Avis : la date de la réunion prévue pour aujourd’hui a été modifiée : elle a eu lieu hier.
L'Auberge des Grives, sorte de blockhaus à deux étages, échappait à une laideur irréparable grâce à une magnifique glycine qui courait sur toute la longueur de la terrasse.
La douche, un monument d'incommodité digne de figurer dans un musée de la plomberie française avec la mention "fin du XIXe siècle", se réduisait à un embout relié au robinet de la baignoire par un cordon ombilical en caoutchouc.
Ne soyez pas trop sévère avec lui : les Français sont persuadés que tout se résout par le sexe. Regardez Mme Passepartout : depuis l’instant où vous êtes arrivée, elle essaie de nous fourrer dans la même chambre, et ce n’était pas pour diminuer les lessives.
Vous savez aussi bien que moi que ce n’est pas un vin à boire, mais à acheter et vendre, un investissement. Mes autres clients vendraient leur mère pour posséder ce vin. Gardez-le un ou deux ans : au train où vont les choses, vous doublerez votre mise. Non, ça n’est malheureusement pas possible. Deux caisses seulement, les autres sont promises à Beijing et à Séoul. C’est oui ? Bon. Vous ne le regretterez pas.
Les Français ne sont peut-être pas experts en douche, en revanche, ils le sont en couchers de soleil.
Ce vin, du vinaigre, oui, ou tout comme ! En tout cas juste assez pour vous attaquer le foie. Une horreur !
Le vin, expliqua-t-il à la classe, avait du nez, du corps, de la cuisse. Le vin avait une robe, un bouquet, une personnalité, une essence. Et, à en croire Billy, il ne suffisait pas de pratiquer les divers stades de la dégustation, il fallait être capable de décrire ce que l’on venait de déguster. Aussi, tandis que les novices faisaient consciencieusement tourner le vin dans leur verre avant d’en boire une gorgée pour la recracher ensuite, Billy les gratifia d’un commentaire simultané sur les crus qu’on leur soumettait.
Ce bon vieux Charlie : pas beau – un peu gros, mal habillé, toujours décoiffé – mais du charme, de grands yeux bruns et un enthousiasme inaltérable pour la compagnie des femmes qui semblaient le trouver irrésistible. Il avait jusqu’à maintenant, non sans peine il est vrai, évité le mariage, alors que Max, moins chanceux, avait commis l’erreur quelques années auparavant d’épouser Annabel, la sœur de Charlie. Le mariage, débuté dans les turbulences, s’était mal terminé : sans écouter les vives critiques de son frère, Annabel s’était enfuie à Los Angeles avec un metteur en scène et elle vivait maintenant dans une cabane à quatre millions de dollars sur la plage de Malibu.
Les affaires immobilières sont en pleine évolution, il faut vivre avec son temps, avoir une main ferme à la barre et autres foutaises.