Le mec de la tombe d'à côté

Il suffit de pas grand-chose, parfois ! Il suffit d'un sourire, d'un sourire lumineux, d'un sourire d'été… Un de ces sourires qui vous émeut au point de vous faire tressaillir des pieds à la tête, de vous faire entrouvrir une porte vers une nouvelle grande aventure à laquelle vous aviez définitivement cessé de croire, vers des espérances de rires, de couleurs, de caresses et de douceurs.
Ces moments sont rares, il faut bien le reconnaître ! Il ne faut surtout pas les rater ; il faut se risquer sur un sentier inconnu, accepter de se faire bousculer, de tanguer, de perdre pied. Faire preuve d'audace. Croire en de nouvelles espérances.
C'est ce qui est arrivé à Désirée : cet emballement soudain du coeur, ces frissons de désir, ces certitudes ébranlées, rien qu'en regardant le visage d'un pauvre plouc, d'un odieux ringard, d'un affreux réac, s'épanouir dans un sourire ravageur. Elle en est la première surprise. Comment a-t-elle pu s'éprendre d'un tel tocard ?
Benny aussi est étonné, désarçonné même ! Comment peut-il se sentir irrésistiblement attiré par cette intello pâlotte, cette fille de la ville, trop maigre, trop fragile, avec son ridicule bonnet de feutre sur la tête ?
C'est l'histoire de deux coeurs en miettes qui se retrouvent sur le banc d'un cimetière à pleurer autant la mort de leur proche que la vacuité, le vide abyssal de leur existence.
C'est l'histoire d'une urbaine, une bobo, féministe en plus, et d'un paysan, sorte de dinosaure passant sa vie sur un tracteur ou au milieu de ses vaches qui commencent par combler leur solitude et finissent par s'aimer à la folie. Ce sont deux conceptions de la vie et de l'Homme radicalement différentes qui vont s'affronter dans cette passion naissante. Deux âmes esseulées chacune plantée sur leur île à se regarder en chien de faïence, malgré leur besoin vital de se retrouver, de se toucher. Sauront-ils, ces deux -là, jeter une passerelle entre leurs deux îles pour pouvoir se rejoindre ?
Je pensais beaucoup rire en lisant ce roman. Il est vrai que les contrastes entre les deux héros s'y prêtaient. J'ai trouvé au contraire une histoire grave parsemé ici et là de quelques situations loufoques. C'est un livre sur cette solitude qui vous broie le coeur, sur les fractures et les différences irréconciliables. Nous avons tous, à un moment ou un autre, méprisé ou raillé celui qui ne vivait pas comme nous ou pensait différemment.

J'aime beaucoup les livres de Mazetti, et celui là ne fait pas exception. J'ai mis longtemps à le lire, sans doute à cause de son succès, mais j'ai eu bien tort d'attendre. L'auteur a écrit un texte émouvant et plein d'humour sur une rencontre improbable entre une bibliothécaire et un agriculteur, en Suède. Tous deux ont des goûts et un mode de vie totalement différents, mais l'alchimie ne s'explique pas ! Ce qui fait toute la saveur de l'histoire, c'est le ton ironique de l'auteur. J'ai passé un bon moment avec ce livre.

« le mec de la tombe d'à côté » est un paysan du nom de Benny et à qui il manque des doigts. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'est pas le locataire de la dite tombe, mais seulement son visiteur car dans celle-ci gît sa défunte mère. C'est au cours d'une de ses visites hebdomadaires qu'il rencontre Désirée, une bibliothécaire dont le mari, écrasé par un bus (a-t-on idée !), repose dans la tombe d'à côté (l'autre). Dès lors le reality show peut commencer, mieux que « le bonheur est dans le pré », le bonheur est dans le cimetière avec la prime (The sherry on the cake) qu'ils baisent vraiment dans le roman de Katarina Mazetti.
A noter deux instants de grâce (un ange passe….), extrait I : « Pourquoi doit-on vivre en fait ? C'est tellement inutile et fatigant ! », extrait II : « Chacun crée son propre enfer de ce qu'il déteste le plus ».
Un roman suédois à la robe immaculée, la texture onctueuse, avec une pointe d'acidité, bon comme du fromage blanc.

