AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782732496818
192 pages
Editions de la Martinière (28/01/2021)
3.3/5   10 notes
Résumé :
Et si on parlait de sexe comme on parle de cuisine ? Encore faut-il goûter le sens des mots pour créer les recettes les plus savoureuses... Un dictionnaire de A à Z signé Maïa Mazaurette, chroniqueuse sexperte pour LeMonde, Quotidien, France Inter...
Que lire après La vulve, la verge et le vibroVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce partenariat via Babelio a été -encore une fois- une aubaine. Il me faut te l'avouer, ami-lecteur, j'écoute France Inter. J'irai même plus loin, je regarde régulièrement Quotidien. Oui, oui, il me semble probable que certaines créatures du Web me qualifient avec virulence de « bobo-gauchiasse ». Ce qui est faux, vu ce qu'il y a sur mon compte en banque. Certains iront même plus loin en me targuant de féminazie. Il va sans dire que l'ouvrage qui nous intéresse aujourd'hui confortera ces roquets dans leurs suppositions. Maïa Mazaurette est une journaliste spécialisée dans la sexo, elle est féministe et officie sur Quotidien, France Inter et dans le Monde. Et, en vérité, j'aime ses interventions à la TV et à la radio. Ne lisant pas la presse écrite, j'étais donc curieuse de découvrir sa plume.

La Vulve, la Verge & le Vibro est justement un recueil de chroniques de le Monde, sous forme d'abécédaire. Une très bonne occasion, pour moi, de lire madame Mazaurette après l'avoir tant appréciée sur mes écrans. Mais qu'en est-il au terme de ma lecture ?

Comme souvent avec ce genre de recueil, surtout quand les articles en question sont issus de la presse écrite, le tout reste assez inégal. Bien entendu on retrouve tout ce qui fait le succès de Maïa Mazaurette : un ton plein d'humour, un point de vu féministe et inclusif sur la sexualité et un travail sérieux de documentation. Ainsi l'autrice prend toujours le soin de citer ses sources en notes de bas de page et cette rigueur reste primordiale pour moi. Je crois que l'inégalité que je mentionne plus haut tient au fait que les termes exploités sont très divers. Ça va de bite à pansexuel en passant par aubergine et consentement.

Il faut se le dire franchement, Maïa Mazaurette ne livre pas un travail de journalisme neutre, elle donne son avis, ses réflexions personnelles, son regard sur le sexe. Personnellement, c'est ce que j'ai aimé dans cet ouvrage. Certaines phrases sont d'ailleurs des petites pépites, comme dans l'article Sex on the beach où elle dit du fantasme de faire l'amour à la plage, page 151 :

La plage est le fantasme des personnes qui n'ont aucune culture érotique : elle est le cubi de rosé de la sexualité.

Snob ? Probablement. Réjouissant ? Sans aucun doute.

Heureusement, et même si j'aime ce mordant, ces piques ne sont pas ce qui compte dans l'ouvrage. Les articles les plus intéressants sont ceux qui dénoncent sans juger, que ce soit le sexisme, le racisme ou les tabous qui gangrène les sociétés dans leurs rapports au sexe.

Je ne vais pas mentir, ami-lecteur, certaines entrées de la Vulve, la Verge & le Vibro restent anecdotiques. Voir négligeables… Cette lecture vaut pourtant le coup grâce aux articles qui sortent du lot. J'ai particulièrement savouré ses réflexions sur les couleurs (blanc, noir, rose, rouge). Et puis la langue est souvent le point de départ des articles. C'est ainsi que l'autrice nous parle de l'origine du terme bite ou de celui de coquin. de quoi réjouir l'amatrice de la langue que je suis -presque sans mauvais jeux de mots-.

Un ouvrage qui ne révolutionne sans doute pas la vision de la sexualité mais qui propose de nombreuses pistes passionnantes et, surtout, qui permet d'ouvrir la réflexion sur des sujets qui, trop souvent, demeurent tabous. Maïa Mazaurette mérite sa place dans nos médias, ne serait-ce que parce qu'elle bouscule un peu nos idées reçus, sur le porno, sur le plaisir, sur les fantasmes.
Commenter  J’apprécie          80
Maïa Mazaurette définit des mots appartenant au champ lexical de la sexualité. Des mots connus ; d'autres moins.

