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EAN : 9782073054593
448 pages
Gallimard (07/03/2024)
4.02/5   62 notes
Résumé :
Trois générations après la défaite des forces d'Auristelle contre les incroyants, les hommes ne connaissent plus qu'un monde plongé dans une nuit éternelle. Pour conjurer la malédiction divine, un seul espoir : réussir la mythique Quête qui ramènera la lumière sur le monde. Un exploit qui nécessite des talents complémentaires autant que des tempéraments bien trempés. Alors, tous les cinq ans, cinq adolescents sont condamnés à l'exil : la réussite, ou une errance san... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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La 1ère partie du roman nous présente les Quêteurs et leur Quête :
- Spérance Monastère, Guide
- Astasie Abélard d'Abbhaye, Inquisitrice
- Cyphérien des Trois Familles, garant royal
- Lièpre Lardeon, sentinelle
- Vaast, espion
L'auteure donne le ton d'entrée de jeu : nous découvrons les protagonistes et leur recherche de l'Etoile du Matin en train de torturer un érudit au sein de la forteresse de leurs ennemis jurés. du début à la fin cela sera sombre, violent et amoral !
Amis lecteurs, amies lectrices, bienvenus dans un univers de Dark Fantasy de bon aloi et de bonne facture.
Et comme on aborde des sujets assez sérieux, difficile de ne pas identifier une filiation avec Michael Moorcock tant on sent le parfum des aventures du Champion Eternel (on possède en France de beaux héritiers de Moorcock, profitons-en !)
Ah ça, ici on connait ses classiques (en témoigne la science des scansions qui rappelle la Voix du Bene Gesserit).
Et si uchronie il y a, certains indices laissent à penser qu'elle a eu lieu à la Renaissance (ou au Siècle des Lumières).
Notez aussi que Maïa est suffisamment espiègle pour nous spoiler le roman avec le naming ! blink



Depuis la défaite de Galaad et la perte de l'Etoile du Matin, le monde est non seulement plongé dans l'obscurité, mais en plus divisé entre Auristelle, monarchie féodale et théocratique mélangeant allégrement christianisme et aryanisme, et l'Occidan noir, dictature sataniste qui ne respecte rien d'autre que la loi du plus fort. C'est la Guerre Froide entre les deux grandes puissances d'un univers déserté par la lumière du soleil donc par le Lumière de Dieu, qui semblent aussi avoir maille à partir avec diverses factions (cannibales, païens, Sans-Dieu…)
Ici l'ambiance post-apo est évidente : avec ses mutants honnis et ses chevaliers de la pureté génétique, difficile de ne pas penser aux "Chroniques d'Hawkmoon". Mais il existe une parenté plus large avec les autres cycles consacrés à un Moyen-âge post-apocalyptique : le "Livre du second soleil de Teur" de Gene Wolfe (un cycle référence mais plutôt difficile d'accès), "Hordes" de Laurent Genefort ou plus récemment "L'Empire brisé" de Mark Lawrence
Il existe aussi peut-être une parenté avec "La Horde du Contrevent" d'Alain Damiasio, tout du moins pour le côté quête absurde, car on dresse des enfants, parfois de manière particulièrement cruelle, à tenir un rôle bien spécifique dans un groupe pour accomplir une quête qui ne doit surtout pas aboutir…
Mais on peut facilement remplacer l'ambiance post-apo par les gastes terres et les royaumes de malédiction des légendes arthuriennes. On peut tout de suite penser à la noirceur et à la désespérance de la 2e partie de l'"Excalibur" de John Boorman.
On veut à tout prix récupérer l'objet sacré pour mettre fin à la guerre et à la misère, mais on échoue par orgueil, par colère, par envie, par jalousie… (sans parler de ceux qui ne veulent pas que les choses changent car ils en tirent profit)
Seuls les nouveaux Perceval emplis de doutes et pas de certitudes ont une chance d'obtenir le pardon des cieux.
Et le Graal tant convoité tient certes de l'Excalibur prise au piège de son rocher ou de son lac, mais aussi du Siège Périlleux : celui qui n'est digne des cieux doit s'attendre à subir de courroux de Dieu.
Car au final Dieu est bien à l'oeuvre à travers une série de miracles (il faudra attendre la révélation de l'identité du messie pour assembler les pièces du puzzle divin), mais peut-être aussi le Diable pour qui sait lire entre les lignes…



