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EAN : 9782264067975
403 pages
10-18 (04/05/2016)
3.74/5   301 notes
Résumé :
Suzanne Stone ressemble à ces filles trop parfaites des magazines. Elle a tout pour être heureuse : elle est jeune, belle, mariée à un homme qui la vénère, installée dans une jolie maison. Mais Suzanne n'est pas une poupée. Elle veut davantage, bien davantage...
Isolée dans une petite ville de province, elle décide que la télévision sera son royaume : à force de conviction, elle obtient un poste dans la station locale. Bientôt, elle parvient à présenter le bu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
3,74

sur 301 notes
Suzanne Stone a toujours été une battante. Depuis toute petite. Elle a toujours fait en sorte d'obtenir tout ce qu'elle désirait. Depuis toute petite aussi, elle est certaine d'être faite pour la télévision. Elle sera célèbre, elle en est sûre. Toujours sérieuse, que ce soit dans les études ou avec les garçons, elle réussit brillamment à l'école. Les garçons en pincent pour elle. Notamment le jeune Larry Moretto, fils de restaurateurs italiens. Il a le coup de foudre pour elle et elle se laisse charmer. Très vite, ils se marient et emménagent dans une bel appartement. Lui travaille dans le restaurant de ses parents et elle travaille sur une petite chaine locale où elle présente la météo. Evidemment, ce poste n'est qu'un tremplin pour la jeune femme et elle compte bien faire ses preuves et monter en grade. Pour preuve, elle s'investit dans un nouveau projet: un reportage sur les lycéens et ce à quoi ils aspirent. Larry, lui, aspire à toute autre chose, comme de devenir papa. Suzie est prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut, quitte à éliminer les obstacles qui pourraient lui barrer la route...

Admirablement construit, à la manière d'un reportage, chaque protagoniste s'adressant à nous ou à la police, l'on entrevoit au fur et à mesure la vraie personnalité de Suzanne. L'on écoute tour à tour les parents de Suzie, ceux de Larry, les ados que la jeune femme a pris sous son aile. Elle n'en devient que plus antipathique, perverse, ambitieuse, manipulatrice et sans coeur. Joyce Maynard dépeint avec cynisme la société moderne. À la fois glaçant et malheureusement encore d'actualité, cette satire de notre monde moderne gangréné par les médias, que ce soit la télévision, internet ou les réseaux sociaux, et fasciné par la célébrité (même vide de sens), est passionnant de bout en bout. N'oublions pas que ce roman est sorti en 1992, bien avant l'explosion d'internet et des téléréalités. L'auteur décrit parfaitement la psychologie de cette femme avide de notoriété et de ces ados en manque de repère. Adaptant son écriture au personnage correspondant, l'ensemble n'en est que plus convaincant.
Pour ce roman, Joyce Maynard s'est inspirée d'un fait divers. En effet, en 1990, une certaine Pamela, spécialiste des médias dans un lycée local et qui avait rêvé manifestement de devenir une célèbre animatrice de télévision, a orchestré le meurtre de son mari, avec l'aide de son jeune amant qu'elle avait séduit et manipulé.

À noter que ce livre sorti en 1992 a été adapté au cinéma par Gus van Sant avec Nicole Kidman dans le rôle de Suzie.

