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3,88

sur 415 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Allez hop ! Petite arabesque glissée suivie d'un balancé ballonné chassé-croisé double écart latéral facial immédiatement enchainé par une cabriole demi-contretemps développée couchée et pour finir quadruple salto smashé enveloppé giclé et là , pour la déconne , roulade avant réception têtale !
A y ai , chaud bouillant pour la critique ! le temps d'aller prendre un bain de synthol et j'attaque...

Autant le Champ du Coyote m'avait fait hurlé de plaisir , autant Danseur ne m'a pas transporté plus que ça...
Et pourtant , la danse , je maitrise ! Ah la queue leuleu , la danse des coin-coin , j'en passe et des moins bons , ne m'ont jamais posé aucun problème pour finir sur une petite note classe et guillerette un repas arrosé plus que de raison ! Non , le souci est ailleurs...
Sujet fort s'il en est , Noureïv m'alléchait déjà . Huuuum , on va oublier alléchait et préférer intriguait . le problème , c'est ce roman fiction qui me frustre , étant bien incapable , aux vues de mes faméliques connaissances sur le sujet , de démêler le vrai du faux . Je me doute fort que la trajectoire artistique du maitre associée à ses nombreux déboires politiques pour orientation sexuelle subversive collent plutôt fidèlement à la réalité . Cependant , difficile de se faire une opinion arrêtée en referment le-dit roman et ça , ça m'empeche de pirouetter en rond...
J'ai aimé cette écriture lyrique , sèche et sans détour , sachant parfaitement retranscrire sur papier glacé ce monde pourtant visuel . J'ai adoré Nouriev danseur , sa façon de se donner corps et âme à son art au prix de sacrifices inimaginables . A contrario , l'humain ne m'a que très modérément enthousiasmé ! Pourtant touchante cette blessure à vif concernant une famille qu'il quitta bien trop tôt et presque définitivement pour raison d'état en préférant s'expatrier plutôt que de subir la vindicte et le courroux de l'intelligentsia Russe . Finalement assez triste ce besoin irrépressible de forniquer , baiser , fourrer , défoncer...n'importe qui n'importe quand . Et la tendresse bordel...Si la danse nous apparait comme n'étant que douceur , légereté et poésie , le revers de la médaille s'avère beaucoup plus sombre car l'humain , aussi talentueux soit-il , n'en oublie jamais d'y véhiculer malgré tout son cortège de cavaliers noirs . Partouze , drogue , melon surdimensionné...le catalogue semble pléthorique .
Et c'est là le principal reproche , l'auteur alterne le très bon avec le racolage facile et somme toute finalement inutile . Il faut lui reconnaître cependant une certaine inventivité en associant à son récit un nombre incalculable de personnalités d'époque y allant toutes de leur petit commentaire acerbe .
Au final , je ne sais trop sur quel pied danser . L'ascension d'une étoile jusqu'à son firmament puis sa déchéance furent passionnantes , ses à-cotés plus discutables ! Un milieu sacrificiel parfaitement dépeint . Une photographie d'époque très juste . N'était cette propension à se disperser dans le graveleux répétitif et la facilité , Danseur eut pu m'apparaitre comme un véritable chant du cygne...Je n'y ai aperçu qu'un Ardea Cinerea et c'est déjà pas si mal !

Danseur , à vos pointes !
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Entre biographie et roman, Danseur se penche sur la destinée de Noureiev, de son enfance tatare dans un coin reculé d'URSS à ses frasques dans les soirées ou les backrooms, en passant par son incroyable talent sur scène, ses amitiés indéfectibles, ses fragilités ou sa mégalomanie.

Le texte emprunte une forme originale, présentant les points de vues de ceux qui l'ont côtoyé : ses différents professeurs, ses parents, ses amis, ses amants, sa gouvernante, son chaussonnier... Pas de risque de s'ennuyer entre ces ressentis si différents, étalés sur toute une vie et tout le globe. En revanche, on peut s'y perdre et avoir du mal à démêler le vrai du faux...

Ca a été mon cas, le résultat paradoxal étant que j'ai été fascinée par la personnalité de Noureiev mais nettement moins par le livre que Colum McCann lui a consacré... Il me faudra lire une autre biographie, certainement...

En revanche, les passages sur l'Union Soviétique m'ont réellement intéressée. Pénuries diverses, répression, interdiction de communiquer avec les traîtres passés à l'Ouest, importance du Parti... ces éléments paraissent surréalistes, pourtant ils étaient vrais il y a encore 30 ans !

