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EAN : 9782351786864
272 pages
Gallmeister (03/09/2020)
4.15/5   159 notes
Résumé :
“Enfant, je n’ai jamais su d’où venait ma mère.” Arrivé à l’âge adulte, James McBride interroge celle qui l’a élevé et dont la peau est tellement plus claire que la sienne. Il découvre l’histoire cachée de Ruth, fille d’un rabbin polonais qui a bravé tous les interdits pour épouser un Noir protestant en 1942. Reniée par sa famille, elle élève James et ses onze frères et sœurs d... >Voir plus
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Cela se confirme : c'est en voulant raconter celle des autres que James Mc Bride excelle a raconter la sienne.

Déjà, dans "Mets le feu et tire-toi", c'est son vécu de musicien et de Noir qui s'imprimait tout en délicatesse derrière l'évocation de James Brown.
Ici, on se rapproche encore plus de l'auteur puisque le thème central de "La couleur de l'eau" est sa propre mère. Femme incroyable, atypique, puissante, une personnalité et un parcours hors du commun : fille d'immigrés juifs orthodoxes installés en Virginie, en rupture avec un père minable, mauvais père, faux rabbin mais vrai exploiteur, elle s'enfuit seule à New York dans les années cinquante pour épouser un Noir, fonder une famille, une église, perdre son mari, se remarier, ajouter avec ce deuxième mari quatre enfants à la fratrie qui en comptait déjà huit. le tout en tirant la vache par la queue, en éludant toujours la question raciale et de la couleur de peau auprès de ses enfants qu'elle exhortera un à un à l'excellence.

Extra-ordinaire destin ordinaire que James Mc Bride, grandi dans cette famille baroque, bouillonnante, pauvre et exigeante, évoque avec une tendresse touchante et d'une plume vive et tremblante d'admiration, alternant sa propre voix à celle de sa mère dont il restitue le témoignage sous la forme d'un puissant monologue.

A travers ces deux voix croisées que l'on imagine penchées l'une vers l'autre autour d'une table de cuisine alors que la nuit tombe sur New York, "La couleur de l'eau" offre au lecteur, outre une plongée sur une perspective singulière de la société américaine de ces soixante dernières années, l'opportunité d'entrer dans l'intimité et le questionnement identitaire d'un homme de grand talent et d'une belle humanité, l'une des très belles voix de la littérature américaine contemporaine.
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Huitième d'une fratrie de douze enfants, tous métisses, le petit James s'interroge sur ces origines. Il veut savoir pourquoi sa mère est blanche, une étrangeté dans ce quartier cent pour cent noir de New York, à une époque où les couples mixtes sont encore très mal vus.
Mais la très solaire Ruth McBride reste muette. de son enfance en Virginie dans une famille d'immigrés polonais, de son judaïsme et surtout de son père maltraitant, elle ne veut rien dire. Et de toutes façons elle n'a pas le temps, car dans cette famille nombreuse pauvre, il y a des règles à faire respecter. Étudier plus et bien en tête de liste.
Ce n'est que bien plus tard que James McBride apprendra la vérité sur ses origines, qu'il raconte dans cet émouvant récit sur celle qui était la reine mère adulée de ses enfants, personnage courageux et résilient, à la peau blanche mais à la personnalité au combien colorée.
Et sous les anecdotes tantôt drôles, tantôt tendres et parfois déchirantes, c'est le New York noir des années 60 qui se dessine en filigrane, celui de Brooklyn, de Harlem et du Queens, celui du jazz, du mouvement Black Power, de la débrouille.

Un beau portrait de femme et un bel hommage à cette famille atypique, musicienne, révoltée et fervente. de celles qui fabriquent les artistes.
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Un roman autobiographique de l'écrivain et jazzman James McBride.

Cet homme a un héritage difficile à porter : il est Noir, dans un pays où les Noirs luttent pour se faire accepter comme des citoyens à part entière, et est né d'une mère blanche. Non seulement blanche, mais juive. Ce qui fait de lui (techniquement), un Juif aussi ! Une hérédité bien lourde.
Pour corser un peu la situation, il vit dans un quartier pauvre, et lui et ces 5 (ou 6?) frères grandissent seuls avec leur mère.

Dans The Color of Water, il alterne ses souvenirs et ceux de sa mère, figure courageuse et mystérieuse. A travers ces fragments de souvenirs, c'est son histoire qu'il cherche, et cela, afin de pouvoir se définir comme individu unique.

Un témoignage beau et émouvant d'un fils à sa mère qui tente de se définir avec et en dehors des barrières ethniques.
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James Mc Bride rend un vibrant hommage à celle qui donna la vie à ses 11 (!) frères et soeurs et se battit pour leur donner la possibilité de s'élever socialement : sa mère.

Il nous conte avec tout le talent qu'on lui connait l'extraordinaire destin de cette fille d'un rabin polonais qui épouse en 1942 un noir orthodoxe. Refusant d'être classée et de classer les autres en fonction de leur couleur de peau, elle lui inspira le titre du livre "La-Couleur de l'eau" ... qui n'a pas de couleur.

