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Après le roman-graphique, place à l'essai-appliqué-graphique. C'est ainsi que je définirais Asterios Polyp, base vraisemblable d'une réflexion de Mazzucchelli sur la question de la dualité, que l'on retrouve à chaque moment de l'histoire de son personnage. Celui-ci, éminent professeur, en parle très bien naturellement, mais cette question est également symbolisée dans sa relation avec Hana, dont le caractère tendre et concédant s'extériorise dans les couleurs et les formes des phylactères, ainsi que dans la mise en scène de l'histoire, qui fait s'alterner passé et présent dans une compréhension réciproque. Si le passé d'Asterios Polyp prend des formes mythologiques lorsqu'il évoque son enfance, l'histoire de son frère, sa carrière, sa rencontre et sa vie avec Hana, son présent s'abandonne dans des nuances plus ternes, heureusement relevées par la très charismatique Ursula Major (chaman dans sa vie antérieure).


Même tristement menée auprès du garagiste du coin, l'existence d'Asterios Polyp reste intrigante parce que sans cesse relevée par de multiples anecdotes que Mazzuccheli nous glisse à travers les aventures de ses personnages. On pense parfois au livre des Fourmis écrit par Bernard Werber au meilleur de sa forme. Toujours pertinentes, elles nous amusent et nous éclairent sur l'histoire des personnages.


Si l'utilisation des couleurs répond à une logique intéressante, dont le lecteur pourra se faire une idée au cours de sa lecture, de véritables audaces graphiques font leur apparition lorsque Mazzucchelli représente les sentiments d'Asterios Polyp par des assemblages géométriques et architecturaux qui n'hésitent pas à s'effondrer lors d'une dispute explosive.


En réalisant cet album, Mazzucchelli a dû se dire : « Ce livre me permettra de trancher sur la dualité des choses ou ce livre ne me le permettra pas ». Pour finir, je pense qu'il a réussi à se faire un avis sur la question, et la fin semble nous le dire plutôt clairement…

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La vie d'Asterios Polyp, éminent professeur d'archéologie, bascule le jour de ses 50 ans quand son appartement est incendié. Alors il prend un train et se fait embaucher comme mécano et loge chez ce couple atypique. Des retours arrière où l'on apprend qu'il a survécu à un frère jumeau. Ce qui l'a toujours perturbé. Il revient également sur sa vie de couple avec Hana, décoratrice d'art. Cette BD est surtout intéressante pour son graphisme et ses couleurs. Histoire toute en sensibilité sur l'art, la littérature, la vie, l'amour, la solitude, les petits riens.
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Gros choc graphique. On suit dans ce livre l'errance d'Asterios Polyp, professeur d'architecture renommé, après l'incendie de son appartement. de nombreux flash-backs éclairent le passé de ce mystérieux personnage. Cette BD est tout à la fois d'une grande beauté graphique et d'une grande profondeur (références à la philosophie, à la littérature, l'architecture…). Elle explore de façons diverses le thème de la dualité. le foisonnement et l'inventivité graphiques m'ont beaucoup impressionnée ; j'ai aimé la rigueur de l'oeuvre, qui rend d'autant plus vives l'émotion et la mélancolie qui courent tout au long du livre. Un grand coup de coeur !
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« Astérios Polyp » de l'Américain David Mazzucchelli s'impose dans le paysage de la bande-dessinée comme un véritable OVNI littéraire ! Remarqué pour son ingéniosité et son excellence, ce roman graphique décalé s'est vu récompensé de plusieurs prix, tous largement mérités ! Avec ce chef-d'oeuvre, David Mazzucchelli explore le genre du roman graphique, repousse les frontières de ses possibilités et cultive tout son potentiel pour en extraire un résultat innovant et intelligent.