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Suzanne Stone n'a qu'un rêve : devenir célèbre. Pour y parvenir, elle veut résolument s'engager dans une carrière de journaliste télévisuelle. Mais le chemin est semé d'embûches ; il faut de la patience, de la stratégie, du machiavélisme, de la perversité même, pour parvenir à décrocher un de ces emplois dans un grand réseau national. Il se trouve que Suzanne est dotée de toutes ces « qualités » qui s'associent à une ambition et à un égocentrisme sans bornes. Pour l'instant, elle n'a qu'un petit job dans une télé très locale du câble. Elle va donc imaginer un stratagème qui pourra la rendre immédiatement célèbre ; mais ce stratagème est sanglant… ● La narration chorale est très bien menée. On entend tour à tour les différents protagonistes de l'histoire : Suzanne elle-même, ses parents, son mari, ses beaux-parents et bien d'autres encore. ● Les pages du roman se tournent très facilement ; je n'ai mis qu'une journée à le lire ; j'ai trouvé que la tension était constante même si les principaux éléments du drame nous sont très vite donnés ou suggérés. ● le procédé narratif y est pour beaucoup ; comme si on assistait à un reportage en direct, on voit comment s'exerce le machiavélisme de Suzanne sur tous ceux qu'elle côtoie ; et on l'entend elle-même dans toute son hypocrisie. Comme le dit Suzanne : « Je connais certaines personnes qui vous diront probablement que je suis une petite salope ambitieuse, prête à tout. » Un témoin rapporte : « Elle avait un don pour manipuler les gens. » ● L'ambition sans limite, le culte de l'image, l'irradiation de la beauté, la manipulation, tout cela est très bien raconté. ● Et comme l'écrit Joyce Maynard dans la postface, ce roman, publié en 1992, ne rend pas compte d'Internet, des réseaux sociaux et de la téléréalité, qui ont encore accentué ces phénomènes. ● Je n'avais jamais lu cette autrice et ce roman me donne envie de lire d'autres romans d'elle et de voir le film de Gus van Sant avec Nicole Kidman adapté de Prête à tout.
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Prête à tout pour devenir célèbre. Prête à tout pour avoir une amie.
Prêt à tout par amour. Prêt à tout car rien à perdre.
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Quatre personnages au coeur de l'intrigue.
Trois ont eu une enfance difficile, et leurs parcours scolaires s'en ressentent - à seize ans, ils vont sans doute bientôt quitter l'école.
Une autre, à peine plus âgée qu'eux, petite blonde aux yeux bleus et à l'allure de poupée, a toujours été choyée comme une princesse. Ça n'aide pas à avoir les pieds sur terre. D'ailleurs très tôt, elle a rêvé de devenir vedette, présentatrice de télévision. Nous ne sommes 'que' dans les années 1990 (dix ans avant 'notre' première télé-réalité avec Loana & Cie), mais si l'on se souvient de son enfance, une telle ambition ne surprend pas. Combien de petites filles se sont imaginées chanteuses, belles comme Sheila, devant leur miroir, ont rêvé d'être majorette et/ou de s'inscrire à l'Ecole des Fans pour les cadeaux (je plaide coupable). Dieu merci, la plupart des parents n'encourageaient pas ce genre de délire. La vraie vie, c'est pas ça... Tiens, même 'écart' (si j'ose dire) qu'entre un film porno et la sexualité entre amoureux...
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Voilà plusieurs années que je n'avais pas lu cette auteur - erreur ! Je redécouvre son talent. L'histoire se révèle lentement, et le lecteur doute, puisque les nombreux témoignages divergent. La réalité est-elle entre les deux extrêmes : ange ou démon ? naïve innocente ou odieuse manipulatrice ?
Joyce Maynard explique en postface s'être librement inspirée d'un fait divers qui l'a laissée perplexe : « J'ai commencé à raconter une histoire que je ne connaissais pas, avec l'espoir qu'en y pénétrant je découvrirais comment elle avait pu se dérouler. » Dans cette note ajoutée en 2015, soit vingt-deux ans après la première parution de 'To Die For' (1993), l'auteur souligne également, bien sûr, la place croissante de la célébrité et du paraître : « L'obsession de l'image aux dépens du contenu. »
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Thriller addictif, ce roman est aussi très pertinent, avec des thématiques & personnages annexes particulièrement soignés.
Faye, en particulier, a toute ma sympathie.
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Merci à Diablotin pour l'idée ! 😘
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Un peu déroutée pendant les 50 premières pages, il faut dire que l'on voit défiler des personnages qui nous parlent, chacun d'un point de vue bien différent, de Susie que nous ne connaissons pas encore. Après ce petit passage, je dirais après cette mise en place du décor, c'est un véritable régal que de suivre le plan machiavélique monté par cette Susie, jeune fille prête à tout pour réussir et briller en tant que vedette de la télévision.
Joyce Maynard fait intervenir ses personnages qui vont à tour de rôle raconter, se raconter, la raconter , c'est du grand art!
On se retrouve plongé dans cette histoire un peu comme si on était nous-même enquêteur, on prend des notes et on s'aperçoit au fur et à mesure de l'engrenage dans lequel on est coincé.
Chaque personnage est décortiqué de façon à ce que l'on cerne bien et qu'on se prenne d'affection pour eux, ce qui n'a évidemment pas manqué pour plusieurs d'entre eux.
Notre regard porté sur Susie est, en revanche de moins en moins bienveillant...
Je n'ai encore jamais été déçue par cet auteur et si celui-ci n'est que son deuxième il n'en n'est pas moins prenant que les autres. Elle sait toujours rendre ses personnages attachants et décrit merveilleusement bien les liens qui se tissent entre eux. La dépendance affective est extrêmement bien rendue.
Son regard satirique sur la télévision et le culte de l'apparence est également très efficace. Une fois de plus, je suis conquise.
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Faites entrer l'accusée!
Susie Maretto, la babydoll qui voulait qu'un oeil soit toujours posé sur sa merveilleuse personne, en permanence...Qui se voyait présentatrice de télévision, soignant son look et son tour de taille, dévorée d'ambition, les dents si longues que les coups les plus tordus ont été permis pour déblayer les obstacles sur la route de SA réussite.
Enfermée à double tour, il lui reste la notoriété possible en vendant son histoire aux médias. Elle y travaille...

