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Jean-Luc Piningre (Traducteur)
EAN : 9782266153140
415 pages
Pocket (03/01/2008)
3.88/5   415 notes
Résumé :
Ange ou démon. Étoile… filante, peut-être, mais étoile qui brilla au plus haut par son génie et son ambition. C’était Noureev. Rudi. Rudik Rudolph. Prénom choisi par sa mère, Farida, en hommage à Rudolph Valentino. Et quel séducteur que ce jeune Tatar, un peu rustre, ayant grandi entre sa mère aimante, sa grande sœur et un père qui mettra des années à admettre le choix de son fils !
La force du roman de McCann réside dans son style narratif : raconter l’histo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 415 notes
Allez hop ! Petite arabesque glissée suivie d'un balancé ballonné chassé-croisé double écart latéral facial immédiatement enchainé par une cabriole demi-contretemps développée couchée et pour finir quadruple salto smashé enveloppé giclé et là , pour la déconne , roulade avant réception têtale !
A y ai , chaud bouillant pour la critique ! le temps d'aller prendre un bain de synthol et j'attaque...

Autant le Champ du Coyote m'avait fait hurlé de plaisir , autant Danseur ne m'a pas transporté plus que ça...
Et pourtant , la danse , je maitrise ! Ah la queue leuleu , la danse des coin-coin , j'en passe et des moins bons , ne m'ont jamais posé aucun problème pour finir sur une petite note classe et guillerette un repas arrosé plus que de raison ! Non , le souci est ailleurs...
Sujet fort s'il en est , Noureïv m'alléchait déjà . Huuuum , on va oublier alléchait et préférer intriguait . le problème , c'est ce roman fiction qui me frustre , étant bien incapable , aux vues de mes faméliques connaissances sur le sujet , de démêler le vrai du faux . Je me doute fort que la trajectoire artistique du maitre associée à ses nombreux déboires politiques pour orientation sexuelle subversive collent plutôt fidèlement à la réalité . Cependant , difficile de se faire une opinion arrêtée en referment le-dit roman et ça , ça m'empeche de pirouetter en rond...
J'ai aimé cette écriture lyrique , sèche et sans détour , sachant parfaitement retranscrire sur papier glacé ce monde pourtant visuel . J'ai adoré Nouriev danseur , sa façon de se donner corps et âme à son art au prix de sacrifices inimaginables . A contrario , l'humain ne m'a que très modérément enthousiasmé ! Pourtant touchante cette blessure à vif concernant une famille qu'il quitta bien trop tôt et presque définitivement pour raison d'état en préférant s'expatrier plutôt que de subir la vindicte et le courroux de l'intelligentsia Russe . Finalement assez triste ce besoin irrépressible de forniquer , baiser , fourrer , défoncer...n'importe qui n'importe quand . Et la tendresse bordel...Si la danse nous apparait comme n'étant que douceur , légereté et poésie , le revers de la médaille s'avère beaucoup plus sombre car l'humain , aussi talentueux soit-il , n'en oublie jamais d'y véhiculer malgré tout son cortège de cavaliers noirs . Partouze , drogue , melon surdimensionné...le catalogue semble pléthorique .
Et c'est là le principal reproche , l'auteur alterne le très bon avec le racolage facile et somme toute finalement inutile . Il faut lui reconnaître cependant une certaine inventivité en associant à son récit un nombre incalculable de personnalités d'époque y allant toutes de leur petit commentaire acerbe .
Au final , je ne sais trop sur quel pied danser . L'ascension d'une étoile jusqu'à son firmament puis sa déchéance furent passionnantes , ses à-cotés plus discutables ! Un milieu sacrificiel parfaitement dépeint . Une photographie d'époque très juste . N'était cette propension à se disperser dans le graveleux répétitif et la facilité , Danseur eut pu m'apparaitre comme un véritable chant du cygne...Je n'y ai aperçu qu'un Ardea Cinerea et c'est déjà pas si mal !

Danseur , à vos pointes !
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Entre biographie et roman, Danseur se penche sur la destinée de Noureiev, de son enfance tatare dans un coin reculé d'URSS à ses frasques dans les soirées ou les backrooms, en passant par son incroyable talent sur scène, ses amitiés indéfectibles, ses fragilités ou sa mégalomanie.

