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EAN : 9782351786864
272 pages
Gallmeister (03/09/2020)
4.14/5   158 notes
Résumé :
“Enfant, je n’ai jamais su d’où venait ma mère.” Arrivé à l’âge adulte, James McBride interroge celle qui l’a élevé et dont la peau est tellement plus claire que la sienne. Il découvre l’histoire cachée de Ruth, fille d’un rabbin polonais qui a bravé tous les interdits pour épouser un Noir protestant en 1942. Reniée par sa famille, elle élève James et ses onze frères et sœurs d... >Voir plus
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Cela se confirme : c'est en voulant raconter celle des autres que James Mc Bride excelle a raconter la sienne.

Déjà, dans "Mets le feu et tire-toi", c'est son vécu de musicien et de Noir qui s'imprimait tout en délicatesse derrière l'évocation de James Brown.
Ici, on se rapproche encore plus de l'auteur puisque le thème central de "La couleur de l'eau" est sa propre mère. Femme incroyable, atypique, puissante, une personnalité et un parcours hors du commun : fille d'immigrés juifs orthodoxes installés en Virginie, en rupture avec un père minable, mauvais père, faux rabbin mais vrai exploiteur, elle s'enfuit seule à New York dans les années cinquante pour épouser un Noir, fonder une famille, une église, perdre son mari, se remarier, ajouter avec ce deuxième mari quatre enfants à la fratrie qui en comptait déjà huit. le tout en tirant la vache par la queue, en éludant toujours la question raciale et de la couleur de peau auprès de ses enfants qu'elle exhortera un à un à l'excellence.

Extra-ordinaire destin ordinaire que James Mc Bride, grandi dans cette famille baroque, bouillonnante, pauvre et exigeante, évoque avec une tendresse touchante et d'une plume vive et tremblante d'admiration, alternant sa propre voix à celle de sa mère dont il restitue le témoignage sous la forme d'un puissant monologue.

A travers ces deux voix croisées que l'on imagine penchées l'une vers l'autre autour d'une table de cuisine alors que la nuit tombe sur New York, "La couleur de l'eau" offre au lecteur, outre une plongée sur une perspective singulière de la société américaine de ces soixante dernières années, l'opportunité d'entrer dans l'intimité et le questionnement identitaire d'un homme de grand talent et d'une belle humanité, l'une des très belles voix de la littérature américaine contemporaine.
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Huitième d'une fratrie de douze enfants, tous métisses, le petit James s'interroge sur ces origines. Il veut savoir pourquoi sa mère est blanche, une étrangeté dans ce quartier cent pour cent noir de New York, à une époque où les couples mixtes sont encore très mal vus.
Mais la très solaire Ruth McBride reste muette. de son enfance en Virginie dans une famille d'immigrés polonais, de son judaïsme et surtout de son père maltraitant, elle ne veut rien dire. Et de toutes façons elle n'a pas le temps, car dans cette famille nombreuse pauvre, il y a des règles à faire respecter. Étudier plus et bien en tête de liste.
Ce n'est que bien plus tard que James McBride apprendra la vérité sur ses origines, qu'il raconte dans cet émouvant récit sur celle qui était la reine mère adulée de ses enfants, personnage courageux et résilient, à la peau blanche mais à la personnalité au combien colorée.
Et sous les anecdotes tantôt drôles, tantôt tendres et parfois déchirantes, c'est le New York noir des années 60 qui se dessine en filigrane, celui de Brooklyn, de Harlem et du Queens, celui du jazz, du mouvement Black Power, de la débrouille.

Un beau portrait de femme et un bel hommage à cette famille atypique, musicienne, révoltée et fervente. de celles qui fabriquent les artistes.
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Un roman autobiographique de l'écrivain et jazzman James McBride.

Cet homme a un héritage difficile à porter : il est Noir, dans un pays où les Noirs luttent pour se faire accepter comme des citoyens à part entière, et est né d'une mère blanche. Non seulement blanche, mais juive. Ce qui fait de lui (techniquement), un Juif aussi ! Une hérédité bien lourde.
Pour corser un peu la situation, il vit dans un quartier pauvre, et lui et ces 5 (ou 6?) frères grandissent seuls avec leur mère.

Dans The Color of Water, il alterne ses souvenirs et ceux de sa mère, figure courageuse et mystérieuse. A travers ces fragments de souvenirs, c'est son histoire qu'il cherche, et cela, afin de pouvoir se définir comme individu unique.

Un témoignage beau et émouvant d'un fils à sa mère qui tente de se définir avec et en dehors des barrières ethniques.
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James Mc Bride rend un vibrant hommage à celle qui donna la vie à ses 11 (!) frères et soeurs et se battit pour leur donner la possibilité de s'élever socialement : sa mère.

Il nous conte avec tout le talent qu'on lui connait l'extraordinaire destin de cette fille d'un rabin polonais qui épouse en 1942 un noir orthodoxe. Refusant d'être classée et de classer les autres en fonction de leur couleur de peau, elle lui inspira le titre du livre "La-Couleur de l'eau" ... qui n'a pas de couleur.

