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3,85

sur 396 notes
Il existe une force indéniable dans ce récit écrit avec des mots simples, et qui accapare votre esprit pour ne le lâcher qu'à la fin du livre.

Le présent et l'avenir de Jende et Neni restent incertains au quotidien.
Camerounais étant parvenus à venir vivre aux Etats-Unis, leurs journées ne sont que hantise de perdre le travail si difficilement trouvé ; travail sans lequel ils ne pourraient continuer à vivre sur cette terre rêvée ; travail qui ne tient que sur le fil du rasoir, tant que la Green Card, sésame pour vivre en règle sur le sol américain, ne leur a pas été accordé.

Grâce à son travail de chauffeur pour un homme haut placé à Wall Street, Jende arrive tant bien que mal à subvenir aux besoins de sa famille, aidée par le travail que sa femme a réussi à trouver en plus des études qu'elle mène de front pour devenir pharmacienne.

Mais même si le quotidien est assuré, Jende et Neni sont confrontés à un mode de vie tellement différent de celui auquel ils sont habitués. Maintenant le leur au travers de leur vie avec leurs amis africains qui les entourent, ils se rendent bien compte, au travers de la vie de leur patron et de sa famille, des différences qui les séparent.

L'espoir et les désillusions ont largement leur place dans la vie de cette famille Camerounaise venue chercher l'idéal de vie qui leur permettrait de vivre décemment, et de permettre à leurs enfants de découvrir tout ce que leur pays ne pourrait leur apporter.


Imbolo Mbue dépeint habilement une atmosphère chargée d'émotions, de peurs, de joie de vivre, de différences, d'interrogations. Elle nous interpellent sur les questions de l'immigration, sur les différences de classes sociales, sur l'acceptation des autres, sur les apparences. Teinté de douceur et non dénué de réalisme, cette histoire émouvante fait un état des lieux simple et sans ambigüité sur les différences de cultures, de traditions, de modes de vie, et de ce que peut être la recherche du bonheur pour les uns et les autres.

Belle découverte que ce premier roman !

Merci à Babelio et aux éditions Belfond de m'avoir permis de le découvrir.
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Merci à Belfond !
Jende Jonga est originaire du Cameroun, et souhaite devenir Américain. Il parvient à accéder au pays, à trouver de petits emplois en attendant d'avoir la carte verte. Il pense toucher à son rêve lorsqu'il décroche un emploi de chauffeur pour Clark Edwards, un riche banquier. Ce travail semble être le Paradis pour Jende : non seulement ça le rapproche de son rêve d'être Américain, mais il peut désormais offrir à sa femme Neni la chance de poursuivre ses études pour devenir pharmacienne, de pouvoir offrir une vie meilleure à son fils... de leur côté, la famille Edwards, et plus particulièrement Clark, va trouver en Jende non seulement un chauffeur consciencieux, mais aussi une oreille attentive. Clark et Jende vont nouer une grande complicité, mais cela va-t-il résister aux épreuves que les deux familles vont subir ?
Voici venir les rêveurs est un roman atypique, Imbolo Mbue a une plume très particulière, à la fois très touchante et très forte. La confrontation entre ces deux familles, très différentes l'une de l'autre, nous permet d'avoir accès à plusieurs cultures et coutumes, deux moyens de réfléchir...
(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Jende part en Amérique pour gagner de l'argent. Ce camerounais étant issu d'une famille moins riche que la famille de la femme qu'il aime, il doit devenir riche pour être digne de l'épouser. Par relation, il trouve un emploi de chauffeur pour un cadre supérieur de Lehman Brothers, entreprise phare de Wall Street. Nous sommes en 2007. Les discussions entre Clark et Jende sont savoureuses car le décalage est immense entre eux. Jende apprend vite et bien, se conforme aux besoins et ne perd pas une miette des conversations téléphoniques de Clark.
Neni, la bien-aimée, et Liomi leur petit garçon rejoignent Jende à New-York. Pour Jende et Neni, l'américain (ou l'américaine) a toujours raison. Etant étrangers, ils doivent s'adapter en acceptant les règles et en se taisant. Cela va loin parfois, quand, par exemple, la femme de Clark explique à Neni avoir souffert de la misère.
Tout au long de ce roman, émaillé de scènes joyeuses et tendres, on a peur pour cette famille candide qui risque l'expulsion d'un jour à l'autre. On devine aussi ce dont la famille Edwards est capable, contrairement à Neni et Jende.
Quand les ennuis commencent, il est impossible de lâcher ce livre : vont-ils pouvoir rester ? Diront-ils ce qu'ils endurent ? Est-ce que la vie américaine aura raison de leurs valeurs ?
Jende et Neni font tout ce qu'ils peuvent et sont presque parfaits. Malgré tous leurs efforts, les dangers surgissent et les obstacles s'accumulent.
J'ai adoré ce très beau roman.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Voilà encore un roman que je vais rendre avec regret à la bibliothèque!