Joyce Maynard se glisse dans la peau de journaliste d'investigation, pour une enquête de terrain auprès de tous les protagonistes de cet étrange fait-divers de meurtre, de sexe et d'obsession. Tour à tour, tous donnent leur vérité sur les événements, accusée comprise.

Dans cette histoire de manipulation, les portraits psychologiques sont travaillés finement. L'anti-héroïne est égocentrique, narcissique, menteuse...une personnalité pathologique crédible et fascinante pour le lecteur.

Joyce Maynard est tout aussi inspirée dans la compréhension de l'adolescence, son addiction à la sexualité si difficile à canaliser chez les garçons, le mal-être des filles au physique ingrat de la puberté, l'importance de la popularité entre jeunes lycéens. La marginalité, le milieu socio-économique difficile, la cruauté des médias dessinent une toile de fond assez noire d'une certaine Amérique.

Écrit avant l'ère de la téléréalité et d'Internet, l'auteure décrit un monde où l'image télévisuelle, omniprésente, a un pouvoir de fascination morbide, induisant un désir pervers de célébrité. Une société américaine avide de parcours de réussite en succès story et tout aussi cannibale de la chute de ses icônes médiatiques.

Le livre, inspiré de l'affaire Pamela Smart, a été adapté au cinéma en 1995 par Gus Van Sant. C'est un excellent page-turner, où Joyce Maynard se révèle intuitive dans l'évolution de notre société d'images et de communication effrénée.
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critiques presse (2)
Telerama
24 juin 2015
Des visages émergent de la page blan­che, comme face caméra, et livrent leurs souvenirs dans des monologues gouailleurs et blessés d'une grande puissance.
Lire la critique sur le site : Telerama
LesEchos
02 juin 2015
Peu à peu, c’est le portrait d’une certaine Amérique qui se dessine, provinciale et médiocre, avec ses classes moyennes pétries de conventions et ses familles de marginaux, déglinguées par la misère et la promiscuité. Dans cette Amérique-là, le cocktail d’ambition, de sexe et de violence se révèle particulièrement explosif. Surtout quand on veut passer à la télé.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Si la célébrité est le rêve étincelant de la culture américaine, elle en est peut-être également le fléau. Nous aimons voir nos vedettes se hisser vers les sommets, pendant quelque temps du moins. Ensuite, avec quel plaisir, plus grand encore, nous les regardons tomber. Et puis, évidemment, quand elle sont au fond du trou, elles peuvent le raconter dans un livre, et renaître de leurs cendres.