DIFFERENCES CULTURELLES…
mais pas que… ou comment une bibliothécaire (la trentaine et veuve) et un paysan (devant assumer seul le travail à la ferme après le décès de ses parents) vont « tenter » de vivre une histoire d'amour après leur rencontre dans un cimetière !!
La fin du roman est totalement inattendue.
C'est drôle, rafraichissant et ça a le mérite de poser des questions sur le mode de vie des uns et des autres.
A lire.

« Vous êtes le 19.114ème lecteur Babelio du roman de Katarina Mazetti, le mec de la tombe d'à côté. Merci de répondre à nos questions et de donner vos impressions. Parlez bien dans le micro… »

C'est à moi… Euh, je voulais dire, en fait que ce roman, euh, il est bien.

« Oui, je suis d'accord avec vous, plus de 600 lecteurs l'ont déjà plébiscité en le notant de 3 à 5 étoiles. Pourquoi l'avoir choisi ? »

J'ai bien aimé la robe à carreaux bleus de la fille sur la couverture qui tient un coeur dans sa main,
parce que moi, le coeur sur la main, je l'ai toujours eu, et je me suis dit en plus que si tant de gens l'avait lu, c'est qu'au fond, il devait y avoir de beaux sentiments où chacun devait retrouver un peu de lui-même. Qu'ils avaient envie ou même peut-être besoin de ressentir des sensations qu'ils ont en eux mais qu'ils ne savent pas exprimer.

« Alors, ça a marché ? »

Oh que oui ! Katarina Mazetti nous fait rire avec des larmes aux coins des yeux autant qu'elle nous fait pleurer avec un sourire aux coins des lèvres.

« Voyez-vous, c'est que l'on appelle le second degré. »

Ah bon, mais dans ce livre tout le monde ne comprend pas les degrés car Benny a bien du mal avec Désirée, bibliothécaire, toute mignonne mais en mal d'amour, pendant que lui s'escrime dans sa ferme d'un autre temps, seul, en mal d'amour aussi.
Lui, ses parents l'ont lâché en lui laissant vingt-quatre vaches, ils sont allés s'allonger pour toujours sous une dalle de pierre juste en face du banc du cimetière où il rencontre Désirée qui vient visiter son mari parti en vélo sous un camion qu'il n'avait pas entendu arriver.

« Vous sous-entendez que ce texte traite de la lutte des différentes classes sociales ? »

Tu parles Charles, je voulais seulement dire qu'en fait on s'en fout des niveaux sociaux.
Lorsque deux personnes se rencontrent et se plaisent, la vie se frayera toujours un chemin pour faire éclore ce qu'ils ont dans le coeur.

« C'est ce que raconte le livre ? »

Yes, et ce n'est pas de la tarte, ni même du gâteau.
Le chemin est sinueux, rocailleux, mais souvent drôle, émouvant, attendrissant même.
Ton second degré est dans tous les paragraphes. Je ne m'en suis pas lassé un seul instant, c'est croustillant, léger, coquin dans la forme mais rêche et abrupt dans le fond. C'est bon.
Et dites bien à vos auditeurs que Mme Mazetti sait parfaitement traduire la vie avec tous ses petits tracas, ses grandes attentes, ses émois profonds, ses colères rentrées et ses étreintes enchantées dans un style coloré où j'ai adoré la Désirée dans ses excès et le Benny dans son kitsch réfléchi.
Et pour les degrés on n'est pas loin des 40 parfois.

