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EAN : 9782351781982
304 pages
Gallmeister (03/10/2019)
4.09/5   17 notes
Résumé :
Un vendeur de jouets émerveillé face au plus précieux jouet du monde dont l’existence n’était jusqu’ici qu’un mythe ; une bande de gamins dont la musique transforme le quotidien d’un ghetto noir en Pennsylvanie ; un conte de la guerre de Sécession avec un Abraham Lincoln aux allures de Père Noël ; un zoo avec des animaux qui parlent et se moquent des humains, si maladroits... Ces miniatures ont en commun la part de magie qui peut surgir à tout moment de notre existe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
LE VENT ET LE LION de JAMES MCBRIDE
Quelques nouvelles, des histoires courtes le tout plus ou moins relié.
Il est un grand spécialiste des jouets, il gagne sa vie en expertisant, achetant et vendant des jouets anciens. Il n'a pas fait fortune, vit simplement dans une grange aménagée et se déplace dans son antique Mercedes. Au milieu de son courrier il découvre une photo jaunie, un homme d'église et en arrière plan un train miniature, il est presque sûr que c'est »l'underground Graham rail road », train légendaire connu à un exemplaire. Il se prépare à rencontrer le révérend Hart, et il n'est pas au bout de ses surprises, l'homme n'a aucune idée de ce que représente ce jouet historiquement ni financièrement. Il lui donne pour rien! Mais notre expert malgré le bénéfice gigantesque potentiel est un honnête homme, commence alors une plus qu'étrange négociation…
Nick est retrouvé mort un couteau dans une main, des dollars dans l'autre, aux pieds de Woo le commerçant du quartier. le pasteur Jenkins profite de l'occasion pour monter la communauté noire contre « les étrangers »qui profitent d'eux, mais l'affaire va s'avérer plus complexe qu'à première vue…
Blub est un garçon qui bafouille, il aime Sissi qui aime Fingers. Blub est arrêté pour le meurtre d'un noir et de sa femme, personne n'y croit même Jenkins le révérend fauteur de troubles. Sissi commence à trouver Blub intéressant…
On a fait croire à un jeune garçon abandonné que son père est Abraham Lincoln, or il doit visiter le 9 ème d'infanterie alors il va essayer de le voir…
Herb mène une enquête sur la 92 ème division composée exclusivement de noirs qui a combattu en Italie. Parmi les survivants, le Juge et Carlos mais ils ne sont guère loquaces, c'est Lillian, 88ans qui lui fournira les détails et les raisons de leur mutisme…
Box, le lion, s'apprête à mourir, mais l'homme qui lui fait face avec son fusil lui dit en »Parler Pensée »que ce n'est pas sa 24 ème heure et qu'il ne veut le tuer que pendant son heure de chasse! Pas sûr que le chasseur ait tout compris des lions…
McBride reprend des sujets qu'il a explorés dans Miracle à Santa Ana ou l'Oiseau du bon dieu, la guerre de sécession, les unités uniquement noires pendant la guerre, et puis les toutes petites choses de la vie qui peuvent se transformer en joie ou en drame. A lire.
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Ce recueil est composé de plusieurs nouvelles, la plupart très longue (de trente à quatre-vingt pages) autant dire que le lecteur a le temps de s'imprégner de l'ambiance, de sympathiser avec les personnages, qui, si les thèmes des nouvelles sont différents, sont tous d'une grande richesse.
Je ne vous les présenterai pas dans l'ordre, non, je commencerai par « Papa Abe », une nouvelle qui se situe au milieu du recueil, assez courte, et qui apparaît presque comme un conte. Nous sommes en Virginie, pendant la guerre de Sécession finissante, des soldats creusent, déblaient, et leur seule distraction est le passage de dix-huit orphelins noirs pris en charge par une religieuse. Parmi eux, le petit Abe Lincoln, prénommé ainsi par on ne sait qui, cinq ans, qui peut facilement croire tout ce que les soldats lui disent, notamment que son papa s'appelle aussi Abe Lincoln et qu'il viendra demain le chercher. Cela semblerait presque anodin, sauf que la guerre de Sécession n'est pas finie, et qu'en Virginie, ces petits orphelins noirs peuvent apparaître comme autant d'esclaves en fuite : il est toujours bon de ramener le lecteur à la réalité de cette époque. Et si cette nouvelle est presque un conte, c'est parce qu'il peut se trouver quelqu'un pour prendre en charge cet enfant, tel un cow-boy solitaire d'un nouveau genre.
« le banc des jérémiades » qui lui fait suite contient quant à lui une bonne dose d'humour noir et de fantastique. Figure extraordinaire et charismatique que celle du boxeur Rachman, qui ne doute jamais de lui – même quand il se retrouve ni plus ni moins que dans l'anti-chambre des enfers et provoque le gardien du lieu en un combat singulier. Son énergie irriguera littéralement tout le texte. Et non, je n'y chercherai pas une morale religieuse, plutôt le fait qu'il faut croire en soi, croire en autrui aussi, et ne pas hésiter à s'unir, même si l'adversaire paraît plus grand que vous.
« le Five-Carat Soul Bottom Bone Band » est ma nouvelle coup de coeur. En quatre parties, elle nous fait découvrir ce quartier paumé d'une ville de Pennsylvanie, quartier dans lequel les habitants n'ont souvent pas l'électricité chez eux – parce que la dernière facture n'a pas été payée, l'avant-dernière non plus – où l'avenir n'est pas vraiment envisagé non plus. La figure pas si charismatique que cela du pasteur émerge – cependant, il sait être là quand il le faut, au tribunal quand il tente d'éviter la peine de mort à un jeune du quartier. Il sait aussi utiliser un discours bien rôdé sur les jeunes noirs qui se font tuer – et le narrateur de jeter un regard ironique sur la manière dont il prend la défense de ce « jeune », qui n'avait rien fait de bon dans sa vie, alors que le pasteur n'a pas pris la défense d'autres membres de la communauté victime de violences policières ou de violences conjugales. le seul personnage véritablement sincère, le seul qui assurera au jeune homme un enterrement décent est le commerçant qui l'a tué, alors qu'il était en train de se faire cambrioler. Oui, James McBride lance un regard dépourvu d'angélisme sur sa communauté.