Une véritable Quête du Graal donc, mais d'abord et surtout une critique féroce de la manipulation de la religion par des animaux politiques sans foi ni loi qui finissent par croire à leur propres mensonges (ni le Cardinal d'Auristelle ni l'Antépape de l'Occidan noir ne veulent d'un retour de la Lumière et des jours meilleurs, car plus les masses souffrent et plus elles se tournent vers l'opium du peuple qui leur assure encore plus de pouvoir).
Toute religion porte en elle les graines d'un possible totalitarisme, et c'est encore sans doute encore plus vrai du christianisme médiéval. Ici associé à des références nationales-socialistes subtilement disséminées à travers le roman, on sent glisser Auristelle vers une forme de nazisme moyenâgeux qu'on du connaître et subir les peuples des rivages de la Mer Baltique. Et puis fatalement vu le sujet une réflexion pertinente sur le fanatisme et l'intégrisme qui renvoie dos à dos tout le monde, les bourreaux comme les victimes.
Les derniers chapitres abordent des thématiques politiques mine de rien intéressantes car assez actuelles :
- des religieux prêts à tous les reniements plutôt que de se remettre en cause pour ne pas assumer leurs manipulations
- des aristocrates terrifiés par le changement au point d'oeuvrer à la poursuite de la lente agonie du monde
- des révolutionnaires tentés par le radicalisme quittes à devenir encore pire que leurs propres bourreaux
La manière dont le chef putschiste enchaîne quelques citations politiques bien connues dans le dénouement est assez éloquente… On retrouve le cynisme à la fois flamboyant et pragmatique d'un Nicholas Machiavel, expert en jeux de pouvoir s'il en est !


Pas mal de trucs empêchent l'auteur d'aller titiller les plus grands, mais en fait tout se résume à 1 seul gros bémols : c'est trop court, c'est trop rapide. La 1ère partie qui présente l'univers et les personnages, ne fait qu'une centaine de pages alors même qu'elle fait la part belle à l'action. La traditionnelle phase dite d'exposition est presque une cavale permanente, or c'est là qu'on aurait pu prendre son temps pour bien exposer les enjeux, développer le background et approfondir les personnages.
- on se concentre sur la rivalité et la confrontation entre Auristelle / Occidan Noir sans vraiment savoir comment les 2 civilisations fonctionnent en interne, l'une vis-à-vis de l'autre, et les 2 face au reste du monde. Et on n'en sait pas guère plus les païens, les sans-Dieu, les cannibales et les mutants pourtant au coeur du roman…

- niveaux personnages le lien entre Astasie et Vaast reste nébuleux (WTF cette histoire de dentition sciemment refaite ?)
- certains points des intrigues et des complots ne sont pas très clairs (quelques lignes auraient suffi à dissiper le brouillard)

- le personnage de Février, qui prend au fil des pages de plus en plus d'importance, déboule un peu de nulle part
- l'équilibre politique de la cour d'Auristelle n'est pas super clair non plus
Du coup tout ce qui passe dans la 2e partie fait précipité et l'évolution des personnages sonne un peu faux :

A ce jeu là par contre Astasie est vraiment bien campée !
Une pucelle qui associe aristocratisme puant et fanatisme religieux… le Seigneur l'a choisie, c'est sûr, les autres n'existent que pour la servir ou être châtiés. Bref une connasse intégriste qui se croit au-dessus du commun des mortels (souvenez de la Farnese de Vandimion dans la saga Berserk de Kentaro Miura) : on la suit jusqu'au bout sa folie narcissico-religieuse et on assiste à sa chute libre vers l'apothéose dans la 2e partie


Bref un roman de Dark Fantasy trop court mais très bon. C'est fort dommage que Maïa Mazaurette ait si peu oeuvré dans les littératures de l'imaginaire. Elle a tout d'une grande et s'il elle revient un jour à la SFFF je la suivrais très volontiers dans ses univers !


