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Publié en 1913 et traduit en français en 2009, "La troisième Miss Symons" est un roman de l'écrivaine britannique Flora M.Mayor.

Cinquième enfant d'une famille nombreuse, Henrietta Symons ne peut compter sur l'attention de ses parents comme de ses frères et soeurs.
Sans cesse mise à l'écart, elle tente malgré tout de se faire aimer, sans succès. La constante indifférence dont elle fait l'objet ne fait qu'exacerber son tempérament irascible et la jeune fille devenue femme traverse les années à tâtons, multipliant les voyages à l'étranger, les collections en tous genres, les occupations pour autant que son investissement soit minime.
Tout est bon pourvu qu'elle parvienne à combler ce vide affectif qui la poursuit depuis l'enfance.

C'est grâce à Manu que j'ai pu découvrir ce court roman victorien qui brosse le portrait d'une mal-aimée qui, il faut bien le dire, n'a pas grand chose pour elle si ce n'est un sens aigu de l'organisation et le caractère autoritaire qui l'accompagne.
Pas vraiment belle ni intelligente, elle se trouve en plus affublée d'un caractère difficile qui a tôt fait d'éloigner toutes les personnes croisées sur son passage.
L'auteure donne le ton dès les premières lignes et si Henrietta suscite la sympathie de prime abord, elle inspire au mieux de la pitié, au pire de l'antipathie dans les dernières.
Si ses caprices et ses accès de colère lui sont volontiers pardonnés durant sa jeunesse alors qu'elle essuie plusieurs déceptions amicales et sentimentales, on s'attend néanmoins à ce que la maturité lui offre une chance d'adoucir son caractère.
Financièrement à l'abri grâce à la fortune familiale, sans réelle pression pour se faire passer la bague au doigt, elle a la possibilité d'aller où elle veut pour faire ce que bon lui semble.
Or, malgré les conseils de tout un chacun, elle n'en fait qu'à sa guise et ses choix ne lui sont dictés que par cette tendance compulsive à remplir le vide de sa vie par des activités qu'elle juge elle-même sans intérêt.
Et quand elle n'est pas en voyage à critiquer tous les hôtels où elle descend, elle passe sa frustration sur les domestiques de la maison familiale.

Roman bourgeois, "La troisième Miss Symons" dresse un regard particulièrement cruel sur ces femmes laissées de côté par une société qui condamne sévèrement le célibat avec le sous-entendu que ce dernier soit directement lié à un manque de débrouillardise voire un refus de se plier aux exigences nécessaires pour se faire une place dans le monde.
Dans le cas d'Henrietta, sujette aux moqueries de la part de ses proches, c'est son caractère marginal et peu aimable qui est ici pointé du doigt pour justifier sa condition de vieille fille.

Si j'ai lu ce roman sans déplaisir, je trouve toutefois excessif le qualificatif d'"enfant littéraire de Jane Austen" apposé à l'auteure dans la quatrième de couverture.
Là où Jane Austen se laisse porter par son affection pour ses personnages et sa plume généreuse en ce qu'elle s'attarde à la description de leurs émois et du milieu dans lequel ceux-ci évoluent, Flora M.Mayor dépasse difficilement le stade purement descriptif.
Aussi, malgré un style élégant et une histoire sombre qui tient ses promesses d'un bout à l'autre, j'ai déploré cette économie de mots et ce manque de relief qui m'ont donné l'impression de lire en accéléré une Austen fatiguée.
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Angleterre, seconde moitié du dix-neuvième siècle. Cinquième enfant et troisième fille des Symons, Henrietta n'a rien de remarquable et n'est pas particulièrement appréciée. Comment s'en sortir quand le seul destin des femmes est de se marier, d'avoir des enfants ?

Ce court roman de l'écrivaine anglaise Flora M. Mayor (une auteure remarquée et éditée par Virginia Woolf) nous propose une description impitoyable de la vie d'une britannique. Une femme ordinaire, pas spécialement belle, intelligente ou aimable dont la vie est bien souvent tributaire d'événements sur lesquels elle n'a guère de prise. le récit, très juste, est complètement dénué de pathos, car le style de Flora M. Mayor est bourré d'ironie. Une sévère critique de la bourgeoisie anglaise apparaît d'ailleurs en filigrane.

