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Critique de gill


gill
13 février 2013
"C'est à la recherche des mémoires perdues d'un homme que nous allons embarquer, aujourd'hui pour la pêche aux souvenirs dans les houles atlantiques. Nos filets et nos lignes essaieront d'éviter les nombreux écueils où s'entremêlent et parfois se perdent les furtifs poissons d'argent de l'esprit".
Michel Mazéas est un homme de la mer, un homme de conviction et il nous raconte l'histoire de ceux qui partent en mer, de certains qui n'en sont jamais revenus et de celles qui patiemment, souvent dans la peine et la misère, attendent le retour des hommes partis gagner durement leur subsistance sur l'océan.
"Il y en mer des lieux mythiques, comme le triangle des Bermudes ou le clocher submergé de la ville d'Ys. L'occidentale de Sein en fait partie, il faut la respecter et envisager avec humilité cet endroit miraculeux de pêche, parfois appelé "le ravin de la mort" car la mer en ces lieux ne pardonne rien.
Mais l'auteur, avec talent et émotion, évoque surtout les siens.
Les femmes et les hommes de son enfance tout d'abord puis de sa jeunesse et de son âge adulte.
Il parle, par exemple, d'Emile, l'enfant qui crut un moment avoir été trouvé car l'instituteur lui révéla qu'il était "Nantais" sans lui apprendre que toutes les naissances en mer y étaient déclarées au bureau des Inscriptions maritimes, de Paolig, le matelot distrait, de Jakez qui, un jour ayant rattrapé "l'empêche", l'homme qui traîne avec lui l'aura de la malchance, prenait toujours la mer dans la terreur, de ses pêcheurs qui, respectant une tradition ancestrale et voulant préserver l'espèce, ne pêchaient qu'au filet droit, méprisant les "bolincheurs" qui commençaient à rafler des bancs entiers....
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