On ne peut que tomber en amour (merci les canadiens pour cette belle expression) pour cette femme qui déplace les montagnes avec une énergie dévastatrice. Un livre positif, plein d'espoir, donc rare, qui va droit au coeur et fait énormément de bien. A mettre entre toutes les mains. Waouw...
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La couleur de l'eau.
James Mc BRIDE

James est né dans une famille très nombreuse (il est le 8 ème et dernier du premier mariage de sa mère) et suivront encore 4 enfants (du second mariage).
Autant dire un joyeux bordel !
Né d'un père noir américain et d'une mère blanche et juive polonaise rien ne sera facile pour cette famille surtout à cette époque (1940) où les couples mixtes s'exposent à la mort.
James ne connait rien du passé de sa mère.
Ruth est une femme efficace, un peu excentrique et extrêmement secrète et son écrivain de fils brûle de connaitre ses racines, son histoire.
Alors il demande à sa mère de lui raconter son enfance, ses origines, comme un témoignage familial avant qu'il ne soit trop tard.
Voici donc le récit de cette femme blanche, deux fois veuve, qui a engendré 12 enfants de 12 nuances de noirs différents et que l'on ne croyait pas ou sur qui on crachait quand elle disait être leur mère.
Une vie de précarité, de racisme mais aussi de rigueur éducative qui portera ses fruits (ses enfants deviendront médecins, enseignants, écrivain…).
Une véritable girl power cette madame McBride/Andrews.
C'est tendre, c'est dur, c'est révoltant mais c'est surtout vivant.
Un très beau roman autobiographique où j'ai appris beaucoup sur l'incroyable vie de James McBride.
Sur ses origines évidemment mais aussi sur son parcours, sur ses liens avec sa famille, les mauvais chemins qu'il a pris et dont il a su sortir.
Sur son cursus de musicien (saxophoniste entre autres), de journaliste et d'écrivain.
Et j'ai surtout découvert que vraiment c'est un auteur que j'apprécie.
J'aimerai tellement le rencontrer !!!



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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Parfois, sans en avoir toujours conscience, nos idées, notre foi, nos centres d’intérêt sont ancrés dans le passé. Nous songeons à une autre époque, à d’autres lieux, à d’autres personnes et perdons notre emprise sur le présent. Parfois, nous sommes persuadés que nous serions plus heureux si nous pouvions remonter le temps. Mais quiconque tente l’expérience court vers une déception assurée. Quiconque, après des années d’absence, revisite sa ville natale mesure effaré la distance qui sépare ce qu’il voit des souvenirs qu’il en avait. Il a beau parcourir les rues et les routes familières, il n’est plus qu’un étranger dans un pays étranger, incapable de retourner chez lui, même en esprit. La vie l’a conduit dans un autre monde, ce qu’il regrette n’existe plus. Ni physiquement ni en rêve, il ne retrouvera ce qui fut.
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Tout le monde se croit malin ici, au Coin, mais tu l'es pas plus que les autres. Puisque t'es si dégourdi, pourquoi reviens-tu chaque été dans ce bled? Parce que tu as lâché l'école ? Tu crois que si tu arrêtes d'aller en classe quelqu'un te suppliera d'y retourner? Certainement pas, bon débarras. Personne ne va implorer ton cul de nègre. Pourquoi voudrait-on te récupérer? Qu'as-tu de si spécial? Qui es-tu? Juste un minus. Maintenant, si ça te plaît de sécher les cours et de tirer sur les gens et de glander nous jusqu'à la fin de tes jours, te gêne pas. C'est ta vie, pas la mienne.
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He thought money he spent to take care of his wife would do it, you know, substitute for the fact that he didn't love her. But a wife wants love. She was a good Jewish wife to him, but their marriage was starting to crumble because he didn't care about her. That's why I knew I was leaving home. I wasn't going to have an arranged marriage like my parents did. I'd rather die first, which I did do in a way, because I lost my mother and sister when I left home.
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Il n'y en avait que pour la violence et la mort à Suffolk. Rien d'autre. Sous leur apparence polie, hospitalière, les gens restaient des sauvages. Des bombes prêtes à exploser. La chaleur, la haine, l'alcool rendaient fous, et pour un rien, les doigts appuyaient sur les gâchettes. C'est l'atmosphère du Sud, je la sens encore, un air lourd de secrets terribles.
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For months after my stepfather died, Mommy walked around the house as if she were blind, syaggering through the motions of life. She gave away Daddy's clothes, his tools, his hats... gone to the Goodwill. She sent us off to school and tried to maintain her crazy house as usual, ranting about this and that, but the fire was gone. In the evening she often sat at the kitchen table completely lost in thought. She's stop in midsentence and walk away silently, covering her face. At night she cried in her bedroom, though she always hid her tears from us. daddy's gold Pontiac sat in front of the house for months, leaves gathering around the tires and bird crap gathering on its hood.
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