Résultat ? Un texte cruel, concis, extrêmement bien écrit.
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Flora M. Mayor est une écrivaine, aujourd'hui tombée dans l'oubli, mais qui avait été découverte par Virginia Woolf elle-même. Publié en 1913, La troisième Miss Symons est un de ses trois romans et le seul traduit en français actuellement.

Henrietta est la cinquième enfant d'une famille de sept enfants, mais surtout la troisième fille. Autant dire qu'à sa naissance, ses parents avaient eu le temps de se lasser de l'attrait des nourrissons et des filles en particulier. Cependant, en grandissant, elle devint une belle petite fille, autour de laquelle tout le monde s'émerveilla. Jusqu'à ce qu'elle en perde l'aura et la grâce pour devenir une enfant quelconque dont tout le monde se détourne. Henrietta, dont le seul souhait est qu'on l'aime, ne comprendra jamais pourquoi, soudainement, elle n'intéresse plus personne et développe un caractère capricieux et désagréable. Celui-ci ne fera qu'empirer au fur et à mesure des années quand elle s'apercevra qu'elle ne possède pas la qualité de se faire aimer des autres alors que c'est son désir le plus cher.

La troisième Miss Symons est un roman au ton résolument caustique et cruel sur le sort des jeunes femmes dans les familles nombreuses, mais plus généralement sur le fonctionnement de la société à la fin du XIXème siècle. Les filles n'occupent pas une place prépondérante dans la famille, en particulier si elles n'ont pas d'atouts gracieux et qu'elles occupent une place défavorable au sein de la fratrie.
Une femme ne peut s'épanouir que par le mariage et la maternité. Et si par grand malheur, elle ne trouve pas un mari qui veut d'elle, il ne lui reste qu'à vivre pour le reste de sa famille et s'occuper de ses parents, de ses frères et soeurs et de leurs progénitures. Mais encore une fois, la vie (et Flora M. Mayor) se montrera horriblement cruelle avec Henrietta, qui ne trouvera sa place nulle part. Son incapacité à plaire et à se faire aimer, ajouté à son caractère acariâtre, l'empêche de convoler et lui font même sentir que partout où elle est, elle gêne. Cela ne fera que renforcer ses mauvais côtés et l'obliger à se forger une carapace afin qu'elle puisse mener sa vie à sa guise, sans se soucier des autres.

J'aime beaucoup les romancières anglaises qui dénoncent la société, souvent avec moquerie, humour et une légère pointe de méchanceté. Ce court roman entre bien dans cette catégorie, sauf que je l'ai trouvé plus noir que drôle. L'humour est présent mais il s'efface derrière le dur sort que la romancière a réservé à son héroïne.

Le roman est diablement bien écrit et efficace mais je regrette que la plume soit un peu trop acérée au détriment de l'humour.
Lien : http://www.chaplum.com/la-tr..
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Ce roman est délicieux et bourré d'ironie. Ou comment une enfant mal-aimée parce qu'elle n'a pas la langue dans sa poche et laisse ses sentiments s'exprimer avec spontanéité, finit part devenir une vieille fille irascible et réactionnaire. Et il faut dire qu'elle n'a pas de chance Henrietta : c'est sa soeur aînée qui lui pique son prince charmant. Après un "plan" pareil il y a de quoi l'avoir mauvaise.

Henrietta est un personnage qui n'entre pas dans le moule victorien de l'époque, trop étroit et hypocrite pour elle, même si elle essaie de s'y immiscer au début. Echouant à devenir ce qu'on attend d'elle (une femme mariée et une mère de famille convenable) et à se lier d'amitié avec autruit, elle se crée un personnage, une amie imaginaire puis un amant tout aussi fantasmatique pour combler sa solitude. Elle se met à voyager pour se fuire elle-même car tout de même, elle a largement sa part de responsabilité dans ce qui lui arrive, même si les autres n'ont pas été spécialement tendres avec elle. Henrietta m'a tour à tour fait pitié et agacée car elle est à la fois prétentieuse, "crûche" et naïve.

