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EAN : 9782889441938
184 pages
Slatkine et Cie (25/08/2022)
4.17/5   41 notes
Résumé :
La fraternité à toute épreuve
Vous avez cinq ans, deux sœurs et vous rêvez d'un petit frère avec qui jouer à des jeux de garçon.
Un soir, vos parents vous annoncent que vous allez avoir un frère et qu'il sera un peu spécial.
Vous êtes aux anges. Vous lui choisissez même un nom : John. Puis il naît, et petit à petit, on comprend que oui, il est différent des autres. Vous finissez par découvrir le mot Down, et votre enthousiasme se transforme en r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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°°° rentrée littéraire 2022 # 46 °°°

Gio est le petit frère de l'auteur. Il est atteint du syndrome de Down. Giacomo Mazzariol a cinq ans lorsque ses parents lui annonce que la famille va accueillir un quatrième enfant qui sera garçon «  spécial ». Immédiatement, il imagine un frère doté de super pouvoirs, capable de voler, avec lequel il pourra conquérir le monde. A partir de ce matériau autobiographie, l'auteur, âgé de 19 ans, a écrit un récit initiatique qui raconte les débuts difficiles de sa relation à son frère trisomique.

« Mais rien à faire, plus j'essayais de lui apprendre, plus je lui imposais ma vision des choses, plus il faisait des bêtises. C'était comme apprendre à un diplodocus à danser sur la pointe des pieds. Et la seule chose que je pensais, c'est que j'avais raison et pas lui. Moi, je savais faire les choses et pas lui. Moi je faisais des progrès, j'apprenais, et pas lui. Moi j'essayais de l'aider à faire ses devoirs, et luis, il jouait avec son crayon, il riait et je m'énervais tellement qu'il s'énervait aussi. Giovanni était une danse. Giovanni est une danse. le problème c'est d'entendre la même musique que lui. »

En Italie, le succès de ce récit familial et initiatique a été phénoménal avec notamment une adaptation cinématographique en 2019. Et lorsqu'on referme le livre, il est aisé de comprendre ce qui a touché les lecteurs. Giacomo Mazzariol écrit à coeur ouvert pour transmettre à merveille toutes la palettes des émotions qu'il a traversées : la colère et la honte d'avoir un frère «  différent » et «  bizarre » au point de cacher son existence pendant des années à ses camarades, la culpabilité de le rejeter jusqu'à la prise de conscience qui conduit à une lente maturation vers une fraternité sereine pleine d'amour envers cet enfant ensoleillé plein de vitalité.

J'ai été très touchée par un passage. L'auteur se demande pourquoi Gio a eu la note maximale avec un dessin ( d'une jeune femme triste mangeant une glace ) qui lui semble hors sujet , il lit l'appréciation de la professeure et tout s'éclaire sur la personne extraordinaire qu'est son frère :

« A la demande d'illustrer la guerre, tous les élèves de la classe ont dessiné des fusils, des canons, des bombes, des morts. Tous sauf un. Giovanni a choisi de représenter la guerre à sa façon : la jeune fille est la fiancée d'un soldat parti à la guerre. Désormais, elle doit aller manger sa glace – ce qui, pour Giovanni, est la chose la plus belle du monde – toute seule. »

Sur un thème aussi délicat, Giacomo Mazzariol évite l'écueil du pathos lourdaud en adoptant un style très simple et léger, joyeux presque, phrases claires et limpides, narration fluide, qui fait réfléchir en faisant appel à l'intelligence émotionnelle de chacun.

Pour compléter cette lecture, je vous conseille le court-métrage que l'auteur a réalisé avant l'écriture de son texte, mettant en scène Gio : https://www.youtube.com/watch?v=0v8twxPsszY
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Bien souvent, on peut trouver des autobiographies écrites par des parents d'enfants atteints d'handicap dans lesquels ils narrent les difficultés mais aussi et surtout, les moments d'amours qui égrainent leur quotidien. Ici pour une fois, il s'agit de l'histoire racontée par un frère, Giacamo Mazzariol, aîné de 5 ans, qui va découvrir petit à petit la maladie dont souffre son cadet.

Peu de gens se sont déjà posés la question de savoir comment ça se passe pour les frères et soeurs d'enfants malades. Dans le cas du livre « Mon frère chasse les dinosaures », Giovanni est atteint du syndrome de Down. Alors qu'en tant qu'adultes, nous savons tout ce que cela engendre dès la naissance mais aussi dans le futur, par ce livre, on se rend compte qu'alors les parents sont déjà bien démunis pour faire face à cela, les fraternités ou sororités le sont tout autant, voire même plus.

