Mes vifs remerciements à Babelio.com d'avoir pu découvrir ce livre lors de la session « masse critique ». Avec l'opération « masse critique », le site BABELIO propose une liste de livres qu'ils envoient aux adhérents en échange d'une critique des ouvrages choisis. de vous à moi : Pensez-y ! nous sommes tous des lecteurs avec des goûts et ressentis différents…
Mon choix s'est alors porté sur «
le grand jour » dont je ne connaissais pas l'auteur traduite pour la première fois en français. Je me suis laissée tenter au vu du quatrième de couverture annonciateur d'une lecture distrayante et amusante. Oui, la récréation était bien là mais pas aussi drôle ni aussi courte que prévu.
Deux familles aux antipodes
Voici le mariage entre Adam et Eliza, à l'origine du prétexte à ce grand jour. Fait étonnant pour le livre, ils sont les personnages dont l'auteur fait le moins cas.
Du côté de la famille du marié, leur membres incarnent des bobos passionnés un peu illuminés. Ils forment une famille originale d'intellectuels où la culture, les lettres et les élucubrations priment. Célia la mère, critique littéraire de poésie forme un couple uni et aimant avec Pindar, passionné de la civilisation Babylonienne. Les deux soeurs du marié ne manquent pas d'originalité non plus : Sara spécialiste des scorpions vit des amours contrariées avec un jésuite et Naomi consacre sa vie et sa santé dans des causes humanitaires. La matriarche Leah ouvre de sa présence le roman, son caractère anti-conventionnel fait l'unanimité et imprimera la mémoire du lecteur.
Les Barlow représentent l'opposé des Cohen. A part Eliza, la plupart de leur membres ont épousé le droit pour leur carrière juridique ou judiciaire. Animés de la passion golf et urbains, ils sont hermétiques aux gout de la famille Cohen.
Stéphan Barlow était le père de la mariée il prenait son rôle au sérieux. Il déployait des efforts surhumains pour trouver les Cohen sympathiques, mais il lui auraient simplifié la tâche s'ils voulaient bien se rendre compte de leur anormalité .
Comment expliquer qu'on ne croisait aucun poète sur les greens ? Une simple d'infirmité physique ? Des jambes qui flageolaient ? le dos tordu ? Ou pouvait il se passer de golf, tout simplement ? Être au-dessus de tout cela ?
Tous les opposent et les clashs auraient pu poindre, mais non : aucune animosité, de la courtoisie, et finalement de la platitude entre ces deux familles.
Un repas de famille fantaisiste
La préparation de la réunion de familles n'est pas une mince affaire. J'ai souri à la préparation du menu, où les fantaisies de Pindar se mêlaient au goût culinaire des uns et aux allergies alimentaires des autres.
Le récit du repas est décrit comme une prise de vue avec une caméra autour de la table où chaque convive est raconté au présent. Et comme si la caméra introspectait sa pensée, ses envies, ses retenues et son passé. Et ce qui doit être une réjouissance pour tous, ou surtout les mariés, se révèle être une épreuve pour l'assemblée. Cette salade d'introspections fatigue le lecteur.
Ensuite, l'échange de consentements « sous couvert » des mariés qui veulent échapper au protocole, nous plonge dans un désarroi saugrenu. Cette tentative de se marier en douce des mariés, je n'y adhère pas. Ni en crédibilité ni en amusement.
Des longueurs
Comme un repas qui dure trop longtemps, j'ai regretté des passages de flottements où l'ennui des invités gagne le lecteur.
Le personnage de Pindar est pathétique. Comme tous, il ressent une perte de temps d'assister à ce repas, et ne peut se défaire de ses élucubrations. Et pour échapper aux mondanité, il se retire dans sa chambre à deux reprises !
Le mélange des personnages atypiques a été poussée assez loin (la fille amoureuse d'un jésuite, spécialiste des scorpions, la bénévole dans le caritatif plus malade que ceux qu'elle aide, la grand-mère au passé sulfureux, …). On aurait pu obtenir un cocktail explosif et il en ressort un flop.
Finalement, on a tous perdu du temps (lecteur et convives). L'ouvrage se lit bien mais on en retient surtout une ambiance décousue sans structure. La construction de la narration ne m'a pas conquise : une succession d'idées, bonne mais l'assemblage semble brouillé.
La fin m'a laissée songeuse… pour ne pas dire déçue.
Premier livre de l'auteur traduit en français, je suis curieuse d'en lire d'autres pour m'en faire (ou pas) une autre idée.
Lien :
https://lesparolesenvolent.c..