Dans "Voici venir les rêveurs", Imbolo Mbue évoque la crise des subprimes, l'effondrement de Lehman Brothers et la crise financière mondiale à travers les yeux, les rêves et les espoirs d'un jeune couple camerounais immigré à New York.

C'est avec un regard lucide mais empreint d'empathie que l'auteure camerounaise explore la façon dont la crise affectera la vie et les rêves de personnes issues de milieux sociaux très différents. En confrontant d'une part la vie de Neni et Jende Jonga, jeune couple camerounais immigré aux espoirs démesurés et vivotant dans un appartement miteux infesté de cafards à Harlem et, de l'autre celle d'un riche banquier de Lehman Brothers et de sa famille dysfonctionnelle, Imbolo Mbue aborde toute une série de questions très intéressantes sur l'immigration, le choc des cultures, le clash entre les rêves et la réalité, les inégalités sociales, le rapport au temps et à l'argent ou encore les relations familiales et de couple.

Thématique captivante, écriture fluide, personnages attachants... En bref: un très joli premier roman!
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Un superbe livre, avec des personnages plus complexes que ce que le début laisse présager. Ce ne sont pas de gentils africains, face aux blancs capitalistes de wall street. Mais une histoire avec des rebondissements auxquels on ne s'attend pas. Avec plein de passages savoureux.
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C'est l'histoire de Jende Jonga qui arrive aux Etats-Unis avec un visa touristique mais qui reste pour travailler. Bien sûr, il n'a pas de carte verte et sa situation est précaire. Il fait tout de même venir sa femme qui entreprend des études de pharmacie et son fils.

Nous sommes en 2007 et c'est le plein emploi avant l'élection de Barack Obama. Puis la crise des subprimes touche de plein fouet les travailleurs précaires.

J'ai aimé suivre cette famille à qui le travail ne fait pas peur jusqu'à la maladie de Jende. La façon dont ils se débattent pour garder un emploi précaire pour offrir une meilleure chance à leur fils.

L'auteur donne à voir en parallèle la famille Edwards dont le mari travaille chez Lehman Brothers, dont le fils aîné part vivre en Inde et le second souffre d'une mère alcoolique.

Tout n'est pas rose à New York. Mais au Cameroun non plus, d'où viennent Jende et sa femme. L'auteur décrit une société de caste que le couple a fui.

J'aurais aimé que la femme de Jende soit plus combative et n'obéisse pas à son mari.

Au final, une lecture sympathique mais quelque peu décevante, qui enfonce des portes ouvertes.

L'image que je retiendrai :