Le texte emprunte une forme originale, présentant les points de vues de ceux qui l'ont côtoyé : ses différents professeurs, ses parents, ses amis, ses amants, sa gouvernante, son chaussonnier... Pas de risque de s'ennuyer entre ces ressentis si différents, étalés sur toute une vie et tout le globe. En revanche, on peut s'y perdre et avoir du mal à démêler le vrai du faux...

Ca a été mon cas, le résultat paradoxal étant que j'ai été fascinée par la personnalité de Noureiev mais nettement moins par le livre que Colum McCann lui a consacré... Il me faudra lire une autre biographie, certainement...

En revanche, les passages sur l'Union Soviétique m'ont réellement intéressée. Pénuries diverses, répression, interdiction de communiquer avec les traîtres passés à l'Ouest, importance du Parti... ces éléments paraissent surréalistes, pourtant ils étaient vrais il y a encore 30 ans !

Challenge PAL
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Rudolph Noureev, « Danseur » au talent exceptionnel était tout à la fois fascinant et irritant mais d'une vitalité hors du commun.

Le roman de Colum McCann est composé d'une mosaïque de portraits d'intimes de l'artiste afin de mieux éclairer la personnalité de Rudy, à la vie sulfureuse, tourbillonnante.

Il était beau, sensuel et ne faisait rien dans la demi-mesure. Il aimait l'argent, le sexe… et avant tout la danse. Sa force de travail, son souci de la perfection lui permirent d'atteindre les sommets de son art et une renommée internationale… Une magnifique amitié le liait à Margot Fonteyn sa partenaire de scène.
Mais qui était vraiment Rudy ? Si difficile à vivre mais qui rendait la vie plus intense. Un homme irrésistible, généreux mais terriblement égoïste, égocentrique, colérique …

Alors on découvre au fil du récit, son enfance de jeune Tatar, ses parents, sa soeur, Serguei et Anna qui le formèrent à la danse, la fille du couple. Et lorsque Rudy décidât de passer à l'Ouest, ils restèrent chacun d'un côté du mur. le parallèle entre tous ces destins sur fond de guerre froide donne plus de relief à ces différents récits.

Rudolph Noureev ne laissait personne indifférent. Ce portrait qui lui est consacré non plus.
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Rudolf Noureev né le 17 mars 1938 à Irkoutsk en Russie, et décédé le 6 janvier 1993 à Levallois Perret à l'âge de 55 ans.

Le plus grand danseur étoile du XXè siècle dont il eut pour partenaire fétiche, sa muse, son amie Margot Fonteyn.

Un saut et le voilà qu'il s'envole caresser le ciel !

Merveilleux danseur, pas très grand mais doté d'un pouvoir de séduction incroyable qu'il a toute sa vie réservé aux hommes.
Il dégageait un tel magnétisme qu'on ne pouvait être que subjugué ; il fut adulé par les foules.
De la testostérone à l'état pur monté sur deux jambes qui s'envolaient au firmament lorsqu'il dansait - un génie magnifique.

Furieusement gay avec son ami Victor ; n'auraient pas fait d'ombre à Rocco Siffredi mais auraient pu rivaliser sans problèmes.
Une sexualité débridée à grand renfort de vodka et de drogue, des nuits des soirées imprégnées d'appétits charnels insatiables.

Un artiste de génie qui savait jouer du piano et apprenait par coeur des extraits entiers de livres.

Un personnage grossier, violent, colérique mais écorché vif qui toute sa vie a aimé son pays et à essayer en vain de faire venir sa famille près de lui ; sa plus grand douleur.

Il retournera quelques jours à Leningrad retrouver sa famille, sa mère malade ne le reconnaîtra pas, il retournera sur les pas de son enfance ; passage du livre terrible et sublimement émouvant.

Il a fait un dernier grand saut à 55 ans et cette fois le ciel ne l'a pas arrêté !

Inutile de vous dire que j'ai A do ré !