Joyce Maynard, postface
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Moi, j'ai pas envie de bavarder. J'ai plutôt envie de l'embrasser. J'ai envie de frotter mon visage dans ses cheveux. [...]
Je trouvais ça complètement dingue, moi. La dernière fois qu'on s'était vus, j'étais couché sur elle et je la baisais comme un fou. Et maintenant, on taillait le bout de gras, comme si de rien n'était. Alors qu'on sait bien qu'il s'est passé des choses, bordel !
Moi, je trouve que ça devrait pas être comme ça. Une fois que vous avez baisé avec quelqu'un, chaque fois que vous le revoyez, vous lui sautez dessus et hop, c'est reparti. Vous sautez sur la fille et vous la déshabillez. Pas de conneries du genre : "Beau temps, vous ne trouvez pas ?" Qui est-ce qu'elle cherche à tromper ?
Tous les gens font comme s'ils baisaient jamais. À commencer par les parents. Mais vous savez bien qu'ils l'ont fait. Seulement, dès que vous êtes né, ils passent toute leur vie à prendre un air choqué chaque fois qu'ils devinent que vous auriez bien envie de tirer un petit coup vous aussi. Genre tu n'es qu'une bête ! Alors que, s'ils avaient jamais baisé, vous seriez même pas de ce monde. (p. 180-181)
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"Moi, ma théorie c'était : jamais faire croire qu'un miracle va se produire. C'est pas parce que vous soufflez toutes les bougies sur votre gâteau d'anniversaire que votre voeu va se réaliser. Jimmy a grandi en sachant que tous ces jouets qu'on voit dans les publicités à la télé, c'était pas pour lui, pas plus que ces jolies filles qu'ils font voir dans les magazines. Faut être réaliste. Si vous visez trop haut, ça fait encore plus mal quand vous retombez.
C'est pas la première fois que j'entends des gens faire allusion au milieu d'où vient mon fils. Toute sa vie les gens lui ont dit, d'une façon ou d'une autre, qu'il pouvait rien lui arriver de bien dans la vie, vu qu'il était pas né dans le bon environnement? C'est ça qu'on appelle un pays libre? Tout le monde a ses chances? Ah, me faites pas rire. Ce gamin, on aurait pu raconter l'histoire de sa vie quand il avait six ans. Comme disait le psychologue : compte tenu de son milieu, il pouvait que mal finir. Et si ça finit toujours mal, c'est à cause des gens qui répètent tout ça justement."
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Il y a deux sortes de gens : ceux qui pourraient patiner seuls au milieu d'un lac gelé, juste pour avoir le plaisir de glisser sur la glace, et il y a ceux qui dépériraient dans leur coin s'il n'y avait pas quelqu'un pour les applaudir à chaque seconde, et leur dire qu'ils sont formidables.
Suzanne fait partie de ces gens-là.
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Car si la célébrité est le rêve étincelant de la culture américaine, elle en est peut-être également le fléau. Nous aimons voir nos vedettes se hisser vers les sommets, pendant quelques temps du moins. Ensuite, avec quel plaisir, plus grand encore, nous les regardons tomber.
Et puis, évidemment, quand elles sont au fond du trou, elles peuvent le raconter dans un livre, et renaître de leurs cendres.
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Videos de Joyce Maynard (60) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joyce Maynard
Troisième épisode de Dans les pages avec la romancière américaine Joyce Maynard. Elle est venue nous parler des livres qu'elle aime, de Gabriel Garcia Marquez, du Petit Prince et de musique.
Bon épisode !
"L'hôtel des oiseaux" est publié aux éditions Philippe Rey, Arthur Scanu à la réalisation
#librairie #joycemaynard #danslespages #millepages #books @editionsphilipperey1918
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