Le narrateur de ce récit – dont je tairais l'identité pour préserver l'effet de surprise – narre les tribulations du personnage éponyme répondant au drôle de nom d'Astérios Polyp. Architecte, auteur, professeur, époux et cinquantenaire, c'est un homme à un tournant de sa vie que le lecteur rencontre. le jour de ses cinquante ans, son appartement brûle et, démuni, Astérios Polyp rompt avec son existence triste et routinière pour entamer un voyage initiatique vers la découverte de soi. Cette excursion dans sa psyché dévoile un homme égaré et désabusé qui a besoin d'opérer de profonds changements dans sa vie.
Narrées en de courts chapitres par une voix off, des tranches de vie mêlant passé et présent façonnent un personnage riche et complexe et permettent de suivre une double évolution : sa jeunesse marquée par une confiance aveugle et une assurance irritante, et sa maturité imprégnée de doutes et de regrets. le narrateur déroule le fil de la vie d'Astérios par petites touches anecdotiques et la rupture dans la linéarité du récit offre une impression d'authenticité. Astérios est évoqué avec chaleur, spontanéité et naturel. le ton de cette oeuvre varie en fonction des circonstances mais se départit rarement de son ironie et de son impertinence ! On se délecte de l'humour décapent de cette oeuvre.

David Mazzucchelli réalise une admirable prouesse graphique pour matérialiser son propos. Son graphisme minimaliste et épuré, son code couleurs original et les nombreux détails subtils qu'il intègre dans ses pages ont tous une signification particulière. La disposition de chaque élément est soigneusement agencée et rien n'est laissé au hasard : des teintes précises sont choisies pour illustrer le passé et le présent d'Astérios, les couleurs collent aux émotions ressenties et aux sentiments éprouvés, des écritures et des formes de phylactères différentes sont attribuées à chaque personnage pour refléter leur tempérament et leur personnalité. C'est original, astucieux et brillant. Chaque page mérite d'être observée avec attention afin de livrer toutes les subtilités et fantaisies graphiques qu'elle contient. Un travail grandiose qui réunit logique et audace ! A découvrir sans tarder !
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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Titre bien mystérieux pour l'un des plus beaux et plus classieux romans graphiques du moment. Asterios incarne la réussite à l'américaine. Fils d'immigrants, il est devenu un brillant architecte (surtout théorique), un intellectuel reconnu et adulé, marié à Hana aussi sensible qu'intelligente. Alors qu'il atteint la cinquantaine, sa vie vole en éclat. Ayant tout perdu, il s'engouffre dans un bus pour un nouveau départ.
On l'a compris, David Mazzuchelli utilise son double de papier pour dresser un bilan de vie, entre réussite et échec, fantasme sur une nouvelle vie, traverse une crise de conscience et redoute la perte de l'innocence autant que le spectre de la mort, sans parler des amours défuntes ou celles auxquelles on renonce avant qu'elles n'aient commencé. Bref, voilà notre héros plongé en pleine quête existentielle. Les grandes figures de la mythologie grecque et de la science l'accompagnent comme ils le peuvent sur ce chemin chaotique.
Asterios Polyp est aussi, voir surtout, une performance graphique de tous les instants : jeu sur les codes visuels, usage percutant des couleurs selon les situations réelles et le ressenti du narrateur, tremblement du trait lorsqu'un personnage s'effondre alors d'autres se réduisent à une construction schématique de volumes. Que dire du choix de la gamme chromatique ? Aucune couleur franche, pas de trace de noir, mais des pastels à foison dans un rendu mate très réussi. L'alternance de duos de couleurs (rose et bleu versus jaune et mauve) rythme tout le récit. Ce parti pris esthétique s'avère risqué. On adore (c'est mon cas) ou on déteste. Ma seule petite réserve porterait sur la très grande distance psychologique du personnage principal, l'émotion en prend un coup.
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On découvre Asterios Polyp le soir où son appartement brûle (ainsi que son immeuble). Il s'enfuit de chez lui, n'emportant que trois objets dont on retrouvera la trace et dont on comprendra l'importance et les souvenirs qui y sont liés au fil des pages.