(pour ceux qui aiment la danse "Le lac des cygnes" dansé par Noureev et Fonteyn un plaisir intense).
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Danseur ou … une biographie plus ou moins inspirée de la vie du danseur étoile Rudolf Noureev. Etablir si ce roman est proche de la réalité est une question qu'on pourrait se poser de prime abord. D'ailleurs McCann précise qu'il s'est largement inspiré mais Danseur n'est en rien une biographie officielle. Et très rapidement, je me suis complètement détaché de cet aspect pour savourer l'habit qu'a taillé McCann à son Danseur : peu importe que la vérité soit imprimée, tant le personnage central, Rudik, a captivé mon intérêt.
Comme c'est ma première lecture de McCann, je ne saurai dire si ce livre est dans la droite ligne de ses précédents romans mais son style m'a vraiment embarqué. de multiples narrateurs racontent leur quotidien qui est marqué de l'empreinte tellurique de Rudik. le style de la narration se modifie et s'adapte aux expériences et au langage de chaque narrateur. On a chaque fois une nouvelle facette de Rudik, qui ne s'oppose pas aux précédentes mais au contraire s'y fond. Mais Danseur, c'est aussi une fresque de l'époque soviétique sous Kroutchev, des bas-fonds où les corps se mêlent … jusqu'à ce qu'un Faune éblouisse par un bond retenu à son périgée. Enfant seul et incompris, idole aux frasques multiples, diamant brut aux reflets sombres, le portrait est chaque fois remis à plat dans une nouvelle mécanique où la danse est le fil sur lequel Rudik saute et retrouve son équilibre d'une manière quasi divine.
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Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
Alors que nous pensions leur numéro fini, un petit garçon blond est sorti du rang. Il devait avoir cinq ou six ans. Il avança une jambe devant lui et cala ses mains sur ses hanches, les pouces bien dans le dos. Puis il tendit légèrement le cou, leva les coudes et commença. Les soldats se redressèrent sur leurs lits. Ceux assis près des fenêtres posèrent une main sur leurs sourcils. Le garçon s'accroupit et entama ce que l'on apelle une danse russe. Debout, nous le regardâmes sans un mot. Lui s'amusait, riait.
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Aujourd'hui 16 juin 1961, nous déclarons par les présentes que NOUREIEV Rudolf Hametovitch, date de naissance 1938, célibataire, tatare, non affilié au Parti, ancien habitant d'Oufa, artiste du théâtre Kirov à Leningrad, et membre de cette troupe en tournée en France, a trahi la Patrie à Paris. Par ses absences en ville et ses retours tardifs à l'hôtel, NOUREIEV a violé le code de conduite des citoyens soviétiques à l'étranger. En outre, il a noué des liens étroits avec des artistes français, parmi lesquels des homosexuels connus. Malgré les avertissements qui lui ont été signifiés, NOUREIEV s'est entêté dans ses outrages. Il a donc été condamné par contumace, en novembre 1961, à sept ans de travaux forcés. Nous déclarons également que NOUREIEV Hamet Vassilievitch, qui désavoue publiquement et dénonce avec véhémence les actes de son fils, est autorisé à rester membre permanent du Parti.
Comité de la Sûreté à Oufa
Février 1962
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..Rudi roi soleil a tendance à éclipser tout le monde
le soir où Rudi s'est suspendu, nu, à un lustre d'un million de dollars, la fête où Rudi s'est rasé le pubis avec le rasoir d'Andy Warhol, qui l'a vendu ensuite au plus offrant, le jour où Rudi a préparé un repas pour ses amis, mis un peu de semence dans la sauce hollandaise, et appelé ça une recette russe secrète, le vernissage après lequel Rudi a fait l'amour avec trois garçons dans une baignoire remplie de billes passées au lubrifiant
tout le monde a sa petite histoire sur Rudi, plus choquante que la précédente - et probablement fausse - c'est donc un mythe vivant , soigné, choyé, protégé par ses adorateurs, une vie vécue sans raison à l'esprit, soumise à la lumière seulement....
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L'harmonie trouve le chemin de ses muscles , l'éclairage tourbillonne , il regarde , furieux , le chef d'orchestre qui corrige son tempo , et il poursuit , en toute maîtrise d'abord , chaque figure précise et soignée , les pièces commencent à s'assembler , son corps est élastique , trois jetés tournés , prendre garde en retombant , il allonge sa ligne , le beau mouvement ici oui violoncelle vas-y . Les lumières fusionnent , les chemises se fondent . Pirouettes enchaînées . Il respire l'aise , le corps sculpté par la musique , une épaule à la recherche de l'autre , orteil droit distingue genou gauche , stature , profondeur , forme , contrôle , la souplesse du poignet , la courbure du coude , l'inclinaison du cou , les notes qui fouillent dans ses artères , et il est soudain suspendu en l'air , pousse ses jambes au-delà des mémoires gestuelles , un dernier développé des cuisses , prolongement de figure dansée , galbe humain dénoué , il vole plus haut encore et le ciel le retient .
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La branche émet un craquement pour s'excuser auprès de l'arbre de l'avoir quitté .
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Videos de Colum McCann (117) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Colum McCann
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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