Celle des bons petits plats que prépare la femme de Jende pour lui, même quand il rentre à minuit.
Lien : http://alexmotamots.fr/voici..
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J'ai beaucoup aimé l'écriture et le style de ce roman. L'histoire en elle-même : le rêve américain confronté à la réalité de la vie aux USA pour les étrangers, est vraiment bien menée.
J'ai eu plus de problèmes avec les personnages.
Les Edwards sont stéréotypés : lui, qui a un poste très élevé dans une banque de Wall Street, trompe son ennui et ses angoisses devant l'imminente faillite de sa société en visitant régulièrement des escorts ; elle, sous une apparence de femme comblée, se bourre de médicaments et d'alcool pour oublier que son mariage n'est qu'une mascarade.
Quant aux Jonga, je ne sais même pas par où commencer. Déjà, je n'ai aucune compassion pour des clandestins qui pleurent parce qu'ils n'obtiennent pas les papiers en mentant aux services de l'immigration. Si Jende avait été en danger dans son pays, je pourrais le comprendre, mais il y avait un travail et une famille. La seule difficulté étant que le père de Neni refusait leur mariage parce que Jende n'était pas assez riche, et ce malgré le fait qu'il lui avait fait deux enfants.
Ensuite, Jende est un homme qui veut les avantages de la vie aux Etats-Unis sans chercher à s'intégrer. Il veut vivre comme au Cameroun, c'est-à-dire en étant le maître absolu chez lui, sans que sa femme n'ait jamais son mot à dire. Je n'ai vraiment pas réussi à ressentir la moindre sympathie pour lui.
En revanche j'ai bien aimé Neni. Au début elle est assez naïve, comme si le seul fait de vivre aux USA allait changer sa vie, puis elle prend conscience de la réalité, mais ça ne l'abat pas, bien au contraire. Elle a une force et une volonté incroyable. C'est dommage qu'elle ne soit pas capable de rejeter sa culture pour tenir tête à Jende parce qu'elle a beaucoup plus de pugnacité que lui.
Malgré l'antipathie générale que j'ai ressenti pour la majorité des personnages (à part les enfants, Liomi, Mighty et Vince), j'ai quand même plongé dans le roman en ayant beaucoup de mal à en ressortir avant la dernière page.
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Jende Jonga et son épouse Neni arrivent à New-York, ils ont quitté Limbé au Cameroun, leur terre natale, pour une vie meilleure.
Ils l'ont rêvé cette Amérique de tous les possibles ils sont émerveillés, mais une petite voix en eux ne les lâche pas, elle leur dit avec insistance que pour rester dans ce paradis il leur faut un sésame : la green card.
Jende trouve un poste de chauffeur d'un riche banquier, Edwards, et là tout semble permis, comme pour les joueurs à la loterie qui avec des si refont leur vie…
Je vous laisse découvrir la façon dont Jende obtient ce travail, le système d'est efficace.
Ils voient le miracle à leur portée, ils se placent du point de vue de l'humain et ils sont prêts à tout pour s'adapter aux exigences de leur employeur.
Mais ils ne pouvaient pas prévoir la crise des subprimes et ses conséquences. Jende le prend comme un échec personnel, Neni elle vendrait son âme au diable s'il le fallait pour rester à New-York.
La famille Edwards, la femme Cindy est née pauvre et ne veut pas le redevenir et la famille Jende venue pour ne plus être pauvre vont avoir des liens de complicité, mais les déterminismes sociaux ne s'effacent pas même en Amérique…
Ces doux rêveurs nous font vivre leur histoire avec la drôlerie de l'adaptation du monde camerounais au monde américain, mais ils nous bouleversent par l'ampleur que les revers de la vie leur infligent.
Presque douze heures d'écoute pour ce livre, mais une merveille d'interprétation par Julien Chatelet, qui avec sobriété sait nous restituer les couleurs de ce roman et nous faire ressentir la dramaturgie de l'histoire.
Les dialogues ont une saveur rehaussée par cette lecture et le jeu de Julien Chatelet met en valeur l'humanisme qu'Imbolo Mbue a mis dans cette histoire.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 20 février 2017
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Les rêveurs du beau roman d'Imbolo Mbue ce sont Jende Jonga et son épouse Neni, tous deux venus de Limbé au Cameroun jusqu'à New-York pour prendre une part du mythique rêve américain. Lorsque Jende est engagé comme chauffeur de Clark Edwards, un riche banquier, leur rêve n'a jamais été aussi près de se réaliser. Il reste à obtenir la fameuse Green Card pour devenir résidents et bénéficier définitivement des largesses du mode de vie américain. Mais, comme une vitrine rutilante dont ils envient le contenu qui leur est interdit, l'Amérique et son abondance illusoire s'éloignent à mesure que Jende et Neni s'en approchent. le mirage trompeur se fendille au moment où éclate la crise des subprimes, en 2008. L'onde de choc économique se répercute dans la famille Edwards et le violent ricochet vient fracasser les rêves du couple Jonga. Alors que Neni risque de vendre son âme pour avoir le droit de rester aux Etats-Unis, Jende subit les évènements comme une défaite personnelle.