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Avec ce livre, j'ai découvert un auteur que je n'avais jamais lu encore et un portrait librement inspiré de la vie et de la personnalité de Rudolf Noureev, danseur classique et chorégraphe né en Russie en 1938, passé à l'ouest en 1961, mort du sida en 1993.
L'originalité de ce livre est le changement fréquent de points de vue avec chaque fois un changement de style. Colum McCann donne la parole à des proches du danseur, dont certains sont réels, d'autres fictifs.
Très vite je me suis détachée du point de savoir s'il s'agissait d'une véritable biographie, j'ai apprécié le roman pour son foisonnement de scènes, pour la capacité de l'auteur à nous décrire le travail du corps et à nous entraîner dans l'univers de L'URSS avant la fin de la guerre froide.
J'ai beaucoup aimé la première partie, celle qui donne naissance au danseur, un peu moins les pérégrinations de Rudi dans le monde qui en fait une vedette.
Colum MacCann donne vie, corps et chair à un être d'exception, globalement assez peu sympathique, colérique, égocentrique, dont l'appétit sexuel parait sans limite et qui se livre à tous les excès que sa célébrité et son argent lui permet. On sent parfois sa fragilité ( lorsque l'auteur évoque l'exil et sa mère) on est surtout fasciné par la vitalité un peu monstrueuse de cet homme qui déchaîne des passions. Il garde pourtant des fidélités au travers de sa vie dissolue. Difficile de ne pas aller ensuite superposer ce que MacCann a fait avec la réalité accessible grâce à internet !



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Voilà une agréable surprise.
J'ai commencé à lire sans conviction, ne sachant pas même pas qu'il s'agissait de la vie de Noureev et j'ai été passionnée par sa vie, son destin incroyable.
C'est très bien écrit en plus.
Pour les gens qui aiment la danse et en particulier Noureev, c'est à ne pas manquer.
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Grand succès, mérité, pour cette biographie romancée de Rudolf Noureev publiée en 2003.
Pourtant rien de plus difficile que de mettre en mot l'art de la danse, les vibrations qu'elle dégage, l'émotion qu'elle suscite. Il est d'ailleurs significatif que la littérature ne s'y soit guère frottée.
Colum McCann - dont le talent n'a cessé de se confirmer dans ses ouvrages ultérieurs ("Et que le vaste monde poursuive sa course folle") - embrasse un parti pris audacieux. Il raconte la vie de Noureev par les yeux de ses proches : son père qui lui a interdit de danser, sa première professeure qui l'aima comme un fils, sa soeur qui le jalousa et l'admira, ses amants à Paris et à New York, son chaussonnier, sa femme de chambre ... Il fait l'impasse sur les parties les plus attendues de la vie de Noureev : ses premiers succès, son passage à l'Ouest, sa mort du Sida.
Ce parti pris permet sans doute de toucher la folie géniale d'une vie placée sous le signe de l'excès. Pour autant, au fil des pages, notamment dans la partie parisienne, la plus excessive, la plus débridée, le procédé finit par lasser.
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C'est ma troisième lecture de cet auteur irlandais, et si ce n'est pas mon préféré j'en ai, cependant, beaucoup aimé une grande partie. Cet auteur sait mieux que quiconque décrypter l'horreur de la tyrannie qu'elle soit soviétique ou américaine comme dans les saisons de la nuit, mais il est surtout, pour moi, l'auteur d'Apeirogon qui m'a tant bouleversée l'été dernier.

Dans ce roman Colum McCann va faire revivre Rudolph Noureev, il prend un partie pris intéressant. Ce sont tous les gens qui l'ont connu et côtoyé de près qui vont faire son portrait. Peu à peu, nous aurons une idée assez précise de son parcours et de sa vie. La partie que je trouve passionnante se passe Oufa dans l'Oural. le premier chapitre est consacré à la guerre 39⁄45 et les ravages dans l'armée soviétique. Puis l'enfant grandit et il a la chance de rencontrer une danseuse exilée à Oufa avec son mari et originaire de Léningrad, elle reconnaîtra son talent exceptionnel. Cette danseuse fait partie des gens « relégués » c'est à dire qui ont été jugés mauvais soviétiques par Staline et les habitants d'Oufa le lui font bien sentir..

Son père est un homme rude et bon communiste, il souffrira de voir son fils devenir danseur. le jour de sa mort alors que Rudolph Noureev est un danseur étoilé mondialement connu, son fils pensera que son père ne l'a jamais vu danser.
En 1961,(on connaît l'histoire) Noureev choisit de rester à Paris, sa famille et tous ceux qui l'ont connu sont alors soumis en Union Soviétique à des interrogatoires sans fin. Et ses parents seront obligés de le renier, même sa mère qui adorait son fils.

La deuxième partie du récit montre le danseur étoile dans sa vie de prince en occident. J'avoue que cela m'a beaucoup moins intéressée. C'est une suite de soirées avec au programme, sexe, alcool, drogues… Ce n'est vraiment pas ce que je préfère dans la vie.

Gorbatchev l'autorisera à venir 48 heures en Russie pour voir sa mère mourante, on ne sait pas si elle a pu le reconnaître.