Je m'attendais à des propos scientifiques mais Maïa Mazaurette explore plutôt l'étymologie des mots, leurs significations multiples dans nos société. J'ai été surprise mais pas déçue.

Elle maîtrise les mots et les manipule avec beaucoup d'élégance. Malgré tout, je regrette que ses tournures de phrases rendent parfois flou les propos tenus qui sont un peu noyés sous les anecdotes étymologiques. Je préfère les explications claires et concises qu'elle prodigue dans sa chronique de l'émission quotidien, chronique dans laquelle elle excelle.

Néanmoins, Maïa Mazaurette nous offre des connaissances nous permettant de construire ou de renforcer notre culture sexuelle. J'ai appris plein d'informations. Même les petites répétitions n'ont pas altéré mon intérêt. Et cette culture qu'elle nous offre nous amènera sûrement à décomplexer le dialogue autour du sexe pour pouvoir en parler comme nous parlerions de cuisine. Souhait cher à l'auteure.

Je remercie Babelio et les Editions de la Martinière pour cet envoi instructif.
Commenter  J’apprécie          130
« En bonne sexperte gastronome, mon rêve serait que l'on parle de sexe comme on parle de cuisine ». Dès les premiers mots de l'introduction, le pacte de lecture est ainsi clarifié : parler de sexualité de façon directe, décomplexée... et gourmande.

Organisé comme un dictionnaire, ce livre évoque toute sorte de sujets liés à la sexualité : des pratiques curieuses (« edging », « frot »...), des questions d'actualité (« consentement »...), des objets insolites (« hibue », « gaine à pénis »...) en passant par le kama sutra, la levrette, l'étoile de mer, le bondage... L'autrice interroge l'origine et la symbolique des expressions ainsi que nos pratiques, avec un ton léger, humoristique mais néanmoins précis et documenté. Les références sont indiquées à la fin des articles et certaines études laissent perplexes, comme celle portant sur nos habitudes de recherche sur les sites pornographiques. J'ai, personnellement, appris de nombreuses choses, sur des sujets très variés : que les huitres n'étaient pas plus aphrodisiaques que des coquillettes au fromage, que le mot « bite » avait été créé à cause d'une faute d'impression, et que les femmes ont, en moyenne, besoin de 743 secondes pour parvenir à un état d'excitation sexuelle favorable à l'orgasme. Je me suis aussi interrogée sur des sujets bien moins gais, portant notamment sur les relations entre hommes et femmes ou le caractère raciste qui sous-tendent trop souvent nos fantasmes...

Une lecture salutaire, légère et enrichissante.
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
LaTribuneDeGeneve
15 février 2021
Avec «La vulve, la verge et le vibro», Maïa Mazaurette trousse les mots de la chair, de failles en paradoxes. Sans oublier la tendresse, bordel!
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
De ces embarras, on ne sortira pas avec des stratégies d'autruche. Les traditionalistes sont pourtant ravis de sortir ce joker : il faudrait érotiser le silence (au risque de l'omerta : le silence bénéficie aux incompétents, aux agresseurs et aux pédophiles, beaucoup plus qu'à la pudeur).

[p12]
Commenter  J’apprécie          70
Depuis 2011, l'aubergine incarne le symbole numérique officiel du pénis : curieux choix, pour un légume dont la taille et le poids moyen (du moins chez nos primeurs occidentaux) sont largement au-dessus des capacités d'accueil d'un orifice humain. Mais qu'importe : quand les hommes sont en charge des métaphores, ils se flattent comme ils peuvent.

[p26]
Commenter  J’apprécie          50
La plage est le fantasme des personnes qui n’ont aucune culture érotique : elle est le cubi de rosé de la sexualité.
Commenter  J’apprécie          40
La culture du viol commence par les mots.

[p16]
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Maïa Mazaurette (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maïa Mazaurette
Le royaume 8
autres livres classés : rapport au corpsVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (45) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
561 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}