Tout sonne juste dans ce roman poignant qui vibre d'humanité ! Aucune concession n'est faite à la facilité, ni au manichéisme. Les changements de situation font évoluer les personnages et leurs réactions, souvent inattendues, les montrent dans toute leur complexité. L'histoire est construite de telle manière que, progressivement, par petites touches révélatrices, les décalages culturels et sociaux entre la famille Jonga et la famille Edwards apparaissent comme des failles infranchissables. Si des liens de complicité se nouent entre Jende et Clark, entre Neni et Cindy, il n'en reste pas moins que chacun, même en Amérique, a une place assignée par sa naissance. le personnage de Cindy est à ce titre particulièrement émouvant et significatif : née pauvre et devenue riche par son mariage, elle reste obsédée par la terreur de "dénoter" dans la société fortunée où elle évolue désormais.

"Voici venir les rêveurs" est porté par une belle énergie, généreuse et sensible, qui, malgré tous les désenchantements, ne laisse pas le désespoir l'emporter. La force inaltérable des rêveurs est de pouvoir sans cesse reconstruire de nouveaux rêves sur les ruines des précédents. le roman d'Imbolo Mbue en témoigne de très gracieuse et juste manière.


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Le rêve américain

Qui sont donc ces rêveurs? Jende, un camerounais de Limbé qui veut fuir la misère et le désespoir de son pays natal, un homme qui rêve de l'Amérique et part à New-York tenter sa chance. Au bout de deux ans, il parvient à faire venir sa femme Neni et leur fils Liomi. Sa femme va entreprendre des études de pharmacie. Jende rêve d'obtenir la Green Card et de devenir un vrai américain.

Jende réussit à se faire embaucher comme chauffeur de Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers à Wall Street mais il va devoir vivre avec le spectre de l'expulsion car son autorisation de séjour ne dure que trois mois ensuite ils vont devenir des clandestins, des demandeurs d'asile.
Jende et Neni forment un couple volontaire, excessivement travailleur qui économise pour l'avenir, notamment pour financer les études de leurs enfants tout en envoyant régulièrement de l'argent à leur famille restée au pays qui les sollicite sans cesse "persuadés que les rues d'Amérique étaient pavées de dollars" .

Jende considère que l'Amérique est le meilleur pays du monde et qu'Obama sera un grand président (nous sommes en 2007 à la vieille de la crise des subprimes).
Une belle complicité va s'installer entre Jende et Clark au gré des discussions entre les deux hommes dans la voiture. Jende va se rendre compte que son patron est un homme en permanence stressé, inquiet pour la situation financière du moment, un homme qui vit aussi des difficultés familiales avec une épouse Cindy qui lui reproche de faire passer sa carrière avant sa famille et qui ne manque pas de blessures secrètes. de plus Vince, le fils aîné des Edwards, rejette le mode de vie de ses parents et va partir vivre en Inde. Jende est aussi le chauffeur de la femme et des fils de Clark, il vit donc de très près les problèmes de cette famille, il va même être pris à partie et manipulé, ainsi que Neni, par les deux époux.

Mais arrive le jour où tout bascule avec l'effondrement de la banque Lehman et la terrible crise économique qui frappe le pays...

Ce roman est dans la parfaite lignée d'Américanah de la nigériane Adichie Chimamanda Ngozi et du roman de Taiye Selasi, elle aussi d'origine nigériane par sa mère, le ravissement des innocents.
Voici venir les rêveurs est aussi passionnant que le ravissement des innocents et ne comporte pas les longueurs qui m'avaient gênée dans Américanah.

Cette saga familiale d'émigrés camerounais est le premier roman d'Imbolo Mbue qui a elle-même parcouru le même chemin que son héros, elle a certainement dû puiser dans son propre vécu pour retranscrire le regard d'immigrés africains sur les américains.
L'écriture fluide rend la lecture très agréable. La couverture est particulièrement bien réussie avec des symboles représentant New York sur un fond d'imprimé africain.
Ce roman foisonnant est riche en dialogues savoureux, en couleurs, en odeurs, en bananes plantains et beignets...
Choc des cultures, difficultés de l'exil et de l'intégration sont traités d'une façon poignante.

Ce titre a fait partie de la première sélection du prix Fémina Etranger
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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