Quelque soit la vie folle, que mène le danseur, il a toujours envers lui-même cette incroyable discipline qu'exige la danse classique pour devenir ce spectacle défiant la loi de la gravité. Je pense que pour bien aimer ce roman il faut s'y connaître, plus que moi, en danse classique.
Je conseille donc ce livre pour la partie soviétique et la description de l'exigence de la danse classique sinon j'ai eu beaucoup de mal avec l'aspect orgiaque de la vie du prince de la danse, surtout quand on sait qu'il y trouvera la mort car finalement Noureev sera emporté par le SIDA à 54 ans.
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Trouver des mots pour dire l'ogre. Tout de suite. Enfant déjà. La boulimie de vie. D'amour. de danse.

Rudolf Noureev.

Ceux qui me connaissent un peu savent ma passion pour le ballet. Pour certaines étoiles. Pour les ogres évidemment.
Je découvre Danseur, des étoiles plein les yeux. Qu'on me parle de Noureev, encore et encore, que jamais je ne me lasse, comme de ses pirouettes, de ses sauts phénoménales. de cette énergie du désespoir qui, définitivement, trouve son écho...

Voici Rudi, Rudik, raconter en majorité par les autres. Sa soeur, sa professeure, la fille de sa professeure, son ami, sa domestique...
Lui aussi, parfois, prend les mots. Et si la forme se veut romancer, le fond ne perd rien en intensité. Donc en réalité.
Son départ de Russie, condamnée. Son homosexualité. Sa verve.

L'hommage à l'homme, au danseur, ne pouvait passer que par certaines urgences, admirablement rendues. Par soubresauts. Par accélération. Comme une figure de ballet, un porté difficile après une respiration
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Sans pour autant être une fan, je connaissais ce grand talent russe de la danse classique (1938-1993). C'est à la faveur du film Noureev de Ralph Fiennes, sorti en 2018 (et inspiré de sa biographie officielle "Rudolf Nureyev : the life", de Julie Kavanagh) que j'ai découvert plus précisément son parcours (de son enfance à son arrivée en France en 1961, pays à qui il a demandé l'asile politique et qui lui a offert).
Ce roman de Colum McCann n'est pas une biographie mais est largement inspirée de celle-ci. A l'aide du point de vue de narrateurs différents et à l'aide de documents d'archives, il nous brosse par petites touches intimistes le portrait forcément subjectif d'un Noureev déterminé à atteindre le firmament des étoiles de la danse et prêt à tout pour y parvenir. Cabot, vulgaire, excessivement exigeant envers lui et les autres, méprisant l'autorité et les règles, forcément imbu de son image de star (car pour ce qui est de sa personne, on verra que c'est plus difficile tant les failles sont là), généreux, dispendieux, très entouré et pourtant solitaire, obsédé et insatiable de sexe et d'excès en tout genre, illuminant de sa plastique et de sa grâce tous les pays du monde, mais aussi profondément et intimement blessé d'être un exilé de son pays, de sa famille. Il éclaire aussi de l'intérieur un monde de la danse impitoyable pour les corps, les têtes et les coeurs où l'artiste se donne en entier pour le seul plaisir des autres... pour finalement, l'âge venant, se retrouver seul à souffrir et rien recevoir en retour... C'est le portrait d'un homme, mais aussi celui d'une époque (des années 60 aux années Sida) où le plus important, pour ce type d'artiste à la marge, était de brûler la chandelle par les deux bouts.
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La passion d'un enfant égocentrique et rebelle qui ne pense qu'à danser, jusqu'à l'obsession, il suit des cours de danse en cachette car son père espère le voir devenir médecin ou ingénieur, mais il faut bien s'y résoudre, Rudik deviendra Nourejev, l'étoile, le danseur. D'un corps mal dégrossi naîtra la grâce, la créativité. Sa vie sera dédiée à l'expression fabuleuse de la danse, sans perfection car ce serait l'immobilisme de l'art disait lui même l'artiste, mais avec cette passion effrénée qui ne le quittera jamais. Ce roman retrace la vie du danseur, mais aussi la vie de l'homme, dissolue, avec ses excès, sans mesure aucune.
Colum McCann a superbement compris et narré la rage de danser et de vivre de Nourejev, la plume est élégante, précise, mais crue, car pour conter la vie de Nourejev, il fallait effectivement ne pas édulcorer les propos. Toutefois, cela finit par lasser... Tout est raconté via les points de vue de ceux qui ont côtoyé, et pourtant il s'agit bien là d'un roman.
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de Stalingrad aux années sida

La démarche est intéressante, reconstituer la vie de quelqu'un à partir du regard de ceux qui l'auraient connu, un peu comme un détective qui examinerait les poubelles d'un suspect.
Sa famille, ses débuts, son manque de repères, sa soif de reconnaissance, tout ça est formidablement écrit, et la scénographie est très visuelle, mais, mais j'ai zappé une bonne partie du livre,
Parce que franchement ses plans culs et autres excès sur des dizaines de pages sur un rythme de rap, c'est virtuose mais ça m'a rapidement lassé.

Noureev me fait penser à ces footballeurs talentueux, immensément riches, néanmoins odieux, parce que la gloire et l'argent n'ont pas été compensés par l'éducation.
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