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Critique de popie21


Par une belle nuit d'ouragan et surtout de coupure d'électricité, deux bébés sont conçus, déjà un beau départ dans la vie. Ces deux bébés naissent le même jour, dans la même maternité et sont deux magnifiques petites filles qui sont appelées par l'une des deux mères des soeurs d'anniversaire. Jusque-là me direz-vous, pas de quoi courir à la librairie et pourtant...

Ce livre est pour moi beaucoup plus profond qu'il n'y paraît ; d'abord parce que le dénouement n'est pas aussi attendu que prévu, ensuite parce qu'il aborde des facettes de notre vie dont on ne parle pas souvent. Par exemple, ces blessures d'enfance qui remontent parfois à la surface et dont vous n'avez peut-être jamais parlé. Ici, elles concernent deux filles, qui chacune de leur côté, se sentent étrangères à leur propre famille. Parfois leurs parents semblent se désintéresser d'elles, parfois ils semblent aimer plus fort leurs autres enfants, d'autres fois encore leurs goûts, leurs inclinaisons semblent venir d'ailleurs. Je ne crois pas qu'elles soient les seules, du haut de leur fiction, à avoir expérimenté ce genre de sentiment. Personnellement, (...)

– ATTENTION épisode numéro 145 571 de : Regarde ma vie qu'elle est trop dure et que si j'aurais su j'aurais pas venu ! –
Personnellement donc, j'ai connu ce sentiment de ne pas comprendre ceux qui m'entouraient, ceux qui partageaient ma chair et mon sang. J'ai connu ce sentiment de me sentir étrangère dans ma propre famille. Je me suis demandée si je n'avais pas été adoptée, échangée à la maternité (gag récurrent dans ma famille) ou pire, si j'étais une erreur. Je ne crois pas être la seule dans ce cas et il est difficile (Ô combien difficile, c'est tragique, sortez les mouchoirs) de grandir et de se construire quand on expérimente ce genre de sensations et il n'est d'ailleurs pas nécessaire qu'une des trois options précitées soit vraie pour cela.
– FIN de l'épisode personnel. Nous nous excusons pour cette interruption momentanée de l'objectivité --

Ce livre est un exemple de vie. Comment exister, comment faire sa vie quand son démarrage n'est pas "classique", quand elle est émaillée de beaucoup de souffrances d'amour propre et de beaucoup de souffrances d'amour tout court ? Certaines possibilités sont offertes dans ce roman et j'ai beaucoup aimé l'absence de jugement par rapport aux différents choix des protagonistes. Joyce Maynard est clairement une femme qui comprend les femmes. Alors certes, il y a un côté romantique dans ce livre, puisque chacune des filles finit par comprendre le pourquoi de leur malaise. Je ne pense pas que l'on puisse lui reprocher d'apporter finalement une explication à ces deux femmes puisqu'il s'agit d'une fiction et qu'elle nous apporte, à nous lecteurs, le réconfort de comprendre ce qui parfois reste une énigme dans la vraie vie.

J'ai beaucoup aimé ce livre pour lequel j'éprouve même une tendresse particulière. Je n'avais jamais lu Joyce Maynard mais une célèbre babéliote, j'ai nommé Stockard, avait fait une critique particulièrement intéressante de ces filles de l'ouragan. Cette critique faisant référence à un éventuel côté cul-cul mentionné dans certaines critiques, j'avais promis de le lire pour trancher (parce que je suis habilitée Experte mention spéciale détecteur de gnangnan). C'est chose faite et je suis tout à fait d'accord avec Stockard, c'est bien loin d'être cul-cul. Il faut savoir lire entre les lignes mais c'est dur, c'est amer, c'est doux et merveilleux comme la vraie vie ; et de temps en temps ça fait du bien de lire ça aussi.
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