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EAN : 9782332631282
Edilivre-Aparis (15/11/2013)
3.5/5   3 notes
Résumé :
La parole est un témoignage, le récit des violences subies par une petite fille de la part d'un pédophile qu'elle devait appeler "papa". Un récit sans haine, dans le but de dire ce qui s'est passé. C'est un livre de souvenirs, de ressentis et d'analyses, avec l'espoir de faire comprendre ce que vît un enfant condamné au silence. C'est dire avec quelles difficultés on devient un adulte amoché quand on n'a pas eu d'enfance, lorsque l'on grandi dans la honte, la culpab... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai rencontré Séverine Mayer lors de la présentation de ses deux premiers livres, « La parole » et « Podelapin ou les déambulations d'une personne plurielle ».
J'ai croisé ce jour-là une personne gracile, extrêmement sensible, lucide et dotée d'une belle éloquence.
Je me demandais si les livres seraient à la hauteur de la petite causerie dont nous gratifia Séverine.

« La parole » dont il est question ici est le premier de ces deux livres.

Je viens d'en terminer la lecture, je suis abasourdi, ceci est un livre essentiel, indispensable, sans complaisance mais sans voyeurisme, empreint d'une belle et grande humanité, d'une grande sensibilité et porteur d'espoir.
Séverine, puisque le livre est écrit à la première personne et raconte son histoire, fut une enfant battue, martyrisée, violentée dès l'âge de quatre ans par un beau-père alcoolique et pédophile, avec la complicité au moins objective, si ce n'est dans les intentions, de sa propre mère.
L'auteure a choisi de nous en parler au travers de l'exploration des sentiments liés à ce martyr, la terreur, la honte, la culpabilité, la colère, la douleur, la résignation, le mensonge, la confiance, etc....Pas de sensationnalisme, pas de voyeurisme, les faits, l'introspection.

« La parole » se lit d'une traite et on en sort, certes un peu sonné que de telles horreurs soient possibles, mais admiratif que la femme à qui on avait nié toute enfance soit devenue cette personne talentueuse, digne et courageuse.
Une belle écriture assurément, un livre fort.
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Je ne sais plus très bien comment j'ai eu accès à ce livre qui dormait depuis quelques années dans ma bibliothèque. Après quelques hésitations (ce genre de thème : l'inceste, la pédophilie, la maltraitance faite aux enfants est très perturbant), j'ai enfin pris la peine de lire Séverine.
Tout d'abord, je ne peux que lui dire BRAVO d'avoir osé coucher sur le papier son histoire. Pour avoir accompagné de nombreuses personnes dans l'écriture de leur histoire de vie, je sais combien cette démarche est difficile, douloureuse, dérangeante... Mais, je sais aussi combien l'écriture est salutaire et thérapeutique, et j'espère que Séverine aura trouvé dans l'exercice un exutoire à ses démons.

On a beau savoir que la pédophilie, l'inceste, la maltraitance existent, on a beau les dénoncer à longueur de temps, on a beau militer pour une meilleure prise en charge des enfants concernés, on a beau signer X pétitions pour demander la reconnaissance du statut de victime, la disparition de la prescription et la réelle pénalisation des coupables... on reste toujours estomaqué par la réalité du terrain, du point de vue de l'enfant qui a été détruit et du point de vue de l'adulte qui tant bien que mal a essayé de se construire avec !