On ne peut que tomber en amour (merci les canadiens pour cette belle expression) pour cette femme qui déplace les montagnes avec une énergie dévastatrice. Un livre positif, plein d'espoir, donc rare, qui va droit au coeur et fait énormément de bien. A mettre entre toutes les mains. Waouw...
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Derrière cette magnifique couverture colorée se dévoile l'hommage d'un écrivain, d'un musicien à sa mère. Ruth, à l'origine Rachel Shilsky, est la fille d'un rabbin polonais émigré en Amérique, un homme dur, sans amour, qui a atterri en Virginie, où il se lancera avec succès dans le commerce, avec sa femme handicapée et ses trois enfants. L'enfance et l'adolescence de celle qui changera son prénom en Ruth n'a pas été rose du tout mais la jeune fille en sort sans préjugés de race, alors qu'elle vit dans une pette ville et un état marqués par le racisme. après avoir connu ‘amour avec un jeune Noir de Suffolk, elle quitte définitivement sa famille pour New York où sa rencontre avec Andrew McBride lui apportera l'amour et de nombreux enfants, dont le huitième, James, connaîtra à peine son père, emporté par la maladie. Ruth surmontera tant bien que mal son chagrin et se remariera avec Hunter Jordan, qui lui donnera encore quatre enfants et que James considérera comme son père. Après sa mort, le jeune homme risque de virer drogué, délinquant mais c'est sans doute la musique et l'art qui le sauveront. Toute sa vie, Ruth tirera le diable par la queue pour élever ses enfants, avec une débrouillardise qui force l'admiration, car elle a pour ambition que tous ses enfants fassent des études universitaires pour réussir dans la vie. Et on peut dire, en lisant le récit de James McBride, qu'elle a réussi sa vie malgré les embûches et les épreuves.

Le récit alterne les souvenirs de Ruth, que son fils n'a pas obtenus sans peine, et ceux de James, entre l'état de Virginie et la ville de New York. James a en effet longtemps été « perturbé » dans son identité face à cette mère à la peau claire, la seule Blanche ou presque de leur quartier et qui était un modèle d'ouverture. C'est un texte plein de vie, de couleurs (si j'ose dire), d'anecdotes, d'énergie et surtout plein de l'amour d'un fils pour sa mère. Une lecture très recommandable, qui me donne envie de découvrir les romans de James McBride.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Parfois, sans en avoir toujours conscience, nos idées, notre foi, nos centres d’intérêt sont ancrés dans le passé. Nous songeons à une autre époque, à d’autres lieux, à d’autres personnes et perdons notre emprise sur le présent. Parfois, nous sommes persuadés que nous serions plus heureux si nous pouvions remonter le temps. Mais quiconque tente l’expérience court vers une déception assurée. Quiconque, après des années d’absence, revisite sa ville natale mesure effaré la distance qui sépare ce qu’il voit des souvenirs qu’il en avait. Il a beau parcourir les rues et les routes familières, il n’est plus qu’un étranger dans un pays étranger, incapable de retourner chez lui, même en esprit. La vie l’a conduit dans un autre monde, ce qu’il regrette n’existe plus. Ni physiquement ni en rêve, il ne retrouvera ce qui fut.
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Tout le monde se croit malin ici, au Coin, mais tu l'es pas plus que les autres. Puisque t'es si dégourdi, pourquoi reviens-tu chaque été dans ce bled? Parce que tu as lâché l'école ? Tu crois que si tu arrêtes d'aller en classe quelqu'un te suppliera d'y retourner? Certainement pas, bon débarras. Personne ne va implorer ton cul de nègre. Pourquoi voudrait-on te récupérer? Qu'as-tu de si spécial? Qui es-tu? Juste un minus. Maintenant, si ça te plaît de sécher les cours et de tirer sur les gens et de glander nous jusqu'à la fin de tes jours, te gêne pas. C'est ta vie, pas la mienne.
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He thought money he spent to take care of his wife would do it, you know, substitute for the fact that he didn't love her. But a wife wants love. She was a good Jewish wife to him, but their marriage was starting to crumble because he didn't care about her. That's why I knew I was leaving home. I wasn't going to have an arranged marriage like my parents did. I'd rather die first, which I did do in a way, because I lost my mother and sister when I left home.
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Il n'y en avait que pour la violence et la mort à Suffolk. Rien d'autre. Sous leur apparence polie, hospitalière, les gens restaient des sauvages. Des bombes prêtes à exploser. La chaleur, la haine, l'alcool rendaient fous, et pour un rien, les doigts appuyaient sur les gâchettes. C'est l'atmosphère du Sud, je la sens encore, un air lourd de secrets terribles.
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For months after my stepfather died, Mommy walked around the house as if she were blind, syaggering through the motions of life. She gave away Daddy's clothes, his tools, his hats... gone to the Goodwill. She sent us off to school and tried to maintain her crazy house as usual, ranting about this and that, but the fire was gone. In the evening she often sat at the kitchen table completely lost in thought. She's stop in midsentence and walk away silently, covering her face. At night she cried in her bedroom, though she always hid her tears from us. daddy's gold Pontiac sat in front of the house for months, leaves gathering around the tires and bird crap gathering on its hood.
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