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Nathalie Bauer (Traducteur)
EAN : 9782221113592
464 pages
Robert Laffont (25/03/2010)
4.4/5   206 notes
Résumé :
Après Écoute-moi, le grand retour de Margaret Mazzantini : une histoire d'amour poignante et la quête éperdue d'une femme pour devenir mère dans une ville dévastée par la guerre...

2008. À l’occasion d’une exposition de photos, Gemma emmène à Sarajevo son fils de seize ans, Pietro, à la découverte de la ville où il est né et sur les lieux où est mort son père, photographe, qu’il n’a jamais connu. Ce voyage à la recherche des origines est aussi l’occas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Faire une critique plusieurs années après la lecture est un exercice aussi difficile qu'il est intéressant. Retrouver ses impressions, constater ce qu'il reste en sensations.
En conseillant fortement cette lecture à une amie, et en tentant d'argumenter mon propos, j'ai dû constater que le souvenir en était encore bouleversant, certains détails restaient flous quand d'autres profondément gravés. L'ambiance générale du livre, la violence de la Yougoslavie en guerre, la résilience, la quête de la maternité et de la filiation, des thèmes qui ont a alimenté une passionnante discussion parmi mes amies lectrices à la parution en 2010.

Roman d'amour, de guerre, de secrets. Suivre les pas de Gemma la romaine et d'Hugo le photographe, c'est accepter de se faire bousculer par la réalité: le parcours du combattant du désir d'enfant, la survie dans les zones de conflit avec obstination et solidarité, la mort d'êtres chers et l'impérieuse nécessité de vivre.

Livre magnifique, intense et violent, en faits et sentiments, mais sans un brin de pathos pour nous tirer des larmes. La grande classe et le talent, récompensés par un succès d'édition mérité!
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Un best-seller international d'un portrait dévastateur, ravageur d'un amour, d'une maternité, d'une perte et d'une rédemption dans la guerre déchirée de Sarajevo.

Nous sommes à Rome en 2008, Gemma vient de recevoir un appel de Gojko, son ami bosniaque qu'elle n'a jamais revu depuis son départ de Sarajevo. Ce dernier les invite, son fils Pietro et elle à retrouver cette ville autrefois assiégée, une ville qu'elle délaissée au moment où elle a eu son fils (il y a 16 ans). Gemma trouve en cette invitation l'occasion de montrer à Pietro ses origines et les traces de son père Diego, mort là-bas. Consciente que ce retour aux sources aura des conséquences dramatiques, elle souhaite toutefois répondre à de nombreuses questions qui sont restées en suspense durant toutes ces années.

Venir au monde est d'abord l'histoire d'une femme dont l'avenir était tout tracé, jusqu'au moment où elle rencontre cet homme, quelques jours avant son mariage… Cet homme qui ne paye pas de mine, mi- clochard, mi- artiste… Etonnée d'abord puis incrédule, ces deux êtres vont s'aimer et s'unir pour le meilleur et le pire… On suit leur cheminement sur la construction d'un couple, sur leurs rêves, leurs espoirs, sur cette rencontre des corps et des esprits… sur la puissance de ce lien qui les unit. Un couple mit à nu… Puis vient le désir d'avoir un enfant après tant d'années … Entre espoir et désillusion, entre désespoir et haine, entre folie et envie de disparaître… un lent combat s'installe…

Venir au monde est aussi une histoire d'un miroir, reflétant la tragédie qu'a vécu un pays au travers de sa guerre … Une histoire d'hommes et de femmes, des anonymes qui ont tant souffert, des traumatisés, des perdants, des battants qui essayent de construire ou de reconstruire… de Sarajevo à l'Italie, en passant par les qualités ou les défauts de ces hommes et femmes, je n'ai pu que me laisser submerger par leur combat de tous les jours… Comment transcrire ce que j'ai pu ressentir : j'ai vécu avec eux le calvaire, la peur, la tristesse, la déchirure et la joie… parce que la façon dont Margaret Mazzantini retranscrit cette histoire, m'a plongé dans le quotidien de ses personnages… Je me suis littéralement introduite dans ce miroir. Et plus le livre avance, plus l'intensité monte d'un cran pour finir en apothéose ! Il faut dire que depuis le début on est plongé dans une impression de malaise qui ne fera qu'augmenter au fil des pages et qui nous laisse pressentir que le retour de Gemma à Sarajevo va dévoiler des réalités qu'on trouvera dures à supporter. Alors que l'on pensait avoir compris l'histoire, les ultimes pages changent complètement la donne et nous pétrifient.