PS :
Certains rageux ailleurs sur la Toile on pesté contre d'intolérables coquilles. du coup je les ai comptées et au final il y a en 2 en 300 pages. Si cela suffit à gâcher la lecture, il faut arrêter de lire...
Certains ont aussi pester contre la froideur et/ou la noirceur d'un univers de Dark Fantasy, et le manque de sympathie dégagé par un personnage conçu pour être le plus antipathique possible… Dois-je expliquer ce qui ne va pas là-dedans ?
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Vous aimez la Dark fantasy ? Alors « Dehors les chiens, les infidèles » fait incontestablement partie de ces romans à côté desquels vous ne pouvez pas passer. Si la plupart des auteurs qui veulent donner une touche de noirceur à leur univers se contentent généralement de glisser une ou deux scènes un peu rudes sans guère aller plus loin, Maïa Mazaurette, elle, ne fait pas dans la dentelle : c'est (très) sombre, (très) cru et (très) amoral ! Pour le coup la comparaison avec l’œuvre de Glen Cook (souvent utilisé comme « argument vente » par les éditeurs) n'est pour une fois pas complètement usurpée. Le roman nous entraîne sur les traces d'un groupe de cinq « Quêteurs », guerriers, érudits ou inquisiteurs, lancés à la recherche de l'étoile du matin, une sorte de Saint-Graal censé ramener la lumière sur le monde. Car, fait plutôt original, nous avons affaire à du post-apo... médiéval. Le roman met en scène une société rongée par l'obscurité et ravagée par la guerre que se livrent depuis le déclenchement de l'apocalypse les forces d'Auriselle et de l'Occident noir. « Galaad le Preux partit en plein carême, Mourut le dimanche saint. Quand l’Étoile du Matin tomba au sol, Chacun sombra avec elle. Plus de pape, plus de Lumière, Plus d’autres Guides que ceux de la Quête. » Si Maïa Mazaurette n'est certes pas la première à tenter l'expérience du « post-apo historique », il faut avouer que les romans de ce type ne courent pas non plus les librairies.

Sur les ruines de notre Moyen Age, l'auteur bâtit un monde bien plus sombre que l'original tout en s'en inspirant pour développer une critique virulente de la religion et de ses inévitables dérives. Pour ce faire, Maïa Mazaurette nous plonge dans un monde terriblement dérangeant où tout n'est que ténèbres et violence, crasse et désespoir. Une vision inquiétante mais qui fait naître chez le lecteur une sorte de fascination morbide difficile à refréner, quant bien même nous n'avons ici qu'un aperçu très limité de ce Moyen Age uchronique. S'il y a un reproche que l'on pourrait faire à l'ouvrage, c'est d'ailleurs celui-là, car quel dommage de voir un univers avec un tel potentiel être exploité de façon aussi brève ! Les personnages sont à l'image de ce décor désespérant : torturés, complexes et pour la plupart plus intrigants que sympathiques. Le comportement et les exactions de certains laissent à plusieurs reprises un profond sentiment de malaise, à commencer par ceux de la belle et froide Inquisitrice Astasie, ou encore du discret mais sous estimé érudit Cyférien. On ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre ni jusqu'où les personnages sont prêts à aller pour garantir le succès de leur quête qui peut s’apparenter par bien des aspects à celle menée par les chevaliers de la légende arthurienne à laquelle l'auteur fait d'ailleurs référence à plusieurs reprises. La chute ne dépareille quant à elle absolument pas avec l'ambiance générale du récit : ambiguë et résolument sombre.

Véritable réussite, « Dehors les chiens les infidèles » nous plonge dans un univers sombre et violent qu'on aurait aimé arpenter davantage et qui propose une réflexion intéressante sur le fondamentalisme religieux et le totalitarisme. C'est torturé (souvent), dérangeant (parfois), mais que c'est passionnant !
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Un univers médiéval très proche du notre et de nombreuses références à des choses familières, l'Inquisition devenue le premier pouvoir jetant sur le monde, fanatisme religieux et obscurantisme...
Un point de départ très simple : les chrétiens d'un côté, les adorateurs de Satan de l'autre.... Un monde privé de lumière lorsque les forces du mal ont triomphé il y a si longtemps....

Des allusions aux légendes Arthuriennes : Galaad par exemple, fils de Lancelot et découvreur du Saint Graal. Ici détourné et devenu le vaincu ayant permis le triomphe des forces obscures.. Et cette Étoile du matin objet de la quête que seul un coeur pur arrivera à délivrer, non pas de son rocher, mais de la mare où elle est emprisonnée.... Excalibur, bien sûr..
Une Sainte, La Pucelle Astasie, prenant les commandes de l'armée et très inspirée de notre Jeanne D'Arc .
Mais ça, c'est ce que moi, j'y ai vu car rien n'est explicite....