Estomaquée, je le suis quand je vois l'âge auquel la petite Séverine a été abusée (4 ans) par son beau-père et la gravité des sévices qu'elle a subis ;
estomaquée quand je constate que cela a duré des années, au sein du domicile familial, et ce sans que la mère ne s'aperçoive de rien ; Ce dont, je ne peux que douter...
estomaquée qu'aucun adulte (dans le cadre familial, dans le cadre scolaire, dans le cadre médical) n'ait eu l'intuition qu'il se passait quelque chose chez cette enfant soit mutique, soit colérique et avec des comportements à risques et souvent couverte de bleus ou "cassée" de multiples fractures ;
estomaquée par le fait que son abuseur n'ait jamais été inquiété de quelque façon que ce soit (ni pendant, ni après) ;
estomaquée de constater que, par confort personnel et par pur égoïsme, ses proches (notamment sa mère, ses frères) n'aient pas eu la décence de la croire, et donc de la soutenir dans sa difficile reconstruction préférant, au contraire, la rejeter !
Comment peut-on exiger de la société qu'elle prenne à bras-le-corps cette problématique de l'inceste et de la pédophilie si, dans le même temps, dans l'intimité du cercle familial, le rejet prime ? Car pour changer au plan sociétal, il faut d'abord apprendre à changer au plan individuel.
Donc, BRAVO à Séverine pour avoir eu le courage d'OSER écrire ce qui lui était arrivé et comment cela lui était arrivé. Bravo à elle de dénoncer ces actes abominables et délictueux au regard de la loi. Bravo à elle de mettre ainsi sa famille face à ses responsabilités.
Avec ce livre, elle ne cherche pas à se venger, elle cherche juste à expliquer, à dénoncer, à transmettre à ses enfants son histoire pour qu'un jour ils comprennent ce qui lui est arrivé et pourquoi c'est arrivé.

Vraiment un beau témoignage qui rencontre quelques imperfections formelles, mais là n'est pas le plus important.
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Un récit très fort : le récit autobiographique d'une enfance volée, violée. Mais également un regard qui se force à prendre de la distance. On ne peut s'empêcher de trouver quelques points communs avec "Si c'est un homme" de P.Levi et d'autres récits sur la déportation : sur l'aspect parfois clinique de la description des sévices, sur le comment vivre après ça, sur le sentiment de culpabilité, mais également sur la notion d'imprescriptibilité.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je crois que ma mère ne me connaît pas. Je crois qu'elle ne m'a jamais aimée réellement, pour ce que je suis. Elle a aimé instinctivement son bébé, son enfant, mais que valait son amour alors qu'elle ne voyait pas ce que j'endurais, à quel point j'étais malheureuse ? Ce que je suis aujourd'hui la dérange, parce que je suis la seule personne au monde qui ose lui envoyer ses échecs et responsabilités en pleine figure. Je suis la seule qui remette en question ses affirmations considérant que ce n'est pas parce qu'elle est ma mère que tout ce qu'elle prétend est vrai. Je suis une personne qu'elle n'aime pas, parce que je ne suis pas comme elle, nous n'avons aucun centre d'intérêt commun, j'ai une volonté qu'elle n'a jamais eue, j'ai le bonheur, la famille qu'elle n'a jamais eue. Je ne suis pas elle, et pire, il s'avère que je suis plus forte qu'elle, et qu'elle n'a aucune leçon à me donner. J'imagine à quel point ce doit être insupportablement frustrant pour elle ...
Elle ne me manque pas. Ce qui me manque c'est "l'idée d'une mère", un lien maternel, quelque chose qui rassure. Mais elle, la femme qu'elle est ne me manque pas. Pourtant je l'aime encore et j'ai un pincement au cœur quand je regarde cette photo de nous deux où j'avais deux ans.
Ma mère a été une femme brisée, enfermée dans sa propre douleur et donc incapable de voir la mienne. Elle était malheureuse, épuisée, et par moment elle n'était que l'ombre d'elle-même. Je sais tout ça. Je sais à quel point elle a dû encaisser des épreuves pour parvenir à mener enfin une vie paisible. Je sais qu'elle s'est souvent sentie seule, désemparée, humiliée. Mais si je sais, si j'ai su la voir alors que j'étais une môme terrifiée, pourquoi n'a-t-elle pas su me voir ?
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Video de Séverine Mayer (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Séverine Mayer
Séverine Mayer partage le témoignage d'Anne, victime d'inceste, qui lui a fait confiance et a partagé avec elle son histoire.
"Dans le cadre de #StopPrescription, Anne nous offre son témoignage émouvant. C'est une jeune femme , qui n'est pas encore prête à porter plainte. Elle a besoin de se réparer avant toute chose. Pour Anne, un grand merci d'avoir eu le courage de parler." Séverine Mayer
Pour signer la pétition : https://www.change.org/p/p%C3%A9dophilie-d%C3%A9lai-de-prescription-donnons-le-temps-aux-victimes-d-obtenir-justice-stopprescription
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