Un texte écrit dans un style fluide, direct, sans concession. J'espère bien que les deux autres roman de Flora M. Mayor seront publiés en France car ce fut une belle découverte d'une écrivaine inconnue ici.
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Étrange : une héroïne ni belle, ni intelligente, ni gentille, ni sympathique et qui, on peut le penser, rate plutôt sa vie, et pourtant ce (court) roman se lit en un rien de temps!
Les phrases glissent sans heurt, le style est d'une fluidité admirable. A deux ou trois reprises un narrateur extérieur semble raconter l'histoire, plus exactement une narratrice vivant une génération après cette Miss Symons.

Henrietta est la troisième fille, donc, coincée entre les aînés et les cadets, ce qui n'est pas toujours une position facile dans une fratrie. Elle désire être aimée, mais son sale caractère, sa susceptibilité, son refus d'écouter les conseils lui aliènent l'affection de son entourage. Il lui arrive de se reprendre, de regretter, mais hélas c'est plus fort qu'elle!
Pas forcément sa faute si un soupirant s'en va sans s'être déclaré, si des malentendus éclatent... A plusieurs reprises l'auteur nous permet d'imaginer que la vie d'Henrietta aurait pu être autre.

Et le temps passe, elle devient une de ces anglaises aisées qui voyagent sur le continent, Italie, France, ..., puis rentrées au pays s'intéressent à la culture, aux oeuvres, ...
D'après un pasteur, elle est "susceptible, incompétente et hargneuse", mais ausi humble et généreuse. Son existence, elle , est considérée comme "âpre, vide et sans but." Pourtant certaines années furent heureuses.

Dans la seconde moitié du 19ème siècle, si une jeune fille d'un milieu anglais aisé ne se mariait pas, que devenait-elle? Voici dans ce roman une réponse non dénue d'ironie et de tristesse.
Un joli roman qui décrit aussi en filigrane cette bourgeoisie anglaise aisée de la seconde moitié du 19ème siècle.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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J'ai passé un bon moment avec ce court roman où on sent l'influence de Jane Austen, mais il manque dans ce roman la chaleur et l'humour de l'auteur d'Orgueil et Préjugés. le personnage principal n'a que des défauts et il est difficile d'éprouver autre chose qu'un peu de pitié pour elle.
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Henrietta est la 3ème fille d'une fratrie de sept enfants d'une famille bourgeoise de l'Angleterre victorienne. Elle se sent comme le vilain petit canard car elle n'est ni belle, ni gracieuse, ni douée et a tendance à se réfugier dans la lecture et le monde imaginaire. Rien de ce qui fait la vie, l'objectif d'une petite fille, d'une jeune fille, d'une jeune femme de son temps et de sa classe sociale ne l'attire : elle n'est pas à l'aise en société, les bals et les activités féminines l'ennuient et elle ne rêve pas de faire un beau mariage.
Le récit déroule ainsi la vie de cette jeune fille puis femme, mal dans son époque, dans sa famille, de caractère difficile qui n'arrive pas à trouver sa place et donc se met à voyager sans cesse.
J'ai trouvé cela émouvant, triste parfois car Henrietta est incomprise par sa famille et est en manque d'afffection mais ne fait rien pour être aimable; elle a parfois l'impression d'être passée à côté de ce que sa vie aurait dû être car elle a refusé le mariage et la maternité.
Donc, un très beau portrait de femme et une réflexion un peu douce amère sur la condition féminine. Et originalité : un personnage principal qui est une anti-héroïne, antipathique et parfois pitoyable...

A partir de 15-16 ans
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Henrietta troisième fille d'une grande famille voit toute le monde se détacher à cause de son mauvais caractère. Alors que tout le monde se mari, elle reste seule et son caractère est de plus en plus insupportable. Elle entreprend des voyages, mais ne change pas. Un très bon moment de lecture édité par virginia Woolf.
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L'auteur décrit l'échec d'une vie de femme dans l'Angleterre conformiste et au sein d'une famille aux préjugés et aux traditions solidement ancrés. Un portrait intéressant et un personnage somme toute attachant.
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Une vieille fille cassante comme un biscuit sec
Lien : http://alexischiffon.canalbl..
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