« Merci pour le coup de chaud, à vous les studios. »

Une histoire d'amour impossible
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Lu en audiobook (écouté en 5h environ).
Une écoute agréable, composée de deux voix s'alternant (tantôt féminine incarnant Désirée, tantôt masculine pour Benny).
Je l'ai choisi dans le cadre du challenge #varionsleseditions où l'éditeur Gaia était choisi ce mois-ci.
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J'avoue que je n'attendais pas forcément une grande originalité à la lecture du résumé J'ai d'ailleurs pensé à l'émission "L'amour est dans le pré" comme comparaison.
Voyez-vous, je me suis trompée dans les grandes largeurs. Eh oui....
J'ai vraiment passé un moment agréable en compagnie de ces deux personnages que tout semble opposer. Une rencontre pour le moins peu académique - un cimetière, c'est assez surprenant comme début d'histoire d'amour.
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Une romance à la suédoise qui montre ici une aventure décalée voire loufoque. L'humour est au rendez-vous. Mais aussi un fond grave sur la solitude, le deuil, la maternité (et son horloge biologique), les différences de classes sociales et culturelles.... C'est bien amené et pas du tout larmoyant ou agressif.
La fin est inattendue (plausible?) et ouvre à une suite que je poursuivrais très prochainement car je veux m'immiscer à nouveau dans les relations amoureuses de Benny et Désirée.
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Quelle est la meilleure maxime? "Les contraires s'attirent" ou "Qui se ressemble s'assemble" ?
Choisir l'un ou l'autre, une question épineuse qui n'attend pas forcément une réponse. Laissons faire la nature.....

Un bon petit roman d'amour, un amour improbable entre un paysan et une bibliothécaire, le choc de deux univers réunis par le hasard des tombes voisines qu'ils visitent.

D'une part, l'agriculteur aux ongles sales dont l'attachement à son tracteur n'a d'égal que celui qu'il porte aux broderies de sa défunte mère et d'autre part, la veuve qui ne vit que pour être responsable de la section jeunesse de sa bibliothèque. Au-delà des énormes clichés, l'auteure tisse avec humour, un habile chassé-croisé d'amour/haine, de passion et d'incompréhension.

Cette historiette est aussi le prétexte de jolies réflexions sur le sens de la vie, sur l'amour et les compromis qui peuvent ou non se faire sans se trahir soi-même.

On pourrait reprocher quelques incongruités : comment se fait-il que la mère ait été enterrée en ville ? N'y avait-il pas de cimetière dans son village ?
Fermons les yeux sur ces peccadilles, car l'amour est aveugle et la romance est douce au coeur du lecteur (ou de la lectrice...)

Désirée est bibliothécaire. À l'heure de la pause déjeuner, elle se rend sur la tombe de son mari qu'elle vient de perdre. Pour Benny, dont la maman est morte depuis peu, entretenir la tombe de cette dernière, c'est son seul bol d'air et ça l'énerve cette jeune femme, toujours là, assise sur le banc sur lequel il voudrait se reposer. Désirée et Benny se regardent en chiens de faïence jusqu'à ce qu'une réflexion d'enfant les fasse sourire ; la glace est brisée.
Tout est original dans cette histoire d'amour, la rencontre improbable d'un homme et d'une femme que tout oppose, le lieu de la rencontre (devant des tombes) et la fin que je ne vous raconterai pas.
À lire.

J'ai trouvé ce livre dans une boîte à livres. Je l'ai pris faute de mieux car rien ne m'attirait vraiment. Je ne l'ai pas regretté, la lecture en était plaisante. de court chapitres, avec en alternance, la vision de chacun des deux protagonistes sur les mêmes évènements.
Comment ces deux êtres percoivent les choses de leur côtés avec leurs sentiments et leurs attentes, leurs espoirs le plus souvent déçus. Comment deux personnes à première vue incompatibles, deux solitaires essayent d'y croire et de construire quelque chose ensemble.
L'histoire finit t'elle bien ? Ce n'est pas un "happy end", plutôt une de ces romances qui vous revient en mémoire les soirs de solitude.

Un livre qui se lit très vite... Les pages se tournent les unes après les autres.
2 personnages, à chaque chapitre, on alterne le narrateur, le point de vue de leur histoire.
Une rencontre, une passion... 2 mondes différents.
La fin de l'histoire se profile... ou pas !