En effet, nous savons tous la cruauté et la méchanceté dont des enfants voire même jeunes adultes peuvent faire preuve envers la différence. Combien de drames n'ont-ils pas lieu à cause de cela et notamment, dans les cas de harcèlements graves ? Pas une semaine ne se passe sans que les médias ne fassent état du suicide d'enfants ou d'adolescents ne sachant plus faire face aux moqueries et harcèlements sous toutes leurs formes.

« Mon frère chasse les dinosaures » narre la façon dont l'auteur a vécu l'arrivée du petit dernier, depuis l'annonce de la grossesse de sa mère jusqu'à l'adolescence. Par des rencontres, la façon de voir et appréhender le monde peut tellement changer du fait de la puissance du regard des autres.

C'est un bouquin à la fois émouvant et fort qu'a écrit Giacomo Mazzariol, sans jamais tomber dans la complainte, bien au contraire. Cette ode à la différence résonne de justesse par un langage simple et démontre les difficultés dont ces familles doivent souvent faire face et du peu d'aides qui leurs sont accordées.

Démontrant que l'amour est plus fort que tout au travers de cette famille ô combien bienveillante, ce livre rafraîchissant fera sûrement réfléchir plus d'un de ses lecteurs.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Ca sent le vécu et c'est normal puisque l'auteur, Giacomo, nous livre son émerveillement à cinq ans, d'apprendre qu'il aurait un petit frère et qu'il serait spécial, la gêne, ado, dissimulant son trisomique de frère et enfin, le plus beau, une affection sans bornes qu'il retrouve pour ce frangin, ses bêtises et son incommensurable imagination.

Il rend hommage à sa famille, la famille Mazzariol avec ce côté italien plein de chaleur et de générosité.

Une prose comme j'aime, belle et spontanée, qui m'a évoqué 'En attendant Bojangles', 'Nous rêvions tous de liberté' ou 'Simple' de Marie-Aude Murail.
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Tout commence sur un parking vide, un dimanche après-midi. Les trois enfants, Giacomo, Chiara et Alice sont à l'arrière. Leur père cherche la meilleure place pour la grande annonce : ils vont avoir un petit frère. Giacomo est heureux d'apprendre que la parité va exister dans sa famille. Un autre jour, encore un dimanche, alors que le ventre de la maman s'arrondit, retour sur le parking des grandes nouvelles : le petit frère sera spécial. Il sera différent. « Affectueux, d'abord. Très. Très. Et puis souriant et gentil. Et tranquille. Et avec…, avec ses rythmes à lui. » (p. 22) Après cette annonce, Giacomo, du haut de ses cinq ans, imagine son frère en « enfant-guépard aux super-pouvoirs » (p. 23).


Le 7 décembre, Giovanni vient au monde. Giacomo est surpris : « Il ne vient pas de la même planète que nous. C'est évident. » (p. 29) le nouveau-né a « des yeux de Chinois, ou d'un habitant de Vénus » (p. 29), sa nuque est « plate comme une piste d'atterrissage pour vaisseaux spatiaux microscopiques », (p. 30) ses pieds bougent comme s'ils recevaient des décharges électriques et possèdent chacun deux orteils collés. le grand frère est fasciné et imagine tout ce qu'il pourra faire avec son cadet.


A sept ans, Giacomo s'intéresse à un livre qui occupe souvent sa maman ; il a une couverture bleue. Une photographie, à l'intérieur, attire son attention : il s'agit de celle d'un garçon qui ressemble à Giovanni, qui vient de la même planète que lui. le titre de l'ouvrage comporte les mots « syndrome » et « down ». Vexé que ses parents ne lui aient rien dit, ils les interrogent sur leur silence. La réponse du papa est superbe : « la question, Giacomo c'est que Giovanni est Giovanni. Il n'est pas son syndrome. Il est lui-même. » (p. 37)


Pendant son enfance, les questions de Giacomo ont pour objectif de comprendre la différence de son frère, de la mesurer pour la savourer. Mais en grandissant, un sentiment de honte remplace la fierté. L'amour est toujours incommensurable, pourtant, l'adolescent cache l'existence de Giovanni. Il a honte de son attitude, ne parvient pas à se l'expliquer, mais elle dépasse sa raison. Il n'exprime pas ses sentiments à ses proches, mais nous les confie. Heureusement, des rencontres et des moments de complicité changent sa perception. Ce n'est pas la trisomie 21 qui définit Giovanni, ce sont ses rires, son grand sourire, ses élans affectueux, etc.