De même, « Monsieur P et le vent », la dernière nouvelle du recueil comporte cinq parties, et l'auteur nous en explique la genèse à la fin – et nous explique aussi pourquoi il n'a pas le temps de détailler chacune de ses sources d'inspiration. Il s'agit de la vie quotidienne, mais aussi la vie nocturne, secrète, des habitants malgré eux de ce zoo. Ne l'oublions pas, les lions, les singes et autres zèbres n'ont rien à y faire, quoi qu'en disent certains hommes politiques. Aussi, le dénouement, qui choquera certains, est pour moi le plus beau qui soit.

Je termine par la nouvelle qui ouvre ce recueil, « Un train nommé « Under Graham Railroad » et nous parle d'un train magnifique, un train offert à un enfant, Graham Lee, fils du général confédéré Robert E. Lee qui mourra avant d'avoir pu s'en servir, et depuis, ce train est devenu une légende pour les collectionneurs. Après la mort subite de Graham, peu après le départ à la guerre de son père, le train et une esclave ont disparu tous les deux. le narrateur est justement un acheteur/négociateur, et, en trouvant ce train, il réalise le rêve de sa vie, et peut-être pas seulement le sien.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Ce recueil est composé de sept nouvelles, la plupart ayant pour héros des personnages afro-américains. Ce sont parfois des contes, parfois des récits réalistes. Certaines sont loufoques ou avec de l'humour noir, d'autres sont tendres ou engagées.