Venir au monde est un véritable hymne à l'amour et un très bel hommage à la maternité, c'est l'un des romans les plus bouleversants, les plus tristes, les plus horribles que j'ai jamais lu.
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Première rencontre pour moi avec l'autrice italienne Margaret Mazzantini, une tragédie, une magnifique et poignante histoire d'amour, d'amitié, de quête désespérée de maternité, avec pour toile de fond l'affreuse guerre qui déchira la Bosnie-Herzégovine de 1992 à 1996.
Gemma, Romaine pur jus, retourne à Sarajevo avec son fils Pietro, adolescent. Elle veut qu'il connaisse l'endroit où il est né et lui raconte son père Diego, que Pietro n'a pas connu. Gemma l'a rencontré à Rome, ils se sont follement épris l'un de l'autre, et vivront un grand amour malgré une certaine précarité, jusqu'à ce que l'envie d'enfant survienne et se heurte à des problèmes de fertilité, se muant alors en douloureuse obsession pour Gemma. Parallèlement, leur vie se transporte sporadiquement à Sarajevo où Gemma a autrefois travaillé sur sa thèse et où Diego exerce son métier de photographe; ils y retrouvent des amis précieux. Leur destin va basculer lorsque que la guerre y éclate. Sous les tirs d'artillerie et ceux des snipers, ils vivront alors le cauchemar avec les Sarajéviens assiégés. Difficile d'en raconter plus sans rien révéler, vous m'en voudriez !!! Lisez ce roman qui vous surprendra, vous touchera, vous fera pleurer et trembler... La prose de l'autrice est particulièrement touffue, d'aucuns la trouveront surchargée, il faut se laisser bercer par toutes ces images, ces évocations, ce roman ne peut se lire vite, même si à partir du milieu vous aurez envie de savoir la suite plus rapidement, il vous faudra prendre le temps, et croyez-moi ce temps ne sera pas perdu, vous vivrez plus d'émotions que vous en avez demandées (lire: vous en prendrez plein la gueule) !
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Quel roman d'amour magnifique. Roman de passion, de fidélité, d'humanité, de résilience. Oui l'amour malgré la guerre, les violences, les incompréhensions.
L'amour malgré cette haine qui surgit du jour au lendemain. L'amour malgré les tours, mauvais et bons, que nous jouent le corps et le temps. Une réflexion, belle, grande, sur la maternité. Cette histoire d'amour, poignante, durant une guerre moderne, la Yougoslavie qui éclate, nous liera solidement aux personnages et à leurs émois. Interessante la façon qu'a Margaret Mazzantini de nous promener du présent au passé sans que cela soit tranché. Malgré la dureté de ses propos, l'écriture est douce.
Une lecture qui dérangera nos sentiments d'attachement et d'appartenance. Une belle lecture, n'hésitez pas !
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Un grand merci à @Myriam3 de m'avoir piocher @venir au monde qui je ne sais plus par quel miracle avait atterri dans ma PAL.

Quand Gemma est partie à Sarajevo, pour approfondir sa thèse sur @Andric, quelques jours avant son mariage elle ne se doutait pas que sa vie allait être bouleversée pour toujours.

16 ont passé depuis que Gemma a quitté Sarajevo, en pleine guerre, avec Pietro son fils alors nourrisson. Elle mène une vie paisible à Rome jusqu'au jour où elle reçoit un appel de Gojko, son ami bosniaque, qui lui propose d'assister à une exposition photos dans laquelle seront exposées des tirages de Diego, le père biologique de Pietro, mort là-bas. C'est l'occasion rêvée pour Pietro de connaître le pays de ses origines et pour Gemma de refermer une page toujours douloureuse de son passé.

Les souvenirs de Gemma plonge le lecteur en pleine guerre de Yougoslavie, les habitants incrédules qui bien que voyant les événements se produire sous leurs yeux ne peuvent croire l'escalade de violence qui va se déchaîner. L'inaction des casques bleus et les pays de l'OTAN qui regardent les nettoyages ethniques sans lever le petit doigt. La survie quotidienne en pleine zone de combat où la quête d'un morceau de pain ou d'un morceau de bois pour se terminer sous les balles d'un sniper. Certains d'entre eux raconteront plus tard que c'était comme dans un jeu vidéo.

Un roman éprouvant mais aussi une très belle histoire d'amour entre Gemma et Diego, Diego, l'éternel adolescent qui perdra son innocence de la pire des façons. Diego qui continuera de prendre des photos même quand il n'aura plus de pellicule pour alimenter son appareil, juste appuyer sur le déclencheur pour être le témoin de l'histoire qui s'écrit sous ses yeux.

La quête de la maternité est également un thème central du roman. Avec beaucoup de finesse @Margaret Mazzantini nous décrit le parcours du combattant de Gemma pour avoir un enfant, ses espoirs, ses doutes, jusqu'à où sera t-elle prête à aller pour avoir cet enfant.

Et quand je pensais que l'histoire devenait aussi limpide qu'elle pouvait l'être, l'autrice m'entraîne dans un twist final hallucinant, jusqu'au boutiste sur la volonté de survivre à tout prix, quoiqu'il en coûte.