L'univers ici dépeint est terrible de noirceur et de monstruosité....De nombreuses espèces animales disparues, la famine, la violence et ce ciel qui s'obstine à l'obscurité...
Des êtres difformes, avatars produits par le manque de clarté et de nourriture, destinés, si la lumière revient, à être exterminés car considérés comme une manifestation du mal par les croyants et fanatiques dont font partie nos héros... Et toujours, des mots qui jettent le trouble et nous rappellent de tristes souvenirs comme "pureté de la race", "blondeur des cheveux et pâleur de la peau comme symboles de cette pureté" Et c'est là qu'est tout l'intérêt du livre... Des thèmes sensibles, des personnages loin d'être irréprochables et prêts à tout pour atteindre leur but, malgré leurs louables intentions, ils ont été victimes de l'aveuglement né de l'intégrisme et de l'endoctrinement....
Et l'on s'interroge par exemple sur ce Cyférien, dont la sonorité du nom évoque un Lucifer ou une porte ouverte sur l'Enfer... . Mais voilà, ainsi sont nos héros, courageux certes, fidèles à leur cause mais complètement aliénés par une foi aveugle et menant à l'intolérance la plus implacable. Et l'on finit par se demander si l'obscurité ne vient pas de la lumière.... Tant sa recherche est prétexte à toutes les exactions et abominations...

La seconde partie fait apparaître les enjeux politiques et l'ambition sans limites pour le pouvoir de plusieurs protagonistes.
Pourtant, et c'est là qu'est la surprise, certains d'entre eux nous deviennent attachants car l'auteur en fait le point fort de son roman, et nous explique, nous détaille ,sans jamais rien justifier ni légitimer les raisons de ce qu'ils sont devenus, nous pousse, parfois, à l'indulgence.... Ou, en tous cas, nous donne le choix de les aimer ou les détester... Elle ne dénonce rien, elle expose les faits.... Au lecteur de se faire son opinion...
Difficile de parler du dénouement sans rien en dévoiler.... Mais il donne matière à d'autres interrogations et c'est un commencement plutôt qu'une fin...

Ai été très accrochée par la première partie du roman, la découverte d'un univers proche d'une fin du monde se profilant à l'horizon, des personnages ambigus, un récit sans temps morts....
L'écriture assez fluide et dans l'ensemble agréable, ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.... Et la seconde partie part un peu dans tous les sens mais arrive à maintenir l'intérêt jusqu'au bout....

A déconseiller aux âmes sensibles tout de même, certaines scènes d'une violence et cruauté presque insoutenables....




