Petites histoires pour futurs et ex-divorcés

Le jour de leurs noces d'argent, ils étaient comme n'importe quel couple lambda, ni plus heureux, ni plus malheureux

Sympa la déco ! a-t-elle dit en regardant notre salon. T'es fan de Downton Abbey, on dirait.

« Des fois je crois qu’elle est jalouse de mes copains, elle voudrait être tout pour moi, être irremplaçable, alors qu’elle ne me veut même pas. Elle m’échangerait volontiers contre une femme de ménage à temps plein. Elle me l’a dit sans détour. »

Ils travaillaient dur, n'avaient pas beaucoup de temps libre. A un moment donné, il eut la surprise d'être licencié par son employeur. Il commença à la traiter avec mépris, à lui reprocher d'en faire trop et de se la péter. Tout rentra dans l'ordre quand il retrouva un emploi.
Elle découvrit qu'il épargnait sur un compte uniquement à son nom; elle était tombé sur un relevé bancaire, mais ne fit pas de commentaire. Il en avait peut-être besoin, elle gagnait plus d'argent que lui.

« Je veux un homme avec qui partager mes souvenirs, songea-t-elle, un homme qui a connu mes parents, qui a fêté mes trente ans, qui a assisté à mes accouchements. Aucun homme nouveau ne peut me donner ça. C’est un peu comme quand j’étais petite et découvrais que je ne pouvais pas me marier avec mon père. » p. 143

Le boulot a bouffé une bonne partie de votre temps pendant toute votre vie d'adulte, debout chaque foutu matin qu'il fasse soleil ou qu'il pleuve, pour se coltiner des projets absurdes qui foirent ou qui aboutissent, peu importe. Puis un jour on vous gratifie d'un horrible vase design et d'un discours.

Dans le monde animal, c'est la pertinence utilitaire qui décide du comportement en couple.

- Le mariage n'est qu'une histoire de gestion de patrimoines, répliqua-t-elle. Moi, je préfère vivre comme un animal, eux ne s'achètent pas de meubles de salle à manger, ils ne contractent pas d'emprunts immobiliers en commun seulement parce que l'envie leur prend de s'accoupler.

« Au bout de trois ans environ, c’était fini et elle se demandait comment c’était possible d’avoir eu aussi mal. C’était elle qui avait choisi de poursuivre son chemin sans lui, de vivre sans lui. Est-ce que ça aurait été plus facile d’être quittée, de devenir amère et d’évacuer la douleur par la haine ? »

Il vient de partir et la pièce est rempli de son absence.Pas encore complètement vide.