Le livre entremêle le « road movie » de cet homme qui vient d'avoir cinquante ans avec des retours en arrière sur sa vie passée, son métier, ses (son?) amours, ses réussites et ses échecs. Comment un professeur universitaire réputé dans le domaine de l'architecture devient-il ce vagabond qui ne possède plus que ce qu'il porte sur lui et se fait embaucher comme mécanicien automobile sans aucune connaissance ni pratique du métier ? Dans les souvenirs de son existence, il y a la culpabilité d'avoir survécu au jumeau mort à la naissance, la relation tyrannique et méprisante à ses étudiants, l'égocentrisme qui grignote les possibilités d'un amour vrai, la jalousie face au travail reconnu de sa fiancée qui mènera à la rupture inévitable... Toutes ces choses qui vont chercher à trouver une solution ou du moins un apaisement dans cette nouvelle vie « incognito ». J'ai en plus ADORé la fin ; ce roman graphique est tout simplement brillant !
J'ai été fascinée par la représentation graphique des univers intérieurs des personnages qui se croisent. Exprimer que les problèmes de communication et d'incommunicabilité entre les être vient avant tout d'une divergence de point de vue et de conception de la vie. Les dessins sont principalement bicolores avec des teintes différentes selon la période évoquée (les souvenirs ou le temps présent) et des contrastes de couleurs et de forme (dessins en courbes ou traits cubistes) marquant les oppositions d'idées ou de sentiments.
J'ai aimé le personnage de Hana mais aussi le couple hétérogène et bienveillant qui recueille Asterios. Je ne sais pas si ce qu'apprend le héros est la tolérance mais c'est en tout cas un récit initiatique très réussi.
La forme et le fond intelligemment appuyés l'un sur l'autre permettent d'atteindre un degré de quasi perfection à mon goût pour ce titre que je vais sans doute acheter pour ma bibliothèque personnelle.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Asterios Polyp, la cinquantaine, vit seul dans un appartement qui semble bien refléter l'esprit de son propriétaire : laisser-aller total, désordre et saleté dans tous les coins. Lors d'une soirée solitaire (qu'on imagine être le quotidien du bonhomme), le feu détruit l'appartement new-yorkais d'Asterios qui se retrouve subitement à la rue. Ayant eu le temps d'emporter ce qui lui reste d'économies, il décide de prendre un billet pour n'importe où. Et il débarque à Apogee. Sans le sou, ne possédant plus que les vêtements crasseux qu'il a sur le dos, Asterios se fait embaucher comme mécanicien chez Stiff, bonhomme rondouillard et généreux qui lui propose également de louer sa chambre d'amis. A la mécanique, Asterios ne connaît pas grand-chose. C'est un intellectuel, architecte reconnu pour ses publications et ses plans dont aucun n'a jamais été réalisé. Homme désabusé à l'esprit toujours en ébullition, Asterios plonge auprès de la famille de Stiff dans un monde simple et généreux. A travers ce gros roman graphique, c'est toute la vie d'Asterios Polyp que le lecteur visite : les succès, les blessures, les manques, l'amour, la perte, les cauchemars aussi d'un homme hanté par l'absence d'un frère jumeau mort à la naissance. Polyp n'est pas vraiment un personnage attachant : imbu de lui-même, souvent méprisant, il réussit à saper son propre bonheur sans même s'en rendre compte. Et finalement c'est ce qui nous le rend un peu humain malgré l'agacement qu'il peut parfois provoquer.

Mais plus que l'histoire, c'est dans la construction que réside le réside le grand intérêt de ce roman graphique. Un ODNI, Objet Dessiné Non Identifié, voilà ce qu'est Asterios Polyp ! Mêlant les styles et les lettrages sans jamais perdre le lecteur, David Mazzuchelli passe des cases « classiques » aux pleines pages avec aisance, absorbant véritablement le lecteur dans son récit. le jeu subtil des couleurs permet d'identifier les sentiments, la réalité, le rêve, le passé, le présent. C'est intelligent sans jamais être déroutant tant l'auteur réussit à nous faire adhérer à son univers qui ne ressemble pourtant à aucun autre. Un coup de génie assurément et un coup de coeur pour moi!