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Oh bon sang !Que l'exercice de critiquer ce roman va être difficile.Avant tout, un avertissement : depuis des années, je lis le blog de l'auteur : sexactu. Même si il n'y a aucun rapport entre cette oeuvre et les points de vue développés sur son blog, j'en suis quand même un lecteur d'autant plus assidu que je trouve le féminisme sensuel de son auteur parfaitement réjouissant. Je vais donc essayer de critiquer ce roman avec les mêmes difficultés que j'ai pu avoir par le passé à parler des oeuvres de [a:Catherine Dufour|848604|Catherine Dufour|http://www.goodreads.com/images/nophoto/nophoto-U-50x66.jpg], de [a:Yann Minh|1538972|Yann Minh|http://www.goodreads.com/images/nophoto/nophoto-U-50x66.jpg] ou de [a:Laurent Kloetzer|1529258|Laurent Kloetzer|http://photo.goodreads.com/authors/1286562685p2/1529258.jpg].Bien. Ce roman commence donc avec l'achèvement, dans la frustration la plus complète, de la Quête menée par cinq adolescents à la recherche de l'étoile du matin, une arme magique censée ramener la lumière dans un monde médiéval plongé dans les Ténèbres du Malin (si si, le Malin existe, et nous veut du MAL). Revenant donc dans leur pays sur les traces d'une armée d'envahisseurs, ils découvrent que la vérité de leur Quête n'est pas si évidente que ça, et que de multiples personnages de ce royaume tentent d'utiliser l'existence (ou pas) de cette arme magique à leurs fins. Quant à la suite, je ne vous la raconterai pas, elle est trop noire.C'est un roman particulièrement surprenant. Surprenant, au premier lieu, parce qu'il est d'une noirceur que j'ai rarement vu : les personnages tentent avant tout de survivre dans un monde hostile empli de mutants (nés difformes par l'absence de soleil depuis des décénies), d'authentiques fanatiques, et de comploteurs de l'ombre. En fait, tout le décor ressemble à la vision qu'on aurait du monde du fond d'une crypte romane salement éclairée de chandelles d'un suif fulligineux. Et croyez-moi, dans une telle athmosphère, on n'y voit pas grand chose.C'est d'ailleurs ce qui expliquera peut-être le fait qu'on sent très vite que Spérance est clairement l'héroïne de cette histoire, quand Astasie, la belle blonde (qui m'a à un moment fait penser au passage du Seigneur des Anneaux où Galadriel pète un plomb juste en regardant l'anneau), incarne la plus pure séduction du mal : celle du fanatisme religieux, alors que Cyférien incarne clairement la séduction que le même Mal peut faire subir aux simples pour les corrompre dans leur esprit et dans leur chair. Cela dit, des trois personnages phares, Cyférien a pour lui "l'excuse" de devoir agir ne serait-ce que pour survivre. Mais d'un autre côté, Spérance, elle, n'a pas besoin d'excuse.Mais je parle, je parle, et je me rends compte que j'oublie de vous dire que, pour moi, ce récit a une parenté certaine avec des oeuvres comme [b:Cendres|2490520|Cendres|Eduardo Mallea|http://ecx.images-amazon.com/images/I/41X55EMAKGL._SL75_.jpg|2497825] ou [b:La horde du contrevent|1397743|La Horde du Contrevent|Alain Damasio|http://photo.goodreads.com/books/1183284699s/1397743.jpg|1387917]. du premier, on retrouve évidement l'héroïne menant sa troupe envers et contre tout, l'univers moyen-âgeux d'un obscurantisme crasse (ah, cette réflexion pas subtile du tout sur les roux !) - et sexiste, avec ça, mais aussi, et surtout, peut-être, le monde plongé dans des Ténèbres quasiment éternelles. du second, on retrouve la Quête qui n'arrivera forcément pas à son but(oui, je sais, dans la horde du contrevent, c'est plus compliqué que ça, mais là aussi, c'est beaucoup plus compliqué que ça). Et puis des deux, on retrouve une écriture de qualité, quand même.Parce que [a:Maïa Mazaurette|1489885|Maïa Mazaurette|http://www.goodreads.com/images/nophoto/nophoto-U-50x66.jpg], le clavier sous les doigts, se débrouille sacrément bien pour nous faire adhérer à chaque point de vue, même les plus gluants (genre le cardinal et sa vision du retour de la Lumière qui lui fera dédier d'une façon absolument admirable cette journée au Porteur de Lumière).Bref, j'ai aimé. Beaucoup même. Enormément, en fait, parce que ce bouquin (pas énorme, ce qui est un avantage) a fait remonter en moi des sensations dépressives dignes [b:des Milliards de Tapis de Cheveux|2220838|Des milliards de tapis de cheveux|Andreas Eschbach|http://ecx.images-amazon.com/images/I/51sJ4bqDJUL._SL75_.jpg|622728], ou des moments où [b:Kirinyaga|858859|Kirinyaga A Fable of Utopia|Mike Resnick|http://photo.goodreads.com/books/1286753588s/858859.jpg|2415326] utilise les plus grosses ficelles pour nous tirer les larmes des yeux. C'est du tout bon, donc, pour moi, parce qu'au lieu de faire la fantasy à princesses en string et grosses népées, elle nous livre une oeuvre forte par sa noirceur, mais également subtile par certains aspects (que je vous laisserai le plaisir édifiant de leur découverte). du coup, me voilà transformé en fan attendant avec impatience la sortie de son second roman, que je crois être au moins aussi sombre (ce qui ne lasse d'ailleurs pas de m'étonner, venant d'une personne professant sur son blog une telle joie de vivre et un tel amour des danois).
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Les Ténèbres se sont abattues sur la terre voilà 80 années. Pour faire revenir le soleil, il faut trouver l'Étoile du Matin. Des groupes de cinq adolescents sont ainsi régulièrement envoyés en Quête pour la retrouver. Tout au long du livre, on suivra le groupe de Spérance, Astasie, Vaast, Lièpre et Cyphérien dans cette quête ultime où le fanatisme et la violence sont de rigueur.

"Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres. Moi Jésus, je suis l'étoile brillante du matin". Apocalypse de Jean, XXII, 15-16.

Ayant lu des avis mitigés sur ce livre à droite à gauche sur la blogosphère, j'appréhendais un peu la lecture. Au final, il s'avère que le bouquin est passé comme une lettre à la poste. Il commence tout de suite dans l'action par une scène de torture un poile dérangeante qui donne le ton immédiatement : la violence est monnaie courante dans cet univers postapocalyptique et moyenâgeux (oui les deux mis ensemble ça fait bizarre, mais j'y reviendrai), violence qui est même cautionnée par le fanatisme religieux.

