et extraits (210) Voir plus Ajouter une citation
Quand ils étaient assez secs, on venait avec un tracteur et une remorque pour les ramener à la ferme afin d’y faire notre grand tas bossu de tourbe, rangé en chevrons pour faciliter le drainage. Une fois complètement secs, les pains de tourbe devenaient imperméables et alimentaient le feu pendant toute la durée de l’hiver. La découpe était l’étape la pire, surtout si le vent tombait. Parce qu’alors, les puces vous sautaient dessus. Des bestioles minuscules, qui vous dévoraient. La malédiction écossaise. Seule, une puce est si petite qu’on la voit à peine, mais elles se rassemblent en paquets, de gros nuages noirs, qui vous envahissent les cheveux et les vêtements, et se nourrissent de votre chair. Enfermé dans une pièce remplie de puces, la folie vous gagnerait avant la fin de la journée. Et parfois, c’était un peu ce qui se passait lorsque l’on découpait la tourbe.
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La lumière du soleil faisait scintiller la baie, et des nuages aux formes torturées poursuivaient leur ombre sur une eau d'un bleu profond. Droit devant, s'étendaient vingt kilomètres de lande à travers laquelle la route filait, toute droite, en direction du nord-ouest, vers le petit village côtier de Barvas. C'était un paysage maussade, mais qu'un simple rayon de soleil pouvait transfigurer. Fin connaissait bien la route. Il l'avait empruntée en toute saison et n'avait jamais cessé d'être émerveillé de voir à quel point ces hectares ininterrompus de tourbe sans caractère pouvaient changer au fil des mois, en une journée, voire en une minute. La couleur de paille sèche de l'hiver, les tapis de minuscules fleurs blanches au printemps, les mauves saisissants de l'été. A leur droite, le ciel avait noirci et il pleuvait certainement sur l'arrière-pays. A gauche, par contre, le ciel était presque clair et le soleil d'été inondait la campagne. Ils pouvaient apercevoir au loin la silhouette des montagnes Harris. Fin avait oublié à quel point le ciel d'ici était immense.
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Le nord de Lewis était plat comme la paume de la main. Pas une colline, pas une montagne. Les intempéries le traversaient toujours au galop, de l’Atlantique jusqu’au Minch. Le temps changeait constamment. La lumière et l’ombre se succédaient en permanence, l’une derrière l’autre, pluie, soleil, ciel d’orage, ciel bleu. Et les arcs-en-ciel. Mon enfance en est pleine. En général, par paire. Nous en vîmes un ce jour-là, qui se formait rapidement au-dessus des tourbières. Ses couleurs éclataient contre le plus noir des ciels d’orage. Une beauté qui vous laissait muet.
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Il se retrouva, stupéfait, face à un homme si grand qu’il avait du mal à se tenir droit. Sa tête était penchée sur le côté pour éviter de toucher le plafond. Les pièces n’étaient pas hautes, mais il devait mesurer près de deux mètres cinquante. Il avait des jambes immenses et un pantalon sombre qui se tassait en plis autour d’une paire de bottes noires. Sa chemise à carreaux en coton était rentrée à la ceinture et, par-dessus, il portait un anorak grand ouvert dont il avait relevé le col, laissant la capuche pendre dans son dos. Les bras ballants, des mains immenses émergeant de manches trop courtes. Le visage ridé, rendu lugubre par des yeux sombres et inexpressifs. Des cheveux longs et gras pendant derrière les oreilles.
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Lewscastle avait été bâti dans les années 1870 pour servir de résidence à sir James Matheson. Il avait acheté l'île de Lewis en 1844 grâce au profit de l'opium, que lui et son partenaire William jardine, avait exporté en Chine, transformant par la même occasion au moins 6 millions de Chinois en accros à cette drogue. Il est assez étrange de penser que le même malheur de plusieurs millions d'êtres ait pu conduire à la transformation d'une minuscule île des Hébrides, située à des milliers de kilomètres, de l'autre côté du globe, et que des gens, avec leur terre, puissent ainsi être simplement vendus ou achetés. Matheson avait fait construire un nouveau port fait installer une usine à gaz et une station de pompage d'eau à Stornoway, ainsi qu'une briqueterie à Garrabost. Il fit édifier une usine chimique pour extraire le goudron de la tourbe et un chantier naval pour construire et réparer les bateaux. Il fit transformer les 70 km de chemin de terre qui sillonnaient l'île, en plus de 300 km de route carrossable et, bien sûr, il fit raser le vieux Seaforth Lodge, sur la colline qui surplombait la ville, pour y faire ériger son pseudo château Tudor.
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