Mais trève de blabla, le meilleur conseil à vous donner est le suivant : si vous croisez Asterios Polyp sur votre chemin, n'hésitez pas à passer un peu de temps avec ce bonhomme étonnant. Sûr qu'il ne vous laissera pas indifférent.
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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Asterios Polyp, prof d'architecture, se retrouve au bout du rouleau. Un jour à l'occasion d'un incendie d'orage, il part de chez lui avec rien à part quelques billets et quelques objets fétiches. A l'aventure, dans l'Amérique profonde. Il va rencontrer des gens bien éloignés de sa condition, il sera hébergéil appréciera ce renouveau. Sans pour autant oublier son passé, sa vie d'intellectuel d'avant, son amour avec Hana, sa femme.

Avec le billet de Mo', je m'attendais à découvrir un ODNI (Objet Dessiné Non Identifié). C'est un peu ça dans les premières pages. Ca bouscule les habitudes de lecteur, on a droit à un mélange radical de graphisme sur une même planche, dans une même case. On a droit également à des discours théorico-philosophiques sur l'Art, sur l'architecture, sur les rapports au monde, sur la vie... C'est déroutant, parfois difficilement compréhensible, mais c'est aussi ce qui fait le personnage d'Asterios Polyp. Sa grandiloquence dans les discours, sa répartie fantaisiste.

Avec de nombreux flash-backs, on fait connaissance avec le personnage atypique, son parcours, son caractère. Mais plus que le récit, ce qui fait la force et l'originalité de l'ouvrage, c'est l'utilisation que l'auteur a fait des possibilités laissées par le graphisme. Asterios n'est pas "habillé" du même coup de crayon que les autres personnages, sauf pendant les moments d'osmose avec Hana par exemple. Mais dès que le désacoord, que la dispute se profile, les traits se recomposent pour s'opposer, les couleurs également. Tout au long de l'album, les textes des bulles emploient à chaque fois une police de caractères propre au personnage. Souple, affirmée, droite, courbe... Chaque voix a sa personnalité, son timbre.

Une expérience graphique vraiment intéressante, une lecture parfois exigeante néanmoins, radicalement différente.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Rien que le titre me faisait peur. C'est une bd que je n'avais franchement pas envie d'aborder car elle me paraissait un peu inaccessible car hautement intellectuel. Il y a un florilège d'avis très positifs qui ont accentué le phénomène. Cependant, il existe des oeuvres qui sont indispensables à la lecture comme en témoigne le grand prix obtenu à Angoulême cette année. C'est une bd phénomène qui apporte quelque chose de nouveau dans le paysage. Bref, un passage obligé.

Mes craintes n'étaient pas justifiées car la lecture s'est révélée facile et assez fluide. J'ai réussi à comprendre la portée philosophique tout en admirant une mise en page très imaginative et qui joue avec les formes et l'espace. On se rend compte que de petits détails et des sujets de conversations assez anodines peuvent prendre toute leur importance et notamment à la fin de ce récit. Bref, c'est du réfléchi.

C'est vrai qu'à force de magnifier les choses, on peut s'attendre à de l'exceptionnel. Or, cela ne sera pas le cas avec ce titre. Même l'émotion aura du mal à passer avec un personnage aussi froid et hautain que notre héros. On ne joue pas dans ce domaine mais dans une sorte d'étape supérieure ce qui repousse les limites. Bref, cela reste un excellent roman graphique à découvrir.
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Ce roman graphique ne ressemble à aucun autre. J'ai juste remarqué quelques infimes similitudes dans la narration avec la série des Paul et le Sortie de Secours de Joyce Farmer, peut être le style outre-Manche. Mais la vie de cet universitaire "architecte de papier" se révèle étonnante à plusieurs titres. Sa rencontre avec une jeune prof de sculpture va changer la linéarité de sa vie. Son immense savoir surgit à propos de certaines situations et intègre de nombreuses références culturelles.
Le deuxième grand évènement de sa vie est provoqué par l'incendie de son immeuble (quels objets choisir en une minute ?). Ensuite l'histoire découle de la décision d'Asterios, le présent, les flash back.
La ligne de dessin est claire, artistique et adopte des variations de couleur type années 50.
Un bon moment de lecture.
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