Je vais vous parler de celles que j'ai préférées.
D'abord, le bal de Noël : un jeune homme écrit une thèse sur les Buffalo Soldiers, ces bataillons américains pendant la Seconde Guerre Mondiale composées intégralement d'Afro-Américains (ou plutôt, « d'hommes de couleurs » : une anecdote relate que deux cousins portoricains engagés sont dans une pièce, l'un plus clair de peau est dirigé vers la sortie « Blancs », l'autre vers « Hommes de couleur »…). Il rencontre deux anciens combattants, qui vont remonter leurs souvenirs traumatisants pour lui raconter une bouleversante histoire d'amitié, sur fond de guerre et d'une promesse tenue…

Ensuite, M. P et le vent : dans un zoo, un lion nous explique les règles du monde animal, quand un nouvel employé humain arrive et sait parler le Parler-Pensée des animaux. Un beau plaidoyer pour le bien-être animal et le respect du monde sauvage, tellement original que j'ai envie de croire à tout ce qui a été dit dans le conte !

J'ai également aimé L'Ange Homme-Poisson, une courte nouvelle mettant en scène Abraham Lincoln, qui écoute un ancien esclave expliquer à son enfant ce qu'est la liberté… une réflexion qui poussera le Président à se battre contre l'esclavage.

Dans le Five-Carat Soul Bottom Bone Band, un jeune ado relate la vie dans son quartier pauvre, façon La vie devant soi : les drames, les personnes qui essaient d'aider, les injustices… Une nouvelle divisée en 4 chapitres qui sont autant de facettes de cet univers.

Un joli recueil de nouvelles, que je vous recommande particulièrement si vous voulez lire de la littérature afro-américaine.
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Je suis pas très nouvelles d'habitudes, mais ces derniers temps je suis tombé sur plusieurs qui vont finir par me faire changer d'avis. Celle-là est du nombre. le titre vient de la dernière nouvelle, cherchez pas avant y'a pas de lien. Ces petites nouvelles étaient un peu de tous les genres, certaines font sourire, d'autres grincer des dents, d'autres encore nous renvoie à l'enfance, la dernière notamment. Je recommande fortement ce petit livre.
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Moi qui ne suis pas fan de nouvelles, je me suis régalée à plonger dans ces tranches de vie si bien trouvées, si intenses en si peu de pages. Certaines nouvelles sont assez longues, on a le temps de s'imprégner vraiment des personnages, par exemple la nouvelle sur la bande de gamins musiciens, ou ce conte improbable se passant dans un zoo. Totalement différentes et inclassables, ces nouvelles sont des bijoux !
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critiques presse (1)
LeSoir
30 décembre 2019
Auteur adapté deux fois au cinéma par Spike Lee, James McBride dédie ce recueil à Sonny Rollins et nous entraîne dans des aventures merveilleuses et révélatrices.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Émerveillé, Herb observa le trio danser. Carlos évoluait comme un danseur de ballet, avec grâce, tenant la charmante Lillian Johns comme si elle était un gardénia, la guidant avec tendresse et délicatesse, on aurait dit qu'il tissait une toile d'araignée sur le parquet. Ils glissaient tels des anges, tandis que le vieux juge décrivait des cercles autour d'eux, semblable à un gardien attentif, maladroit et un peu éméché, se servant de sa canne comme d'une baguette magique, ou comme d'une baguette de chef d'orchestre, qu'il agitait au-dessus du couple, dirigeant une symphonie qu'eux seuls pouvaient entendre, et il souriait, riait aux éclats, plaisantait, racontait, pendant que les deux danseurs virevoltaient.
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Je n’en croyais pas mes oreilles.

– Mais je suis venu pour l’acheter. Il ne veux pas discuter du prix ?

– Ça l’intéresse pas. Et d’abord, pourquoi vous voulez l’acheter ? Vous l’avez même pas vu.

– Je suis un collectionneur, et je vous paierai un bon prix si c’est ce que je pense. J’adore les jouets anciens.

– Spurge m’a dit de vous le donner. Je ne peux pas accepter d’argent s’il a dit donne le.

– Vous avez des enfants, Mme Hart ? Lui demandai-je.

– Juste un, répondit-elle. Junior est à la répétition de la chorale.

Elle alla au réfrigérateur et sortit du lait, en versa une bonne dose dans un vieux verre à moutarde qu’elle posa sur la table devant moi.
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Videos de James McBride (70) Voir plusAjouter une vidéo
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« L'oiseau du bon dieu » de James McBride, c'est à lire en poche chez Gallmeister.
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