Je n'aime pas l'été. Il est l'excuse qui dénude vos corps et le leurre qui les rapproche.
[Les photographies] sont la preuve que quelque chose a été là et n'est plus. Comme une tache. Et leur immobilité est déroutante. On peut leur tourner dos, mais quand on revient, elles sont toujours là en train de vous regarder.
Diane Arbus
Je n'aime pas le bruit de mes pas sur les pavés secs. Cet autre cœur qui fait semblant de battre près de moi et qui n'existe pas.
Je n'aime pas les lueurs vives du matin, celles qui rendent vos peurs moins visibles. Elles les planquent jusqu'à la nuit tombée, où elles vous abandonnent avec délectation à vos terreurs délaissées.
Would you be happy if I cried sometimes ?
You known I
Sit in the dark and I try I try
But I can't make a sound until the morning comes
My head is dumb and my heart is dry
And some things cannot be fixed.
Serais-tu heureux si je pleurais parfois ?
Tu sais que je
M'assois dans l'obscurité et que j'essaie j'essaie
Mais je suis incapable du moindre son jusqu'à ce que le matin arrive
Ma tête est engourdie et mon cœur est sec
Et certaines choses ne peuvent pas être réparées.
Happy, Kat Frankie
"Perdre un enfant est une maladie que l’on a peur de contracter. C’est une contagion dont on évite soigneusement les infectés. On change de trottoir, on les fuit à toutes jambes.
De ces gens-là, je suis la peste et le choléra. Je suis leur faucheuse, leur cancer, leur 22 long rifle."
Je n'aime pas les devinettes, vous perdez chaque fois.
Je n'aime pas les voix des fous. Elles frôlent votre peau, elles sont crasseuses. Et tout le savon du monde ne vous en débarrasse pas.
Aucune scène de crime ne me "plaît". Ni le sang ni la violence. Rien de tout cela ne me fait sauter de joie en me levant le matin. J'essaie simplement de comprendre ce qui peut pousser un esprit à se tordre à tel point qu'il devient capable de ces choses-là. Je tente juste de mettre le doigt sur les raisons qui rendent capable de franchir la limite fragile entre le bien et le mal, les raisons qui permettent de condamner de pareilles horreurs. Cerner ceux qui violent des octogénaires, qui s'attaquent à des gamines tout juste en âge de gazouiller ou qui prennent leur pied en pénétrant un cadavre. Ou ceux qui regardent simplement leur victime agoniser, sans rien faire, juste enivrés par un semblant de pouvoir. (p. 202)
Un peu plus loin, j'ai remarqué le chien, un berger tranquille, la tête en appui sur ses pattes puissantes, les yeux bien ouverts sur son maître. Le chien veillait l'homme. L'homme veillait la femme. La femme était morte.