Un grand roman qui ne sombre jamais dans le pathétisme dans lequel il aurait été si facile de tomber. Magistral  !


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critiques presse (1)
Lexpress
09 juillet 2011
Margaret Mazzantini raconte un voyage vers le passé et vers l'amour disparu, à fleur d'émotion. Elle y ajoute un implacable réquisitoire contre la guerre qui décapita les Balkans.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des choses. De petites choses que je n'oublierai jamais et qui, quoique infimes, conservent plus de force que le reste.
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On ne guérit jamais de ce qu’il nous manque, on s’y adapte, on se raconte d’autres vérités. On cohabite avec soi-même, avec la nostalgie de la vie.
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Gemma : Toujours aussi heureux ? Comment est-ce possible ?
Diego : Facile, je n’ai aucun talent pour la tristesse.
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Devrais-je raconter ça à Pietro ? Lui dire que je pensais à la nuque du petit garçon bleu, pendant qu'il venait au monde, lui dire que je la voyais, cette nuque, qu'elle était devant moi, dans le viseur du sniper.
Mon coeur bat dans le coeur du sniper. C'est moi qui choisis ce garçonnet. Je le choisis parce qu'il a la nuque nue, les cheveux courts, compacts, comme une boule de poils. Ce sont des cheveux qui sentent. Et le sniper sent cette odeur. Autrefois, il avait lui aussi les cheveux épais, durcis par la sueur, muets. Le petit effectue ses derniers pas dans la neige, il rit, les joues rouges, souffle de la fumée blanche, tire sa luge vers le sommet de la pente.
La lunette de visée télescopique se colle à ses pas, se hisse avec lui sur la neige. Le sniper ignore pourquoi ce travail lui a échu, ce sont les circonstances qui en ont décidé ainsi. Il pourrait écarter son fusil et tirer dans un des sacs de terre empilés dans la neige : cela ne changerait rien. Mais il reçoit pour chaque cible touchée une belle prime en marks, et il a besoin de cet argent : sa solde est maigre et il aimerait s'acheter une voiture, une BMW à toit ouvrant. Il songe à cette voiture, à ses sièges noirs, au tableau de bord, à l'allume-cigare, il songe au vent qui le décoiffera. Le lapin est un petit garçon, il avance, sa chevelure semblable à une calotte. Le corps du sniper et son arme ne font qu'un. C'est l'instant du coït, du pénis qui se durcit machinalement. Il n'y a pas d'autre volonté que celle de la balle. C'est elle qui agit : le sniper s'en remet à son expérience. Il presse la détente, relâche le doigt. C'est l'instant dangereux : la balle siffle dans l'air blanc, comme un spermatozoïde qui chemine sous le verre du microscope. Un obstacle pourrait dévier sa trajectoire. C'est le meilleur moment. Un plaisir douloureux comme une éjaculation trop retardée. La poitrine encaisse le recul. L'air est blanc. La balle a atteint la nuque, le petit est tombé en avant. Les autres enfants abandonnent leurs luges et s'enfuient, lapins épouvantés. Le sniper revient sur les lieux à travers sa lunette, les parcourt, inspecte les empreintes. Il aime ce silence, il aime aller jusqu'au bout du travail, rester en tête à tête avec le but à atteindre. Il vérifie le trou dans la nuque, parfait. La petite cible, le maleni cilj, est morte sur le coup, elle n'a même pas glissé sur les coudes. Inutile de gaspiller d'autres balles pour l'achever.
Maintenant il sourit, les joues froissées, les yeux immobiles car son coeur est mort. Un certain temps s'écoulera avant qu'on vienne chercher le garçonnet, il le sait : on attendra qu'il ait terminé son service. Le visage de l'enfant bleuit dans la neige. Le mégot que le sniper a jeté est encore allumé. De temps en temps, un journaliste se hisse jusqu'à lui, dit : "Tire, je te filmerai pendant que tu tires." Le sniper s'exécute, le journaliste l'interviewe, filme ses bras croisés, la croix sur sa tenue de camouflage, son béret noir.
"C'est comme si on tirait sur des lapins." Il sourit, puis la croûte de son visage se durcit. Reste cette stupeur misérable, celle du diable qui se regarde.
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Par quel mystère se fait-il que, au cours de notre existence, nous renoncions aux êtres les meilleurs pour des gens inintéressants, des gens qui ne nous font pas de bien, qui se trouvent simplement croiser notre chemin, et qui nous corrompent par leurs mensonges, nous rendent chaque jour plus lâches.
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Vidéo de Margaret Mazzantini
Dans un style à la fois lyrique et incisif, Margaret Mazzantini décortique une passion amoureuse et livre une réflexion subtile sur l'homosexualité. Un coup de maître, dans la lignée de son premier succès "Écoute-moi".
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