J'ai été touchée par cette famille unie. J'ai aimé la simplicité avec laquelle les parents énoncent les faits à leurs enfants, leur rappelant que l'essentiel est l'amour et que la différence est une force. J'ai aimé les incertitudes, le débat intérieur et l'authenticité des émotions de Giacomo. Il se livre avec honnêteté. Ce roman est une magnifique déclaration d'amour à son super-héros. J'ai adoré.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Voici un des titres, lus en mai et juin, pour le prix des adhérents fnac 2022. Ce qui aurait pu m'attirer dans ce titre, hors sélection, est la couverture que je trouve réussie et le nom de la maison d'édition, gage de qualité. Ce livre est le récit-témoignage d'un jeune italien de 19 ans, qui voit arriver, alors qu'il a cinq ans, dans sa famille, un frère différent… Giacomo découvre en effet, petit à petit, à quel point son frère est spécial, et loin d'être le super héros dont on lui avait vendu la présence. Il rencontre des mots tels que syndrome de down ou trisomie. Il remarque tout ce que Giovanni est incapable de faire : du vélo, lire et écrire correctement, de la gymnastique, la bagarre. Et il a un peu honte, alors il se tait.  Personne ou presque, dans son entourage, ne peut imaginer qu'il a un petit frère. Ses soeurs vont donner à Giacomo la clé pour accepter la présence de Giovanni et l'apprécier à sa juste valeur. Il faut à la fois un peu de lâcher prise et beaucoup de dérision. Et puis, Giovanni est un soleil que beaucoup sont capables d'apprécier, alors pourquoi pas lui ? J'ai beaucoup aimé le ton de ce récit, très agréable, plein d'humour, et qui ressemble aux romans pour adolescents et jeunes adultes que je lis de temps en temps. Traiter de la fratrie, confrontée à la différence, semble être finalement dans l'air du temps, et ce n'est pas pour me déplaire, bien sûr, surtout que cette famille là est véritablement attachante. Ce roman a eu un grand succès en Italie, une adaptation cinématographique est sortie là-bas, une série Netflix se prépare pour la rentrée. Un roman plein de fraîcheur qui détonnera sans doute parmi les autres sorties en cette rentrée littéraire.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
(…) Ceux qui ne nous apprécient pas ne font qu’augmenter notre propre estime. les gens se moquent de ce qu”ils ne comprennent pas, de ce qui leur fait peur.
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Grand-père disait toujours que le jeu est une chose sérieuse et, le prenant au pied de la lettre, j'ai commencé à répéter à Gio, jusqu'à l'épuisement : - Tu dois marquer un but. Tu ne dois pas faire de faute. Tu ne dois pas être content quand c'est moi qui marque un but. Tu ne dois pas te rouler par terre quand tu tombes. Tu ne dois pas cueillir des fleurs quand tu joues. Si tu te trompes, tu dois être désolé. Tu ne dois pas prendre la balle avec les mains. Tu ne dois pas danser. Tu ne peux pas te tromper de but. Tu ne peux pas me passer la balle, nous sommes adversaires. On ne gagne pas tous les deux. Ne t'arrête pas pour regarder les nuages. Tire plus fort. Et puis non, bon sang, tu ne peux pas te cacher dans les buissons pour m'attaquer par surprise,but ne peux pas faire ça parce que je sais bien que tu es là, je te vois !
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Dans la vie, il y a des choses qu'on peut choisir et d'autres qu'il faut accepter comme elles viennent. La vie est tellement plus grande que nous. Elle est compliquée, pleine de mystères... [...]
La seule chose qu'on peut toujours choisir, c'est d'aimer. Aimer sans se poser de questions.
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- Que grâce à eux, j'ai commencé à me plaire. J'ai commencé à remercier Dieu de ne pas m'avoir fait comme ça, comme ceux qui se moquaient de moi. Ils s'en sont moins bien tirés : ils sont nés sans coeur. J'ai même commencé à remercier Dieu pour ce chromosome en plus.
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Parfois, je me mets à imaginer la quantitié de soucis qui a dû assombrir l'esprit de nos parents, toutes ces années. Et si ces nuages étaient porteurs de pluie, on ne l'a jamais su : on n'a pas reçu une goutte. Maman et papa se sont toujours pris la pluie pour nous.
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