L'originalité du bouquin tient la thématique postapo replacée dans un univers moyenâgeux qui ressemble fortement au nôtre, avec des éléments de fantasy en plus (les épées magiques, c'est un grand classique). J'y rajouterais même bien une pointe d'uchronie car durant tout le livre je me suis dit que cette histoire se passait sur notre terre, au Moyen Age, en rendant bel et bien réelles des croyances en des éléments surnaturels ancrées à l'époque et en faisant de la guerre opposant les forces diaboliques et celles de la religion catholique le point de divergence. le déroulement de l'histoire et son issue sont par contre plutôt convenus et peut s'avérer un poil décevant. Comme je ne m'attendais pas à davantage, cela ne m'a pas gênée du tout.

L'écriture est prenante, les pages se tournent toutes seules, faisant de ce livre un très bon roman de fantasy de divertissement. Ça a de plus le mérite d'être bien écrit.

POUR ALLER PLUS LOIN
Publié en 2008 chez Mnémos.
Illustration de couverture de Jean-Sébastien Rossbach
443 pages.
Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
- Pourquoi ne pas laisser tout le monde essayer ? Nous sommes des milliers, s’il est question de foi, quelqu’un devrait bien finir par réussir.
- Mais bien sût ! explosa Apostolin. Le peuple attend un héros, Cyférien, et il se moque bien de savoir si le nouveau Galaad ferait un souverain compétent. Accepterais-tu qu’un paysan illettré soit accueilli en triomphe ? Qu’une grand-mère prenne la tête de nos armées ? Les voies du Seigneur sont impénétrables, et pour ma part, je tremble à l’idée que l’Etoile du Matin revienne à un sot, ou pire, à un infidèle. L’avenir serait facile à envisager : le porteur de l’arme de Galaad demanderait tous les honneurs, le peuple le pousserait vers le trône, Auristelle resterait fidèle aux Trois Familles, et en moins de six mois le continent serait dévasté par une guerre civile.
Cyférien joua un moment avec l’ourlet de sa cape.
- Dites plutôt que vous avez peur de perdre le pouvoir. Vous préférez laisser votre peuple dans les Ténèbres plutôt que de perdre votre rang.
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[Vaast, Espion quêteur] Sans prendre plaisir à la vue du sang, à son odeur, au dessin de ses éclaboussures ou à sa coagulation, il n’y voyait pas non plus d’inconvénients. L’empathie ne l’effleurait jamais : pourquoi se creuse la tête à se mettre à la place des autres, puisqu’on n’y est pas ? Pourquoi ne pas profiter tout simplement de l’ivresse de la toute-puissance, quand on la chance de pouvoir l’appliquer sans limites ? Selon Vaast, la variété des émotions du bourreau dépassait de loin celle de la victime : pour peu qu’on ait les boyaux bien accrochés, il n’y voyait qu’une expérience enrichissante.
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- C’est vrai, j’ai commis quelques erreurs, qui sont des sacrifices au futur. Mais Staz, une vraie guide doit savoir faire des concessions, y compris avec sa propre fierté.
- Des concessions ? Relis les Écritures : le Seigneur fait-Il des concessions ?
- Je ne sais pas lire, mais je sais que tu n’es pas le Seigneur.
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L’enfant de l’Occidan Noir était devenu un combattant de la Lumière.
Vaast y avait cru, trop heureux que le Crucifié ne soit pas aussi cruel qu’on le disait, plus heureux encore d’avoir le droit d’oublier le passé. Mais aujourd’hui, il découvrait que le baptême n’avait fait qu’éloigner ce passé. Les souvenirs douloureux étaient tapis dans l’ombre de sa conscience, au même titre que le plan de l’Occidan Noir et les rondes des gardes. Chaque artère lui rappelait la faim, chaque bifurcation la violence. Il y avait eu pire.
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Attention SPOILERS :
En lâchant l’Etoile de Matin elle avait trahi le Seigneur, elle n’avait pas été parfaite, elle avait renoncé à la Lumière éternelle – mais s’il fallait mourir, se transformer en Astasie, fuir Vaast, régner comme Cyférien, c’était se trahir soi-même. Peut-être en aurait-ce valu la peine. Peut-être. Elle n’était pas sûre d’avoir eu le choix : elle était une enfant du crépuscule, des entre-deux, du purgatoire. Peut-être en décalage avec l’idéal, mais en paix avec l’oscillation du monde.
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